vendredi 11 octobre 2019

RELEVE-TOI !




XXV I I I e DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

Année C

(Lc 17, 11-19)

Jésus, marchant vers Jérusalem,traversait la région située entre la Samarie et la Galilée. Deux mots de ce verset doivent retenir notre attention : Jérusalem et Samarie !
Jésus marche vers Jérusalem donc Il avance vers Sa Passion, Sa mort et Sa Résurrection.. Ceux qui l'entourent n'en ont pas vraiment conscience mais Lui, Jésus, le sait et Il avance en homme libre parce qu'Il sait, Lui, que le Salut du monde dépend du don de sa vie. Pas de dolorisme chez Jésus Il reste attentif à Ses frères.Je dois dire que semblables détermination et générosité me troublent toujours quand je contemple l'immensité d'un tel amour !
Pour se rendre à Jérusalem depuis la Galilée Jésus doit obligatoirement traverser la Samarie, or nous savons désormais, qu'à cette époque, les relations entre Juifs et Samaritains étaient particulièrement tendues.Non seulement ils ne se fréquentaient pas, mais les Juifs considéraient que les objets, les animaux ou les récoltes qui traversaient la Samarie étaient impropres au culte.
L'origine de ce conflit remonte à 722, lors de la prise du Royaume du Nord et de sa capitale, Samarie, par les Assyriens. Ceux-ci firent venir dans cette région des colons étrangers. De leur mélange avec les Juifs qui étaient restés sur place naquit le Peuple des Samaritains « Et les enfants d'Israël marchèrent dans tous les péchés que Jéroboam avait commis; ils ne s'en détournèrent point, jusqu'à ce que le Seigneur Dieu eût chassé Israël loin de sa face, comme il l'avait dit par l'organe de tous ses serviteurs les prophètes. Et Israël fut emmené captif loin de son pays en Assyrie, où il est resté jusqu'à ce jour.(2Rois, 17,23) » Descendants de ces étrangers qui avaient ajouté à leurs dieux traditionnels le culte du Seigneur, les Samaritains sont alors considérés comme des hérétiques par les autres Juifs. D'où ces nombreux passages de nos évangiles où Jésus est pris à partie parce qu'Il fait bon accueil aux étrangers ! La suite de cette séquence peut donc en étonner plus d'un :
Comme il entrait dans un village,dix lépreux vinrent à sa rencontre.Ils s’arrêtèrent à distance    et lui crièrent :
Pourquoi ces lépreux s'arrêtent-ils à distance ? D'abord parce qu'ils sont lépreux ! Le lépreux, à cette époque et bien longtemps après, est déconsidéré . La lèpre apparaît comme une malédiction et, parfois comme un châtiment . « Et la colère du Seigneur s'enflamma contre eux; et il s'en alla; la nuée se retira de dessus la tente.Et voici, Marie devint lépreuse, blanche comme la neige. Aaron se tourna vers Marie, et voici, elle était lépreuse. Nb12, 9-10 ;
«  La lèpre de Naaman s'attachera à toi et à ta postérité pour toujours.» Et Giézi sortit de la présence d'Elisée avec une lèpre blanche comme la neige. (2Rois 5) »;
« Mais lorsqu'il fut devenu puissant, son cœur s'éleva jusqu'à la ruine. Péchant contre le Seigneur, son Dieu, il entra dans le temple du Seigneur pour brûler des parfums sur l'autel des parfums. Le prêtre Azarias entra après lui, avec quatre-vingts prêtres de Yahweh, hommes courageux; ils s'opposèrent au roi Ozias et lui dirent: "Ce n'est pas à toi, Ozias, d'offrir des parfums au Seigneur, mais aux prêtres, fils d'Aaron, qui ont été consacrés peur brûler des parfums. Sors du sanctuaire, car tu as péché, et cela ne tournera pas à ton honneur devant le Seigneur Dieu." Ozias, qui tenait un encensoir à la main pour offrir des parfums, fut saisi de colère et, comme il s'irritait contre les prêtres, la lèpre se leva sur son front, en présence des prêtres, dans la maison du Seigneur, devant l'autel des parfums. Le grand prêtre Azarias et tous les prêtres s'étant tournés vers lui, voici qu'il avait la lèpre au front. Ils le mirent précipitamment dehors, et lui même se hâta de sortir, parce que le Seigneur l'avait frappé. Le roi Ozias fut lépreux jusqu'au jour de sa mort, et il demeura dans une maison écartée, comme lépreux, car il fut exclu de la maison du Seigneur. Joatham, son fils, était à la tête de la maison du roi, jugeant le peuple du pays. 2 Ch 26, 16-21
Considéré comme porteur de péché que seul Dieu peut guérir, le lépreux est conduit en dehors des villes, à bonne distance pour ne pas contaminer le peuple sain et saint. Dans la Bible , la lèpre est considérée comme le péché qui recouvre l'homme. Seul Dieu peut en libérer. La lèpre est donc une affaire religieuse dont Dieu seul peut être médecin. Sa guérison ne peut venir que de Dieu ? Seul Dieu peut sauver l'homme atteint de la lèpre et le prêtre du Temple est le seul habilité à reconnaître la guérison et à faire les rites de purification qui permettront au lépreux de réintégrer la communauté.
Ici ils( les dix lépreux) s'arrêtent à distance sans doute parce qu'ils sont des étrangers et parce qu'ils sont lépreux ! Et que crient-ils : « Jésus, maître,prends pitié de nous. » C'est inouï ! Premièrement, ils reconnaissent l'autorité de Jésus : « Maître », deuxièmement, ils L'appellent par son prénom qui signifie « Dieu sauve » et en implorant Sa pitié, ils reconnaissent un pouvoir qui appartient à Dieu seul, donc ils reconnaissent, en Jésus, Sa divinité ! Il y a de quoi être renversé .
Et quelle est la réponse de Jésus ?À cette vue, Jésus leur dit :« Allez vous montrer
aux prêtres. »En cours de route,ils furent purifiés. Jésus les envoie directement se montrer aux prêtres  alors qu'au  chapitre 5, St Luc rapporte la guérison d'un autre lépreux : « Or, comme il( Jésus) était dans une des villes, survint un homme tout couvert de lèpre. En voyant Jésus, il se prosterna la face contre terre et le supplia, disant: " Seigneur, si vous voulez vous pouvez me guérir. Il étendit la main, le toucha et dit: " Je le veux, sois guéri. " Et à l'instant la lèpre le quitta. Et il lui défendit d'en parler à personne; mais: " Va, (dit-il), te montrer au prêtre, et offre pour ta guérison selon qu'a prescrit Moïse, en attestation pour eux. " Sa renommée se répandit de plus en plus, et des foules nombreuses se rassemblaient pour l'entendre et se faire guérir de leurs maladies. » Ici le lépreux ose s'approcher, il se prosterne et Jésus agit aux yeux de tous , Il étend Sa main, touche le malade et prononce la Parole de guérison.
Aujourd'hui, rien de cela, Jésus passe directement à la vérification par les prêtres.
Jésus agit en toute discrétion . Que peuvent-ils montrer ces lépreux aux prêtres ? Jésus n'a posé aucun geste, prononcé aucune parole et cependant Il les envoie ! Il y a de quoi se poser des questions, laisser libre cours à un imaginaire parfois dévoyé, voire à la colère ! Les lépreux partent, ils obéissent sans mot dire, et ce n'est qu'en cours de route que nos amis se découvrent guéris ! Nous pouvons imaginer leur surprise, et leur émerveillement !.
N'avons-nous pas là un extraordinaire témoignage de confiance (foi) ? Naaman le général Syrien n'a obéi que sur le conseil de son serviteur : « Naaman fut irrité, et il s'en alla, en disant: «Voici que je me disais: Il ( le Prophète Elisée consulté) sortira vers moi, il se présentera lui-même, il invoquera le nom du Seigneur, son Dieu, il agitera sa main sur la plaie et délivrera le lépreux. Les fleuves de Damas, l'Abana et le Pharphar, ne valent-ils pas mieux que toutes les eaux d'Israël? Ne pourrais-je pas m'y laver et devenir pur?» Et se tournant, il s'en allait en colère. Ses serviteurs s'approchèrent pour lui parler, et ils dirent: «Mon père, si le prophète t'avait demandé quelque chose de difficile, ne l'aurais-tu pas fait? Combien plus dois-tu lui obéir, quand il t'a dit: Lave-toi, et tu seras pur?» Il descendit et se plongea sept fois dans le Jourdain, selon la parole de l'homme de Dieu; et sa chair redevint comme la chair d'un petit enfant, et il fut purifié. Naaman retourna vers l'homme de Dieu, avec toute sa suite. Quand il fut arrivé, il se présenta devant lui et dit: «Voici donc que je sais qu'il n'y a point de Dieu sur toute la terre, si ce n'est en Israël. (2Rois 5)
Parce que les lépreux ont obéi, parce que Naaman a obéi, même après coup, les voilà guéris ! C'est en cours de route en effet que les Lépreux prennent conscience de leur guérison .
Il n'est pas inutile ici de s'interroger personnellement, sur la confiance qui nous lie à Jésus : Qu'aurions nous fait dans semblable situation ? Chacun peut transposer dans sa vie de foi personnelle:Quand ce qui m'est demandé me semble aberrant, quelle est ma conduite ? Est-ce que je fais confiance ? Ou bien je discutaille cherchant à prouver l'aberration du projet, du conseil, de l'ordre reçu? Faire confiance, croire même dans des apparences contraires voilà l'obéissance qui donne la paix, la joie, et conduit à l'action de grâce !
Le groupe des dix fait l'expérience du « rien n'est impossible à Dieu » toujours dans Luc au chapitre 18 : « Ceux qui écoutaient Jésus dirent ; et qui peut être sauvé ? Jésus répondit ; ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu » C'est parce qu'Elle a fait confiance aux paroles de l'Ange qui lui furent transmises de la part de Dieu que Marie a eu cet insondable grâce de donner au monde le Sauveur ! C'est là que nous sommes renvoyés à l'évangile de dimanche dernier : « si vous aviez la foi gros comme une graine de moutarde ... » Les dix se trouvent guéris, remis sur pieds,
L’un d’eux, voyant qu’il était guéri,revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.    Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce.Or, c’était un
Samaritain.  Un Samaritain ! Quelqu'un considéré comme un hérétique, or c'est lui qui comprend que la guérison vient de Dieu , il n'hésite pas à rebrousser chemin en glorifiant Dieu et il se jette aux pieds de Jésus pour le remercier .En revenant vers Jésus il confirme sa prière initiale et reconnaît en Lui le Messie Sauveur ! C'est un véritable « retournement » une conversion ! Quant à Jésus Il souligne le fait par ces mots :« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » Quand le Seigneur répond à nos prières de demande, savons-nous prendre le temps de dire merci ? Eucharistie signifie « Action de grâce » en sommes-nous conscients ? Prenons-nous le temps, en dehors du dimanche de participer gratuitement, à la grande Action de grâce de l’Église, pour remercier le Seigneur de tout ce qu'Il nous offre à longueur de journée et de nuit ! Le remercions-nous au réveil , au coucher , en contemplant la création... Sommes-nous ces « Marie » qui chantent l'action de Dieu dans nos vies: « Le Seigneur fit pour moi des merveilles, Saint est Son Nom ! » Savons-nous voir, reconnaître ces merveilles quotidiennes ?
 Alors Jésus prit la parole en disant :« Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ?Les neuf autres, où sont-ils ?    Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! »   Cette question, Jésus nous la pose aujourd'hui ? Que répondons-nous ? Sommes-nous comme les Pharisiens qui devant l'évidence disent à Jésus : « quand viendrait le règne de Dieu, il leur répondit : « Le règne de Dieu ne vient pas d'une manière visible. On ne dira pas : 'Le voilà, il est ici !' ou bien : 'Il est là!' En effet, voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous. » (Luc 17) Savons-nous reconnaître la présence agissante de Jésus dans nos vies, dans celles de nos frères, dans le monde ? Nous voyons le Mal , nous le déplorons, mais savons-nous reconnaître les signes authentiques d'un Dieu qui nous tient la main, qui nous accompagne pas à pas  ? Très souvent nous disons c'est « par hasard » « c'est un heureux hasard » mais ce soi-disant hasard a un nom , Il s'appelle Jésus ! N'ayons pas peur de le dire, et bannissons ce mot hasard de no vies ! Il n'y a pas de hasard, il y a Dieu qui marche avec nous !
Entendons-Jésus nous dire et nous redire :« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » Jésus nous demande de nous mettre DEBOUT et d' ALLER ANNONCER LA MERVEILLE mais pour cela nous devons impérativement, nous laisser retourner par la grâce, par l'Amour d'un Dieu qui librement se donne pour nous obtenir le salut !





Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s’est assuré la victoire.
Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s’est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d’Israël.
La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière,
sonnez, chantez, jouez !



sonnez, chantez, jouez !
C'est à dire :
CRIEZ-LE SUR LES TOITS NE VOUS CACHEZ PAS
 DERRIERE LE SOI - DISANT HASARD !
L'Ermite

vendredi 4 octobre 2019

COMME UNE GRAINE DE MOUTARDE




XXV I I e DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

Année C

(Lc 17, 5-10)

Décidément, Jésus n'en finit pas de nous surprendre ! A première lecture , nous avons quelques difficultés à discerner un lien logique entre les deux parties de cette séquence. Il est important de faire silence pour se laisser rejoindre par l'Esprit Saint en profondeur .
Notons que l'initiative de cette conversation revient aux apôtres, ce sont eux qui ouvrent le dialogue :Les Apôtres dirent au Seigneur:Envoyés par Jésus : «  Allez ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. ... Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qu'on vous offrira. Là, guérissez les malades, et dites aux habitants : 'Le règne de Dieu est tout proche de vous.' (Luc 10) les Apôtres prennent conscience des difficultés de la mission confiée et de la distance qu'ils constatent entre leur prédication et ce que réalise Jésus . Ils savent aussi que Jésus en appelle souvent, très souvent, à la foi des uns et des autres et ils ont quelques expériences cuisantes des limites de leur propre foi
« Maître, maître ! Nous sommes perdus ! » Et lui, réveillé, interpella avec vivacité le vent et le déferlement des flots. Ils s'apaisèrent et le calme se fit. Alors Jésus leur dit : « Où est donc votre foi ? » (Luc 8)
Si Dieu habille ainsi l'herbe dans les champs, elle qui est là aujourd'hui et qui demain sera jetée au feu, il fera tellement plus pour vous, hommes de peu de foi (Luc12)
Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » (Mat14)
Plus ils avancent, plus ils se rendent compte de leur pauvreté ! Peut-être avons-nous dans cette supplique« Augmente en nous la foi ! » la clef de notre pauvreté, la leur, et la nôtre ! Il est bon certes de demander la foi mais n'y a -t-il pas dans cette façon de demander une implication tellement personnelle que nous risquons de croire que nous sommes les acteurs de ce que le Seigneur accomplit en nous et par nous ! N'est-ce pas la réponse de Jésus à St Paul qui lui demande de le délivrer d'une « écharde déposée en lui par Satan »: « Ma grâce te suffit : ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. (2Co 12)
Au fond, Jésus qu'attend-Il de nous, sinon que nous lui soyons « une humanité de surcroît » comme le disait Sœur Élisabeth de la Trinité. Par conséquent, Il attend essentiellement, un parfait abandon, une écoute aussi fine que possible, pour Le laisser agir en nous et par nous, en mettant, en chacune de nos missions, le moins possible de soi-même ( nous avons là un début d'éclairage sur la seconde partie de l’Évangile de ce jour) Plus nous nous effaçons, plus nous disparaissons et davantage Jésus peut prendre les rennes !
La demande des apôtres n'est pas aussi pure que nous pourrions le croire et quand nous emboîtons le pas, au fond, c'est nous que nous cherchons, c'est notre gloriole ! Souvenons-nous de la tentation de Jésus au désert :Il ( le Satan) le conduisit à Jérusalem, et le posa sur le pinacle du temple et lui dit: " Si vous êtes Fils de Dieu,
jetez-vous d'ici en bas; car il est écrit: Il donnera pour vous des ordres à ses anges pour vous garder, et: Ils vous prendront sur leurs mains, de peur que votre pied ne heurte contre une pierre. " Jésus répondant lui dit: " Il est dit: Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu. " (Luc 4) Jésus vit en vérité, Il ne cherche pas Sa Gloire, mais celle de Son Père : « la gloire de mon Père c'est que vous alliez, que vous portiez du fruit et un fruit qui demeure » Et ce fruit qui demeure c'est l'amour ! « Maintenant ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, la charité; mais la plus grande des trois c'est la charité. (1Cor 13)
La réponse de Jésus à la supplique des apôtres a aussi de quoi nous étonner : Le Seigneur répondit :« Si vous aviez de la foi,gros comme une graine de moutarde,vous auriez dit à l’arbre que voici :‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’,et il vous aurait obéi.  Avoir la foi, c'est faire confiance, Jésus dit ici faites-moi confiance, laissez moi « être » pleinement en vous et, ensemble nous effectuerons des merveilles : « sans moi, vous ne pouvez rien faire » Jn 15,5 Certes, il y a des hommes qui mènent de grands combats, qui effectuent des performances étonnantes mais pour de l'argent et pour triompher ! Ce qui est accompli au seul Nom de Jésus a un autre poids, un autre impact .
Nous aimerions tous faire des choses extraordinaires! Nous serions alors reconnus comme des êtres merveilleux ! Nous serions connus, aimés, admirés. Nous serions importants aux yeux des autres ! Nous serions au-dessus d'eux! Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus au fond de son Carmel , dans l'ombre, la monotonie d'un quotidien, a réalisé la plus grande merveille qui soit , la Petite Thérèse a aimé ! L'important, pour chacun d'entre nous c'est d'être là où Dieu nous veut et d'accomplir ce qu'Il veut, ce que nous définissons comme « faire la volonté de Dieu » !
Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. » (Marc 3)
Celui qui veut faire la volonté de Dieu saura si cet enseignement vient de Dieu, ou si je ne parle qu'en mon nom. Si quelqu'un ne parle qu'en son nom, il cherche sa propre gloire ; mais si quelqu'un cherche la gloire de celui qui l'a envoyé, il est dans le vrai, et il n'y a en lui rien de mal. (Jean 7)
Moi Paul, Apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, je m'adresse à vous, les membres du peuple saint qui êtes à Éphèse, vous les fidèles dans le Christ Jésus. ( Eph 1)
Ainsi, ceux qui ont à souffrir pour avoir fait la volonté de Dieu, qu'ils continuent à bien agir en confiant leur vie au Créateur, qui est fidèle. (1P 4)
Or, le monde avec ses désirs est en train de disparaître. Mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours. (1Jean 2)
Parfois rien ne va dans notre vie , tout part en vrille, , peut-être serait-il sage, si c'est le cas, de se remettre en question, de s'interroger sérieusement sur la façon dont nous avons choisi notre métier, notre engagement... Parents, éducateurs, nous avons une grande responsabilité auprès des jeunes. Leur apprenons-nous à effectuer leur choix sous le regard de Dieu ? A se poser la question : où et comment pourrais-je le mieux rendre gloire au Seigneur ? Certains vont sourire, pourtant nous ne sommes et ne serons vraiment bien

en nous-mêmes qu'en accomplissant la volonté de Dieu ! Avons-nous la foi, croyons-nous vraiment que le Seigneur s'intéresse à notre vie personnelle, à celle de nos jeunes ? Il y aurait beaucoup moins de désordre si chacun occupait « sa juste place », celle voulue par Dieu pour notre bonheur !
En écoutant la première partie de l'évangile, nous pouvons penser qu'en ayant la foi et en la semant, nous nous mettons à faire des choses extraordinaires qui nous placent au-dessus des autres. En écoutant la seconde partie de l'évangile, on se rend compte que Jésus nous met en garde!
Lequel d’entre vous,quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes,lui dira à son retour des champs :‘Viens vite prendre place à table’ ?    Ne lui dira-t-il pas plutôt :‘Prépare-moi à dîner,mets-toi en tenue pour me servir,le temps que je mange et boive.Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour’ ?    Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ?    De même vous aussi,quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné,dites :‘Nous sommes de simples serviteurs :nous n’avons fait que notre devoir’ » Cette conclusion en surprend plus d'un et dérange ! Et tant mieux si elle nous dérange car nous essaierons de comprendre ce que nous dit Jésus ! Pour accueillir cette Parole , il convient de se situer en croyant ! Avec Jésus, on a envie de dire en troquant « peut » par « veut » Celui qui peut (veut) comprendre, qu'il comprenne ! » (Mat 19)
En effet, cette Parole de Jésus, ne peut être accueillie que dans la foi ! Elle ne sera accueillie que si j'accepte de donner tout ce que je suis, par grâce, à Jésus, de manière à pouvoir dire avec Saint Paul « et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. (Ga 2) Nous comprendrons alors vraiment que nous sommes seulement mais pleinement les serviteurs du Christ notre Seigneur et Maître ! Mais quel honneur Jésus ne nous fait-Il pas là ! Vous êtes, je suis serviteurs, servante , du Maître de l'univers, du Dieu trois fois saint, Créateur et Seigneur ! Un Dieu, qui , pour m'épargner, me guérir, me sauver, donne son unique qui se livre par Amour ! Par amour du Père et par amour de cette humanité dévoyée ! Le réalisons-nous ! Nous rencontrons parfois des personnes hyper fières de nous dire : « j'ai travaillé pour tel Président, j'ai servi dans
un super hôtel de luxe, je suis ami de Monseigneur X, etc ». Réalisons-nous que nous sommes les ouvriers du Royaume, que nous servons le Roi de l'Univers, que nous sommes Ses amis ? Je ne l'invente pas, c'est Lui qui le dit ! Si j'ai la foi, et je l'ai eue en cadeau lors de mon baptême, j'adhère totalement à ce que Jésus dit et me dit !
Allez-vous aussi, travailler à ma vigne. Mt 20,16 ( La vigne, c'est le Royaume!)
Cherchez plutôt son Royaume, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché. (Luc 12)
Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. (Jean 15)
Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ; maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître. (Jean 15)
Nathanaël lui dit : « Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu ! C'est toi le roi d'Israël ! » (Jean 1)
« Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le roi d'Israël ! »
Jésus, trouvant un petit âne, monta dessus. Il accomplissait ainsi l'Écriture : N'aie pas peur, fille de Sion. Voici ton roi qui vient, monté sur le petit d'une ânesse. (Jean 12)

Si nous admettons cela, si nous Le et le croyons nous pouvons reprendre allègrement ce verset « Nous sommes de simples serviteurs :nous n’avons fait que notre devoir’ » C'est en effet un devoir pour chacun de nous de répondre à l'Amour, par l'amour , et nous aimons en travaillant avec joie à l'annonce du Royaume, là où Jésus Lui-même nous a conduits, dans la situation-vocation qui est la nôtre ! Alors oui, si nous avions la foi gros comme une graine de moutarde nous nous livrerions à l'Amour qui est Dieu et Dieu, en nous, par nous, accomplirait des merveilles ! Nous pouvons reprendre la prière du Père Lyonnet :


Père voici ma vie,
pour que Tu en fasses ce que Tu voudras,
pour que Tu en fasses la Vie de Jésus-Christ.

et celle d'un anonyme du XV e siècle

"CHRIST N’A PAS DE MAINS »

Christ n'a pas de mains :
Il n'a que nos mains
Pour faire son travail aujourd'hui.

Christ n'a pas de pieds :
Il n'a que nos pieds
Pour conduire les hommes sur son chemin.
Christ n'a pas de lèvres :
Il n'a que nos lèvres
Pour parler de lui aux hommes.

Christ n'a pas d'aides :
Il n'a que notre aide
Pour mettre les hommes à ses côtés.

Nous sommes la seule Bible
Que le public lit encore.
Nous sommes le dernier message de Dieu
Écrit en actes et en paroles.

( Prière anonyme du XV e siècle)




l'Ermite