BAPTÊME DE NOTRE SEIGNEUR
(Lc 3, 15-16.21-22)
En
ce temps-là,
le peuple venu auprès de Jean
le Baptiste
était en attente,
Voilà
une expression qui doit retenir notre attention et qui nous invite à
une profonde réflexion ! Est-ce que je fais partie de ce
peuple en attente, ou bien, suis-je désabusé, n'attendant
plus rien, n'espérant plus rien ! Que signifie, pour moi, être
en attente ? Qu'est-ce que j'attends ? Comment j'attends ?
Il
y a, au moins, deux façons d'attendre : l'une passive, l'autre
active. Nous nous limiterons à la façon active de l'attente et
remarquerons qu'il s'agit ici d'un état d'esprit, puisqu'il s'agit
« d'être en attente » et non pas
d'attendre. Par ailleurs, il ne s'agit pas d'une personne en
attente,mais « de tout un peuple » !
Et c'est « ce peuple en attente » qui a vu,
parce qu'il était en éveil,« une grande lumière »
« Le
peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, et
sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la mort, la lumière a
resplendi. Is 9 »
Ce
peuple connaissait la Tradition, il connaissait l’Écriture Sainte,
il savait que depuis des millénaires la libération d'Israël était
attendue aussi, quand Jean le Baptiste se lève, quand il pose des
actes concrets de renouvellement, le peuple est en état d'accueil et
s'interroge : « qui est celui-ci ?»
Certes,
aujourd'hui, la révélation est close :
« Moi,
Jean, j'adresse ce solennel avertissement à quiconque entend les
paroles prophétiques de ce livre : si quelqu'un y ajoute
quelque chose, Dieu ajoutera à son sort les fléaux décrits dans ce
livre. Et si quelqu'un enlève quelque chose des paroles
prophétiques de ce livre, Dieu lui enlèvera sa part des fruits de
l'arbre de la vie et de la ville sainte décrits dans ce livre.
AP,
22,17
mais
la manifestation du Christ en notre vie
est
loin d'être acquise, il suffit de voir ce qui se passe dans notre
monde. Sommes-nous en « attente
active »
de conversion ? Voulons-nous vraiment que Jésus prenne toute la
place qui Lui revient dans notre cœur ?
Avons-nous ce désir intense de Lui confier la direction de notre
vie ? Prenons-nous les moyens de Le laisser agir en nous ?
Sommes-nous en attente de conversion en cette année Jubilaire
offerte ? La prenons-nous au sérieux ? Nos Églises
diocésaines nous proposent un parcours de renouvellement,
saisissons-nous cette « chance », je préfère « grâce »
avec tout notre être ? Je « nous »laisse sur ce
questionnement et demande au Seigneur d'ouvrir « la
porte sainte »
de nos cœurs,
souvent terriblement verrouillée,
grippée,
pour nous permettre de vivre et célébrer cette démarche dans
l'allégresse et alors « une
grande lumière brillera
sur
ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la mort, la lumière a
resplendi.(resplendira) »
et
tous se demandaient en eux-mêmes
si Jean n’était pas le
Christ.
Jean s’adressa alors à
tous :
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ;
mais
il vient, celui qui est plus fort que moi.
Je ne suis pas digne
de dénouer la courroie de ses sandales.
Lui vous baptisera dans
l’Esprit Saint et le feu. »
Jean
n'est pas un usurpateur, Jean est simple, vrai, humble,il est, le
sait et le proclame haut et fort :
« Moi,
je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est
plus fort que moi.Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses
sandales. »
« Je
ne suis pas » Lui est et Il est au milieu de vous et
vous ne le connaissez pas encore ! Qui peut prétendre connaître
vraiment Jésus ? Même après des années de compagnonnage nous
continuons de découvrir de nouvelles facettes et, je crois, du fond
de mon être que nous restons au B-A Ba de cette connaissance. Dieu
est si grand , si aimant, si merveilleux, si vrai, si simple, si
petit dans sa grandeur, si proche cependant, que la Rencontre,
l'ultime Rencontre nous laissera ébahis,les yeux du cœur grands
ouverts , dans un émerveillement à nul autre pareil.
Jean
le Baptiste en est à ce point conscient qu'il se dit et se sait
indigne même, de s'agenouiller à Ses pieds pour dénouer la
courroie de Ses sandales !
Bonne
question à se poser : quand je m'agenouille au pied du
tabernacle ou m'incline selon mes possibilités, qu'est-ce que je
mets dans cet acte d'adoration ??? Est-ce une routine, une
convention, ou un véritable et profond acte de foi, d'adoration,
d'amour ? Est-ce que je pense vraiment l'acte que dessine mon
corps ?
Comme tout le peuple se faisait baptiser
et
qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait,
Tout
le peuple reçoit le baptême des mains de Jean et
Jésus se mêle à la foule.On
comprend (un
peu !)
la réaction de Jean rapportée par St Matthieu :
Jésus,
le Fils unique du Père, le tout autre, descend
dans les eaux du Jourdain pour en remonter après y avoir été
plongé par Jean le Baptiste. Ne peut-on voir dans ce mouvement de
descente et de remontée une préfiguration de « la
descente de Jésus aux Enfers et de Sa résurrection ? »
Lors du baptême tout baptisé est plongé dans la mort du Christ
pour remonter purifié, lavé dans la mort
et la
résurrection du Christ ?
"
Personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer
dans le Royaume des cieux " Jean
3,
1-8
L'eau
renvoie à la victoire du Christ sur le mal et la mort. L'eau, en
effet, symbolise les forces du mal (la mer déchaînée, les eaux du
déluge..) Jésus les aura traversées par sa résurrection,
nouvelle et définitive libération. Dans son combat, il aura aussi
vaincu celui que l’Église appelle « l'auteur du mal "
et que la Bible nomme le tentateur, le diviseur .
L'eau
sert aussi à laver. Avant Jésus, Jean, le prophète, plongeait les
gens dans les eaux du fleuve Jourdain pour qu'ils soient comme lavés
de leurs péchés. On le surnommait " le Baptiste ".
Par
ce geste d'une humilité insondable, je pense que Jésus, le Premier
de cordée nous entraîne dans ce mouvement de mort et de
résurrection. En s'incarnant, Jésus ne fait pas semblant, Il épouse
vraiment tout de notre vie. Cet acte de Jésus, ne l'oublions pas,
inaugure sa vie publique c'est après cela qu'Il sera conduit au
désert, appellera ses premiers disciples et commencera à enseigner
après être passé par la synagogue où ses propos surprendront, émerveilleront aussi :
"
Aujourd'hui cette Écriture est accomplie devant vous. »
Et
que fait Jésus immédiatement après son baptême ? Lui, le
Saint de Dieu, le Fils unique en tout égal au Père ? « Il
priait » Cela nous dépasse bien sûr, non pas qu'Il prie, mais que Jésus, le tout-autre, demande le baptême ! Peut-être
prie-t-il pour tous ceux qui accueilleront ce don et essaieront d'en
vivre chaque jour ! Peut-être voit-Il ceux qui l'ayant
accueilli, se détourneront pour de multiples raisons ! En tout
cas, je vois là une invitation pour nous à rendre grâce pour ce
don et à prier pour tous nos frères, les baptisés pour qu'ils
soient fidèles, les autres pour qu'ils rencontrent le témoin qui
fera naître en eux ce désir irrésistible ! Que se passe-t-il
tandis que Jésus est en prière ?
le
ciel s’ouvrit.
L’Esprit Saint, sous une
apparence corporelle,
comme
une colombe,
descendit sur Jésus,
et il y eut une voix
venant du ciel :
« Toi, tu es mon Fils bien-aimé ;
en
toi, je trouve ma joie. »
C'est
« au Nom du Père et du Fils et du saint Esprit » que
nous sommes baptisés, or Ils sont là présents, tous les trois,
lors du Baptême de Jésus ! L'Esprit se manifeste et le Père
désigne Jésus comme son Fils Bien-Aimé !
« Aujourd’hui,
en effet, écrit Saint PROCLUS (412),la
terre et la mer se sont partagé la grâce du Sauveur, et le monde
entier a été comblé de joie ; et la fête d’aujourd’hui
montre un surcroît de merveilles par rapport à la fête
précédente.
Car dans celle-ci la terre se réjouissait
de la naissance du Sauveur, parce qu’elle tenait couché dans la
crèche le Seigneur de l’univers ; mais aujourd’hui, avec la
fête des Théophanies, c’est la mer qui se réjouit hautement ;
elle se réjouit de ce que, par l’intermédiaire du Jourdain, elle
a reçu la bénédiction qui la sanctifie.
La fête
précédente nous montrait un pauvre nourrisson qui manifestait notre
pauvreté. La fête d’aujourd’hui nous le fait voir dans sa
perfection, elle nous suggère qu’il est l’Être parfait, issu de
l’Être parfait. ~ Alors, pour les Mages, le Roi était revêtu de
la pourpre de son corps. Aujourd’hui, au baptême, celui qui est la
Source, est enveloppé par l’eau du fleuve.
Allons,
regardez ces merveilles incroyables : le Soleil de justice qui
se baigne dans le Jourdain, le Feu qui se plonge dans l’eau, Dieu
qui est sanctifié par un homme !
Aujourd’hui,
toute la création éclate en louanges et s’écrie : Béni
soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni
soit celui qui vient en tout temps, car ce n’est pas aujourd’hui
son premier avènement. ~
Et qui est-il ? Dis-le-nous
clairement, bienheureux David : Dieu,
le Seigneur, nous illumine.
Le prophète David n’est pas le seul à nous le dire ;
l’Apôtre Paul y ajoute son témoignage lorsqu’il proclame : La
grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes.
Elle nous instruit.
Elle ne s’est pas manifestée pour le salut de certains hommes,
mais pour
le salut de
tous. Car c’est à tous, Juifs aussi bien que non-Juifs, qu’elle
accorde le salut par le baptême, qu’elle offre le baptême comme
un bienfait universel. »
Que
puis-je oser ajouter après une si belle méditation?Sinon les
paroles de Saint Paul à Tite dans la deuxième lecture de ce jour :
« la
grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les
hommes.Elle nous apprend à
renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde,et à vivre
dans le temps présent de manière raisonnable,avec justice et
piété,attendant que se réalise la bienheureuse espérance :la
manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus
Christ.Car
il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos
fautes,et de nous purifier pour faire de nous son peuple,un peuple
ardent à faire le bien. »
Prions,
vraiment, les uns pour les autres pour devenir chaque jour davantage,
ce peuple ardent à faire le bien !
L'Ermite
le peuple venu auprès de Jean le Baptiste
était en attente,
sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la mort, la lumière a resplendi. Is 9 »
et tous se demandaient en eux-mêmes
si Jean n’était pas le Christ.
Jean s’adressa alors à tous :
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ;
mais il vient, celui qui est plus fort que moi.
Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »
Jean
n'est pas un usurpateur, Jean est simple, vrai, humble,il est, le
sait et le proclame haut et fort :
Comme tout le peuple se faisait baptiser
et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait,
le ciel s’ouvrit.
L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle,
descendit sur Jésus,
et il y eut une voix venant du ciel :
« Toi, tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »

« Aujourd’hui,
en effet, écrit Saint PROCLUS (412),la
terre et la mer se sont partagé la grâce du Sauveur, et le monde
entier a été comblé de joie ; et la fête d’aujourd’hui
montre un surcroît de merveilles par rapport à la fête
précédente.
Car dans celle-ci la terre se réjouissait
de la naissance du Sauveur, parce qu’elle tenait couché dans la
crèche le Seigneur de l’univers ; mais aujourd’hui, avec la
fête des Théophanies, c’est la mer qui se réjouit hautement ;
elle se réjouit de ce que, par l’intermédiaire du Jourdain, elle
a reçu la bénédiction qui la sanctifie.
La fête
précédente nous montrait un pauvre nourrisson qui manifestait notre
pauvreté. La fête d’aujourd’hui nous le fait voir dans sa
perfection, elle nous suggère qu’il est l’Être parfait, issu de
l’Être parfait. ~ Alors, pour les Mages, le Roi était revêtu de
la pourpre de son corps. Aujourd’hui, au baptême, celui qui est la
Source, est enveloppé par l’eau du fleuve.
Allons,
regardez ces merveilles incroyables : le Soleil de justice qui
se baigne dans le Jourdain, le Feu qui se plonge dans l’eau, Dieu
qui est sanctifié par un homme !
Aujourd’hui,
toute la création éclate en louanges et s’écrie : Béni
soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni
soit celui qui vient en tout temps, car ce n’est pas aujourd’hui
son premier avènement. ~
Et qui est-il ? Dis-le-nous
clairement, bienheureux David : Dieu,
le Seigneur, nous illumine.
Le prophète David n’est pas le seul à nous le dire ;
l’Apôtre Paul y ajoute son témoignage lorsqu’il proclame : La
grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes.
Elle nous instruit.
Elle ne s’est pas manifestée pour le salut de certains hommes,
mais pour
le salut de
tous. Car c’est à tous, Juifs aussi bien que non-Juifs, qu’elle
accorde le salut par le baptême, qu’elle offre le baptême comme
un bienfait universel. »
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