DEUXIÈME DIMANCHE DE PÂQUES
ANNÉE B (Jn 20, 19-31)
FÊTE DE LA DIVINE MISÉRICORDE
La
fête de la Miséricorde est célébrée le premier dimanche après
Pâques ou le deuxième dimanche de Pâques, appelé actuellement
Dimanche de la Divine Miséricorde. Publié le 15 avril 2014
Cette
fête a été instituée en 1985, tout d’abord pour l’Archidiocèse
de Cracovie par son pasteur, Mgr le Cardinal Franciszek Macharski,
puis célébrée dans quelques autres diocèses de Pologne. Dix ans
plus tard, en 1995, le Saint Père Jean Paul II l’a étendue sur
tous les diocèses de Pologne, à la demande expresse de l’Épiscopat
de Pologne. Le 30 avril 2000, le deuxième dimanche de Pâques et le
jour de la canonisation de sainte Faustine à Rome, le Souverain
Pontife Jean Paul II l’a instituée pour l’Église universelle.
Qui
est l’auteur de cette fête ?
-
Le Seigneur Jésus ! Il dit à Sœur Faustine : Je
désire que le premier dimanche après Pâques soit la fête de la
Miséricorde (P.
J. 299). Je
désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge
pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce
jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse
tout un océan de grâces sur les âmes qui s'approcheront de la
source de ma miséricorde; toute âme qui se confessera et communiera
recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur
punition; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par
lesquelles s'écoulent les grâces (P.
J. 699). Jésus parlait de cette fête à Sœur Faustine dans
plusieurs révélations. Il en a indiqué la date dans le calendrier
liturgique de l’Église ; Il en a expliqué la motivation et le
rôle à remplir ; Il a instruit l’Église sur la façon de la
préparer et célébrer, et surtout Il a donné de grandes promesses
dont la plus insolite est celle «
d’une totale rémission de ses fautes et de leurs châtiments à «
qui s'approchera, ce jour-là de la Source de Vie » (cf. P. J. 300).
Il faut donc recevoir pendant la fête de la Divine Miséricorde la
sainte Communion après une bonne confession, c’est-à-dire sans
avoir d’attache au moindre péché, et en toute confiance en la
Miséricorde Divine et la miséricorde envers autrui.
L’Évangile
de ce deuxième dimanche de Pâques ne nous révèle-t-il pas
l'infinie miséricorde de Jésus ?
C’était
après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier
jour de la
semaine,alors que
les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient
verrouillées
par crainte des Juifs, Il
est bon de s'arrêter quelques instants sur ce « Premier
Jour » :
ne vous rappelle-t-il pas ce moment de Création où :Dieu
appela la lumière Jour, et les ténèbres Nuit. Et
il y eut un soir, et il y eut un matin; ce fut le premier jour.
(Genèse 1)
N'est-ce
pas en effet un PREMIER
JOUR que celui
où Jésus inondé de LUMIÈRE sort vainqueur de la nuit du tombeau et
se manifeste à Ses disciples enfermés entre quatre murs ? les
disciples ont en effet quelques raisons d'avoir peur. Chefs du peuple
et roturiers ont observé les disciples de Jésus pendant toutes ces
années, ils savent très bien qu'ils se sont désolidarisés sur le
chemin du calvaire , ils savent aussi que l'un d'entre eux a trahi et
qu'un autre a renié ! De ce fait les disciples ne sont pas très
à l'aise, ils craignent des représailles. De plus, ils doivent
réorganiser leur vie, c'est une transition particulièrement
délicate et difficile.Tous leurs rêves sont partis en fumée, ils
ont bien eu des recommandations de la part de Jésus mais comment
mettre tout cela en œuvre, Jésus est mort de façon lamentable ,
les voilà en plein marasme, ils ne perçoivent aucune lumière
dans ce sombre tunnel. Marie est avec eux pourtant, mais Elle leur
est confiée, c'est, apparemment,
davantage une responsabilité qu'un soutien !
Sans
doute , comme Elle en a l'habitude, Marie « conserve-t-Elle
toutes ces choses dans son cœur et les médite -t-elle »,
attendant le moment propice pour se permettre une parole, pour
l'heure, c'est l'inquiétude, l'interrogation, la tristesse, le vide
absolu et soudain, sans crier gare, sans toucher aux verrous des
portes :Jésus
vint, et il était là au milieu d’eux. Il
faut avoir un cœur solide pour rester debout ! Serait-ce une
hallucination ? Est-ce un fantôme ? Jésus n'est pas dupe,
Il perçoit toutes ces hésitations, aussi comme toujours dans nos
vies , Jésus prend l'initiative de rassurer :
Il
leur dit :« La
paix soit avec vous !
» Après cette parole, il
leur montra ses mains et son côté.Les disciples furent remplis de
joie en voyant
le Seigneur.Jésus leur dit de nouveau :«
La paix soit avec vous ! Est-il
possible de trouver un souhait plus adapté à la situation ?
Les disciples sont abattus , repliés sur eux-mêmes , angoissés,
ils se sentent abandonnés, ils ont vraiment peur de leur
environnement, de l'avenir, tout est sombre, et Jésus leur souhaite
« la paix » ce don des dons ! Quelqu'un
d'autre prendrait cette initiative, les disciples pourraient
l'accuser de provocation, mais c'est Jésus qui parle et, pour les
rasséréner , les réconforter, les détendre, Jésus donne la
preuve indubitable qu'Il est bien le crucifié vainqueur de la mort
et du Mal , Il expose Ses plaies : pieds et mains transpercés
par les clous, côté ouvert par la lance ! Comment les
disciples ne se laisseraient-ils pas envahir par la joie ?
Remarquons qu'il s'agit ici des fruits de l'Esprit que st Paul cite
en tout premier après l'amour dans son adresse aux Galates « le
fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix,
la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité
la
douceur, la tempérance; la loi n'est pas contre ces choses.…
»
Saint
Pierre , dans sa Première lettre reprendra cette salutation
recommandant aux frères des Premières Communautés : «Saluez-vous
les uns les autres dans un baiser de charité. Paix
à vous tous qui êtes dans le Christ ! »
(1P 5,14).
Et
Jésus, le Miséricordieux, après s'être fait reconnaître,
va encore plus loin, Il ne fait aucune remarque désobligeante, pas
le moindre rappel d'un passé tout récent, Jésus sait qu'ils, les
apôtres, ont pris conscience de leur lâcheté, qu'ils ont, en
partie, mesuré leur fragilité, leur pauvreté intrinsèque . Comme
Il en a l'habitude, Jésus regarde devant, Il les invite à faire de
même en leur donnant la plus grande preuve de confiance qui soit, Il
les élève « à son propre niveau de responsabilité »
De même
que le Père m’a envoyé,moi aussi, je vous envoie.
» Jésus les charge
de continuer ce qu'Ils ont commencé ensemble, de plus, comme Il le
leur avait promis «
je ne vous laisserai pas seuls, je vous enverrai mon Esprit de Vérité
qui vous conduira à la vérité tout entière, et
voilà qu'Il s'exécute
Ayant
ainsi parlé, il
souffla sur eux
et il leur dit :« Recevez
l’Esprit Saint. Mais
cela ne suffit pas, Jésus poursuit en leur donnant cet
extraordinaire pouvoir des clefs.À
qui vous remettrez ses péchés,ils seront remis ;à qui vous
maintiendrez ses péchés,ils seront maintenus. Jésus
non seulement ne leur tient aucune rigueur de ce passé récent et
lâche, mais Il leur accorde une
confiance extraordinaire
et les rend participants de Son propre ministère. Il en fait Ses
coopérateurs ! « Or
donc, étant ses coopérateurs, nous
vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain. Car il
dit: " Au temps favorable, je t'ai exaucé, au jour du salut je
t'ai porté secours. " Voici maintenant le temps favorable,
voici le jour du salut. (2Corinthiens
6)
N'est-ce
pas pas le temps favorable pour les disciples de Jésus ? Ils
ont pris conscience de leurs limites, Pierre en larmes a rencontré
le Regard aimant de Jésus , les autres ont expérimenté leur
lâcheté, ces épreuves leur permettent de comprendre leurs frères
en humanité ! S'ils n'étaient jamais tombé, ils ne
connaîtraient pas la joie du relèvement, la grâce de retrouver la
joie et la paix du cœur, fruits de l'Esprit tellement liés au
Pardon ! Oui, c'est vraiment le moment favorable pour être
missionnés, envoyés, comme messagers de paix, de joie, d'Amour !
A
cet instant, à la fois grave et décisif, pour la mission et pour
l’Église en marche , l'un des apôtres est absent :
»Or, l’un des Douze, Thomas,appelé
Didyme (c’est-à-dire Jumeau),n’était
pas avec eux
quand Jésus était venu.Les autres disciples lui disaient :«
Nous avons vu le Seigneur ! »Mais il leur déclara :« Si je ne vois
pas dans ses mains la marque des clous,si je ne mets pas mon doigt
dans la marque des clous,si je ne mets pas la main dans son côté,non,
je ne croirai pas ! »
Sa réaction est
franche et compréhensible ! Comment pourrait-il un seul instant
se laisser berner . Il sait Jésus dans le tombeau, sous bonne garde,
et ses frères lui annoncent l'impensable ! Comment croire en de
tels propos ? C'est vrai que Jésus leur a déjà permis de voir
et d'entendre l'extraordinaire , mais se redonner la vie à soi-même
dépasse l'entendement, Thomas ne peut y croire, ce n'est pas un naïf
qui gobe tout ce qu'on lui dit ! Il aime bien ses frères, mais
il lui est bien difficile d'admettre de tels propos, il
demande à voir !
Jésus le Miséricordieux ne lui en tient aucune rigueur, :
Huit
jours plus tard, les
disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,et Thomas
était avec eux.Jésus vient,alors que les portes étaient
verrouillées,et il était là au milieu d’eux.Il
dit :« La paix
soit avec vous ! »Puis il dit à Thomas :«
Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;avance ta main, et
mets-la dans mon côté :cesse d’être incrédule,sois
croyant. »
Jésus
comprend, aujourd'hui encore d'ailleurs, toutes nos hésitations,
tous nos doutes, Jésus aime la franchise souvenons-nous de Nathanaël
"Voici vraiment
un Israélite, en qui il n'y a nul artifice." (Jean 1) Il
en fait l'un de Ses disciples. Ici , devant l'évidence absolue ,
Thomas s'incline et effectue l'acte d'adoration le plus beau qui
soit : Mon
Seigneur et mon Dieu !Alors
Thomas lui dit :« Mon Seigneur et mon Dieu !
»Jésus lui dit :« Parce que tu m’as vu, tu crois.Heureux ceux
qui croient sans avoir vu. »
Thomas
est subjugué, il est vaincu, ce qu'il voit, le confond, il ne peut
rien dire d'autre, il entre dans le silence de l'amour et de
l'adoration . Thomas,
si nous le voulons, est notre maître en adoration !
Parfois nous entendons : l'adoration ce n'est pas pour moi, je
m'y ennuie, je ne sais pas quoi dire, quoi faire … Il n'y a rien à
dire, rien à faire, l'adoration c'est goûter
Dieu, c'est se
laisser regarder par
Dieu, c'est se
jeter dans Ses bras
et lui dire et
redire et re-re-dire : Mon Seigneur et mon Dieu !Que
pourrions-nous dire de plus grand, de plus beau, de plus fort, sinon
RECONNAÎTRE que Dieu
est Dieu comme
l'écrivait Olivier Clément ? Adorer, c'est se tenir devant
Dieu, Le
reconnaître pour Maître et pour Seigneur,
L'aimer et se
laisser aimer.
Dieu est et cela
suffit, disait
St François. Quant à St Jean, l'Aigle du Seigneur , celui qui voit
loin et profond il n'hésite pas à écrire, parce que c'est vrai,
parce qu'il l'a vécu, qu'il en a été témoin, que son œil perce
les profondeurs de Dieu :
Il
y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence
des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre.Mais
ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est
le Christ, le Fils de Dieu,et pour qu’en croyant, vous ayez la vie
en son nom.
Que
rien ne te trouble, ô mon âme,
Que rien ne t’épouvante,
Tout passe,
Dieu ne change pas.
La patience triomphe de tout.
Celui qui possède Dieu,
Ne manque de rien.
Dieu seul suffit. »
Que rien ne t’épouvante,
Tout passe,
Dieu ne change pas.
La patience triomphe de tout.
Celui qui possède Dieu,
Ne manque de rien.
Dieu seul suffit. »
Ste Thérèse d'Avila.
L'Ermite




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