vendredi 5 août 2016

VEILLEZ !

XIXe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

 (Lc 12, 32-48)


Veillez !
Cet Évangile est plutôt long mais il forme un tout, je choisis donc de le méditer en trois séquences :
Jésus disait à ses disciples :« Sois sans crainte, petit troupeau :votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume.Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône.Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas,un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas,
où la mite ne détruit pas.
Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur.

Dans cette première péricope nous retrouvons des thèmes rencontrés les dimanches précédents . « Sois sans crainte petit troupeau » Jésus veut nous établir dans la confiance et Il en donne la raison : « votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. » Une chose est sûre : le Royaume nous est donné, c'est un acquis inestimable ! Toutefois, Jésus précise les conditions, en reprenant un thème récent : faire le bon choix ! Bien discerner !
Il nous rappelle cette liberté majeure à l'égard des biens de la terre qui passent, comme nous d'ailleurs, un seul bien demeure pour l'éternité : les valeurs du Royaume ! Pour conclure : « là où est votre trésor,là aussi sera votre cœur. » C'est nous qui décidons de la place que nous accordons au trésor qu'est la Parole de Dieu en Jésus le Christ !

Restez en tenue de service,votre ceinture autour des reins,et vos lampes allumées.Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces,pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée,trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis :c’est lui qui, la ceinture autour des reins,les fera prendre place à table et passera pour les servir. S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait,il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »

Cette deuxième péricope nous donne, la méthode pour vivre dans l'esprit du Royaume :

    « Restez en tenue de service,votre ceinture autour des reins,et vos lampes allumées » Jésus nous demande de rester en éveil, affairés aux valeurs du Royaume, avec nos lampes allumées pour ne pas nous tromper de chemin.

    Il en a toujours été ainsi, mais, notre époque est peut-être plus riche que tout autre, en tentations de toutes sortes, susceptibles de nous détourner des engagements de notre baptême ! Pour résister, les fondations doivent être particulièrement solides et, si ce n'est pas le cas ne craignons pas d'appeler à l'aide. Si les tentations foisonnent, les propositions d'ordre spirituel ne manquent pas ! Cependant, là aussi, nous devons nous faire aider pour effectuer les bons choix, pour discerner ce qui est de Dieu ou de modes passagères qui proposent un pseudo bien-être physique et ou psychologique alors que le Royaume est d'un ordre bien différent. Si nous prions vraiment, Dieu ne permettra pas que nous
    nous trompions de chemin.

    "Restez en tenue de service ! Nous sommes loin de l'esprit de domination, loin du petit chef qui cherche a tout régenté ! Le Serviteur par excellence n'est-ce pas Jésus, à genoux aux pieds de ses disciples pour leur laver les pieds ? Voilà comment Jésus nous demande d'attendre, là où nous sommes, en famille, dans notre milieu professionnel ou ailleurs ! Comme Jésus nous sommes invités à devenir des serviteurs de l'amour, c'est à ce Signe que tous nous reconnaîtrons comme disciples de l'Unique et vrai Serviteur du seul et unique Amour !

    « Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces,pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. » Être comme des gens qui attendent ! « L'attente, aiguise tous les sens : elle nous met aux aguets, à l'affût . » écrit Paul Baudiquey. En effet, attendre suppose que nous tendions l'oreille pour capter le moindre bruissement annonciateur d'une présence tant espérée !
    Attendre provoque un émoi qui saisit le corps lui-même, provoque une moiteur, un frémissement, quelqu'un d'aimé approche, bientôt on se parlera !
    Attendre fixe le regard sur un espace limité pour ne rien perdre des signes avant-coureurs de la présence guettée !
    Attendre rassemble toutes les facultés pour ne rien manquer de cette venue ! ...
    Attendre c'est se réjouir, garder la porte ouverte, partager un bonheur , s'ouvrir à l'autre, lui permettre d'entrer, de s'installer, de se sentir chez lui ! Voilà comment Jésus conçoit notre attente du Royaume ; un bonheur insondable, inimaginable car, le Royaume c'est Jésus, c'est cette rencontre que nous pouvons parfois redouter tout en l'espérant ! Rencontrer Jésus en vrai, quel merveilleux cadeau mais pour cela, Jésus nous dit :
    « tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. » En effet nous ne connaissons ni l'heure ni le jour ! Jésus nous dit « Veillez donc, car vous ne savez quand viendra le maître de la maison, ou le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin;… Se tenir prêt c'est n'avoir rien à changer de notre comportement le moment venu. Un éducateur, demandait un jour, à des enfants en récréation : « que feriez-vous si on vous annoncez que le Seigneur vient vous chercher dans cinq minutes ? » l'un répondit : « j'irai vite me confesser ! » un autre : « je me rendrai à la chapelle pour me recueillir » Calmement, le futur Saint Louis de Gonzague répondit : « je continuerai ce que je suis en train de faire » Louis de Gonzague était en tenue de service, Jésus pouvait l'appeler ! Et nous ?
Pierre dit alors :« Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole,ou bien pour tous ? « Le Seigneur répondit :« Que dire de l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ?Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !Vraiment, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens. Mais si le serviteur se dit en lui-même : Mon maître tarde à venir’,et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes,à manger, à boire et à s’enivrer,alors quand le maître viendra,le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas,il l’écartera et lui fera partager le sort des infidèles.Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître,n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté,recevra un grand nombre de coups.Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, celui-là n’en recevra qu’un petit nombre.
À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié,on réclamera davantage. »

Le but de la Parabole c'est toujours de nous conduire plus loin, de nous permettre à partir d'un exemple concret, d'approfondir et de mieux comprendre ce que le Seigneur attend de nous. Le Père a remis la création entre nos mains, Il nous fait confiance, une confiance totale pour la gérer au mieux. Le Père compte vraiment sur nous pour ordonner toutes choses pour le bonheur de l'humanité, pour que chacun trouve sa place et se développe harmonieusement . Chaque génération bénéficie des avancées de la précédente, la grande question à se poser est de savoir quel monde je veux laisser à ceux qui suivront , quel monde mais aussi quel esprit . S'agit-il d'un esprit de compétition, de domination, d'assujettissement ou d'un esprit de partage, de fraternité, de service...

À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié,on réclamera davantage. » N'oublions pas ce verset conclusif : si j'ai beaucoup reçu, intellectuellement, spirituellement, physiquement … c'est pour servir, pour travailler à l'avènement d'un monde meilleur . Souvenons-nous de la Parabole des talents : Le Seigneur attend que je fasse fructifier ce qu'Il met en moi pour que l'humanité soit heureuse et que ce bonheur Lui rende gloire car « la Gloire de Dieu c'est l'homme debout »

« tu nous appelais à la gloire. » nous dit le Livre de la Sagesse, mais cette participation à la gloire appelle un esprit et cet esprit suppose la reconnaissance de la Seigneurie de Dieu sur nos vies. Cette Seigneurie - là n'est pas un carcan mais, nous dit Jésus : « mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. (Mat 11) Alors « Sois sans crainte, petit troupeau »

Et :
Criez de joie pour le Seigneur, hommes justes !
Hommes droits, à vous la louange !
Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,
heureuse la nation qu’il s’est choisie pour domaine !



Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi ! 

l'Ermite

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