XXXI
e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
ANNÉE B
(Mc 12, 28b-34)

Un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander :« Quel
est le premier de tous les commandements ? » Il
n'est pas inutile, je pense de s'interroger sur ce que représente un
scribe au temps de Jésus, sur sa fonction et, par conséquent sur sa
connaissance des Écritures.
Les
scribes sont
les spécialistes des Écritures.
Diverses appellations servent à préciser leur identité :
hommes du Livre, hommes de la Loi, docteurs de la Loi. Au temps de
Jésus, il était courant de leur donner le titre de rabbi,
« mon maître ».
À
l'origine, les scribes étaient des prêtres. Puis, à partir du IIIe
siècle avant Jésus Christ, la profession fut exercée par des
laïcs. L'origine des scribes remonte en fait à Esdras, prêtre de
naissance et scribe de métier (Esd. 7, 6.11-12 ; Ne. 8,1) Il
jouera un rôle de premier plan dans la réorganisation de la société
israélite au retour de l'exil et la mise sur pieds de la nouvelle
institution qu'est la synagogue : lieu de prière, de lecture et
d'étude de la Loi.
L'autorité
et le prestige des scribes suivent la courbe de l'évolution de la
religion juive qui, après l'exil et la faillite des institutions
anciennes (royauté et sacerdoce), est progressivement devenue la
religion du Livre. Toute la vie religieuse consiste donc à se
pénétrer de la Torah, à l'interpréter en fonction des situations
nouvelles de l'existence. Les scribes prennent en quelque sorte
le relais des prophètes en tant qu'éducateurs et guides spirituels
du peuple de Dieu. Les prêtres, quant à eux, sont des
fonctionnaires du culte.
Les
scribes sont, pour la plupart, de tendance pharisienne. Ils
sont les transmetteurs et les défenseurs de la Tradition orale.
Ce sont eux que
les gens du peuple consultent pour éclairer leur vie de foi.
Ils gagnent ainsi la faveur du peuple (voir par exemple Si 39, 1-15
Ils jouiront également d'une influence grandissante au Sanhédrin,
le grand Conseil de la nation. ( Yves Guillemette, prêtre)


Jésus
lui fit cette réponse :« Voici le premier :Écoute,
Israël :le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur.Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme,de
tout ton esprit et de toute ta force.Et
voici le second :Tu
aimeras ton prochain comme toi-même.Il
n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Ce
second commandement étant tiré du Lévitique
« Le
Seigneur parla à Moïse, en disant: " Parle à toute
l'assemblée d'Israël, et dis-leur: Soyez
saints, car je suis saint, moi le Seigneur,
votre Dieu. (Lv 19) Vous traiterez l'étranger en séjour parmi vous
comme un indigène du milieu de vous; tu
l'aimeras comme toi même,
(Lv.19)

« Ça
veut dire quoi : AIMER, interroge Paul Baudiquey dans l'un de
ses poèmes ? Et il poursuit : la question est redoutable.
Deux sortes de gens la posent : Des gens blessés, trop
malheureux, parce qu'ils ne sont pas, ou ne sont plus aimés et ça
leur fait tellement mal qu'ils ont envie de ricaner. Et puis des gens
heureux et qui n'en reviennent pas, tellement c'est incroyable d'être
aimé.....aimer ça ne va pas de soi, et rien n'est jamais gagné
d'avance... l'amour
se prouve autant qu'il se prouve en aimant .
.. Aimer c'est aller toujours plus loin, plus loin que les
apparences, plus loin que les déceptions, plus loin que les
lassitudes, plus loin que les solitudes...L'amour
est porteur de lumière, l'amour est un feu qui brûle sans se
consumer,
l'amour est vigneron : il sait nous vendanger ... » Et
nous savons jusqu'où l'amour a conduit Jésus ! C'est chaque
jour que nous apprenons à aimer, à nous dépasser pour permettre à
l'autre d'exister.C'est Saint François d'Assise qui parcourait les
rues de sa ville en chantant pour être entendu de tous :
« l'Amour
(Jésus) n'est pas aimé, l'Amour n'est pas aimé ! »
François
avait compris qu'aimer son frère, c'est aimer son Dieu , pour lui
Dieu et son Frère, son Frère et Dieu, c'est une seule et même
personne ! Or, nous savons combien il est difficile d'aimer
vraiment , une vie ne suffit pas pour apprendre à aimer !
Souvenons-nous de Thérèse de l'Enfant Jésus et de cette sœur âgée
devenue difficile à vivre et auprès de laquelle la jeune sœur
déployait des prouesses d'amour. Aimer c'est s'oublier, c'est se
renoncer , c'est comme Jésus donner sa vie !
L'amour
du chrétien devrait être le reflet de celui de son Seigneur.
C'est-à-dire aimer tout homme en toute lucidité bien sûr !
Saint Paul ne
nous brosse-t-il pas un tableau saisissant de l'amour dans sa lettre
aux Corinthiens ?

L'Amour
est patient, il est bon; l'Amour n'est pas envieux, l'Amour n'est
point inconsidéré, il ne s'enfle point d'orgueil; il ne fait rien
d'inconvenant, il ne cherche point son intérêt, il ne s'irrite
point, il ne tient pas compte du mal; il ne prend pas plaisir à
l'injustice, mais il se réjouit de la vérité; il excuse tout, il
croit tout, il espère tout, il supporte tout. L'Amour
ne passera jamais.
Maintenant
ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, l'Amour; mais le
plus grand des trois c'est l'Amour. (1Corinthiens 13)
Si
nous voulons demeurer éternellement dans le Cœur de Dieu nous
devenons devenir Amour ! Mais pas un amour à l'eau de rose, un
amour vrai qui vit dans la vérité, un Amour fort qui prend au
sérieux les commandements de Dieu, un Amour sincère qui ne triche
pas, et je vous laisse le soin de continuer !
Ayant
entendu la réponse de Jésus Le
scribe reprit :« Fort bien, Maître,tu
as dit vrai :Dieu
est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui.L’aimer de
tout son cœur,de toute son intelligence, de toute sa force,et aimer
son prochain comme soi-même,vaut mieux que toute offrande
d’holocaustes et de sacrifices. »
« Tu
as dit vrai » ce
membre de verset ne montre-t-il pas qu'en posant la question à
Jésus, le scribe connaissait la réponse ? S'il reconnaît que
Jésus dit vrai c'est que sa question était une mise à l'épreuve
de Jésus ! Mais peu importe , l'essentiel est dans le contenu.
Lui - même ajoute d'ailleurs
« aimer son prochain comme soi-même,vaut mieux que toute
offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Il
en sait donc pas mal sur la question ! Il sait parfaitement
qu'une offrande, un holocauste, dépourvus d'amour n'ont guère de
valeur ! Ce qui fait la valeur d'un acte c'est la densité
d'amour qui l'habite. Je peux faire des choses extraordinaires mais
sans amour elles ne sont que du vent !
Jésus,
voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse,lui dit :« Tu
n’es pas loin du royaume de Dieu. »Et personne n’osait plus
l’interroger.
J'ai
envie de dire et le dis : Jésus leur a cloué le bec ! Ils
n'osent plus l'interroger, ils se rendent compte expérimentalement,
que Jésus les dépasse non seulement en connaissance mais en amour ,
ils ne sont pas sans entendre et sans connaître les Paroles et les
actes par lesquels Jésus manifeste l'Amour du Père :
- Ce
qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est
l'amour
que vous aurez les uns pour les autres. » (Jean 13)
- Comme le Père m'a
aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez
dans mon amour.
Si
vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon
amour, comme moi, j'ai gardé fidèlement les commandements de mon
Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour
que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie.
Mon
commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je
vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie
pour ses amis. (Jean 15)
- Il n'y a pas de plus
grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous
êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. (Jean 15)
- Je leur ai fait
connaître ton nom, et je le ferai connaître encore, pour qu'ils
aient en eux l'amour dont tu m'as aimé, et que moi aussi, je sois en
eux. »
(Jean 17)
- Malheureux êtes-vous,
pharisiens, parce que vous payez la dîme sur toutes les plantes du
jardin, comme la menthe et la rue, et vous
laissez de côté la justice et l'amour de Dieu. Voilà ce qu'il
fallait pratiquer, sans abandonner le reste.
(Luc 11)
- Mais à vous qui m'écoutez je dis: Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. A celui qui te frappe sur une joue, présente encore l'autre; et à celui qui t'enlève ton manteau, n'empêche pas (de prendre) aussi ta tunique. Donne à quiconque te demande, et à qui t'enlève ce qui est à toi, ne réclame point. Et ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux. Et si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on? Aussi bien, les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Et si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi en font autant. Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on? Des pécheurs aussi prêtent à des pécheurs, afin de recevoir l'équivalent. Mais aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour; et votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, lui qui est bon pour les ingrats et les méchants. Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. (Luc 6)
- Et ne jugez point, et vous ne serez point jugés; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés; absolvez et vous serez absous. Donnez, et l'on vous donnera: on versera dans votre sein une bonne mesure, pressée, tassée, débordante; car avec la mesure dont vous mesurez il vous sera mesuré en retour. (Luc 6)
En
somme aimer suppose que nous devenions saints comme notre Père du
ciel est Saint, c'est d'ailleurs ce qu'Il nous demande :Soyez
saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. (Lv.19)
et le chemin de sainteté nous est tracé par Jésus : être
disciples c'est
aimer TOUS ses frères, c'est être fidèles aux commandements, c'est donner sa vie,c'est faire ce que Jésus nous commande, c'est observer la loi sans oublier la justice, c'est aimer ses ennemis, bénir ceux qui nous maudissent, présenter sans mot dire , l'autre joue à celui qui nous frappe, donner non seulement son manteau mais aussi sa tunique , faire aux autres ce qu'on espère pour soi, être miséricordieux comme le Père est miséricordieux, ne pas juger, pardonner soixante dix fois sept fois ! Quel magnifique programme ! Quel difficile mais passionnant programme !
aimer TOUS ses frères, c'est être fidèles aux commandements, c'est donner sa vie,c'est faire ce que Jésus nous commande, c'est observer la loi sans oublier la justice, c'est aimer ses ennemis, bénir ceux qui nous maudissent, présenter sans mot dire , l'autre joue à celui qui nous frappe, donner non seulement son manteau mais aussi sa tunique , faire aux autres ce qu'on espère pour soi, être miséricordieux comme le Père est miséricordieux, ne pas juger, pardonner soixante dix fois sept fois ! Quel magnifique programme ! Quel difficile mais passionnant programme !
Heureux
celui qui garde les mains vides,
Et laisse l'or et l'orgueil aux avides :
Un roi grandit dans le pauvre comblé.
Heureux celui qui, face aux violences,
Est lisse tel un roseau sans défense :
Les doux tiendront sur le monde ébranlé.
Heureux celui qui sait le don des larmes,
La grâce amère où la lutte désarme :
C'est l'affligé qui sera consolé.
Heureux celui dont le cœur et la tête
Ont faim et soif de justice parfaite :
Il trouvera sous la vigne le blé.
Heureux celui qui saigne mais pardonne
Et rend le bien pour le mal qu'on lui donne :
Devant son juge il paraît sans trembler.
Heureux celui qu'épargne toute fange,
Du clair regard où se mirent les anges :
Il verra Dieu sans en être aveuglé.
Heureux celui qui sème la concorde,
Les mots de miel dans les bouches qui mordent :
Un arc-en-ciel viendra l'auréoler.
Heureux tous ceux que d'autres jugent dignes
Du vieux mépris dont la croix est le signe :
Car du Royaume ils possèdent la clé.
Et laisse l'or et l'orgueil aux avides :
Un roi grandit dans le pauvre comblé.
Heureux celui qui, face aux violences,
Est lisse tel un roseau sans défense :
Les doux tiendront sur le monde ébranlé.
Heureux celui qui sait le don des larmes,
La grâce amère où la lutte désarme :
C'est l'affligé qui sera consolé.
Heureux celui dont le cœur et la tête
Ont faim et soif de justice parfaite :
Il trouvera sous la vigne le blé.
Heureux celui qui saigne mais pardonne
Et rend le bien pour le mal qu'on lui donne :
Devant son juge il paraît sans trembler.
Heureux celui qu'épargne toute fange,
Du clair regard où se mirent les anges :
Il verra Dieu sans en être aveuglé.
Heureux celui qui sème la concorde,
Les mots de miel dans les bouches qui mordent :
Un arc-en-ciel viendra l'auréoler.
Heureux tous ceux que d'autres jugent dignes
Du vieux mépris dont la croix est le signe :
Car du Royaume ils possèdent la clé.
Hymne des premières vêpres de Toussaint
C'EST
CELA AIMER !
L'Ermite
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