vendredi 11 octobre 2019

RELEVE-TOI !




XXV I I I e DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

Année C

(Lc 17, 11-19)

Jésus, marchant vers Jérusalem,traversait la région située entre la Samarie et la Galilée. Deux mots de ce verset doivent retenir notre attention : Jérusalem et Samarie !
Jésus marche vers Jérusalem donc Il avance vers Sa Passion, Sa mort et Sa Résurrection.. Ceux qui l'entourent n'en ont pas vraiment conscience mais Lui, Jésus, le sait et Il avance en homme libre parce qu'Il sait, Lui, que le Salut du monde dépend du don de sa vie. Pas de dolorisme chez Jésus Il reste attentif à Ses frères.Je dois dire que semblables détermination et générosité me troublent toujours quand je contemple l'immensité d'un tel amour !
Pour se rendre à Jérusalem depuis la Galilée Jésus doit obligatoirement traverser la Samarie, or nous savons désormais, qu'à cette époque, les relations entre Juifs et Samaritains étaient particulièrement tendues.Non seulement ils ne se fréquentaient pas, mais les Juifs considéraient que les objets, les animaux ou les récoltes qui traversaient la Samarie étaient impropres au culte.
L'origine de ce conflit remonte à 722, lors de la prise du Royaume du Nord et de sa capitale, Samarie, par les Assyriens. Ceux-ci firent venir dans cette région des colons étrangers. De leur mélange avec les Juifs qui étaient restés sur place naquit le Peuple des Samaritains « Et les enfants d'Israël marchèrent dans tous les péchés que Jéroboam avait commis; ils ne s'en détournèrent point, jusqu'à ce que le Seigneur Dieu eût chassé Israël loin de sa face, comme il l'avait dit par l'organe de tous ses serviteurs les prophètes. Et Israël fut emmené captif loin de son pays en Assyrie, où il est resté jusqu'à ce jour.(2Rois, 17,23) » Descendants de ces étrangers qui avaient ajouté à leurs dieux traditionnels le culte du Seigneur, les Samaritains sont alors considérés comme des hérétiques par les autres Juifs. D'où ces nombreux passages de nos évangiles où Jésus est pris à partie parce qu'Il fait bon accueil aux étrangers ! La suite de cette séquence peut donc en étonner plus d'un :
Comme il entrait dans un village,dix lépreux vinrent à sa rencontre.Ils s’arrêtèrent à distance    et lui crièrent :
Pourquoi ces lépreux s'arrêtent-ils à distance ? D'abord parce qu'ils sont lépreux ! Le lépreux, à cette époque et bien longtemps après, est déconsidéré . La lèpre apparaît comme une malédiction et, parfois comme un châtiment . « Et la colère du Seigneur s'enflamma contre eux; et il s'en alla; la nuée se retira de dessus la tente.Et voici, Marie devint lépreuse, blanche comme la neige. Aaron se tourna vers Marie, et voici, elle était lépreuse. Nb12, 9-10 ;
«  La lèpre de Naaman s'attachera à toi et à ta postérité pour toujours.» Et Giézi sortit de la présence d'Elisée avec une lèpre blanche comme la neige. (2Rois 5) »;
« Mais lorsqu'il fut devenu puissant, son cœur s'éleva jusqu'à la ruine. Péchant contre le Seigneur, son Dieu, il entra dans le temple du Seigneur pour brûler des parfums sur l'autel des parfums. Le prêtre Azarias entra après lui, avec quatre-vingts prêtres de Yahweh, hommes courageux; ils s'opposèrent au roi Ozias et lui dirent: "Ce n'est pas à toi, Ozias, d'offrir des parfums au Seigneur, mais aux prêtres, fils d'Aaron, qui ont été consacrés peur brûler des parfums. Sors du sanctuaire, car tu as péché, et cela ne tournera pas à ton honneur devant le Seigneur Dieu." Ozias, qui tenait un encensoir à la main pour offrir des parfums, fut saisi de colère et, comme il s'irritait contre les prêtres, la lèpre se leva sur son front, en présence des prêtres, dans la maison du Seigneur, devant l'autel des parfums. Le grand prêtre Azarias et tous les prêtres s'étant tournés vers lui, voici qu'il avait la lèpre au front. Ils le mirent précipitamment dehors, et lui même se hâta de sortir, parce que le Seigneur l'avait frappé. Le roi Ozias fut lépreux jusqu'au jour de sa mort, et il demeura dans une maison écartée, comme lépreux, car il fut exclu de la maison du Seigneur. Joatham, son fils, était à la tête de la maison du roi, jugeant le peuple du pays. 2 Ch 26, 16-21
Considéré comme porteur de péché que seul Dieu peut guérir, le lépreux est conduit en dehors des villes, à bonne distance pour ne pas contaminer le peuple sain et saint. Dans la Bible , la lèpre est considérée comme le péché qui recouvre l'homme. Seul Dieu peut en libérer. La lèpre est donc une affaire religieuse dont Dieu seul peut être médecin. Sa guérison ne peut venir que de Dieu ? Seul Dieu peut sauver l'homme atteint de la lèpre et le prêtre du Temple est le seul habilité à reconnaître la guérison et à faire les rites de purification qui permettront au lépreux de réintégrer la communauté.
Ici ils( les dix lépreux) s'arrêtent à distance sans doute parce qu'ils sont des étrangers et parce qu'ils sont lépreux ! Et que crient-ils : « Jésus, maître,prends pitié de nous. » C'est inouï ! Premièrement, ils reconnaissent l'autorité de Jésus : « Maître », deuxièmement, ils L'appellent par son prénom qui signifie « Dieu sauve » et en implorant Sa pitié, ils reconnaissent un pouvoir qui appartient à Dieu seul, donc ils reconnaissent, en Jésus, Sa divinité ! Il y a de quoi être renversé .
Et quelle est la réponse de Jésus ?À cette vue, Jésus leur dit :« Allez vous montrer
aux prêtres. »En cours de route,ils furent purifiés. Jésus les envoie directement se montrer aux prêtres  alors qu'au  chapitre 5, St Luc rapporte la guérison d'un autre lépreux : « Or, comme il( Jésus) était dans une des villes, survint un homme tout couvert de lèpre. En voyant Jésus, il se prosterna la face contre terre et le supplia, disant: " Seigneur, si vous voulez vous pouvez me guérir. Il étendit la main, le toucha et dit: " Je le veux, sois guéri. " Et à l'instant la lèpre le quitta. Et il lui défendit d'en parler à personne; mais: " Va, (dit-il), te montrer au prêtre, et offre pour ta guérison selon qu'a prescrit Moïse, en attestation pour eux. " Sa renommée se répandit de plus en plus, et des foules nombreuses se rassemblaient pour l'entendre et se faire guérir de leurs maladies. » Ici le lépreux ose s'approcher, il se prosterne et Jésus agit aux yeux de tous , Il étend Sa main, touche le malade et prononce la Parole de guérison.
Aujourd'hui, rien de cela, Jésus passe directement à la vérification par les prêtres.
Jésus agit en toute discrétion . Que peuvent-ils montrer ces lépreux aux prêtres ? Jésus n'a posé aucun geste, prononcé aucune parole et cependant Il les envoie ! Il y a de quoi se poser des questions, laisser libre cours à un imaginaire parfois dévoyé, voire à la colère ! Les lépreux partent, ils obéissent sans mot dire, et ce n'est qu'en cours de route que nos amis se découvrent guéris ! Nous pouvons imaginer leur surprise, et leur émerveillement !.
N'avons-nous pas là un extraordinaire témoignage de confiance (foi) ? Naaman le général Syrien n'a obéi que sur le conseil de son serviteur : « Naaman fut irrité, et il s'en alla, en disant: «Voici que je me disais: Il ( le Prophète Elisée consulté) sortira vers moi, il se présentera lui-même, il invoquera le nom du Seigneur, son Dieu, il agitera sa main sur la plaie et délivrera le lépreux. Les fleuves de Damas, l'Abana et le Pharphar, ne valent-ils pas mieux que toutes les eaux d'Israël? Ne pourrais-je pas m'y laver et devenir pur?» Et se tournant, il s'en allait en colère. Ses serviteurs s'approchèrent pour lui parler, et ils dirent: «Mon père, si le prophète t'avait demandé quelque chose de difficile, ne l'aurais-tu pas fait? Combien plus dois-tu lui obéir, quand il t'a dit: Lave-toi, et tu seras pur?» Il descendit et se plongea sept fois dans le Jourdain, selon la parole de l'homme de Dieu; et sa chair redevint comme la chair d'un petit enfant, et il fut purifié. Naaman retourna vers l'homme de Dieu, avec toute sa suite. Quand il fut arrivé, il se présenta devant lui et dit: «Voici donc que je sais qu'il n'y a point de Dieu sur toute la terre, si ce n'est en Israël. (2Rois 5)
Parce que les lépreux ont obéi, parce que Naaman a obéi, même après coup, les voilà guéris ! C'est en cours de route en effet que les Lépreux prennent conscience de leur guérison .
Il n'est pas inutile ici de s'interroger personnellement, sur la confiance qui nous lie à Jésus : Qu'aurions nous fait dans semblable situation ? Chacun peut transposer dans sa vie de foi personnelle:Quand ce qui m'est demandé me semble aberrant, quelle est ma conduite ? Est-ce que je fais confiance ? Ou bien je discutaille cherchant à prouver l'aberration du projet, du conseil, de l'ordre reçu? Faire confiance, croire même dans des apparences contraires voilà l'obéissance qui donne la paix, la joie, et conduit à l'action de grâce !
Le groupe des dix fait l'expérience du « rien n'est impossible à Dieu » toujours dans Luc au chapitre 18 : « Ceux qui écoutaient Jésus dirent ; et qui peut être sauvé ? Jésus répondit ; ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu » C'est parce qu'Elle a fait confiance aux paroles de l'Ange qui lui furent transmises de la part de Dieu que Marie a eu cet insondable grâce de donner au monde le Sauveur ! C'est là que nous sommes renvoyés à l'évangile de dimanche dernier : « si vous aviez la foi gros comme une graine de moutarde ... » Les dix se trouvent guéris, remis sur pieds,
L’un d’eux, voyant qu’il était guéri,revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.    Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce.Or, c’était un
Samaritain.  Un Samaritain ! Quelqu'un considéré comme un hérétique, or c'est lui qui comprend que la guérison vient de Dieu , il n'hésite pas à rebrousser chemin en glorifiant Dieu et il se jette aux pieds de Jésus pour le remercier .En revenant vers Jésus il confirme sa prière initiale et reconnaît en Lui le Messie Sauveur ! C'est un véritable « retournement » une conversion ! Quant à Jésus Il souligne le fait par ces mots :« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » Quand le Seigneur répond à nos prières de demande, savons-nous prendre le temps de dire merci ? Eucharistie signifie « Action de grâce » en sommes-nous conscients ? Prenons-nous le temps, en dehors du dimanche de participer gratuitement, à la grande Action de grâce de l’Église, pour remercier le Seigneur de tout ce qu'Il nous offre à longueur de journée et de nuit ! Le remercions-nous au réveil , au coucher , en contemplant la création... Sommes-nous ces « Marie » qui chantent l'action de Dieu dans nos vies: « Le Seigneur fit pour moi des merveilles, Saint est Son Nom ! » Savons-nous voir, reconnaître ces merveilles quotidiennes ?
 Alors Jésus prit la parole en disant :« Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ?Les neuf autres, où sont-ils ?    Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! »   Cette question, Jésus nous la pose aujourd'hui ? Que répondons-nous ? Sommes-nous comme les Pharisiens qui devant l'évidence disent à Jésus : « quand viendrait le règne de Dieu, il leur répondit : « Le règne de Dieu ne vient pas d'une manière visible. On ne dira pas : 'Le voilà, il est ici !' ou bien : 'Il est là!' En effet, voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous. » (Luc 17) Savons-nous reconnaître la présence agissante de Jésus dans nos vies, dans celles de nos frères, dans le monde ? Nous voyons le Mal , nous le déplorons, mais savons-nous reconnaître les signes authentiques d'un Dieu qui nous tient la main, qui nous accompagne pas à pas  ? Très souvent nous disons c'est « par hasard » « c'est un heureux hasard » mais ce soi-disant hasard a un nom , Il s'appelle Jésus ! N'ayons pas peur de le dire, et bannissons ce mot hasard de no vies ! Il n'y a pas de hasard, il y a Dieu qui marche avec nous !
Entendons-Jésus nous dire et nous redire :« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » Jésus nous demande de nous mettre DEBOUT et d' ALLER ANNONCER LA MERVEILLE mais pour cela nous devons impérativement, nous laisser retourner par la grâce, par l'Amour d'un Dieu qui librement se donne pour nous obtenir le salut !





Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s’est assuré la victoire.
Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s’est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d’Israël.
La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière,
sonnez, chantez, jouez !



sonnez, chantez, jouez !
C'est à dire :
CRIEZ-LE SUR LES TOITS NE VOUS CACHEZ PAS
 DERRIERE LE SOI - DISANT HASARD !
L'Ermite

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