TROISIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
(Mt 4, 12-23)
Quand
Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste,il se retira en
Galilée.Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm,ville
située au bord de la mer de Galilée,dans les territoires de Zabulon
et de Nephtali C’était pour que soit accomplie la parole prononcée
par le prophète Isaïe :Pays
de Zabulon et pays de Nephtali,route de la mer et pays au-delà du
Jourdain,Galilée des nations ! Le peuple qui habitait dans les
ténèbres a vu une grande lumière.Sur ceux qui habitaient dans le
pays et l’ombre de la mort,une lumière s’est levée.
Voici
ce qu'écrit le Dr James FLEMING à propos de Nazareth :
« Nazareth était un village petit et insignifiant à l’époque de Jésus. Bien qu’on puisse attester sa création dans les années 600 à 900 avant notre ère, il était trop petit pour être inclus dans la liste des lieux d’habitation de la tribu de Zabulon (Josué 19: 10-16), qui mentionne douze villes et six villages. Nazareth n’est pas non plus citée parmi les 45 villes de la Galilée mentionnées par Josèphe, et son nom est absent des 63 villes de Galilée mentionnées dans le Talmud. Il semble que les mots de Nathanaël de Cana, « Peut-il sortir quelque chose de bon de Nazareth? » (Jean 1,47), caractérise bien l’apparente insignifiance de ce site. Il est inutile de dire que le peuple de Judée n’avait jamais entendu parler de Nazareth. »
Capharnaum
est un village de pêcheurs, de l'ancienne province de Galilée sur
la rive nord-ouest du lac de Tibériade. A une certaine époque ce
village faisait de 6 à 10 hectares et sa population avoisinait les
1700 personnes.
Son
nom vient de l'hébreu et signifie la
compassion, la consolation ;
littéralement il s'agit du
village du consolateur!
A l'époque du récit évangélique Capharnaüm comprenait un poste
de douane et une petite garnison romaine commandée par un centurion,
ce qui explique la présence de Lévi (Matthieu) qui devait y avoir un
bureau d'où il prélevait la taxe maritime sur les pêches et la
taxe frontalière sur les marchandises.C'est aussi dans cette
bourgade que vivent Simon Pierre, son frère André, ainsi que
Jacques et Jean, tous des pêcheurs !
Cette
bourgade possédait un double avantage sur Nazareth pour l'activité
messianique de Jésus.
C'était
un carrefour de première importance par sa situation sur la route de
Damas et ce carrefour se trouvait assez éloigné des centres
importants et spécialement de Tibériade où Hérode Antipas avait
établi sa capitale. Jésus pouvait ainsi répandre largement son
message sans s'attirer trop vite des ennuis de la part des chefs
politiques et religieux

Les
habitants étaient des travailleurs acharnés, économes et ouverts.
C'est à ces gens que Jésus s'adresse, c'est de cette même
communauté de Capharnaüm que Jésus choisit la plupart de ses
disciples , soit parmi les pêcheurs, soit parmi les publicains.
Très
vite la maison de Pierre est devenue la maison des amis de Jésus et
Jésus Lui-même a choisi cette maison comme étant sa maison. De
même que Capharnaüm est très vite devenue la ville de Jésus, de
même la maison de Pierre a pu s'appeler à juste titre la Maison de
Jésus.
Le
peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur
ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort,une lumière
s’est levée.La
Lumière dont il est question ici, n'est autre que Jésus Lui-même
venu s'installer dans cette petite ville où se croisent une
multitude de personnes, Capharnaüm étant un lieu de passage, un
carrefour des nations ! Tout en restant relativement discret,
Jésus peut prendre le risque d'annoncer la Bonne Nouvelle. On
comprend, dès lors, qu'À
partir de ce moment, Jésus commença à proclamer:«
Convertissez-vous,car le royaume des Cieux est tout proche. »
Le Royaume ?
C'est Lui, Jésus , en personne . Pierre ne lui dira-t-il pas un
jour : « A
qui irions-nous, tu as les Paroles de la vie éternelle »Jn,6
Jésus ne craint pas
de commencer sa prédication en invitant à la conversion.
D'ailleurs, en parlant ainsi, ne met-il pas Ses pas dans ceux de Jean
Baptiste qui proclamait : "
Que celui qui a deux tuniques en donne une à qui n'en a point, et
que celui qui a de quoi manger fasse de même. (Luc 3)
Se convertir, c'est
se tourner vers, se laisser retourner, c'est laisser entrer en soi,
une autre manière de vivre et d'appréhender les relations, c'est
laisser entrer en soi cette Lumière qui apporte un éclairage
nouveau, une manière nouvelle de vivre et d'être. C'est
s'abandonner à l'Esprit Saint qui devient le guide suprême de nos
vies, c'est accepter d'être bousculé par les Paroles de Jésus,
c'est un revirement total de notre manière de voir, d'entendre, de
parler, de se comporter.
Se laisser
convertir, car c'est de cela qu'il s'agit, on ne se convertit pas
soi-même, mais on se laisse remettre en question par une Parole,
celle de Jésus Lumière qui éclaire nos ténèbres, Lumière qui
dérange, qui propulse pour peu que nous Le laissions agir en nous !
Le
« convertissez-vous » de Jésus est cet appel à
accepter les valeurs évangéliques qu'Il est, Lui-même, dans Sa
Personne de Fils unique et Bien-aimé du Père !

Ô nous ne le disons pas aussi
grossièrement, c'est plus subtil, plus habile, plus sophistiqué, mais le fond, n'est-il pas celui-là ? RE-TOUR-NONS-NOUS, ou
plutôt, laissons-nous retourner par Jésus et nous verrons et nous
comprendrons, et nous expérimenterons que les valeurs évangéliques
sont bien différentes et autrement attractives ! Béni soit le
Seigneur qui ne cesse de nous inviter à marcher avec Lui !
Jean est en prison,
il avait des disciples pour l'aider dans sa mission de
Précurseur,Jésus dira un jour « la
moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux, »
s'Il le dit, c'est qu'Il le sait ! Pas plus que Jean, Il ne peut,
Il ne veut, rester seul, de plus, Il sait qu'Il prend des risques
qu'Il devra payer à un moment ! S'Il reste seul, qui continuera
l’œuvre entreprise ? Dieu veut avoir besoin des hommes, Il
leur fait cet immense honneur, l'homme devient coopérateur de Dieu
et c'est Dieu qui se glisse en lui pour continuer Son œuvre !
Faut-il encore qu'Il puisse habiter notre humanité, que nous Lui
fassions un peu de place :

Simon, appelé Pierre,et son frère André,qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs.Jésus leur dit :« Venez à ma suite,et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent »
N'est-ce
pas impressionnant de voir ces hommes en plein travail, laisser là
leurs filets et suivre Jésus sur le champ ?
« Quand
St François, après sa conversion, comprenait quelque chose de
nouveau, il le mettait immédiatement en œuvre »
Ne
sommes-nous pas trop frileux quand Jésus nous invite à avancer ?
Ne cherchons-nous pas, comme le jeune homme riche, ou comme les deux
appelés chez saint Luc, à faire diversion en évoquant nos
multiples engagements en cours ?
Si
Jésus appelle, c'est une grâce insondable pour l'appelé, il est
choisi pour servir certes, mais il reste le premier bénéficiaire du
don de Dieu ! Ce don incomparable qui se décline en liberté
intérieure, union aux Trois Personnes divines, communion avec les
frères, harmonie de vie et j'en passe ! Et il ne s'agit pas
uniquement de l'appel au ministère ou à la vie consacrée, c'est un
bouleversement profond pour toute personne qui accepte de permettre
au Seigneur de renouveler son regard, de le changer radicalement
parfois. L'appel de Jésus, quel qu'il soit, est porteur de paix
intérieure, de lumière et cette lumière se laisse voir sur les
visages de ceux qui ne trichent pas !
De
là, il avança et il vit deux autres frères,Jacques, fils de
Zébédée,et son frère Jean,qui étaient dans la barque avec leur
père,en train de réparer leurs filets.Il les appela.
Aussitôt, laissant la barque et leur père,ils le suivirent. »
Ils
ne quittent pas seulement leurs filets, mais aussi leur père, celui
qui leur a donné la vie ! N'est-ce pas un déchirement ? A
moins d'être dénaturé on ne laisse pas sa famille sans un
brisement du cœur ! Avec leur père, ils partageaient le travail
et se préparaient, comme souvent, à prendre la succession, et voilà
que Jésus déjoue leur projet ! Ne faut-il pas que Jésus
exerce une extraordinaire attraction pour que ces deux jeunes hommes
laissent tout et se mettent en route sur ses pas ? N'oublions
pas que l'objectif est annoncé ;« Venez à ma
suite,et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »
Ils
vont passé de la pêche animale à la pêche humaine ! De la
nourriture à la gratuité totale ! Ils sont appelés à montrer
un chemin de désintéressement, de fraternité ! A Entrer dans
un chemin de conversion ils sont appelés, à montrer la route à
d'autres, appelés à leur faire connaître la Bonne Nouvelle de
l'amour du Père ! Oh, ils ne voient pas cela immédiatement, le
voile se lèvera peu à peu en emboîtant le pas à la suite de Jésus, il faudra même la mort et la résurrection de Jésus pour qu'ils
prennent vraiment leurs responsabilités, mais ils acceptent de
marcher avec Lui et c'est en marchant qu'ils découvrent la grandeur
de cet appel.
N'en-est-il
pas de même pour nous ? Quand nous entrons dans le dessein du
Père, nous ne voyons pas le terme, c'est au jour le jour que nous
découvrons et c'est ainsi que grandit l'enthousiasme pour la
mission. Plus on avance plus on est heureux de servir un tel Maître !
Mieux on comprend aussi le sens de ce filet qui remonte plein de
poissons de toutes les espèces, des petits, des grands, des rouges,
des gris, des bariolés, des gentils, des plus difficiles, des
dangereux...Dans les filets du croyant appelé à suivre Jésus, on
doit trouver le même contenu ...Jésus choisit tous les hommes,
Jésus appelle tous les 
Jésus parcourait toute la Galilée ; La Galilée était mal famée et c'est là que Jésus commence sa prédication « que peut-Il sortir de bon de Nazareth ? « Ne l'oublions pas Jésus n'a pas choisi le Palais d'Hérode mais ce carrefour des Nations où grouillent bien et mal et c'est là qu'Il jette le filet !
C'est
donc à la périphérie de nos villes, là où des jeunes (filles et
garçons) se prostituent, là où des migrants dressent des tentes
plus que sommaires, que Jésus nous attend aujourd'hui ! Pas
tous bien sûr, car il y a bien des façons de parcourir « nos
Galilées » ne serait-ce qu'en ouvrant la porte à la personne
révoltée, en donnant du temps à la personne isolée, en écoutant
celle qui rabâche jusqu'au jour où elle pourra extraire du fond de
son fond, le poids qu'elle déposera dans le cœur de Son Seigneur,
en visitant les malades à l'hôpital ou chez eux . Jésus nous
appelle à être des passeurs pas de ces passeurs qui dépouillent
leurs frères, mais de vrais passeurs d'amour, qui transmettent le
Flambeau de La Parole qui retourne une vie, n'importe quelle vie,
même celle du terroriste qui nous semble perdu !
« il
enseignait dans leurs synagogues,proclamait l’Évangile du
Royaume,guérissait toute maladie et toute infirmité dans le
peuple. »

-
transmettre ce que nous avons reçu et orienter pour compléter ce
que nous proposons. Orienter vers la personne qui pourra parfaire .
-
Nous nourrir de la Parole au quotidien et donner envie de faire de
même
participer
à la guérison des cœurs blessés, troublés en ouvrant les portes
qui libèrent ! Tel prêtre qui pourra offrir le pardon de
Jésus !
Mais
je ne suis pas capable pensons-nous, je n'ai pas la formation
adéquate etc
Croyons
nous que les apôtres quand ils ont emboîté leurs pas dans ceux de
Jésus avaient des connaissances pointues ? C'était, précise
l’Évangile, « des pécheurs en mer » et Jésus en fait
des pécheurs d'hommes! N'est-ce pas oublié ou prendre à la légère
ce que nous dit Jésus ; »
je ne vous laisserai pas seuls, vous recevrez l'Esprit Saint qui vous
conduira à la vérité tout entière »
Certes
Il fera sourdre en nous un besoin de formation, mais Il nous
éclairera si nous L'écoutons pour dire le mot qui convient, ouvrir
la bonne porte utile, ouvrir aussi l'oreille du cœur qui en écoutant
vraiment permettra au frère de trouver en lui la marche à suivre
pour vivre vraiment dans et de l'amour ! De plus nous sommes
membres de l’Église, nous ne sommes pas seuls, livrés à
nous-mêmes, nous rejoignons une communauté vivante et agissante,
alors c'est vers cette communauté que nous entraînerons nos frères
et ils trouveront ainsi leur chemin de vie . Alors
« le
joug qui pesait sur lui,(sur
eux)
la barre qui meurtrissait son épaule,(leurs
épaules)
le bâton du tyran,
tu (Jésus
les brisera ) les as brisés comme au jour de Madiane.
Et
tous ensemble nous chanterons :
Le
Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je
crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant
qui tremblerais-je ?
J’ai
demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche :
habiter
la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie,
Mais
j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre
des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends
courage ;
espère le Seigneur. »
L'ermite
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