vendredi 1 juin 2018

IL EST LA ! IL EST LA !

FÊTE DU TRÈS SAINT SACREMENT


(Mc 14, 12-16.22-26)
Le premier jour de la fête des pains sans levain,où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent :« Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? »

« la fête des pains sans levain », « le repas de la Pâque ». Qu’est-ce à dire ?

La réponse est dans la première partie de la Bible, au livre de l’Exode chapitre 12. Il y est raconté comment les Hébreux, descendants d’Abraham, ont pu, conduits par Moïse, sortir d’Égypte où ils étaient devenus esclaves. C’était la nuit du 14 Nisan : « le dix de ce mois, que l’on prenne une bête par famille…, parmi les agneaux ou les chevreaux… Le quatorzième jour on l’égorgera au crépuscule… On mangera la chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu avec des pains sans levain et des herbes amères… Vous le mangerez à la hâte, c’est la Pâque du Seigneur », en hébreu Pessah..

Puis, plus loin, une prescription :
« Ce jour-là vous servira de mémorial. Vous fêterez ce pèlerinage pour fêter le Seigneur. D’âge en âge -loi immuable- vous le fêterez.


Quinze siècles plus tard, les disciples de Jésus disent les mêmes mots, font les mêmes gestes, sont fidèles au mémorial de la Pâque. Et aujourd'hui encore, les communautés juives célèbrent Pessah, selon les mêmes rites codifiés : lecture de l’histoire (la Haggadah), repas autour du plateau de Pessah, joie de la libération. La fête de Pessah est devenue passage de la nuit à la lumière, de l’esclavage à la liberté, signe de la présence du Seigneur près de « ceux qui le craignent ».


Pour les chrétiens, Jésus est cette présence, en croix, agneau immolé. Pâques est le passage de la mort à la vie .Par sa mort et sa résurrection le Christ , au matin de Pâques, devient la Lumière pour ceux qui le suivent. Le 14 Nisan, date de la fête de Pessah, correspond à la pleine lune de printemps ; la fête chrétienne de Pâques se célèbre le dimanche qui suit cette pleine lune. De là, chaque année, la date variable de ces fêtes qui sont au cœur des deux cycles liturgiques.


La fête du Saint Sacrement appelée également la « fête Dieu » que nous célébrons en ce dimanche, est née au XIII e siècle. A cette époque, on communiait très peu. Certains pensaient même que la présence de Jésus s’arrêtait à la fin de la messe. L’Église a réagi très fermement contre cette affirmation. Pour cela, elle ne s’est pas contentée de simples déclarations : elle a posé des actes forts. On s’est mis à montrer l’hostie ; on a organisé des processions. Les chrétiens ont également été invités à des temps d’adoration à l’église. Tout cela était destiné à raviver la foi des baptisés. Certains diront que cela fait partie de la foi populaire qui parle beaucoup à l’affectivité. Toutefois, il est hors de question que nous méprisions ces pratiques.


La présence de Jésus dans l'Eucharistie, appelée aussi Présence réelle fait partie de la foi des chrétiens. C'est au cours d'un repas que Jésus institue la Sainte Eucharistie et Il demande instamment à Ses apôtres : : « J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ! Car je vous le déclare : jamais plus je ne la mangerai jusqu'à ce qu'elle soit pleinement réalisée dans le royaume de Dieu. » Il prit alors une coupe, il rendit grâce et dit : « Prenez, partagez entre vous. Car je vous le déclare : jamais plus désormais je ne boirai du fruit de la vigne jusqu'à ce que vienne le règne de Dieu. » Puis il prit du pain ; après avoir rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Et pour la coupe, il fit de même à la fin du repas, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous. (Luc 22)


Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » (1Corinthiens 11)


Nous retrouvons les éléments de la Pâque juive avec cette remarque spécifique à Jésus, de la NOUVELLE ALLIANCE. Dans l'Ancienne Alliance c'est un agneau qui était offert, dans la Nouvelle Alliance c'est Jésus qui s'offre pour le salut du monde entier.Jésus se fait
Pain pour nous accompagner sur le chemin de la vie, pour rester avec nous , comme Il nous l'a promis.
« le Christ est venu, grand prêtre des biens à venir.Par la tente plus grande et plus parfaite,celle qui n’est pas œuvre de mains humaines et n’appartient pas à cette création,il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire,en répandant, non pas le sang de boucs et de jeunes taureaux,mais son propre sang.De cette manière, il a obtenu une libération définitive.S’il est vrai qu’une simple aspersion avec le sang de boucs et de taureaux, et de la cendre de génisse,sanctifie ceux qui sont souillés,leur rendant la pureté de la chair,le sang du Christ fait bien davantage,car le Christ, poussé par l’Esprit éternel,s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans défaut ;son sang purifiera donc notre conscience des actes qui mènent à la mort,pour que nous puissions rendre un culte au Dieu vivant. Héb 9 »

Jésus, Pain Eucharistique est au cœur de notre vie de foi, Il est pain pour la route, soleil qui nous réconforte, Présence effective au milieu des hommes. Se recueillir devant le Saint sacrement exposé ou « caché » dans le Tabernacle est source de grâces , et permet de se recentrer sur l'essentiel . Personnellement je remercie le Seigneur de m'avoir permis de goûter ce don très jeune, de m'avoir attirée, saisie . Dès la communion solennelle ( Profession de foi d'aujourd'hui) j'ai éprouvé la nécessité de communier chaque jour, c'était et cela demeure, vital pour ma vie intérieure.


Il envoie deux de ses disciples en leur disant :« Allez à la ville ; un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre.Suivez-le, et là où il entrera, dites au propriétaire :“Le Maître te fait dire :Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?”Il vous indiquera, à l’étage,une grande pièce aménagée et prête pour un repas.Faites-y pour nous les préparatifs. » 
 
Jésus envoie deux de Ses disciples pour faire les préparatifs, Jésus nous envoie également pour participer à la préparation de la « Pâque  hebdomadaire » célébrée chaque dimanche

dans nos églises. Quel est notre degré d'implication ? Acceptons-nous de mettre nos dons au service de la Communauté paroissiale pour la préparation du repas dominical ? Il n'y a pas de service plus noble qu'un autre, tous les services qui permettent de bien préparer la « salle-église » ont leur place, c'est un peu ce que décrit l’apôtre Paul dans sa Première Lettre aux Corinthiens au chapitre 12 :
« Le corps humain se compose de plusieurs membres, et non pas d'un seul. Le pied aura beau dire : « Je ne suis pas la main, donc je ne fais pas partie du corps », il fait toujours partie du corps. L'oreille aura beau dire : « Je ne suis pas l’œil, donc je ne fais pas partie du corps », elle fait toujours partie du corps. Si, dans le corps, il n'y avait que les yeux, comment pourrait-on entendre ? S'il n'y avait que les oreilles, comment pourrait-on sentir les odeurs ? Mais, dans le corps, Dieu a disposé les différents membres comme il l'a voulu. S'il n'y en avait qu'un seul, comment cela ferait-il un corps ? Il y a donc à la fois plusieurs membres, et un seul corps. (1Corinthiens 12) » 
 
Chaque membre a une valeur, chaque membre a une mission spécifique. Pour que la salle-église soit fonctionnelle et digne du mystère que nous y célébrons, il convient que chacun participe selon le ou les dons reçus : balayage, entretien du linge, décoration, confection des bouquets, symbolique, musique, chants, lectures , animation, accompagnement des servants d'autel.... Les disciples ne se font pas prier ils se prêtent volontiers à l'ordre du Seigneur : « allez » et Les disciples partirent, allèrent à la ville ;ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit,et ils préparèrent la Pâque. Nous aussi, soyons de ceux qui participent à la préparation de la Pâque hebdomadaire.

Vint alors l'heure du repas et au cours de ce repas Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction,le rompit, le leur donna,et dit :« Prenez, ceci est mon corps. »Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce,il la leur donna,et ils en burent tous.Et il leur dit :« Ceci est mon sang,le sang de l’Alliance,versé pour la multitude.

Immédiatement après la Consécration , ce moment unique de la célébration eucharistique où le prêtre, s'identifiant à Jésus, reprend les Paroles sublimes de l'Institution, Il ajoute : proclamons le Mystère de la foi et nous répondons par l’anamnèse . Oui il est grand, il est immense, il est insondable ce Mystère de la foi, où Jésus , sous les apparences du Pain et du vin vient dresser sa Table chez les hommes ! Jésus est là, et nous ? Y sommes-nous ?
Le Saint Curé d'Ars, agenouillé devant le Tabernacle aimait à dire et redire : «  Il est là, Il est là ! » Qu'éprouvons-nous quand nous entendons « ceci est mon corps, ceci est mon sang ! » Avons-nous présente à l'esprit, la folie d'amour d'un Dieu livré, oui DIEU en Jésus, qui nous aime jusque là ! C'est-à-dire, jusqu'à l'extrême ! Jésus, Dieu, qui accepte de venir habiter chez des pécheurs, des personnes tordues, malveillantes, sales, respirant la vengeance et bien d'autres passions du genre, Jésus, le Saint de Dieu, s'humilie, mais n'est pas humilié, Il se donne totalement pour nous transformer, nous relever, nous élever ! C'est cela l'Eucharistie ! Quel dommage de nous en priver ! Dieu se donne allons-nous refuser ce cadeau royal ? Ce cadeau inestimable ? Dieu se fait don, Dieu se fait cadeau ! Dieu ne regarde pas nos limites, Il aime, Il aime sans mesure, et cela jusqu'à la fin des temps ! Dieu est grand ! Oserons-nous tourner le dos à une telle magnanimité ? Aurions-nous oublié que nous sommes au soir du Jeudi Saint ? Cette soirée unique où Jésus, Dieu , lave les pieds des apôtres, où Il institue l'Eucharistie avant de s'enfoncer dans la nuit du Jardin des Oliviers, la nuit de la trahison, la nuit de l'extrême solitude : 
 
" Mon âme est triste jusqu'à la mort; restez ici et veillez. " 35 S'étant un peu avancé, il tomba sur la terre; et il priait que cette heure, s'il était possible, s'éloignât de lui, et il disait : " Abba, Père, tout vous est possible, détournez de moi ce calice; cependant, non ce que je veux, mais ce que vous (voulez) ! " ... L'heure est venue; voici que le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons ! Voici que celui qui me trahit est proche. (Marc 14)
Comment rendrai-je au Seigneur
tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élèverai la coupe du salut,
j’invoquerai le nom du Seigneur. Ps 115

Amen, je vous le dis :je ne boirai plus du fruit de la vigne,jusqu’au jour où je le boirai, nouveau,dans le royaume de Dieu. »Après avoir chanté les psaumes,ils partirent pour le mont des Oliviers.


PANGE LINGUA
Chante, ô ma langue, le mystère
De ce corps très glorieux
Et de ce sang si précieux
Que le Roi de nations
Issu d’une noble lignée
Versa pour le prix de ce monde

Fils d’une mère toujours vierge
Né pour nous, à nous donné,
Et dans ce monde ayant vécu,
Verbe en semence semé,
Il conclut son temps d’ici-bas
Par une action incomparable :

La nuit de la dernière Cène,
A table avec ses amis,
Ayant pleinement observé
La Pâque selon la loi,
De ses propres mains il s’offrit
En nourriture aux douze Apôtres.


Le Verbe fait chair, par son verbe,
Fait de sa chair le vrai pain;

Le sang du Christ devient boisson;
Nos sens étant limités,
C’est la foi seule qui suffit
pour affermir les cœurs sincères.


Il est si grand, ce sacrement !
Adorons-le, prosternés.
Que s’effacent les anciens rites
Devant le culte nouveau !
Que la foi vienne suppléer
Aux faiblesses de nos sens !


Au Père et au Fils qu’il engendre
Louange et joie débordante,
Salut, honneur, toute-puissance
Et toujours bénédiction !
A l’Esprit qui des deux procède
soit rendue même louange. Amen


L'Ermite

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire