vendredi 6 avril 2018

PAIX ! JOIE ! MISERICORDE !

DEUXIÈME DIMANCHE DE PÂQUES

ANNÉE B (Jn 20, 19-31)


FÊTE DE LA DIVINE MISÉRICORDE


La fête de la Miséricorde est célébrée le premier dimanche après Pâques ou le deuxième dimanche de Pâques, appelé actuellement Dimanche de la Divine Miséricorde. Publié le 15 avril 2014
Cette fête a été instituée en 1985, tout d’abord pour l’Archidiocèse de Cracovie par son pasteur, Mgr le Cardinal Franciszek Macharski, puis célébrée dans quelques autres diocèses de Pologne. Dix ans plus tard, en 1995, le Saint Père Jean Paul II l’a étendue sur tous les diocèses de Pologne, à la demande expresse de l’Épiscopat de Pologne. Le 30 avril 2000, le deuxième dimanche de Pâques et le jour de la canonisation de sainte Faustine à Rome, le Souverain Pontife Jean Paul II l’a instituée pour l’Église universelle.
Qui est l’auteur de cette fête ?
 - Le Seigneur Jésus ! Il dit à Sœur Faustine : Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde (P. J. 299). Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s'approcheront de la source de ma miséricorde; toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s'écoulent les grâces (P. J. 699). Jésus parlait de cette fête à Sœur Faustine dans plusieurs révélations. Il en a indiqué la date dans le calendrier liturgique de l’Église ; Il en a expliqué la motivation et le rôle à remplir ; Il a instruit l’Église sur la façon de la préparer et célébrer, et surtout Il a donné de grandes promesses dont la plus insolite est celle « d’une totale rémission de ses fautes et de leurs châtiments à « qui s'approchera, ce jour-là de la Source de Vie » (cf. P. J. 300). Il faut donc recevoir pendant la fête de la Divine Miséricorde la sainte Communion après une bonne confession, c’est-à-dire sans avoir d’attache au moindre péché, et en toute confiance en la Miséricorde Divine et la miséricorde envers autrui
 
L’Évangile de ce deuxième dimanche de Pâques ne nous révèle-t-il pas l'infinie miséricorde de Jésus ?

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Il est bon de s'arrêter quelques instants sur ce « Premier Jour » : ne vous rappelle-t-il pas ce moment de Création où  :Dieu appela la lumière Jour, et les ténèbres Nuit. Et il y eut un soir, et il y eut un matin; ce fut le premier jour. (Genèse 1)

 N'est-ce pas en effet un PREMIER JOUR que celui où Jésus inondé de LUMIÈRE sort vainqueur de la nuit du tombeau et se manifeste à Ses disciples enfermés entre quatre murs ? les disciples ont en effet quelques raisons d'avoir peur. Chefs du peuple et roturiers ont observé les disciples de Jésus pendant toutes ces années, ils savent très bien qu'ils se sont désolidarisés sur le chemin du calvaire , ils savent aussi que l'un d'entre eux a trahi et qu'un autre a renié ! De ce fait les disciples ne sont pas très à l'aise, ils craignent des représailles. De plus, ils doivent réorganiser leur vie, c'est une transition particulièrement délicate et difficile.Tous leurs rêves sont partis en fumée, ils ont bien eu des recommandations de la part de Jésus mais comment mettre tout cela en œuvre, Jésus est mort de façon lamentable , les voilà en plein marasme, ils ne perçoivent aucune lumière dans ce sombre tunnel. Marie est avec eux pourtant, mais Elle leur est confiée, c'est, apparemment, davantage une responsabilité qu'un soutien !

Sans doute , comme Elle en a l'habitude, Marie « conserve-t-Elle toutes ces choses dans son cœur et les médite -t-elle », attendant le moment propice pour se permettre une parole, pour l'heure, c'est l'inquiétude, l'interrogation, la tristesse, le vide absolu et soudain, sans crier gare, sans toucher aux verrous des portes  :Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il faut avoir un cœur solide pour rester debout ! Serait-ce une hallucination ? Est-ce un fantôme ? Jésus n'est pas dupe, Il perçoit toutes ces hésitations, aussi comme toujours dans nos vies , Jésus prend l'initiative de rassurer :

Il leur dit :« La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.Jésus leur dit de nouveau :« La paix soit avec vous ! Est-il possible de trouver un souhait plus adapté à la situation ? Les disciples sont abattus , repliés sur eux-mêmes , angoissés, ils se sentent abandonnés, ils ont vraiment peur de leur environnement, de l'avenir, tout est sombre, et Jésus leur souhaite « la paix »  ce don des dons ! Quelqu'un d'autre prendrait cette initiative, les disciples pourraient l'accuser de provocation, mais c'est Jésus qui parle et, pour les rasséréner , les réconforter, les détendre, Jésus donne la preuve indubitable qu'Il est bien le crucifié vainqueur de la mort et du Mal , Il expose Ses plaies : pieds et mains transpercés par les clous, côté ouvert par la lance ! Comment les disciples ne se laisseraient-ils pas envahir par la joie ? Remarquons qu'il s'agit ici des fruits de l'Esprit que st Paul cite en tout premier après l'amour dans son adresse aux Galates « le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité la douceur, la tempérance; la loi n'est pas contre ces choses.… » Saint Pierre , dans sa Première lettre reprendra cette salutation recommandant aux frères des Premières Communautés : «Saluez-vous les uns les autres dans un baiser de charité. Paix à vous tous qui êtes dans le Christ ! » (1P 5,14). 
 
Et Jésus, le Miséricordieux, après s'être fait reconnaître, va encore plus loin, Il ne fait aucune remarque désobligeante, pas le moindre rappel d'un passé tout récent, Jésus sait qu'ils, les apôtres, ont pris conscience de leur lâcheté, qu'ils ont, en partie, mesuré leur fragilité, leur pauvreté intrinsèque . Comme Il en a l'habitude, Jésus regarde devant, Il les invite à faire de même en leur donnant la plus grande preuve de confiance qui soit, Il les élève « à son propre niveau de responsabilité » De même que le Père m’a envoyé,moi aussi, je vous envoie. » Jésus les charge de continuer ce qu'Ils ont commencé ensemble, de plus, comme Il le leur avait promis «  je ne vous laisserai pas seuls, je vous enverrai mon Esprit de Vérité qui vous conduira à la vérité tout entière, et voilà qu'Il s'exécute  

Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit :« Recevez l’Esprit Saint. Mais cela ne suffit pas, Jésus poursuit en leur donnant cet extraordinaire pouvoir des clefs.À qui vous remettrez ses péchés,ils seront remis ;à qui vous maintiendrez ses péchés,ils seront maintenus. Jésus non seulement ne leur tient aucune rigueur de ce passé récent et lâche, mais Il leur accorde une confiance extraordinaire et les rend participants de Son propre ministère. Il en fait Ses coopérateurs ! « Or donc, étant ses coopérateurs, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain. Car il dit: " Au temps favorable, je t'ai exaucé, au jour du salut je t'ai porté secours. " Voici maintenant le temps favorable, voici le jour du salut. (2Corinthiens 6)  

N'est-ce pas pas le temps favorable pour les disciples de Jésus ? Ils ont pris conscience de leurs limites, Pierre en larmes a rencontré le Regard aimant de Jésus , les autres ont expérimenté leur lâcheté, ces épreuves leur permettent de comprendre leurs frères en humanité ! S'ils n'étaient jamais tombé, ils ne connaîtraient pas la joie du relèvement, la grâce de retrouver la joie et la paix du cœur, fruits de l'Esprit tellement liés au Pardon ! Oui, c'est vraiment le moment favorable pour être missionnés, envoyés, comme messagers de paix, de joie, d'Amour !

A cet instant, à la fois grave et décisif, pour la mission et pour l’Église en marche , l'un des apôtres est absent : »Or, l’un des Douze, Thomas,appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),n’était pas avec eux quand Jésus était venu.Les autres disciples lui disaient :« Nous avons vu le Seigneur ! »Mais il leur déclara :« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,si je ne mets pas la main dans son côté,non, je ne croirai pas ! » Sa réaction est franche et compréhensible ! Comment pourrait-il un seul instant se laisser berner . Il sait Jésus dans le tombeau, sous bonne garde, et ses frères lui annoncent l'impensable ! Comment croire en de tels propos ? C'est vrai que Jésus leur a déjà permis de voir et d'entendre l'extraordinaire , mais se redonner la vie à soi-même dépasse l'entendement, Thomas ne peut y croire, ce n'est pas un naïf qui gobe tout ce qu'on lui dit ! Il aime bien ses frères, mais il lui est bien difficile d'admettre de tels propos, il demande à voir ! Jésus le Miséricordieux ne lui en tient aucune rigueur, :

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,et Thomas était avec eux.Jésus vient,alors que les portes étaient verrouillées,et il était là au milieu d’eux.Il dit :« La paix soit avec vous ! »Puis il dit à Thomas :« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;avance ta main, et mets-la dans mon côté :cesse d’être incrédule,sois croyant. »  

Jésus comprend, aujourd'hui encore d'ailleurs, toutes nos hésitations, tous nos doutes, Jésus aime la franchise souvenons-nous de Nathanaël "Voici vraiment un Israélite, en qui il n'y a nul artifice." (Jean 1) Il en fait l'un de Ses disciples. Ici , devant l'évidence absolue , Thomas s'incline et effectue l'acte d'adoration le plus beau qui soit : Mon Seigneur et mon Dieu !Alors Thomas lui dit :« Mon Seigneur et mon Dieu ! »Jésus lui dit :« Parce que tu m’as vu, tu crois.Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

 Thomas est subjugué, il est vaincu, ce qu'il voit, le confond, il ne peut rien dire d'autre, il entre dans le silence de l'amour et de l'adoration . Thomas, si nous le voulons, est notre maître en adoration ! Parfois nous entendons : l'adoration ce n'est pas pour moi, je m'y ennuie, je ne sais pas quoi dire, quoi faire … Il n'y a rien à dire, rien à faire, l'adoration  c'est goûter Dieu, c'est se laisser regarder par Dieu, c'est se jeter dans Ses bras et lui dire et redire et re-re-dire : Mon Seigneur et mon Dieu !Que pourrions-nous dire de plus grand, de plus beau, de plus fort, sinon RECONNAÎTRE que Dieu est Dieu comme l'écrivait Olivier Clément ? Adorer, c'est se tenir devant Dieu, Le reconnaître pour Maître et pour Seigneur, L'aimer et se laisser aimer. Dieu est et cela suffit, disait St François. Quant à St Jean, l'Aigle du Seigneur , celui qui voit loin et profond il n'hésite pas à écrire, parce que c'est vrai, parce qu'il l'a vécu, qu'il en a été témoin, que son œil perce les profondeurs de Dieu :


Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre.Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

Que rien ne te trouble, ô mon âme,
  Que rien ne t’épouvante,
  Tout passe,
  Dieu ne change pas.
  La patience triomphe de tout.
  Celui qui possède Dieu,
  Ne manque de rien.
  Dieu seul suffit. »
                                                                                              Ste Thérèse d'Avila.


L'Ermite

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