vendredi 19 août 2016

AIME ! OUI, AIME ET AIME ENCORE !

XXIe DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE.

(Lc 13, 22)


tandis qu’il faisait route vers Jérusalem,
Jésus traversait villes et villages en enseignant.

Jésus, dirions-nous aujourd'hui, « ne lâche rien » ! Il sait qu'Il monte vers Sa Pâques . Il vit la dernière étape de son parcours terrestre, Il est tendu vers ce « Baptême de feu » Il accomplit sa mission jusqu'à l'extrême et continue de donner du sens à ces derniers moments en profitant de toutes les circonstances pour enseigner.

Jésus appelle à la conversion, explique la patience du vigneron , fait étape dans une synagogue où Il ne craint pas de guérir le jour du sabbat, Jésus pose des gestes forts qui provoquent l'admiration, Il parle du Royaume qu'Il compare à une graine de moutarde, à du levain qui fait monter la pâte... Son enseignement fait réfléchir et conduit certains à se poser des questions de fonds !

« Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »
Jésus leur dit :
    « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite,
car, je vous le déclare,
beaucoup chercheront à entrer
et n’y parviendront pas.

Sans doute, l'enseignement de Jésus sur la route, a réveillé un questionnement latent chez les disciples. Jésus, comme Il le fait souvent, ne répond pas directement à la question posée, par contre Il entraîne Ses amis
sur le terrain de la réflexion personnelle , Il rappelle les conditions du Salut et conseille d'envisager une entrée par la porte étroite. Matthieu donne quelques précisions salutaires sur la pensée de Jésus :

« Il ne suffit pas de me dire: “Seigneur, Seigneur!” pour entrer dans le Royaume des cieux; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ce jour-là, beaucoup me diront: “Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons été prophètes, en ton nom que nous avons chassé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles?” Alors je leur déclarerai: “Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal!” Mat 7,21

« Faire la volonté de mon Père » nous précise Jésus, or bien souvent, c'est notre volonté qui prime ! Et Jésus est clair, peut-être avons-nous l'impression d'avoir accompli de grandes et belles choses cela ne sert de rien si ces choses sont l'expression de notre volonté , si nous n'avons pas été à l'écoute du Père qui parle à notre cœur par l'Esprit Saint qui nous éclaire. Il n'est pas toujours facile, c'est vrai, de reconnaître cette volonté, il est donc opportun de se faire aider, éclairer par des personnes de foi qui peuvent accompagner notre cheminement. Rêver d'effectuer de grandes choses est un leurre si je suis à côté du dessein de Dieu sur ma vie ! C'est le meilleur moyen pour entendre la sentence :“Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal !”

Un bien, accompli en dehors de la volonté du Père, malgré son apparence, est un mal concret, « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie, que je connaîtrais tous les mystères, et que je posséderais toute science; quand j'aurais même toute la foi, jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas la charité, tout cela ne me sert de rien.La charité est patiente, elle est bonne; la charité n'est pas envieuse, la charité n'est point inconsidérée, elle ne s'enfle point d'orgueil; elle ne fait rien d'inconvenant, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point, elle ne tient pas compte du mal; elle ne prend pas plaisir à l'injustice, mais elle se réjouit de la vérité; elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. La charité ne passera jamais. (1 Corinthiens 13)

C'est tout le sens de la Parabole qui suit, c'est cette « porte étroite » que conseille Jésus ! La porte où domine l'amour ! Cette porte est étroite parce que notre amour est trop souvent étroit, rabougri, et que peu de personnes la franchissent, peu de personnes osent tout donner, se livrent totalement. Dans ce domaine de l'amour nous apprenons bien plus facilement les soustractions que les additions : ne disons-nous pas – et si nous ne le disons pas nous le pensons, - je veux bien être bon, bonne mais pas bête ! Pourtant l'amour n'a pas de limites : « l'amour est tout qui est Dieu même » proclame le
chant d'Assise . Les saints font ce choix or nous sommes tous appelés à la sainteté mais, la sainteté appelle un engagement de tout l'être. Au terme de notre route, nous aurons beau crier :Seigneur, ouvre-nous’,si nous n'avons cherché qu'une réussite humaine, Jésus nous dira : « Je ne sais pas d’où vous venez » Il reconnaîtra comme siens ceux, qui, comme Lui auront accompli la volonté du Père, Lui, qui Il a tout donné et jusqu'à sa propre vie, accomplissant jusqu'à l'extrême la volonté du Père pour le salut de Ses frères.

Alors vous vous mettrez à dire :
‘Nous avons mangé et bu en ta présence,
et tu as enseigné sur nos places.’
    Il vous répondra :‘Je ne sais pas d’où vous êtes.
Éloignez-vous de moi,vous tous qui commettez l’injustice.’
    Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents,
quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob,
et tous les prophètes dans le royaume de Dieu,
et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors.
    Alors on viendra de l’orient et de l’occident,
du nord et du midi,prendre place au festin dans le royaume de Dieu

Ce qui demeure c'est l'amour ! Lors de la rencontre, c'est la seule question qui nous sera posée : « as-tu aimé ? »

Quand tu rapportais des médailles olympiques ; as-tu aimé ?

Quand tu labourais tes champs : as-tu aimé ou cherchais-tu à amasser
toujours plus d'argent ?

Quand tu t'es retiré dans la solitude pour accueillir ton Dieu, pour essayer de te laisser aimer pour mieux aimer tes frères, était-ce par amour ?

Quand tu accueillais des enfants dans ton foyer, que tu les éduquais, les aimais-tu vraiment ou cherchais-tu à briller aux yeux du monde ?

 Oui, il y a des derniers qui seront premiers,
et des premiers qui seront derniers. » 

Exactement comme dans la parabole du vigneron qui embauche à la première heure, puis à la neuvième et en fin de journée et qui donne à chacun un salaire identique parce qu'Il sait Lui, que tous ont besoin d'un salaire décent pour vivre, Lui, le Maître regarde la qualité et non la quantité. La justice de Dieu ne s'aligne pas sur celle des hommes, Dieu regarde le cœur ! Aujourd'hui, devant semblable décision, nous descendrions dans la rue, pancartes au vent et nous hurlerions à l'injustice en cassant au passage nos propres outils de travail ! Dieu, en Jésus nous dit :

Heureux les pauvres, heureux les doux, heureux les affamés de justice – la justice étant ici la sainteté,- heureux les persécutés ! 

Décidément les valeurs du Royaume sont à l'opposé de celles que nous véhiculons au quotidien, nous devons changer de regard, changer de cœur : « convertissez-vous » c'est à ce prix que nous franchirons le porte étroite. En réalité c'est nous qui la rendons étroite , si nous vivions l'amour nous en élargirions les limites car Jésus ne laissera jamais dehors celui qui Lui donne son cœur ! Son amour envers nous s’est montré le plus fort ! Psaume de la liturgie de ce dimanche. Le projet du Père n'est-il pas de rassembler tous les hommes ?je viens rassembler toutes les nations,de toute langue.
Entendions - nous dans la lecture d'Isaïe . C'est parce qu'Il nous veut Saints, comme Lui est Saint que Jésus nous révèle les exigences du Royaume : 

Quand le Seigneur aime quelqu’un, il lui donne de bonnes leçons ;il corrige tous ceux qu’il accueille comme ses fils Ce que vous endurez est une leçon.Dieu se comporte envers vous comme envers des fils ; et quel est le fils auquel son père ne donne pas des leçons ?


En cette année où nous célébrons la divine miséricorde demandons cette grâce inestimable d'un retournement complet de notre cœur. Demandons à Jésus, le seul qui ait aimé parfaitement de nous apprendre à aimer comme Lui nous aime ! Amen !



L'Ermite

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