jeudi 11 août 2016

JUSQU'AU SANG !

XXe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

(Lc 12, 49-53)

"Jésus disait à ses disciples :
    « Je suis venu apporter un feu sur la terre,
et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !"

Feu de l'Esprit, feu de l'amour, l'Esprit Saint n'est il pas l'Amour au sein de la Trinité Sainte ? Et n'est-ce pas sous l'apparence de langues de feu qu'Il descend sur les apôtres ? Mais pour nous donner pleinement cet Esprit Saint, Jésus doit passer par la Passion, la mort et ressusciter le troisième jour. Le don de l'Esprit est à ce prix ! Jésus doit remonter vers le Père !

"Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: "Tout est consommé", et baissant la tête il rendit l'esprit." (Jean 19)

"Il disait cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croient en lui; car l'Esprit n'était pas encore donné, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié." (Jean 7)

Pour envoyer l'Esprit Saint, Jésus doit être auprès du Père, assis à Sa droite:

« Lorsque le Consolateur que je vous enverrai d'auprès du Père, l'Esprit de vérité qui procède du Père, sera venu, il rendra témoignage de moi. (Jean 15)
Sa mission est de nous enseigner et de nous rappeler tout ce que Jésus a dit durant son cheminement sur la terre des hommes.

"Mais le Consolateur, l'Esprit-Saint, que mon Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit." (Jean 14)

Grâce à la Présence de l'Esprit que nous recevons dès notre baptême – d'où l'importance du baptême des tout petits – non seulement nous ne sommes pas orphelins mais Jésus demeure avec nous, en nous  !

"Je ne vous laisserai point orphelins; je viendrai à vous." (Jean 14)
Jésus veut voir ce « feu allumé » Il a hâte, parce qu'Il sait Lui, quelles souffrances L'attendent, Il ne veut pas reculer, cette Heure est redoutable, mais Jésus, marche délibérément vers Son Heure , celle du don sans retour pour notre salut. C'est de « ce baptême de feu » dont Il parle . Jésus le redoute et le désire !

  " Je dois recevoir un baptême,
et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli !"

Jésus connaît le prix et le poids de l'Amour et Il ne veut pas que nous nous trompions d'Amour , car aimer c'est prendre des risques, c'est s'exposer , Jésus ne l'a-t-il pas expérimenté tout au long de la Passion ? Qui veut aimer vraiment, doit être prêt au combat :

   " Pensez-vous que je sois venu
mettre la paix sur la terre ?"

Pourtant, ailleurs Jésus nous dit :

"Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix; je ne la donne pas comme la donne le monde. Que votre cœur ne se trouble point et ne s'effraye point." (Jean 14)

"Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous avez des tribulations dans le monde, mais prenez confiance, j'ai vaincu le
monde." (Jean 16)

Chaque fois que Jésus annonce la Paix Il fait justement allusion au combat qu'elle suppose. La Paix de Jésus a le goût d'une conquête, elle s'obtient en effectuant des choix, parfois, souvent même, douloureux. Choisir Dieu, c'est renoncer à la facilité , au laxisme sous toutes ses formes .

"La main de notre Dieu fut sur nous, et nous sauva des mains de l'ennemi et des embûches pendant la route. (Esdras 8)"

"Passez, passez par les portes; aplanissez le chemin du peuple. Frayez, frayez la route, ôtez-en les pierres; élevez un étendard sur les peuples". (Isaïe 62)

"Ton Dieu, t'a porté, ainsi qu'un homme porte son fils, sur toute la route que vous avez parcourue jusqu'à votre arrivée en ce lieu.» (Dt 1)

"Dresse-toi tes signaux, pose-toi des jalons; Fais attention à la route, Au chemin par lequel tu as marché. Reviens, vierge d'Israël, Reviens dans tes villes. Jusques à quand seras-tu errante, Fille rebelle? Car Jéhovah a créé une chose nouvelle"  (Jr.31)

La paix est un fruit de l'Esprit. Nous avons besoin de l'Esprit Saint pour devenir et être des femmes et des hommes de paix.

"Le fruit de l'Esprit, au contraire, c'est la charité, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance.  "(Galates 5)

Et ce fruit, comme tous les autres d'ailleurs, réclame un combat acharné contre toutes les formes de mal en nous.

"Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises."  (Galates 5)

C'est crucifiant, nous devons nous battre contre nos penchants mauvais et ceux des autres parfois. Je me souviens de ce prêtre que j'appréciais vraiment beaucoup, une émule et un successeur du Saint Curé d'Ars , il avait une organiste au caractère épouvantable, qui dérangeait pas mal son ministère. Pour ne pas sortir de ses gonds, bien des fois il serrait son poing dans sa poche, jusqu'à éprouver de terribles migraines qui se terminaient en crise de foie ! Quels combats ! Jeune religieuse j'ai beaucoup reçu en le regardant vivre. Jamais une parole blessante ne franchissait ses lèvres, jamais un mouvement d'humeur, une impatience !

Jésus parle souvent de la paix, Jésus offre la paix, donne la paix, rassure avec des paroles de paix
" Ta foi t'a sauvée, va en paix. (Luc 7)

Après la résurrection lorsqu'Il se manifeste aux apôtres Jésus offre cette paix qui vient de son être profond, qui vient du Père :

"Il leur dit une seconde fois: "Paix avec vous!" Comme mon Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie." (Jn 20)

" Paix à vous ! " Saisis de stupeur et d'effroi, ils croyaient voir un esprit. » (Lc 24)

Il demande à ses disciples et, par conséquent à chacun de nous, de répandre la paix, d'annoncer la paix, de faire la paix :

"Et s'il y a là un fils de paix, votre paix reposera sur lui; sinon, elle reviendra sur vous. Demeurez dans cette maison, mangeant et buvant de ce qu'il y aura chez eux, car l'ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison."  (Lc 10)

Jésus serait-Il en contradiction avec Lui-même quand Il précise :

"Non, je vous le dis,
mais bien plutôt la division.
    Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées :
trois contre deux et deux contre trois ;
    ils se diviseront :le père contre le fils et le fils contre le père,
la mère contre la fille et la fille contre la mère,la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »

Non, bien sûr, Jésus n'est pas en contradiction, mais Il sait, qu'au sein – même des familles Sa Parole entraînera des divisions, Elle ne sera pas partagée par tous les membres. Certains respecteront les engagements des
uns, d'autres s'y opposeront et nourriront des tensions qui pourront devenir haineuses. Je me souviens de cet adolescent qui envisageait le sacerdoce et qui est d'ailleurs allé au bout de son désir. Sa maman, le soutenait discrètement, mais son papa partageait les oppositions de cousins très proches qui, pour le provoquer, venaient souvent le vendredi en apportant une partie du repas . Pendant le Carême, ils apportaient de la charcuterie et bien sûr de la viande, lui, malgré les sarcasmes prenaient seulement des légumes ce jour-là ! Suivre Jésus, je le disais plus haut suppose des choix radicaux qui, malgré notre bonne volonté nous opposent et peuvent, parfois nous marginaliser ! Ailleurs, Jésus nous avertit :

« Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; les enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir. Mc 13,12

« Quand on vous mènera devant les synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la manière dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz; Lc 12, 11 »


« Mais, avant tout cela, on mettra la main sur vous, et l'on vous persécutera; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous mènera devant des rois et devant des gouverneurs, à cause de mon nom." Lc 21,12

Et la Lettre aux Hébreux de ce jour nous dit quelque chose de très profond :

courons avec endurance
l’épreuve qui nous est proposée,
    les yeux fixés sur Jésus,
qui est à l’origine et au terme de la foi.

Méditez l’exemple
de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité,
et vous ne serez pas accablés par le découragement.
    Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang
dans votre lutte contre le péché.



Ce dernier verset s'impose souvent à ma prière, à mon esprit. Qui d'entre nous peut affirmer avoir, ne serait-ce qu'une fois, lutter jusqu'au sang contre le péché ? Alors, chers amis, retroussons les manches de notre cœur et jetons-nous sérieusement dans ce combat pour répandre autour de nous, la paix de Jésus !

(Ps 39, 14b)
D’un grand espoir,
j’espérais le Seigneur :
il s’est penché vers moi

pour entendre mon cri.

Il m’a tiré de l’horreur du gouffre,
de la vase et de la boue ;
il m’a fait reprendre pied sur le roc,
il a raffermi mes pas.

Dans ma bouche il a mis un chant nouveau,
une louange à notre Dieu.
Beaucoup d’hommes verront, ils craindront,
ils auront foi dans le Seigneur.

Je suis pauvre et malheureux,
mais le Seigneur pense à moi.
Tu es mon secours, mon libérateur :
mon Dieu, ne tarde pas !

L'Ermite

P.S Peut-être trouverez-vous qu'il y a beaucoup de références bibliques dans cette réflexion ! L’Écriture Sainte ne doit-elle pas être notre référence constante, notre nourriture de base, notre Pain quotidien ? Donne-nous, s'Il te plaît Seigneur, notre Pain quotidien, fais-nous vivre de et par ce Pain ! Amen !

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