vendredi 20 juin 2025

DOUZE TRIBUS, DOUZE APÔTRES, DOUZE CORBEILLES, UN SEUL PAIN, UN SEUL SEIGNEUR

 

SOLENNITÉ DE LA FÊTE

DU SAINT SACREMENT

Année C

(Lc 9, 11b-17)


Quelle est l’histoire de la fête du Saint-Sacrement ?

Le pape Urbain IV en 1264 rendit la fête du Saint-Sacrement obligatoire pour l’Église universelle, mais cette fête a eu de la peine à s’imposer chez les évêques et les théologiens. Puis elle est devenue une fête très populaire, très célèbre en Espagne. Elle a été supprimée dans les pays protestants, mais cependant gardée par l’Église anglicane. Cette fête était appelée fête du Corpus Christi ou Fête du Saint-. Sacrement  le nom de Fête-Dieu n’existe qu’en français.

Le pape Jean XXII en 1318 a ordonné de porter l’eucharistie, le jour de la Fête du Saint-Sacrement (Fête-Dieu), en cortège solennel dans les rues et sur les chemins pour les sanctifier et les bénir. C’est à ce moment qu’apparaît l’ostensoir. Elle se répand dans tout l’occident aux XIV° et XV° siècles. Le Concilede Trente (1515-1563) approuve cette procession de la Fête-Dieu qui constitue une profession publique de foi en la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie Le défilé du Saint-Sacrement est encore très populaire en Italie et en Espagne. Mais en France, la procession de la Fête-Dieu se fait rarement, sauf dans de nombreux villages du Pays Basque.


Comment se déroulait une procession de la Fête-Dieu ?

Pendant la procession de la Fête-Dieu, le prêtre portait l’Eucharistie au milieu des rues et des places richement pavoisées de draperies et de guirlandes. On abritait le Saint Sacrementt sous un dais somptueux porté par quatre notables. On faisait aussi une station à un reposoir, sorte d’autel couvert de fleurs. L’officiant encensait l'Eucharistie et bénissait le peuple. On marchait sur un tapis de pétales de rose que des enfants jettent sur le chemin du Saint-Sacrement Cela constituait un vrai spectacle.



L’ostensoir

Un prêtre portait l’eucharistie dans L'Osten- soir sous un dais souvent tenu par quatre personnes. Parfois l’ostensoir était sur un char tiré par deux chevaux. Au reposoir, l’officiant encensait l’eucharistie et bénissait le peuple avec l’ostensoir. L’ostensoir est un objet liturgique destiné à contenir l’hostie consacrée, à l’exposer à l’adoration des fidèles et à les bénir.


Le reposoir de la Fête-Dieu

Le reposoir de la procession de la Fête-Dieu est un temps fort de l’adoration du Saint-Sacrement. Le cortège de la Fête-Dieu fait une station à un reposoir, sorte d’autel décoré ou couvert de fleurs. Au reposoir, l’officiant encense l’eucharistie et bénit le peuple avec l’ostensoir. Le reposoir peut être situé en plein air ou dans une salle. Sur le trajet il y en a parfois plusieurs. Après une station à un reposoir, on se rendait à un autre reposoir.


 Quel est le sens de la Fête du Corps et du Sang du Christ ?

Depuis la réforme liturgique du concile Vatican II, la Fête Dieu est appelée « Fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ ». La Fête du Corps et du Sang du Christ commémore l’institution du sacrement de l’Eucharistie. Elle est un appel à approfondir le sens de l’Eucharistie et sa place dans notre vie. Cette fête est la célébration du Dieu d’amour qui se révèle en donnant son corps et son sang, en se donnant à nous comme nourriture de vie éternelle. Le sens de la fête du Corps et du Sang du Christ est un peu différent de celui de la Fête-Dieu qui était plus centrée sur l’adoration de la présence réelle du Christ.


Messe de la Fête du Corps et du Sang du Christ

La messe de la Fête du Corps et du Sang du Christ (fête de Corpus Christi) est dite en ornement blanc. La procession a presque complètement disparu. Au cours de la messe, on est habituellement invité à communier au corps et au sang comme le Jeudi Saint. On fait souvent la première communion le jour de la Fête du Corps et du Sang du Christ.


Date de la Fête du Corps et du Sang du Christ

La date de la Fête du Corps et du Sang du Christ (fête de Corpus Christi), comme la date de la Fête du Saint-Sacrement ou la date de la Fête-Dieu, est en principe le jeudi qui suit la fête de la Sainte-Trinité c’est-à-dire soixante jours après Pâques. Mais en France, depuis le concordat de 1801 et dans plusieurs pays, la Fête du Corps et du Sang du Christ est repoussée au dimanche qui suit la Sainte-Trinité en vertu d’un indult papal pour permettre la participation de tous les fidèles. En effet ce jeudi n’est pas un jour férié en France alors qu’il l’est dans certains pays comme la Belgique, la Suisse, certaines parties de l’Allemagne, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, l’Espagne.

Église Catholique de France


Jésus parlait aux foules du règne de Dieu, et guérissait ceux qui en avaient besoin.Le jour commençait à baisser.Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent :« Renvoie cette foule :qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d’y loger et de trouver des vivres ;ici nous sommes dans un endroit désert. »Mais il leur dit :« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »Ils répondirent :« Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons.À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce peuple. »Il y avait environ cinq mille hommes.Jésus dit à ses disciples :« Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. »Ils exécutèrent cette demande et firent asseoir tout le monde.Jésus prit les cinq pains et les deux poissons,et, levant les yeux au ciel,il prononça la bénédiction sur eux,les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule.Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ;puis on ramassa les morceaux qui leur restaient :cela faisait douze paniers.


Le pain et le vin tiennent une place importante dans l’Écriture Sainte. Environ 1800 ans avant Jésus :Melkisédek figure mystérieuse de l’Ancien Testament. est roi de Salem, c’est-à-dire roi de paix. C’est lui qui bénit Abraham en offrant à Dieu du pain et du vin. Car il est prêtre et Abraham le reconnaît comme tel, lui donnant un dixième de tous ses biens( 1 ère lecture)

Environ 1250 ans avant Jésus, apparaît Moïse figure de Jésus , libérateur du Peuple Hébreux retenu en esclavage par Pharaon . Dans sa longue et épuisante marche à travers le désert à la recherche de la terre promise, le peuple récrimine contre le Seigneur et contre Moïse, le Seigneur, toujours miséricordieux lui accorde une ration quotidienne de pain, accompagné de cailles !

«Le Seigneur dit à Moïse: "Voici, je vais faire pleuvoir pour vous du pain du haut du ciel. Le peuple sortira et en ramassera jour par jour la provision nécessaire, afin que je le mette à l'épreuve, pour voir s'il marchera, ou non, dans ma loi. Le sixième jour, ils prépareront ce qu'ils auront rapporté, et il y en aura le double de ce qu'ils en ramassent chaque jour." Moïse et Aaron dirent à tous les enfants d'Israël: "Ce soir, vous reconnaîtrez que c'est le Seigneur qui vous a fait sortir du pays Égypte; et, au matin, vous verrez la gloire du Seigneur, car il a entendu vos murmures qui sont contre le Seigneur; nous, que sommes-nous, pour que vous murmuriez contre nous?"  Ex 16,4-5

Jésus , avec la péricope de ce jour s'inscrit parfaitement dans cette tradition et manifeste par là qu'Il n'est pas venu abolir mais accomplir.

Jésus parlait aux foules du règne de Dieu, et guérissait ceux qui en avaient besoin.Le jour commençait à baisser. Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent :« Renvoie cette foule :qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d’y loger et de trouver des vivres ; ici nous sommes dans un endroit désert. »

Jésus est en pleine action , au service de l'Amour qui est Dieu : Jésus parle du Royaume et guérit les malades ! Les apôtres restent dans le concret de leur humanité et de l'humanité .

Le soir vient, c'est une réalité incontestable, la rencontre a lieu dans un endroit désert choisi par Jésus Lui-même pour permettre aux disciples, tout en se détendant, de partager leur expérience missionnaire. Nul n'avait prévu qu'une foule affamée de Sa Parole et de guérisons le suivrait et détournerait l'objectif initial de cette mise à l'écart ! Jésus compatissant , a cédé aux attentes de la foule qui , pourrait -on dire, Le poursuit pour ne rien perdre de Sa présence bienfaisante, de Sa Parole éclairante , de Ses actions curatives qui font voir les aveugles entendre les sourds , parler les muets … La foule, comme l'a répondu Jésus au tentateur, a compris que l'homme ne se nourrit pas seulement de pain ( Mt 4) elle a faim et soif de cette Parole qui les libère ! Les apôtres qui vivent dans l'intimité du Maître s'ils ne sont pas rassasiés savent qu'ils sont habituellement nourris de ces nourritures spirituelles aussi, autant pour le Rabbi, que pour la foule et eux-mêmes, ils jugent urgent et utile, avant la fermeture des boutiques, de renvoyer ces gens pour qu'ils s'approvisionnent eux-mêmes dans les villages environnants ! Humainement parlant, la remarque est légitime, judicieuse, prudente. Peut-être nourrissent-il le secret désir de se retrouver enfin seuls, avec Jésus, pour raconter la mission accomplie et effectuer un débriefing comme nous l'exprimons dans notre langage, actuel, des initiatives prises ! Enfin seuls avec Jésus ! Peu importe cette foule ! Il serait intéressant de s'arrêter personnellement sur ces quelques versets pour analyser nos propres réactions et leurs motivations quand nos plans sont contrariés! Jésus a bien saisi l'enjeu, d'où Sa remarque plutôt provocatrice :

« Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Manifestement, Jésus renvoie les apôtres à
eux-mêmes, peut-être pour leur rappeler et nous le rappeler, qu'ils sont serviteurs de leurs frères, qu'ils doivent faire passer la mission avant toute autre préoccupation, aussi légitime soit-elle, qu'ils doivent être inventifs, attentifs,qu'ils doivent s'oublier, s'ils sont appelés, c'est pour annoncer le Royaume et en prendre les moyens ( tout le reste vous sera donné par surcroît). Jésus disions-nous dimanche dernier je crois, utilise toutes les occasions pour éduquer , former, faire grandir !

Le texte ne le dit , mais les disciples ont dû déglutir, respirer un bon coup avant de réagir et d'ouvrir leurs cœurs et leurs mains ! Avant de consentir à se défaire du peu qu'ils avaient prévu pour leur petit cocon : Jésus et eux douze !


Ils répondirent :« Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons.À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce peuple. »Il y avait environ cinq mille hommes.

Voilà nos apôtres bien embarrassés ! Aller chercher de quoi nourrir une telle foule est une gageure, c'est l'impasse ! Jésus reprend la main si j'ose dire : devant l'impossible, Le voilà qui demande aux apôtres d'agir. Jésus les surprend souvent et ce sera le cas aujourd'hui encore. Il poursuit Son inspiration et invite Ses Disciples à participer :

« Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. »Ils exécutèrent cette demande et firent asseoir tout le monde.Sans mot dire, les Apôtres s'exécutent en se posant bien des questions dans leur cœur et dans leur esprit ! Il n'y a rien, et Jésus demande d'organiser quoi ?.

Jésus ne considère pas comme un RIEN ce petit essentiel : un peu de pain et deux poissons ! Jésus ne nous demande pas de grandes choses , Il ne nous demande pas de nous débrouiller comme pensaient le faire les Apôtres pour la foule, Jésus nous demande de mettre à Sa disposition le « tout-petit-peu » que nous avons et que nous sommes , Lui se charge du reste. C'est encore vrai aujourd’hui. Quand Jésus nous appelle, Il ne nous demande pas de venir avec des chars chargés d'or , Il ne nous demande pas d'être les meilleurs de la classe, Jésus demande seulement notre bonne volonté, notre disponibilité, Jésus se charge du reste car, ne nous y trompons pas, en chacun de nous, c'est Lui qui agit : Et le Verbe s’est fait chair et Il continue de se faire chair quand Il trouve un cœur ouvert pour L'accueillir !

N'aurions-nous pas ici une préfiguration de l’Église universelle ( la foule) organisée en autant de petites Églises, les groupes de cinquante : nos paroisses d'aujourd'hui ? Allez par la monde entier de tous les peuples faites des disciples Mc 16,15

Jésus se saisit alors de ce « petit peu de rien du tout » pour une foule affamée :

Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule.Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ;

Ne reconnaissons-nous pas dans ces termes et leur ordre ce qui se passe au cœur de nos Eucharisties ?

Jésus prit les cinq pains Au moment d’être livré et d’entrer librement dans sa passion, il prit le pain, ces pains qui ont été apportés représentent l'offrande des dons qui , lors de solennités, s'effectue en procession et qui représente la participation de l'assemblée.

levant les yeux au ciel, Il prononça la bénédiction il rendit grâce, avant toute grande action Jésus lève les yeux vers Son Père et notre Père, pour bien signifier que tout don vient du Père, tout Lui appartient, il est donc, comme le disent nos Préfaces qui, comme le mot l'indique précèdent la prière Eucharistique , il est juste et bon de rendre grâce , de dire merci au Père, sans qui rien ne serait ! Bénir c'est rendre grâce !

les rompit il le rompit et le donna à ses disciples, geste hautement symbolique qui exprime le corps brisé du Christ Lui-même pendant la Passion, corps offert en sacrifice pour notre salut. Pain rompu, corps brisé, pour être partagé

et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. et le donna à ses disciples, en disant :« Prenez, et mangez-en tous (pour vous et pour la multitude,en rémission des péchés.Vous ferez cela, en mémoire de moi. ») corps donné pour être partagé, puis donné aux disciples (les ministres de l'Eucharistie) pour être distribué à la multitude et la nourrir jusqu'à la fin des temps, c'est la demande de Jésus :Vous ferez cela, en mémoire de moi. C'est bien ce qui se passe lors de l'Eucharistie depuis la sainte Cène célébrée par Jésus Lui-même dans la Chambre haute avant la Trahison ou de façon concomitante, puisque c'est en se saisissant du Pain, que Judas a scellé sa trahison ! Prions les uns pour les autres afin que nous nous approchions de ce Corps béni avec un maximum de respect , le cœur purifié et plein d'amour.

puis on ramassa les morceaux qui leur restaient :cela faisait douze paniers. Jésus dès ce miracle, confie la distribution à Ses douze apôtres, eux qui seront chargés d'accomplir le Mystère Vous ferez cela, en mémoire de moi ! Douze apôtres, douze tribus d'Israël ( la multitude des hommes) douze paniers signe du règne de Dieu qui est appelé à porter du fruit et du fruit en abondance, en associant la multitude à ce service d’Évangélisation ! Tout en douceur, Jésus fait naître les apôtres à ce qui sera leur mission ; être serviteurs ( chargés de distribuer) de l’Église, (la foule) en ses communautés ( la répartition en cinquantaine, les paroisses) pour qu'advienne le Royaume de justice, de paix et d'amour !


Sion, célèbre ton Sauveur,
chante ton chef et ton pasteur
par des hymnes et des chants.

Le Pain vivant, le Pain de vie,
il est aujourd’hui proposé
comme objet de tes louanges.

Au repas sacré de la Cène,
il est bien vrai qu’il fut donné
au groupe des douze frères.

Louons-le à voix pleine et forte,
que soit joyeuse et rayonnante
l’allégresse de nos cœurs !

C’est en effet la journée solennelle
où nous fêtons de ce banquet divin
la première institution.

À ce banquet du nouveau Roi,
la Pâque de la Loi nouvelle
met fin à la Pâque ancienne.


Ce que fit le Christ à la Cène,
il ordonna qu’en sa mémoire
nous le fassions après lui.

Instruits par son précepte saint,
nous consacrons le pain, le vin,
en victime de salut.

C’est un dogme pour les chrétiens
que le pain se change en son corps,
que le vin devient son sang.


Sa chair nourrit, son sang abreuve,
mais le Christ tout entier demeure
sous chacune des espèces.

On le reçoit sans le briser,
le rompre ni le diviser ;
il est reçu tout entier.

Qu’un seul ou mille communient,
il se donne à l’un comme aux autres,
il nourrit sans disparaître.

Bons et mauvais le consomment,
mais pour un sort bien différent,
pour la vie ou pour la mort.


Le signe seul est partagé,
le Christ n’est en rien divisé,
ni sa taille ni son état
n’ont en rien diminué.



* Le voici, le pain des anges,
il est le pain de l’homme en route,
le vrai pain des enfants de Dieu,
qu’on ne peut jeter aux chiens.

D’avance il fut annoncé
par Isaac en sacrifice,
par l’agneau pascal immolé,
par la manne de nos pères.

Ô bon Pasteur, notre vrai pain,
ô Jésus, aie pitié de nous,
nourris-nous et protège-nous,
fais-nous voir les biens éternels
dans la terre des vivants.

Toi qui sais tout et qui peux tout,
toi qui sur terre nous nourris,
conduis-nous au banquet du ciel
et donne-nous ton héritage,
en compagnie de tes saints.

Amen.

Cette séquence (ad libitum) peut être dite intégralement ou sous une forme abrégée



L'Ermite



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