PREMIER
DIMANCHE DE CAREME
(Mt 4, 1-11)
QUARANTE
JOURS ET QUARANTE NUITS AU DESERT
Essayons
de réaliser, sérieusement , ce que cela représente de ne rien
prendre de substantiel durant une aussi longue période !
Essayons
de ressentir toutes les envies qu'un tel choix peut développer dans
notre être, tous les « si » qui monteraient et
s'installeraient dans notre esprit !
Essayons
d'éprouver tous les maux, réels ou imaginaires qui iraient
grandissant , dans notre organisme !
Laissons-nous
alors, approcher par cet être insidieux qui en veut à notre
intégrité, comme il en voulait à celle de Job. Job, à ce
moment-là, était en pleine possession de ses capacités, nous,
après quarante jours et quarante nuits de totales privations,
serions réduits à une extrême fatigue, assoiffés, affamés,
éprouvés dans toutes nos facultés . Et voilà que ce Dominateur
ricanant, se contorsionnant, provocateur à souhait, nous frôle et
susurre à notre oreille épuisée : « es-tu
cap ? »
Touchés
à vif, nous nous redresserions, et que ferions-nous ? Répondre
ici, à la place de chacun serait présomptueux de ma part , autant
de personnes, autant de réactions différentes ...il n'est pas
inutile de nous attarder à cette réflexion pour tenter
d'appréhender le vécu de Jésus, vrai homme, Verbe incarné, venu
prendre sur Lui, en Lui, toutes notre humanité.
Jésus,
n'a pas fait semblant ! Jésus a connu en tant qu'homme ce
tiraillement de la faim, de la soif, des envies, de l'épuisement et
quand l’Insidieux vient et fait miroiter de quoi combler
immédiatement Ses manques, et Jésus ne flanche pas !

De
plus, la suggestion du Rusé, est fallacieuse, une telle
démonstration de puissance, serait de pur orgueil, même épuisé,
Jésus peut, tant bien que mal, aller se procurer du pain chez des
amis. Changer des pierres en pain : « ordonne
que ces pierres deviennent des pains. » serait
vouloir prouver Ses capacités, Ses pouvoirs, et mettre en évidence
ce dont l'habile Maléfique n'est pas sûr à cent pour cent , à
savoir : la divinité de
Jésus ! Jésus n'a rien à
prouver, rien à démonter, rien à faire valoir, Il est venu pour
révéler l'Amour du Père Il renvoie donc ce fourbe à l’Écriture
Sainte : « Il est écrit : L’homme
ne vit pas seulement de pain,mais de toute parole qui sort de la
bouche de Dieu. » Jésus
le renvoie à l'essentiel, le pain est utile et nécessaire mais la
Parole de Dieu est indispensable, c'est une nourriture supérieure
qui entretient, nourrit , développe la vie de l'esprit. Jésus lui
révèle que le matériel est soumis au spirituel qui lui est
supérieur. Jésus répond sans éclat ni de voix, ni
gesticulations, Il remet le Provocateur à sa juste place, et se
situe au-dessus d'une hasardeuse polémique.
Alors,
ce chafouin ne lâche pas prise , Il déplace Jésus jusque sur le
sommet du Temple dans la ville Sainte et reprend sa rengaine « Si
tu es Fils de Dieu, »
« Si
tu es Fils de Dieu,
jette-toi en bas ;
car il est écrit :Il donnera pour toi des ordres à ses anges,
et : Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
jette-toi en bas ;
car il est écrit :Il donnera pour toi des ordres à ses anges,
et : Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre. »

Nos
jeunes actuellement qui se laissent dévoyer par des appels
intempestifs au jihad. Ils seront martyrs ! Et les familles
pleurent, et ces jeunes disparaissent pour un néant !
Nos
adultes ici et là qui rêvent de gloire, pas de service, non, c'est
trop humble ! (Serviteur ? Mais c'est s'abaisser!) De
gloire ! et, pour y parvenir cèdent à toutes sortes de
sollicitations de l'argent, de la chair, de la domination et
deviennent des bourreaux pour leurs semblables ( je n'ose pas dire
leurs frères), parfois des meurtriers, pour se tailler une place au
soleil, en éliminant discrètement, celui qui fait de l'ombre !
Et cela, aujourd'hui, dans nos sociétés dites civilisées. Et
n'allons pas croire trop vite que nous sommes purs de toute velléité
du genre, il y a tellement de façons d'épater ses frères !
Jésus
ne vient pas épater par des tours de magie ou/et de passe-passe,
Jésus vient soigner, guérir, libérer, éclairer, en un mot :
Jésus vient justement « sauver
ce qui était perdu ». Jésus
ne vient pas en remontrer, Il ne vient pas démontrer, Il vient
s'agenouiller à nos pieds, Il vient nous laver : :
« Alors, Seigneur, pas seulement les pieds,lui
dira Pierre,
mais aussi les mains et la tête ! » (Jean 13)
Jésus
lui déclara :(Au Maléfique)
« Il est encore écrit :
Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
« Il est encore écrit :
Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Là,
notre Bourreau, devrait avoir « le bec fermé »,il ne
peut plus se poser de questions , il ne peut plus tergiverser, Celui
à qui il vient se mesurer, n'est autre que Dieu Lui-même,
enveloppé dans l'homme ! Et malgré cela, ce dévoyé, ce
perturbateur, continue son escalade, et il fait cela depuis des
siècles et des siècles, en ronronnant dans le cœur des humains qui
, à la différence de Jésus, se laissent attirer par toutes sortes
de glorioles pour briller, pour épater, ébahir, bluffer, pour
démontrer leur supériorité, leur savoir faire et leur savoir
être ! Vraisemblablement ce « tordu » est sourd et
aveugle, pas du tout muet puisqu'il ose renchérir, il va jusqu'à
l'extrême, et il agit de même dans nos vies mais nous sommes
tellement infatués, parfois anesthésiés, que nous ne le voyons
plus ! Jésus ne l'a pas cloué , il persévère :
Le
diable l’emmène encore sur une très haute montagne
et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire.
Il lui dit :
« Tout cela, je te le donnerai,
si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. »
et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire.
Il lui dit :
« Tout cela, je te le donnerai,
si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. »

« Tout
cela, je te le donnerai,
si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. »
si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. »
L'aveuglement
du Maléfique est démesuré ! Ses prétentions sont ridicules !
Et pourtant, il ose, il tente le tout pour le tout, il n'a rien
puisque tout est à Dieu, et il veut s'approprier un bien qui ne lui
appartient pas pour le donner à Dieu, c'est un comble ! On
appelle cela de l'usurpation ! Ne crions pas trop vite au
scandale car il peut nous arriver d'utiliser le bien d'autrui à un
enrichissement personnel parfois en donnant à ces actes une
apparente noblesse de cœur ! Car si nous entrouvrons notre
porte au Rusé il nous entraîne, sans défaillir, vers un
libertinage nauséabond ! Ici nous grappillons un bout de
terrain, là nous nous cueillons quelques fruits dans le champ du
voisin, il en a tellement , ailleurs ...et ainsi de suite, c'est
insidieux et bien réel, nous perdons toute notion du juste, du vrai,
du bon , du noble …
Jésus,ici,
va monter d'un cran, Il ne craint pas d'identifier son
interlo-cuteur, gardant le même calme, le même ton Jésus le révèle
à lui-même :
« Arrière,
Satan !
car il est écrit :C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras,
à lui seul tu rendras un culte. »
car il est écrit :C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras,
à lui seul tu rendras un culte. »

Et
saurons-nous, durant ce temps que nous offre l’Église pour nous
tourner vers le Père, rester sereins et dire, dans une confiance
tranquille, « Arrière Satan » , à toutes les
sollicitations que notre société déploie pour nous étourdir , et
nous éloigner subrepticement de notre engagement baptismal ?
Alors ce Tortueux se comportera comme aves Jésus :
le
diable le quitte.
Et voici que des anges s’approchèrent,
et ils le servaient.
Et voici que des anges s’approchèrent,
et ils le servaient.
Chers
amis, prions vraiment, avec force, les uns pour les autres afin de
nous laisser toucher, transformer, purifier par ce Dieu de tendresse
et d'amour ! « Tout
âme qui s'élève, élève le monde » écrivait
Ste Élisabeth de la Trinité je crois, alors soyons, devenons de
ceux-là ! Le diable n'aura plus de prise , il s'éloignera, et
les anges nous serviront pour la plus grande gloire de Dieu !
Crée
en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.
P.S
Veuillez m'excuser si cette méditation est un peu moins travaillée
, le Seigneur m'a demandé de me faire proche durant toute cette
semaine de la Sœur du monastère voisin qui accompagnait depuis
quatre ans sa compagne « grabataire ». Cette dernière
est entrée dans la paix de Dieu le 28 février et nous avons célébré
ses obsèques, ce matin.
L'Ermite
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