PREMIER DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
(Jn 2, 1-11)
il y eut un mariage à Cana de Galilée.
La mère de Jésus était là.
Jésus aussi avait été invité au mariage
avec ses disciples.
Or, on manqua de vin.
La mère de Jésus lui dit :
« Ils n’ont pas de vin. »
Marie
constate un manque : discrètement, Marie en fait la remarque à
Jésus, c'est sa première intercession ! Marie a vu
parce qu'Elle est attentive à ce qui se passe. Comme Jésus, Elle
est invitée et loin d'être repliée sur elle-même, elle observe
avec bienveillance et repère immédiatement le malaise qu'engendrera
cette situation. Elle se met à la place des jeunes mariés et veut
leur éviter semblable déconvenue.
Peut-être
pouvons-nous retenir trois éléments :
-
la discrétion de Marie : Marie n'impose rien, elle souligne
simplement une situation inconfortable. Dans semblables situations,
quelle est ma conduite ?
Est-ce
que je parle haut et fort, est-ce que je fais savoir à qui veut
l'entendre que je suis intervenu « c'est grâce à moi si la
situation s'est inversée ! » ou je ferme les yeux, ou ,
comme Marie, j'attire discrètement l'attention de la personne la
mieux placée pour remédier au manque ?
-
d'entrée, Marie intercède, Elle est une Mère secourable,
même sans notre supplication, Marie voit nos attentes et les soumet
à Jésus, toutefois, il est bon de lui en parler, pour lui
manifester notre confiance.Nous pouvons compter sur l'intercession de
Marie.
-
Si Marie intercède c'est parce qu'Elle s'identifie à ces jeunes et
ressent profondément la gêne qui sera la leur : en cette année
jubilaire n'est-il pas bon de réfléchir sur notre propre
comportement dans nos relations. Souvent nous entendons, « c'est
leur problème », « je ne me sens pas concerné »
« qu'il, qu'elle se débrouille, ça ne me regarde pas »
n'est-ce pas alors le, « je m'en lave les mains de Pilate » ?
Un
seul verset et nous voilà, si
nous le
voulons
vraiment, entrés
dans cette année jubilaire, si nous voulons vraiment renaître, nous
plonger dans la miséricordieuse tendresse de Dieu, Père, et Fils et
Esprit Saint, nous voilà confrontés
au tamis de l’Évangile !
« Il
(Jésus)
tient en main
sa pelle à vanner
il va
nettoyer son aire de battage et amasser le blé dans son grenier.
Quant à la balle, il la
brûlera dans un feu
qui ne ne
s'éteindra jamais. »
Jésus lui répond :
« Femme, que me veux-tu ?
Mon heure n’est pas encore venue. »
Ce
verset a fait couler beaucoup d'encre, a suscité bien des
commentaires, des questions. Je pense, quant à moi, que cette
traduction ne rend pas exactement la pensée de Jésus, ou bien ce
dialogue porte une profondeur qui nous échappe. Aussi, j'emprunte
l'explication qu'en donne Le Pape émérite Benoît XVI

Mais
ce que Jésus dit ensuite à Marie, à Cana, nous plaît encore
moins: "Que me veux-tu, femme? Mon heure n'est pas encore
arrivée" (Jn 2, 4). Nous serions tentés de répondre: Tu
as beaucoup à voir avec elle ! C'est elle qui t'a donné ta chair et
ton sang, ton corps.
Et
pas seulement ton corps : avec son "oui", provenant du plus
profond de son cœur, elle t'a porté dans son sein et, avec amour
maternel, elle t'a donné le jour et introduit dans la communauté du
peuple d'Israël. Mais si nous parlons ainsi avec Jésus, nous sommes
déjà sur la bonne voie pour comprendre sa réponse. Car tout cela
doit rappeler à notre esprit que lors de l'incarnation de Jésus,
deux dialogues vont de pair et se fondent l'un avec l'autre, devenant
une seule chose.
Il
y a tout d'abord le dialogue que Marie entretient avec l'Archange
Gabriel, et dans lequel elle dit: "Qu'il
m'advienne selon ta parole!" (Lc 1, 38).
Mais
il existe un texte parallèle à celui-ci, un dialogue, pour ainsi
dire, à l'intérieur de Dieu, qui nous est rapporté par la Lettre
aux Hébreux, quand il est dit que les paroles du Psaume 40 sont
devenues comme un dialogue entre le Père et le Fils - un dialogue
dans lequel commence l'incarnation. Le Fils éternel dit au Père:
"Tu n'as voulu ni
sacrifice ni oblation; mais tu m'as façonné un corps... Voici je
viens... pour faire [...] ta volonté" (He 10, 5-7; cf. Ps 40,
6-8). Le "oui" du Fils: "Je viens pour
faire ta volonté", et le "oui" de Marie : "Qu'il
m'advienne selon ta parole" - ce double "oui"
devient un unique "oui", et ainsi, le Verbe devient
chair en Marie. Dans ce double "oui", l'obéissance du Fils
prend corps ; Marie, avec son "oui" lui donne un corps.
"Que
me veux-tu, femme?". Ce qu'au plus profond ils ont à voir l'un
avec l'autre, c'est ce double "oui", dans
la concomitance duquel a eu lieu l'incarnation. C'est ce point de
leur très profonde unité que le Seigneur vise à travers sa
réponse. C'est précisément là que renvoie la Mère. Là,
dans ce "oui" commun à la volonté du Père, se trouve la
solution. Nous
devons nous aussi apprendre toujours à nouveau à nous acheminer
vers ce point ; là apparaît la réponse à nos interrogations.
A
partir de là, nous comprenons à présent également la deuxième
phrase de la réponse de Jésus: "Mon heure n'est pas encore
venue". Jésus n'agit jamais seulement de lui-même ; jamais
pour plaire aux autres. Il agit toujours en partant du Père,
et c'est précisément cela qui l'unit à Marie, car c'est là, dans
cette unité de volonté avec le Père, qu'elle a voulu elle aussi,
déposer sa demande.
C'est
pourquoi, après la réponse de Jésus, qui semble repousser la
demande, elle peut dire de manière surprenante aux serviteurs avec
simplicité: "Tout ce
qu'il vous dira, faites-le" (Jn 2, 5). Jésus
n'accomplit pas un prodige, il ne joue pas de son pouvoir dans un
événement qui est au fond entièrement privé. Non, il accomplit un
signe, avec lequel il annonce son heure, l'heure des noces,
l'heure de l'union entre Dieu et l'homme. »
Et
c'est parce que Jésus et Marie sont sur la même longueur d'onde que
cette dernière poursuit avec une tranquille simplicité ; Elle
sait, d'une conviction profonde et intérieure, que Jésus ne
laissera pas ces jeunes dans l'embarras, Jésus et Marie se
comprennent parfaitement :
Sa mère dit à ceux qui servaient :
« Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »
Cette
remarque nous rejoint dans notre aujourd'hui, Marie s'adresse à
chacun de nous, c'est chacun qu'Elle invite « à
faire tout ce que Jésus dira ».Jésus
s'adresse à chacun de nous, là où nous sommes, et là où nous en
sommes, dans notre vocation spécifique. A nous de nous recueillir,
d'établir un silence profond dans notre être, pour entendre ce que
Jésus nous
demande de précis, notamment en cette année Jubilaire. Ne
négligeons pas le don de Dieu !
« Voici, j'envoie un ange devant toi, pour te protéger en chemin, et pour te faire arriver au lieu que j'ai préparé. Tiens-toi sur tes gardes en sa présence, et écoute sa voix; ne lui résiste point, parce qu'il ne pardonnera pas vos péchés, car mon nom est en lui ».… Ex 23
L'ange
peut-être une personne envoyée par Dieu, il peut être un événement
à travers lequel Dieu s'exprime, demandons-Lui de ne pas passer à
côté, de ne pas tourner le dos, demandons Lui de savoir
« reconnaître »
Ses passages, sa Présence et d'emboîter le pas allègrement, la
joie dans le cœur et débordant d'action de grâce d'avoir « été
choisi »
pour entrer dans le
« oui »
de Jésus et de Marie.
Or, il y avait là six jarres de pierre
pour les purifications rituelles des Juifs ;
chacune contenait deux à trois mesures,
(c’est-à-dire environ cent litres).
Jésus dit à ceux qui servaient :
« Remplissez d’eau les jarres. »
Et ils les remplirent jusqu’au bord.
Nous
voyons bien, ici que Jésus et Marie se sont parfaitement compris.
Dans le cas contraire, Marie aurait-Elle invité les serviteurs à
accomplir ce que demanderait Jésus et, Jésus, aurait-Il demandé de
remplir les jarres ?

Il leur dit :
« Maintenant, puisez,
et portez-en au maître du repas. »
Ils lui en portèrent.
Et celui-ci goûta l’eau changée en vin.
Il ne savait pas d’où venait ce vin,
mais ceux qui servaient le savaient bien,
eux qui avaient puisé l’eau
.
L'eau
changée en vin ! Une noce ! Une eau préparée dans des
jarres réservées
à
la purification avant la prière :
que veut nous dire Jésus ?
La
noce n'évoque-t-elle pas l'Alliance entre deux personnes ? Les
ablutions ne sont-elles pas un rite de l'ancienne Alliance ? 0r,
Jésus
vient faire toute chose nouvelle :«
Voici, je fais toutes choses nouvelles » Ap
« Vous
avez appris qu'il a été
dit aux anciens: Et
moi , je vous dis... » Mt
5, 20
Nous
sommes ici, à l'écoute du PREMIER MIRACLE DE JÉSUS, un miracle qui
doit, sans nul doute marquer les esprits, pas nécessairement dans
l'immédiat, mais là encore, quand l'Heure sera venue, cette Heure à
la fois
-
désirée
« Il
est un baptême dont je dois être baptisé, et combien il me tarde
qu'il soit accompli!
Luc
12,50
-
et
redoutée
« Mon
Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi !
Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. »Mt
26,39.
Cette fête de Cana n'inaugure-t-elle pas pour l’Église naissante, la longue marche de Jésus vers le don de Sa vie pour le Salut de l'humanité ? N'entre-t-elle pas dans cette succession de signes qui lève le voile sur le Père, sur le Fils et sur l'Esprit d'Amour, jusqu'à l'HEURE, où Jésus verse Son Sang après l'avoir donné en boisson de la Nouvelle Alliance le Jeudi Saint lors du Repas d'adieu ?" Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, répandu pour vous. »
La
remarque qui suit ne peut pas nous étonner :« Tout
le monde sert le
bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon.Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » Le Bon vin en effet ne peut être que Jésus « Pourquoi m'appelles-tu bon? Nul n'est bon que Dieu seul. » Lc 18,19 Même si Jésus attribue ce don à son Père, nous savons, nous, qu'Il y participe en tant « que Fils qui ne fait rien qu'Il ne voie faire au Père ! »
bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon.Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » Le Bon vin en effet ne peut être que Jésus « Pourquoi m'appelles-tu bon? Nul n'est bon que Dieu seul. » Lc 18,19 Même si Jésus attribue ce don à son Père, nous savons, nous, qu'Il y participe en tant « que Fils qui ne fait rien qu'Il ne voie faire au Père ! »
L' « heure
est venue » pour nous, de rendre grâce : Jésus est venu
pour nous permettre de participer à la joie des noces éternelles
qu'Il scelle en Son sang, mais
Il ne nous laisse pas seuls, Il est avec nous « jusqu'à la fin
des temps » par Ses sacrements, dont l'Eucharistie, par son
Église, qui en est gardienne. Comme le Maître de cérémonie puise
dans l'eau changée en vin, puisons, sans modération à la source
d'abondance que sont les sacrements qui nous façonnent, nous
pétrissent, nous abreuvent et nous nourrissent ! Devenons des
affamés et des assoiffés du don de Dieu !
Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit.
C’était à Cana de Galilée.
Il manifesta sa gloire,
et ses disciples crurent en lui.
Il semble évident que ce premier miracle de Jésus conforte les apôtres dans leur « sequela Christi ». certes ils ont beaucoup de chemin à faire, tout est à découvrir mais un chemin de confiance s'ouvre, ils pourront, sans crainte, lui poser toutes les questions utiles à leur propre cheminement et à celui de leurs frères en humanité . Ils se feront secouer parfois, remettre à leur juste place, mais ils ne pourront pas douter de Son amour, à l'exception de Juda qui s'en est exclus dans sa désespérance.
Puisons maintenant,
ne craignons pas,
cette source-là est inépuisable !
l'Ermite
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