vendredi 17 mars 2017

UN PUITS ! UNE GRANDE SOIF ! JESUS ! UNE FEMME !

TROISIEME DIMANCHE DE CARÊME


(Jn 4, 5-15.19b-26.39a.40-42)

« Une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle »



Jésus arriva à une ville de Samarie, appelée Sykar,près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph.Là se trouvait le puits de Jacob.Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source.C’était la sixième heure, environ midi.


Le décor est planté : Jésus fatigué, à l'heure de midi, s'assied sur le margelle du puits de Jacob, disent d'autres traductions. Sans doute attend-il une opportunité pour puiser de l'eau et se rafraîchir, celle-ci ne tarde pas !
Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau.

Immédiatement s'instaure un dialogue. Comme toujours dans nos vies, c'est Jésus qui prend l'initiative.

Jésus lui dit :« Donne-moi à boire. »– En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions.La Samaritaine lui dit :
« Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une Samaritaine ? »
La surprise de la Samaritaine est à la mesure de la situation !

– En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains.
Pourquoi ?



"L'opposition commence par le schisme de 935 av. J.-C. Le peuple hébreu se scinde alors en deux: le Royaume du nord et le Royaume du sud. Environ deux siècles plus tard, en 721 av. J.-C., les Assyriens s'emparent de la capitale de la Samarie pour mettre fin au Royaume du nord. À partir de cette date, la population samaritaine forme un regroupement de gens constitué d'Assyriens venus repeupler la Samarie et d'Israélites non déportés du Royaume du nord. Ces deux groupes se mêlent l'un à l'autre et il en résulte une « dilution » de leurs croyances religieuses respectives. 


Deux autres faits accentuent la division entre les Samaritains et les Judéens. D'une part, au VIe siècle av. J.-C., les Samaritains se construisent un temple sur le mont Garizim. Ce nouveau lieu de culte constituera un sanctuaire rival du temple de Jérusalem. D'autre part, en 166 av. J.-C., des troupes samaritaines se joignent à l'armée séleucide pour combattre Israël lors de la révolte des frères Maccabées: « Apollonius rassembla une troupe importante de Samarie pour faire la guerre à Israël (1M3,10) 

Au temps de Jésus, les Juifs considèrent les Samaritains comme des hérétiques (ils ne reconnaissent que les cinq premiers livres de la Bible), des schismatiques (en raison de leur temple sur le mont Garizim) et même comme des païens. L'Évangile selon saint Jean témoigne notamment de ces relations tendues entre Juifs et Samaritains. Ainsi, le dialogue entre Jésus et la Samaritaine rappelle que les Juifs n'ont pas de relations avec les Samaritains (Jn 4,9). De plus, les Juifs emploient le terme « Samaritain » pour injurier Jésus: « N'avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain et que tu as un démon? » (Jn 8,48). Cependant, dans l'évangile selon saint Luc, Jésus rend hommage à un Samaritain. Jésus va même jusqu'à en faire un modèle de charité envers le prochain ( Lc 10,25-37)." 
Daniel Montpetit
Jésus n'entre pas dans ce genre de considération ! Pour Lui, il y a des femmes, des hommes , d'où qu'ils viennent, quels qu'ils soient, à qui Il vient révéler l'amour miséricordieux du Père et rien, ni personne, ne Le détournera de sa mission ! Il est prêt à mourir pour révéler l'amour infini de Son Père.

Jésus lui répondit :« Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’,c’est toi qui lui aurais demandé,et il t’aurait donné de l’eau vive. »

L'eau vive ! Qu'est-ce que cela peut représenter pour cette femme ? Ne s'agit-il pas ici d'un dialogue de sourds ? L'un, Jésus, va doit au but, Il parle de la grâce, la Samaritaine , bien terre à terre, le prend au mot mais à son niveau, purement immédiat et matériel ! Ne sommes-nous pas très souvent confrontés à ce genre de situations ? Combien de dissensions naissent et grandissent de la sorte ! Nous ne mettons pas les mêmes réalités sous les mêmes mots ! La machine se grippe, s'emballe, la corde se distend, les tensions montent, s'enveniment , personne ne veut céder.

Qui s’assoit calmement, posément, comme Jésus , commence par écouter avant de dérouler l'écheveau enchevêtré ?Il faut prendre du temps pour cela !

Elle lui dit :« Seigneur, tu n’as rien pour puiser,et le puits est profond.D’où as-tu donc cette eau vive ?  Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits,et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »

La Samaritaine suit son idée, en femme pratique, elle effectue un état des lieux : tu n'as rien pour puiser et le puits est profond. L'eau, normalement est dans le puits , ton eau vive d'où vas-tu la sortir ? Vient la question qui devrait faire basculer cette conversation : es-tu plus grand que notre Père Jacob qui a utilisé ce puits et nous l'a légué ? Cette femme reste correcte mais renvoie Jésus à un peu plus de réalisme pratique !

Jésus sait où Il va , Il se situe à un autre niveau inconnu de son interlocu-trice. Jésus ne cherche pas la polémique, ce n'est pas Sa manière d'agir, Il ne s'embarrasse pas non plus de détails matériels inutiles ici, c'est sur le thème de l'eau , de la soif qu'Il va tenter d'éveiller cette femme , Il va la mettre en situation de désir . Il n'apporte pas une solution toute faite, Il ne plaque pas un enseignement, Il avance doucement pour permettre à cette femme d'exprimer son attente profonde. Il facilite sa réflexion, discrètement Il la fait avancer à son rythme, pour renverser la situation.

Sollicitée pour apaiser la soif de Jésus, c'est elle qui sollicite cette eau supérieure qui devrait la désaltérer à vie !

Jésus lui répondit :« Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ;mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ;et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. »

Jésus n'est-Il pas ce rocher dont il est question dans la première lecture, ce rocher qui vient désaltérer le monde , pourvu que le monde accepte d'être désaltéré ! « Moi, je serai là, devant toi,sur le rocher du mont Horeb. Tu frapperas le rocher,il en sortira de l’eau,et le peuple boira ! »Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d’Israël. Il donna à ce lieu le nom de Massa (c’est-à-dire : Épreuve) et Mériba (c’est-à-dire : Querelle),parce que les fils d’Israël avaient cherché querelle au Seigneur,et parce qu’ils l’avaient mis à l’épreuve, en disant :« Le Seigneur est-il au milieu de nous,oui ou non ? « Donne-nous de l’eau à boire » (Ex 17, 3-7)!

Tout bascule ici. Pourtant , si cette Samaritaine avance, elle en reste au côté pratique de cette situation : apaiser sa soif , ne plus assurer la corvée d'eau ! Remonter l'eau du fond du puits n'est pas chose facile, et la transporter sous le soleil est fatiguant , imaginer la fin de cette besogne est un rêve inespéré et qui serait bienvenu !

Toutefois la Samaritaine commence à prendre conscience que cet homme, ce Juif, est différent , Il lui parle honnêtement, ne tient pas de propos désobligeants, il n'y a rien de déplacé chez lui, elle est assez fine pour percevoir un « autrement » un « plus » qui révèle une connaissance inhabituelle, d'où cette remarque : « Je vois que tu es un prophète ! »

Jésus, dans la version complète de cet épisode lui demande d'aller chercher son mari . Honnête, la Samaritaine décline le désordre de sa situation matrimoniale, pourquoi cacherait-elle quoique ce soit ? Elle se découvre connue et reconnue et n'éprouve aucune crainte ! 

 La femme lui dit :« Seigneur, donne-moi de cette eau,que je n’aie plus soif,et que je n’aie plus à venir ici pour puiser.Je vois que tu es un prophète !...Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là,et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. »
Elle se risque à souligner encore une différence et pas des moindres ! Le lieu de la « Rencontre » le lieu de l'adoration ! Elle limite Dieu, Sa Présence, à un lieu, elle L'enferme, Le réduit comme nous le faisons souvent hélas , à ses propres limites, ses propres mots, sa terre , son peuple.

Jésus lui dit :« Femme, crois-moi :l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père.Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons,car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant –où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité :tels sont les adorateurs que recherche le Père.Dieu est esprit,et ceux qui l’adorent,c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. »

A Son tour, Jésus se glisse dans la brèche initiée par la Samaritaine. Jésus ne brusque rien, Il marche au rythme de cette femme, Il ne s'impose pas, Il lève le voile peu à peu ! Dans notre société où la communication a le vent en poupe, où nous multiplions les techniques de dialogues, où nous investissons temps et argent avec des résultats bien médiocres, ne serait-il pas souhaitable de lire, relire, approfondir les dialogues de Jésus ? Nous dépenserions moins d'argent et nous découvri-rions le vrai respect de la personne, l'amour vrai de l'autre, nous appren-drions à écouter, à entendre, à laisser résonner en nous ce que cet autre veut dire. Je suis frappée par la quantité de conflits amicaux, familiaux, générés par l'infirmité de notre écoute. Pour bien écouter, comme Jésus, nous devons nous asseoir, prendre le temps, aller au pas de l'autre. L’Évangile qui a 2000 ans est plus jeune que toute notre technique de communication. Regardons Jésus, écoutons Jésus, imitons Jésus !

La Samaritaine, parce qu'elle a soif elle aussi, ne perd rien des paroles de Jésus , chaque fois elle rebondit sur les remarques entendues, en partant des connaissances acquises mais dépassées, puisque, avec son interlocu-teur, nous entrons dans la nouveauté de la Nouvelle Alliance. N'est-Il pas venu accomplir la loi ?


La femme lui dit :« Je sais qu’il vient, le Messie,celui qu’on appelle Christ.Quand il viendra,c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » Cette femme dit des choses justes, mais le Messie qu'elle attend, comme tous ses amis d'ailleurs, est bien différent de Celui qui a la simplicité de lui demander à boire ! Bien différent de cet homme fatigué, dépourvu de serviteurs ! Reconnaître le Messie, comme cela , d'emblée, dans cet homme fatigué, assoiffé, seul, n'est pas chose facile pas plus qu'il n'est facile pour tout un chacun, aujourd'hui, de voir Jésus dans son frère pécheur, et, à plus forte raison dans le pauvre du coin de rue, dans l'assassin, le terroriste !

Jésus lui dit :« Je le suis,moi qui te parle. » Imaginons le bouleverse-ment de cette femme qui découvre dans Celui avec qui elle converse si simplement , le Messie attendu depuis des siècles ! On comprend qu'elle plaque tout, Jésus, sa cruche, le puits et rejoignent la ville pour devenir, sans en être consciente, la première missionnaire de la Samarie « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? »Ils sortirent de la ville,et ils se dirigeaient vers lui.Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus.Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui,ils l’invitèrent à demeurer chez eux.Il y demeura deux jours.Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui,et ils disaient à la femme :« Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons :nous-mêmes, nous l’avons entendu,et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »

Ici, et il en est toujours ainsi, cette femme a été le relais nécessaire pour établir le lien, pour permettre la Rencontre Unique, avec Le Christ, mais, et les Samaritains l'ont compris , le contenu, c'est Jésus ! Dans le service d'évangélisation, nous sommes des passeurs et c'est déjà beaucoup, qui que nous soyons, mais Celui qui nourrit, Celui qui désaltère, Celui qui soigne, Celui qui guérit, Celui qui ressuscite, c'est Jésus assis sur la margelle d'un puits, ou gravissant la montagne, ou donnant Sa vie sur la croix. Nous devons apprendre à nous effacer, à disparaître pour ne pas fausser la Rencontre et permettre à nos frères de recevoir le seul et unique don de Dieu, qui est Dieu Lui-même en Jésus le Vivant !



Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu’à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !

Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple qu’il conduit.

Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?

« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,


où vos pères m’ont tenté et provoqué,


et pourtant ils avaient vu mon exploit. »





L'Ermite

vendredi 10 mars 2017

ECOUTEZ-LE

DEUXIEME DIMANCHE DE CARÊME
Mt 17, 5

Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère,
et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne.

Pourquoi ces trois et pas les autres ? Telle est sans doute la question qui encombre notre esprit ! Oui, pourquoi eux seulement ? Nous ne pouvons faire que des suppositions hasardeuses, Jésus, Lui, sait pourquoi.
L'intensité de ce qui suivra réclame sans nul doute, un climat de silence et d'intimité. Pierre, par ailleurs, est désigné et reconnu depuis peu, comme le successeur de Jésus : « moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. » (Matthieu 16). Jean, quant à lui, sera présent aux côtés de Jésus, au pied de la croix, où Jésus lui confiera Sa Mère et, en la personne de Jean, qui représente l'humanité, nous confiera à sa mère ! « Jésus ayant vu sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: "Femme, voilà votre fils." 27 Ensuite il dit au disciple: "Voilà votre mère." Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui. » (Jean 19) Et, nous le savons Dieu est libre de Ses dons, mais Ses dons ne sont pas anodins, ils engendrent une responsabilité ! Pour Jacques, je ne sais pas !
Toutefois, un témoignage est crédible, dans la mesure où trois personnes disent avoir vu et entendu la même chose ! Un seul peut être pris pour un illuminé, deux risquent de se monter la tête, le troisième permet d'être pris au sérieux !
Tous, il y a peu de temps, ont entendu la première annonce de la Passion :
« Jésus commença depuis lors à déclarer à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à Jérusalem, qu'il souffrît beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, qu'il fût mis à mort et qu'il ressuscitât le troisième jour. » (Matthieu 16) alors que Pierre, au nom de tous vient de déclarer : " Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant. (Matthieu 16) Le contexte est alourdi , le moral des troupes a besoin d'être relevé et les apôtres soudés, alors, Jésus invite ceux, du moins en ce qui concerne Pierre et Jean qui seront confrontés plus étroitement au drame de la Passion, au reniement pour Pierre et Jacques peut être ce tiers qui, le moment venu, confirmera cette expérience unique, révélatrice du mystère du Christ !
Où Jésus entraîne-t-Il ses amis ? « sur une haute montagne. » N'est-ce pas sur une montagne, le Mont Sinaï, que Moïse bénéficie de ce privilège extraordinaire de converser avec son Dieu ? Moïse, lui, devra se voiler le visage, tellement la Lumière « qui est Dieu, » l'éblouit et irradie d'ailleurs son propre visage.
La montagne est aussi un lieu recherché par Jésus pour s'y recueillir, pour converser sereinement avec son Père. C'est aussi sur la montagne qu'Il entraîne ses apôtres pour leur offrir un peu de repos, c'est sur la montagne qu'Il proclame les béatitudes...Jésus est un familier de ces lieux de recueillement qui lui offrent solitude, silence, paix .
Et n'est-ce pas sur le mont « Golgotha que se dressera la croix, étendard de notre salut ?
Il n'est donc pas surprenant que l'événement qui nous intéresse aujourd'hui se passe sur la montagne. Les trois apôtres retenus pour la circonstance, sont là et :
Il – Jésus - fut transfiguré devant eux ;
son visage devint brillant comme le soleil,
et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Jésus fut « transfiguré » son humanité, disparaît, pourrait-on dire, sous la « métamorphose » de la Transfiguration. C'est toujours Jésus certes, mais c'est un avant-goût invisible ordinairement, de son «  Être-Dieu ». Ce qui se montre aux apôtres bouleversés c'est ce que St Jean décrira par la suite dans le prologue : En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;
« la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée. Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage. Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. (Jean 1)

C'est encore ce que nous confessons lorsque nous proclamons notre foi avec le symbole de Nicée-Constantinople le dimanche :

« Il est Dieu, né de Dieu,lumière, née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé,
de même nature que le Père ; »

Son visage, ses vêtements, toute Son humanité s'efface pour ne laisser voir que la lumière, donc, la gloire du Ressuscité. Jésus, en cet instant veut, par avance, conforter Ses apôtres qui seront soumis à rude épreuve au moment, pendant et immédiatement après la Passion et cette mort infâme sur la croix . Cette expérience spirituelle sera bien nécessaire au moment de l'épreuve
.N'en est-il pas de même dans nos cheminements ?

Les heures de grâce ne sont-elles pas ce roc sur lequel nous pouvons nous appuyer dans les moments plus difficiles, quand la « ténèbre » domine dans nos vies ? Dieu n'est-Il pas le plus sage des pédagogues ? Ne sait-il pas ce dont nous avons besoin pour continuer notre marche vers les sommets ?

Plus tard, Jésus mettra Pierre en garde : « Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le froment. Mais moi, j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22) Tout notre vécu a du sans, hier, éclaire et fortifie aujourd'hui . Parfois nous ne comprenons pas. Restons dans la confiance, c'est Dieu qui nous conduit, une expérience en éclaire une autre, tout, absolument tout est grâce dans notre vie de foi.

Les apôtres ne sont pas au bout de leur étonnement : « Voici que leur
apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. » L'un, Moïse nous enracine dans la loi que Jésus vient parfaire, accomplir, conduire à son aboutissement, l'autre, Élie n'est-il pas prophète , un habitué de la « montagne » de son mystère, de son élévation ? N'incarne-t-il pas tous ceux qui, avec lui, comme lui annoncent ce Messie qui vient faire toutes choses nouvelles ? Les prophètes, représentés ici par Élie, sont rendus présents sur cette montagne du Thabor pour témoigner que ce qu'ils ont annoncé se réalise aujourd'hui et se réalisera par delà la mort physique du Christ Rédempteur ? Ils font aussi, l'unité entre l'Ancienne et la Nouvelle Alliance pour les apôtres qui sont
l’Église naissante et qui auront pour mission de la faire grandir jusqu'aux extrémités de la terre ! Mais, pour l'heure, ce que voient ces privilégiés est tellement grand, tellement beau, tellement confortable que : 


«  Pierre alors prit la parole et dit à Jésus :
« Seigneur, il est bon que nous soyons ici !
Si tu le veux,
je vais dresser ici trois tentes,
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »


Il est des expériences spirituelles dont on ne voudrait pas voir la fin. Qui après une retraite spirituelle n'a jamais éprouvé le désir de demeurer dans le lieu béni et chaleureux ou Dieu l'a visité ? Cette tentation est fréquente , mais nous savons, au fond de notre être, que toute grâce est une force qui nous propulse vers les frères. Le don de Dieu n'est jamais pour soi tout seul, ce don est un cadeau pour mieux servir nos frères. Non pas de façon abrupte en racontant fadement l'inexprimable, mais en le distillant à doses homéopathiques parce que ce don s'est diffusé dans notre être et, à notre insu passe dans notre parole, notre comportement, notre vie tout entière. Les cadeaux de Dieu sont voulus pour nous imprégner et pour être partagés ! D'ailleurs « cet état de grâce » ne se prolonge jamais, le Seigneur a vite fait de nous rappeler à la réalité, au concret de la vie :

    Il parlait encore,
lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre,
et voici que, de la nuée, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui je trouve ma joie :
écoutez-le ! »



Dieu se charge de sortir les apôtres de leur « extase ».Il y a :
  • la nuée,
  • la voix du Père ,
  • Son message d'identification,
  • et cette recommandation : écoutez-Le.Les apôtres sont enveloppés dans le rayonnement de Jésus , ils font cette expérience unique de son irradiation, ils sont pris entièrement dans ce grand mystère du Christ « lumière née de la Lumière » dans son rayonnement qui illumine leur être mais , là encore, c'est un avant-goût, une préparation de ce qui va suivre . Car en réalité eux ne sont pas dans la lumière elle -même, mais dans l'ombre de cette lumière,on ne s'approche pas du feu de Dieu sans se consumer . «  Nul ne peut voir Dieu sans mourir » lit-on dans l'Exode. La Lumière, c'est le Père, le Fils en est l'émanation et les apôtres ne font que voir,( c'est déjà énorme pour fortifier leur foi !) ils restent, pour le moment, à l'extérieur de cette lumière, et quelle n'est pas leur surprise quand, de la lumière jaillit une Parole et quelle Parole ! 
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui je trouve ma joie :
Les apôtres reçoivent confirmation du balbutiement de Pierre quand Il déclare « tu es le messie de Dieu » Ce Messie est le Fils Bien-aimé qui fait la joie de Dieu. S'Il fait la joie de Dieu, c'est qu'Il est en totale harmonie avec Lui ! On ne fait pas la joie de quelqu'un si on s'affiche différent, si on n'en fait qu'à sa tête... Et le Père donne un ordre, mais un ordre plein de suavité : écoutez-Le . Il leur dit, Il nous dit, écoutez-Le, c'est en L'écoutant que vous trouverez votre bonheur « à qui irions-nous Seigneur, tu as les paroles de vie éternelle » . Écoutez-Le dans tout ce qu'Il est, dans tout ce qu'Il dit, dans ce qu'Il fait . Écoutez Jésus c'est accueillir pleinement Sa Parole dans ce qu'elle a d'exaltant, mais aussi dans ce qu'elle a de purifiant ! Si ta main... Coupe, si ton œil,... arrache ….Oui, en ce temps de carême écouter Jésus c'est aussi cela ! Écoutez Jésus, c'est Le suivre dans tous les aspects de sa vie, les heureux et les difficiles et c'est bien ce qui bouleverse ici les apôtres cette difficulté à emboîter le pas dans ceux de Jésus à tel point que :

  
 Quand ils entendirent cela,
les disciples tombèrent face contre terre
et furent saisis d’une grande crainte.
L'exigence évangélique peut nous faire peur parfois, qui n'a jamais pensé ; « mais où cela va-t-il me mener ? » Et qui n'a jamais senti la main de Jésus l'inviter doucement, en le touchant par ses sacrements, à faire confiance, à relever la tête, à élever son cœur, à reprendre courage pour avancer ?

  
 Jésus s’approcha, les toucha et leur dit :
« Relevez-vous et soyez sans crainte ! »
Jésus nous rassure, Jésus continue de nous rassurer aujourd'hui, de nous affermir et il en sera ainsi tant que nous cheminerons sur cette terre. Jésus nous relève sans cesse quand nous trébuchons, Il est toujours Celui qui nous tend Sa main, qui nous remet en route quand nous fléchissons, Jésus ouvre toujours une route nouvelle, des horizons nouveaux !

  
 Levant les yeux,
ils ne virent plus personne,
sinon lui, Jésus, seul.
L'expérience spirituelle est un moment de grâce, elle doit comme je le disais plus haut, nous permettre d'avancer plus sûrement, plus fermement
Abram s’en alla, comme le Seigneur le lui avait dit, et Loth s’en alla avec lui.
Comme à Abram, comme à Moïse, comme aux apôtres, comme à tout homme, toute femme qui met sa confiance dans ce Dieu Très saint et si proche , Dieu nous dit en ce Carême, « va vers le Pays que je te montrerai, sois dans la confiance, dans l'abandon, ne crains pas, je suis avec toi jusqu'à la fin des temps . »


Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !

L'Ermite

vendredi 3 mars 2017

SI TU ES CAP !

PREMIER DIMANCHE DE CAREME
(Mt 4, 1-11)

QUARANTE JOURS ET QUARANTE NUITS AU DESERT


Essayons de réaliser, sérieusement , ce que cela représente de ne rien prendre de substantiel durant une aussi longue période !
Essayons de ressentir toutes les envies qu'un tel choix peut développer dans notre être, tous les « si » qui monteraient et s'installeraient dans notre esprit !
Essayons d'éprouver tous les maux, réels ou imaginaires qui iraient grandissant , dans notre organisme !
Laissons-nous alors, approcher par cet être insidieux qui en veut à notre intégrité, comme il en voulait à celle de Job. Job, à ce moment-là, était en pleine possession de ses capacités, nous, après quarante jours et quarante nuits de totales privations, serions réduits à une extrême fatigue, assoiffés, affamés, éprouvés dans toutes nos facultés . Et voilà que ce Dominateur ricanant, se contorsionnant, provocateur à souhait, nous frôle et susurre à notre oreille épuisée : « es-tu cap ? »
Touchés à vif, nous nous redresserions, et que ferions-nous ? Répondre ici, à la place de chacun serait présomptueux de ma part , autant de personnes, autant de réactions différentes ...il n'est pas inutile de nous attarder à cette réflexion pour tenter d'appréhender le vécu de Jésus, vrai homme, Verbe incarné, venu prendre sur Lui, en Lui, toutes notre humanité.
Jésus, n'a pas fait semblant ! Jésus a connu en tant qu'homme ce tiraillement de la faim, de la soif, des envies, de l'épuisement et quand l’Insidieux vient et fait miroiter de quoi combler immédiatement Ses manques, et Jésus ne flanche pas !
Le Sournois commence par camper le tableau :« Si tu es Fils de Dieu, » ( si tu es cap!) prouve-le ! La tentation est insondable ! Démontrer d'un coup de baguette magique, « oui JE SUIS LE FILS DE DIEU, JE SUIS DIEU » et je vais te le montrer, te le prouver ! Peut-être pensons-nous qu'en répondant positivement à cette provocation Jésus se serait libérer d'un interlocuteur bien gênant ! Mais Jésus, Sagesse éternelle du Père, sait qu'en entrant dans cette provocation, c'est l'escalade, et qu' Il n'en finira pas .
De plus, la suggestion du Rusé, est fallacieuse, une telle démonstration de puissance, serait de pur orgueil, même épuisé, Jésus peut, tant bien que mal, aller se procurer du pain chez des amis. Changer des pierres en pain : «  ordonne que ces pierres deviennent des pains. » serait vouloir prouver Ses capacités, Ses pouvoirs, et mettre en évidence ce dont l'habile Maléfique n'est pas sûr à cent pour cent , à savoir : la divinité de Jésus ! Jésus n'a rien à prouver, rien à démonter, rien à faire valoir, Il est venu pour révéler l'Amour du Père Il renvoie donc ce fourbe à l’Écriture Sainte : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain,mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Jésus le renvoie à l'essentiel, le pain est utile et nécessaire mais la Parole de Dieu est indispensable, c'est une nourriture supérieure qui entretient, nourrit , développe la vie de l'esprit. Jésus lui révèle que le matériel est soumis au spirituel qui lui est supérieur. Jésus répond sans éclat ni de voix, ni gesticulations, Il remet le Provocateur à sa juste place, et se situe au-dessus d'une hasardeuse polémique.
Alors, ce chafouin ne lâche pas prise , Il déplace Jésus jusque sur le sommet du Temple dans la ville Sainte et reprend sa rengaine « Si tu es Fils de Dieu, »

« Si tu es Fils de Dieu,
jette-toi en bas ;
car il est écrit :
Il donnera pour toi des ordres à ses anges,
et :   
 Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre.
 »


Je le vois, gesticulant, grimaçant, ronronnant , pour convaincre Jésus d'un fol exploit, qui pourrait épater les foules qui Le porteraient en triomphe, sans négliger les courbettes, les cris de gloire...ce à quoi nous cédons si facilement et, quand nous cédons, au terme, c'est la mort infâme assurée. N'est-ce pas ce qui , aujourd'hui comme hier leurre des quantités de personnes ?
Nos jeunes actuellement qui se laissent dévoyer par des appels intempestifs au jihad. Ils seront martyrs ! Et les familles pleurent, et ces jeunes disparaissent pour un néant !
Nos adultes ici et là qui rêvent de gloire, pas de service, non, c'est trop humble ! (Serviteur ? Mais c'est s'abaisser!) De gloire ! et, pour y parvenir cèdent à toutes sortes de sollicitations de l'argent, de la chair, de la domination et deviennent des bourreaux pour leurs semblables ( je n'ose pas dire leurs frères), parfois des meurtriers, pour se tailler une place au soleil, en éliminant discrètement, celui qui fait de l'ombre ! Et cela, aujourd'hui, dans nos sociétés dites civilisées. Et n'allons pas croire trop vite que nous sommes purs de toute velléité du genre, il y a tellement de façons d'épater ses frères !
Jésus ne vient pas épater par des tours de magie ou/et de passe-passe, Jésus vient soigner, guérir, libérer, éclairer, en un mot : Jésus vient justement « sauver ce qui était perdu ». Jésus ne vient pas en remontrer, Il ne vient pas démontrer, Il vient s'agenouiller à nos pieds, Il vient nous laver :  : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds,lui dira Pierre, mais aussi les mains et la tête ! » (Jean 13)

Jésus lui déclara :(Au Maléfique)
« Il est encore écrit :

Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »

Là, notre Bourreau, devrait avoir « le bec fermé »,il ne peut plus se poser de questions , il ne peut plus tergiverser, Celui à qui il vient se mesurer, n'est autre que Dieu Lui-même, enveloppé dans l'homme ! Et malgré cela, ce dévoyé, ce perturbateur, continue son escalade, et il fait cela depuis des siècles et des siècles, en ronronnant dans le cœur des humains qui , à la différence de Jésus, se laissent attirer par toutes sortes de glorioles pour briller, pour épater, ébahir, bluffer, pour démontrer leur supériorité, leur savoir faire et leur savoir être ! Vraisemblablement ce « tordu » est sourd et aveugle, pas du tout muet puisqu'il ose renchérir, il va jusqu'à l'extrême, et il agit de même dans nos vies mais nous sommes tellement infatués, parfois anesthésiés, que nous ne le voyons plus ! Jésus ne l'a pas cloué , il persévère :

Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne
et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire.
    Il lui dit :
« Tout cela, je te le donnerai,
si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. »


Pouvoir, savoir, AVOIR , donc posséder et être possédé, devenir « la chose » du matériel, l'esclave de l'argent, l'esclave des biens de ce monde ! Ah, posséder ! Et je pense à une connaissance, le doigt tendu, me disant, face à un espace dont on ne voyait pas le bout, et devant sa fille : «  Ça, puis ça, et encore cela et ...c'est à nous ! » Sa fille tentait vainement de lui montrer la vanité de ses propos ...dans les mois qui ont suivi, hélas, cette personne s'est retrouvée dans une structure spécialisée parce qu'elle avait sombré dans la nuit de l'esprit ! Posséder le monde demeure un rêve mais : « que sert à l'homme de gagner l'univers s'il vient à perdre son âme ? » Lc 9. « Que sert à l'homme de parler la langue des anges, d'avoir une foi à transporter les montagnes, de distribuer tous ses biens de livrer son corps aux flammes, s'il lui manque l'amour ? » Cor13

« Tout cela, je te le donnerai,
si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. »


L'aveuglement du Maléfique est démesuré ! Ses prétentions sont ridicules ! Et pourtant, il ose, il tente le tout pour le tout, il n'a rien puisque tout est à Dieu, et il veut s'approprier un bien qui ne lui appartient pas pour le donner à Dieu, c'est un comble ! On appelle cela de l'usurpation ! Ne crions pas trop vite au scandale car il peut nous arriver d'utiliser le bien d'autrui à un enrichissement personnel parfois en donnant à ces actes une apparente noblesse de cœur ! Car si nous entrouvrons notre porte au Rusé il nous entraîne, sans défaillir, vers un libertinage nauséabond ! Ici nous grappillons un bout de terrain, là nous nous cueillons quelques fruits dans le champ du voisin, il en a tellement , ailleurs ...et ainsi de suite, c'est insidieux et bien réel, nous perdons toute notion du juste, du vrai, du bon , du noble …
Jésus,ici, va monter d'un cran, Il ne craint pas d'identifier son interlo-cuteur, gardant le même calme, le même ton Jésus le révèle à lui-même :

« Arrière, Satan !
car il est écrit :
C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras,
à lui seul tu rendras un culte.
 »

Aïe ! Arrière, Satan ! C'est lui dire je sais qui tu es ! Je ne tremble pas devant toi ! Un seul a droit au culte d'adoration : « le Seigneur Dieu » Saurons-nous entendre cette affirmation de Jésus ? Saurons-nous l'accueillir dans notre vie à une époque où nous adorons tout et n'importe quoi ? Cette réalité est à ce point banalisée que nous adorons le chocolat, l'argent, les femmes, les chaussures, les ...Pensons-nous ce que nous disons ? Sommes-nous attentifs en usant et abusant du vocabulaire ?
Et saurons-nous, durant ce temps que nous offre l’Église pour nous tourner vers le Père, rester sereins et dire, dans une confiance tranquille, « Arrière Satan » , à toutes les sollicitations que notre société déploie pour nous étourdir , et nous éloigner subrepticement de notre engagement baptismal ? Alors ce Tortueux se comportera comme aves Jésus :
le diable le quitte.
Et voici que des anges s’approchèrent,
et ils le servaient.
Chers amis, prions vraiment, avec force, les uns pour les autres afin de nous laisser toucher, transformer, purifier par ce Dieu de tendresse et d'amour ! « Tout âme qui s'élève, élève le monde » écrivait Ste Élisabeth de la Trinité je crois, alors soyons, devenons de ceux-là ! Le diable n'aura plus de prise , il s'éloignera, et les anges nous serviront pour la plus grande gloire de Dieu !
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.


P.S Veuillez m'excuser si cette méditation est un peu moins travaillée , le Seigneur m'a demandé de me faire proche durant toute cette semaine de la Sœur du monastère voisin qui accompagnait depuis quatre ans sa compagne « grabataire ». Cette dernière est entrée dans la paix de Dieu le 28 février et nous avons célébré ses obsèques, ce matin.



L'Ermite