vendredi 28 février 2025

ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur.


HUITIÈME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE

Année C


(Lc 6, 39-45)

Jésus disait à ses disciples en parabole :« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ?    Le disciple n’est pas au-dessus du maître ;mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître.

    Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère,alors que la poutre qui est dans ton œil à toi,tu ne la remarques pas ?    Comment peux-tu dire à ton frère :‘Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil’,alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ?Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ;alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère.

    Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ;jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit.    Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit :on ne cueille pas des figues sur des épines ;on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces.

    L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ;et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais :car ce que dit la bouche,c’est ce qui déborde du cœur. 

L’Évangile de ce jour s'inscrit dans le discours des béatitudes que Jésus continue de développer. Nous sommes toujours dans cet enseignement que Jésus prodigue en tout premier lieu aux apôtres qu'Il a récemment appelés à Le suivre. Quoi de mieux qu'une parabole pour les aider à comprendre certains aspects de leur mission future ?.

Jésus disait à ses disciples en parabole :« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou?Jésus leur explique par cette image, qu'il est indispensable de se former et de se laisser former, instruire, sinon ils conduiront leurs frères à la catastrophe et ce n'est pas le but de Sa venue, ni de Son appel à partager Sa vie, loin s'en faut ? C'est ce qu'Il explique dans le verset suivant : Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître . Lui, le Maître ne fait rien de Lui-même, Il reçoit tout ce qu'Il donne de Son Père qu'Il consulte couramment. Avant de les choisir, n'a-t-Il pas passé une nuit en prière à l'écoute du Père ?.Or, en ces jours-là, il s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu. Quand il fut jour, il appela ses disciples, et il choisit douze d'entre eux,Lc

Lors du lavement des pieds ne leur dit-il pas : Vous m'appelez le Maître et le Seigneur: et vous dites bien, car je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné l'exemple, afin que, comme je vous ai fait, vous fassiez aussi vous-mêmes. Jn 13

Voilà le secret de Jésus : Il reçoit du Père tout ce qu'Il dit et accomplit et les apôtres qui reçoivent de Jésus Son enseignement en Paroles et en actes, sont appelés à agir comme Lui a agi !.Tout apôtre, qu'il soit clerc, ou laïque, ne peut transmettre que ce qu'il a reçu, d'où l'importance de s'imposer une formation appropriée et de savoir, comme Jésus, quand il s'agit de la Bonne Nouvelle, se retirer pour prier et accueillir la Lumière de l'Esprit-Saint.

Avec la Parabole suivante, Jésus reste dans la même perspective de l'aveuglement en évoquant plus particulièrement l'indispensable travail sur soi, la lucidité, l'honnêteté, c'est un reproche qu'il ne manquera pas de faire aux Pharisiens :

Alors Jésus parla aux foules et à ses disciples, disant: Les scribes et les Pharisiens se sont assis sur la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu'ils vous disent; mais n'imitez pas leurs actions, car ils disent et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants et difficiles à porter, et les mettent sur les épaules des hommes; mais eux, ils ne veulent pas les remuer du doigt. Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes, car ils élargissent leurs phylactères et allongent leurs houppes; ils recherchent les premières places dans les repas, les premiers sièges dans les synagogues, les saluts sur les places publiques, et l'appellation de Rabbi. Mt 23

L’Évangile est truffé de ce genre de mise en garde, de diatribe à l'encontre des Pharisiens et des Docteurs de la loi ; en déclarant Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère,alors que la poutre qui est dans ton œil à toi,tu ne la remarques pas ?    Comment peux-tu dire à ton frère :‘Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil’,alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ?Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ;alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. Jésus demande aux apôtres à Ses auditeurs et à chacun de nous de commencer par travailler sur soi-même, avant de se dresser en redresseur de ses frères . Nous sommes en effet très pointus quand nous regardons nos frères et tellement indulgents pour nous-mêmes, très, trop facilement prêts à nous trouver des excuses ! Un peu plus haut, dans ce même chapitre , Jésus ne recommande-t-Il pas : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Lc 6,36 Être miséricordieux c'est éprouver de la compassion pour son semblable, essayer de comprendre et non de stigmatiser, c'est pardonner, c'est la suite du verset précédent :Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. » Suivi d'un appel à la générosité, peut-être matérielle, mais surtout à la générosité du cœur, appel à savoir faire confiance à la force de vie qui se trouve étouffée parfois par des broussailles ! Chacun de nous est plus grand que ce qui apparaît souvent, mais que des blessures peuvent enfouir, paralyser, il n'y a pas que ce que je crois voir, il y a ce qui est en vérité. Toute personne est voulue par Dieu, or Dieu est Bon, et ne peut créer que du bon, si l'apparence d'une poutre nous heurte, travaillons à extraire, à faire apparaître la pépite cachée , il y en a forcément une puisqu'il s'agit d'une œuvre divine encore à l'état brut ou abîmée par d'autres œuvres elles-mêmes détériorées ! Cherchons l'or divin dans nos frères et non la poutre vermoulue, devenons des images du Dieu qui nous crée et les blessés de la vie regarderont et trouveront une issue noble, celle voulue par le Père de toute miséricorde.

La dernière parabole me semble ouvrir sur l’Espérance, notre petite sœur Espérance ! Jésus parle d'un arbre bon , cet arbre BON c'est cette image de Dieu en chacune des créatures voulues par Dieu , cet arbre BON ne peut pas donner de mauvais fruits, des fruits pourris ou alors il a été corrompu ! Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri  ;jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit.    Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit :on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces.L'arbre donnera de bons fruits s'il est bien soigné dès qu'il apparaît . Pour se développer non seulement harmonieusement, mais qualitativement, certains éléments sont indispensables à sa croissance et à son développement: eau, lumière, qualité du sol, conditions climatiques adaptées selon son espèce, environnement. A quelque chose près, l'être humain qui apparaît croîtra convenablement s'il bénéficie d'un entourage porteur qui lui procurera, selon son âge, les nutriments qui permettront sa croissance, physique, intellectuelle psychologique et spirituelle.Il deviendra ainsi porteur de fruits , ceux-là même que St Paul énonce dans la Lettre aux Galates : Le fruit de l'Esprit, au contraire, c'est la charité, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. Contre de pareils fruits, il n'y a pas de loi. Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises. Si nous vivons par l'esprit, marchons aussi par l'esprit. Ne cherchons pas une vaine gloire en nous provoquant les uns les autres, en nous portant mutuellement envie.Dans le cas contraire, les passions domineront nous les trouvons dans ce même chapitre, il s'agit alors des œuvres de la chair qui a fermé la porte à son Créateur, de ce fruit possiblement pourri et qui communique sa pourriture, qui l'exprime aussi  : les œuvres de la chair sont manifestes: ce sont l'impudicité, l'impureté, le libertinage, l'idolâtrie, les maléfices, les inimitiés, les contentions, les jalousies, les emportements, les disputes, les dissensions, les sectes, l'envie, [les meurtres], l'ivrognerie, les excès de table, et autres choses semblables. Je vous préviens, comme je l'ai déjà fait, que ceux qui commettent de telles choses n'hériteront pas du Royaume de Dieu. Ga,5 Ces œuvres là ne produisent en effet que des fruits pourris , ou presque ! Elles détournent l’œuvre majeure du Père qui pourtant, en regardant Sa créature a pu s'écrier Dieu vit tout ce qu'il avait fait, et voici cela était très bon. 1,31 Ce que Jésus traduit dans cette
parabole :L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. » verset que nous traduisons souvent dans la vie quotidienne: « la bouche parle de l'abondance du cœur » ! Si mon cœur est bon, s'il cultive la bonté, les fruits de l'Esprit, il débordera d'amour pour son frère et cherchera à l'élever non à l'abaisser, il cherchera à le faire grandir, non à l'écraser, il mettra en évidence tout ce qu'il y a de bon, de noble en lui , non les petits côtés de sa personnalité pour en extraire le meilleur et lui permettre de réduire le moins bon ! C'est tout le propos de notre Première Lecture


Quand on secoue le tamis, il reste les déchets ;
de même, les petits côtés d’un homme
apparaissent dans ses propos.

    Le four éprouve les vases du potier ;
on juge l’homme en le faisant parler.
    C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre ;
ainsi la parole fait connaître les sentiments.

    Ne fais pas l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé,
c’est alors qu’on pourra le juger.

Si 27


L'Espérance voit ce qui n'est pas encore et qui sera.

Elle aime ce qui n'est pas encore

et qui sera Dans le futur du temps et de l'éternité.

Sur le chemin montant, sablonneux, malaisé.

Sur la route montante.

Traînée, pendue aux bras de ses deux grandes sœurs,

Qui la tiennent pas la main,

La petite espérance. S'avance.

Et au milieu entre ses deux grandes sœurs

elle a l'air de se laisser traîner.

Comme une enfant qui n'aurait pas la force de marcher.

Et qu'on traînerait sur cette route malgré elle.

Et en réalité c'est elle qui fait marcher les deux autres.

Et qui les traîne.

Et qui fait marcher tout le monde.

Et qui le traîne.

Car on ne travaille jamais que pour les enfants.

Et les deux grandes ne marchent que pour la petite.

Charles Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu, 1912


IL EST BON, SEIGNEUR, DE TE RENDRE GRÂCE !

1
Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur,
de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut,
d’annoncer dès le matin ton amour,
ta fidélité, au long des nuits.

2
Le juste grandira comme un palmier,
il poussera comme un cèdre du Liban ;
planté dans les parvis du Seigneur,
il grandira dans la maison de notre Dieu.

3
Vieillissant, il fructifie encore,
il garde sa sève et sa verdeur
pour annoncer : « Le Seigneur est droit !
Pas de ruse en Dieu, mon rocher !

L'Ermite

vendredi 21 février 2025

COMME LE PÈRE ...


SEPTIÈME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE

Année C



(Lc 6, 27-38)

Jésus déclarait à ses disciples :    « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez :Aimez vos ennemis,faites du bien à ceux qui vous haïssent.    Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.    À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique. Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas.    Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.    Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ?


Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous en font,quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant. Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent.Au contraire, aimez vos ennemis,faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour.Alors votre récompense sera grande,et vous serez les fils du Très-Haut,car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.

 Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.    Ne jugez pas,et vous ne serez pas jugés ;ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés.Pardonnez, et vous serez pardonnés.    Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante,qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »


La péricope de ce jour , fait immédiatement suite, chez Saint Luc, à la proclamation des Béatitudes , je la reçois comme une explicitation de la charte du chrétien .

Pour réveiller l'attention de Ses auditeurs, Jésus commence par cette « formule » :« Je vous le dis, à vous qui m’écoutez » . Nous pouvons entendre, vous qui êtes là, mais aussi, vous qui vous mettrez en route, jour après jour, siècle après siècle. Et nous sommes de ceux-là. Nous sommes ce petit troupeau que Jésus accompagne depuis Sa venue en ce monde, ce petit troupeau qui, en réponse à Son appel, choisit de se mettre à Son École comme Lui-même le propose «  Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai. Prenez sur vous mon joug, et recevez mes leçons: je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes, car mon joug est doux et mon fardeau léger. » Mt 11

Doux ! Doux ! Murmurent certains, c'est vite dit , ne faut-il pas une force intérieure monumentale pour appliquer ce qui nous est demandé ? Aimez ses ennemis ! Faire du bien à ceux ..:

Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.    Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.    À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique. Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas.    Revient à mon esprit , comme un Leitmotiv , cette conclusion du discours sur la montagne chez St Matthieu : »Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait »et que St Luc développe ainsi :.Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.    Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ?Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous en font,quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant. Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent.Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut,car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.Quel programme ! Quelle exigence ! Est-ce possible ? Réaliste ? Que nous demandes-tu là Jésus ?

D'abord, Jésus ne demande pas, Jésus propose : " Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renonce lui-même, qu'il prenne sa croix et me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie, la perdra; et celui qui perdra sa vie à cause de moi, la trouvera. Quel profit en effet aura l'homme, s'il gagne le monde entier, mais perd son âme? Ou que donnera l'homme en échange de son âme? Mt 16

Si nous avons ratifié notre Baptême, c'est à cela que nous sommes appelés ! Oui, être chrétien est exigeant ! Être chrétien est crucifiant ! Le chrétien est invité à faire passer « l'Autre dans les autres », en tout premier lieu, à reconnaître dans « ces autres, nos frères, le Christ Lui-même » ! Ce n'est pas facile, c'est vrai, mais c'est un choix : je mets devant toi...rappelions-nous dimanche dernier.

Ceci dit, si nous remontons les versets , notons que notre premier ennemi c'est soi-même, nous véhiculons toutes sortes de convoitises qui nous harcèlent et contre lesquelles nous sommes souvent bien, bien pauvres ! Oui, nous devons apprendre, jour après jour à nous aimer , nous comprendrons plus facilement le combat mené par nos semblables et, au lieu de voir un ennemi, nous verrons un semblable aux prises avec ses problèmes et qui cherche à se justifier en déclarant la guerre à son semblable. Nous l'aborderons alors avec compassion, nous essaierons de comprendre ses violences et si nous n'arrivons pas à communiquer, du moins nous ne l'affronterons pas et prierons pour sa délivrance. Cet  « autre » est en effet prisonnier de ses passions ( jalousie, rivalité, violence, envie..) et le Mal , (le malin) le tient entre ses griffes !

Faites du bien dit ensuite Jésus à ceux qui vous haïssent, s'il nous est difficile, voire impossible de lui faire du bien, du bien ouvertement, ne lui faisons pas du mal à notre tour, ce serait l'escalade et prions, prions sincèrement, en appelant sur cette personne les bénédictions du Seigneur qui connaît le fond de son cœur !

Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, il est évident que c'est difficile et pourtant c'est un chemin de paix intérieure. Vouloir du bien à celui qui nous fait du mal, c'est se faire du bien à soi en premier lieu , cela nous libère de l'amertume, de la vengeance, qui grondent en nous et c'est ouvrir un chemin d'espérance pour l'autre !

 À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. Sans doute convient-il de bien sentir le contexte car cela pourrait être pris pour une provocation et dégénérer, Jésus Lui-même , ne se prête pas à de nouveaux coups, mais, disait Jean Goss, « Il attaque les consciences » par de judicieuses questions. Ainsi au cours de la Passion réagit-Il devant Pilate :"Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? Une manière de faire prendre conscience à l'agresseur de son injustice, de le faire réfléchir ! Dans bien des cas, le mieux, c'est de s'éloigner pour ne pas envenimer et de prier en l'instant et après, jusqu'à ce que la personne fasse,- si elle devient capable d'écouter l'Esprit-Saint qui lui parle,- amende honorable.

Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas. En Amour, Jésus reste dans la démesure, Il ne met aucune limite à l'Amour, car Il est l' AMOUR INFINI par nature et Il nous demande de L'imiter . St Augustin après sa conversion, écrivait : « la mesure de l'Amour c'est d'aimer sans mesure. » Il est inutile de poursuivre en justice celui qui te dérobe un bien personnel, la situation peut entraîner le meurtre , laissons agir la justice du Seigneur, celui qui dérobe ainsi , à l'exception du cupide évidemment, est peut-être dans le besoin !

Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.    Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ?Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Jésus insiste pour nous aider à comprendre que marcher à Sa suite c'est s'engager à vivre comme Lui a vécu en se donnant tout entier quel que soit mon prochain, c'est ne faire aucune différence entre les hommes comme le Père qui est bon pour les ingrats et les méchants et ajoute St Matthieu : il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et descendre la pluie sur les justes et sur les injustes. Dans le cas contraire l'humanité serait sans cesse en guerre et Dieu ne serait pas Dieu, c'est-à-dire LE SAINT ! Et Jésus de conclure :

Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.    Ne jugez pas,et vous ne serez pas jugés ;ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés.Pardonnez, et vous serez pardonnés.

St Jean-Paul II dès qu'il a été remis de la tentative d'assassinat dont il a été victime, ne s'est-il pas rendu à la prison où était enfermé son agresseur pour lui offrir le pardon de Jésus, le sien, et celui de Jésus

"Aujourd’hui, j’ai pu rencontrer mon agresseur et lui réitérer mon pardon, comme je l’avais aussitôt fait, dès que j’ai pu. Nous nous sommes rencontrés en hommes et en frères", avait expliqué le pape polonais. Dans les années qui ont suivi et jusqu’à sa mort, Jean Paul II n’a jamais raconté publiquement la discussion qu’il avait eue avec son agresseur. Ce n’est qu’en 2013, à la suite d’une autobiographie publiée par Mehmet Ali Agça, que l’ancien secrétaire du pape, le cardinal Stanislas Dziwisz explique que les deux hommes ont parlé du secret de Fatima et de la survie inexplicable du pape (Aleteia)

Je vous l'accorde suivre Jésus n'est pas facile tous les jours en raison de nos limites, de notre égoïsme , aimer vraiment, n'est jamais facile , c'est un combat où nous apprenons à nous oublier pour permettre à un autre d'exister vraiment. Les mamans , les vraies mamans, sont sans nul doute des modèles dans ce domaine. Je suis admirative, devant l'abnégation d'une maman pour ses enfants, d'un papa aussi bien sûr, mais les mamans peuvent être appelées à donner leur vie pour donner la vie ! C'est un mystère d'amour !

Jésus met en exergue un autre aspect , très souvent bafoué, Ne jugez pas,et vous ne serez pas jugés ;ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Comme nous avons vite fait de juger nos frères, de leur coller des étiquettes qui circulent et les écrasent. Que savons-nous, sinon seulement des apparences, de leur vécu ? Il, elle , « est comme ça », en apparence peut-être, mais il suffit qu'une personne trouve, par la grâce de Dieu, le chemin de son cœur et elle s'ouvrira et deviendra , à l'heure voulue par le Seigneur, ce qu'elle est réellement au fond d'elle-même : car, comme tout un chacun elle est créée à l'image de Dieu ! Nous l'oublions trop souvent :

C’est toi, le Dieu qui nous as faits,
Qui
nous as pétris de la terre !
Tout homme est une histoire sacrée,
L’homme est à l’image de Dieu !
Ton amour nous a façonnés
Tirés du ventre de la terre !
Tout homme est une histoire sacrée,
L’homme est à l’image de Dieu !
Tu as mis en nous ton Esprit :
Nous tenons debout sur la terre !
Tout homme est une histoire sacrée,
L’homme est à l’image de Dieu !

Nous le chantons, le croyons-nous « avec nos tripes » ?

Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante,qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

À propos de cette invitation de Jésus, Chiara Lubich écrivait : « Ne t’est-il jamais arrivé de recevoir un cadeau d’un ami et de ressentir la nécessité de lui en offrir un à ton tour ? […] Si cela t’arrive, tu peux imaginer ce qu’il en est pour Dieu, qui est Amour. Il répond toujours à chaque cadeau fait à notre prochain en son nom […]. Dieu n’agit pas ainsi pour t’enrichir ou nous enrichir. […] Il le fait pour que, possédant plus, nous puissions donner davantage ; pour que, véritables administrateurs des biens de Dieu, nous fassions tout circuler dans la communauté qui nous entoure. […] Il est certain que Jésus pensait tout d’abord à la récompense que nous aurons au Paradis, mais tout ce qui nous arrive sur cette terre en est déjà le prélude et la garantie . »

Tout ce que nous sommes, tout ce que nous faisons, tout est cadeau de Dieu ! Alors ?

Dès lors donnons et mieux encore , comme Jésus, livrons-nous : ma vie nul ne la prend, mais c'est moi qui la donne ! Devenons non seulement miséricordieux, mais MISÉRICORDE ! Et n'hésitons pas à faire l'expérience de la miséricorde du Seigneur dans le sacrement de la Réconciliatrion où Jésus pardonne encore et toujours, nous serons aidés alors pour faire miséricorde


Prière du Pape François à l’occasion du jubilé de la Miséricorde

« Seigneur Jésus-Christ, Toi qui nous a appris à être miséricordieux comme le Père céleste, et nous a dit que Te voir, c’est Le voir : montre-nous ton Visage, et nous serons sauvés. Ton regard rempli d’amour a libéré Zachée et Matthieu de l’esclavage de l’argent, la femme adultère et Madeleine de la quête du bonheur à travers les seules créatures ; Tu as fait pleurer Pierre après son reniement, et promis le paradis au larron repenti. Fais que chacun de nous écoute cette Parole dite à la Samaritaine comme s’adressant à nous : « Si tu savais le don de Dieu ! » Tu es le Visage visible du Père invisible, du Dieu qui manifesta sa toute-Puissance par le Pardon et la Miséricorde : fais que l’Église soit, dans le monde, ton Visage visible, Toi son Seigneur ressuscité dans la gloire. Tu as voulu que tes serviteurs soient eux aussi habillés de faiblesse pour ressentir une vraie compassion à l’égard de ceux qui sont dans l’ignorance et l’erreur : fais que quiconque s’adresse à l’un d’eux se sente attendu, aimé, et pardonné par Dieu. Envoie ton Esprit et consacre-nous tous de son onction pour que le Jubilé de la Miséricorde soit une année de grâce du Seigneur, et qu’avec un enthousiasme renouvelé, ton Église annonce aux pauvres la bonne nouvelle aux prisonniers et aux opprimés la liberté, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue. Nous Te le demandons par Marie, Mère de la Miséricorde, à Toi qui vis et règnes avec le Père et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles AMEN !



N’AIE PAS PEUR,
LAISSE-TOI REGARDER PAR LE CHRIST ;
LAISSE-TOI REGARDER, CAR IL T’AIME.


1
Il a posé sur moi son regard,
Un regard plein de tendresse.
Il a posé sur moi son regard,
Un regard long de promesse.

2
Il a posé sur moi son regard,
Et m’a dit « Viens et suis-moi ».
Il a posé sur moi son regard,
Et m’a dit « Viens, ne crains pas ».

3
Il a posé sur moi son regard,
Et ses yeux en disaient long.
Il a posé sur moi son regard,
C’était celui du pardon.

4
Il a posé sur moi son regard,
Alors j’ai vu qu’il pleurait.
Il a posé sur moi son regard,
Alors j’ai su qu’il m’aimait.



L'Ermite

vendredi 14 février 2025

BIENHEUREUX … Mais MALHEUREUX.

 

SIXIÈME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE

Année C



(Lc 6, 17.20-26)

Jésus descendit de la montagne avec les Douze et s’arrêta sur un terrain plat.Il y avait là un grand nombre de ses disciples,et une grande multitude de gensvenus de toute la Judée, de Jérusalem,et du littoral de Tyr et de Sidon.

Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara :« Heureux, vous les pauvres,car le royaume de Dieu est à vous.    Heureux, vous qui avez faim maintenant,car vous serez rassasiés.Heureux, vous qui pleurez maintenant,car vous rirez.    Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent,quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable,à cause du Fils de l’homme Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie,car alors votre récompense est grande dans le ciel ;c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.

 Mais quel malheur pour vous, les riches,car vous avez votre consolation !Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant,car vous aurez faim !Quel malheur pour vous qui riez maintenant,car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous !C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »

Nous omettons plusieurs épisodes tels que : la guérison d'un lépreux, puis, d'un paralysé , l'appel de Lévi, (Matthieu), la discussion sur le jeûne, la cueillette des épis et le Sabbat, la guérison d'un homme à la main desséchée ; Jésus gravit alors la montagne, où, après avoir prié une nuit entière, Il appela ses disciples et il en choisit douze, précise St Luc, d'entre eux, à qui il donna le nom d'apôtres: Simon, à qui aussi il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée, et Simon surnommé Zélote, Judas fils de Jacques, et Judas Iscarioth, qui devint traître. C'est à ce moment que nous Le retrouvons aujourd'hui :

Jésus descendit de la montagne avec les Douze et s’arrêta sur un terrain plat.Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Ceux qui sont nommés disciples ici, sont les fidèles, les habitués qui suivent Jésus attirés par Sa Parole et par Ses actes. Au pied de la montagne se trouve un terrain plat qui plaît à Jésus, Il s'y arrête, sans doute parce qu'une foule l'attendait  :

Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : Il vient d'être question des Douze et d'un grand nombre de disciples, c'est donc à eux que Jésus s'adresse en premier lieu pour leur présenter les exigences du Royaume ? A nous aussi qui, par la grâce du baptême, sommes intégrés à la grande famille des amis du Maître. Jésus n'exclut pas la foule puisqu’Il parle devant elle , je pense simplement qu'Il manifeste ainsi ce qu'Il dira plus tard À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. » Mt 24 Il tient compte simplement de la capacité de chacun à recevoir le message évangélique et laisse la liberté d'y adhérer ou pas . Les premiers Le suivent, cela doit se traduire, dans un mode de vie qui engage. Être chrétiens, c'est un choix qui engage, qui m'engage personnellement. Les béatitudes sont la charte de vie de ceux qui suivent Jésus au plus près ou , du moins qui devraient Le suivre avec sérieux ! Que nous demande Jésus aujourd'hui :

« Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous.Cette béatitude est souvent très mal comprise ; Jésus ne loue pas la pauvreté-indigence mais la pauvreté du cœur qui nous établit dans la confiance absolue en notre Père qui connaît bien mieux que nous ce qui est bon, favorable, pour notre marche terrestre. Le « pauvre de cœur » s'en remet totalement à son Père ,tel celui dont parle Jérémie dans la première lecture :   Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. Il sera comme un arbre, planté près des eaux,qui pousse, vers le courant, ses racines. Il ne craint pas quand vient la chaleur : son feuillage reste vert. L’année de la sécheresse, il est sans inquiétude : il ne manque pas de porter du fruit. 

Le chrétien qui vit ainsi, est serein, il sait d' une certitude inébranlable que le Seigneur marche avec lui, qu'il ne l'abandonnera jamais, c'est ce que nous prions avec le psaume 33 à l'office divin : Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses.L'ange du Seigneur campe à l'entour pour libérer ceux qui le craignent.

C'est le cas de Salomon à la prière de qui, Dieu répond :« Puisque c'est cela que tu demandes, puisque tu ne réclames pour toi ni une longue vie, ni les richesses, ni la mort de tes ennemis, mais que tu demandes de l'intelligence pour exercer la justice, je vais agir conformément à ta parole. Je vais te donner un cœur si sage et si intelligent qu'il n'y a eu avant toi et qu'on ne verra jamais personne de pareil à toi. Nous nous plaignons parfois de n'être pas exaucés essayons alors de comprendre pourquoi : Y a-t-il parmi vous un père qui, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre? Ou, (s'il demande) un poisson, lui donnera-t-il, au lieu de poisson, un serpent? Ou, s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion? Lc 11,10

Dieu répond toujours, mais il ne remet pas un couteau à celui qui ne sait pas l'utiliser, Dieu donne ce qui permettra de grandir !

Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Centrés sur nous-mêmes nous risquons de penser qu'il s'agit ici de nos faims physiques, nos attentes  : nourriture , boisson , justice … Ce n'est pas à exclure totalement bien sûr car le Seigneur Dieu nous veut pleinement heureux. Je pense plutôt, compte tenu du message évangélique, que Jésus loue les disciples qui ont le souci de leurs frères. Ceux qui travaillent , c'est-à-dire, qui mettent leur vie au service des plus faibles , des plus petits, ceux qui se battent pour qu'advienne la justice sous toutes ses formes : Ne nous lassons point de faire le bien; car nous moissonnerons en son temps, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, pendant que nous en avons le temps, faisons le bien envers tous, et surtout envers les frères dans la foi.Gal 6

D'ailleurs St Matthieu est plus précis , il rapporte :Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés! Pas faim et soif de justice pour eux-mêmes seulement, mais faim et soif de justice dans le monde et pour le monde. Ceux qui se dépensent et se dépassent pour travailler au règne de la justice. Ils seront rassasiés parce qu'au Royaume de Dieu, dans l'éternité, la Justice régnera . Rappelons-nous de certaines paraboles : La Parabole du riche et de Lazare , Lc 16,19, La rencontre avec Zachée, ce dernier n'a pas besoin de dessin, en rencontrant Jésus, il reconnaît immédiatement ses failles : Zachée, s'avançant, dit au Seigneur : « Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j'ai fait du tort à quelqu'un, je vais lui rendre quatre fois plus. » Lc, 19 et nous pourrions continuer ! Rien ne vous empêche de le faire !

Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Sans exclure que cette béatitude soit une promesse à notre adresse, j'ai envie de la recevoir comme un appel à consoler nos frères en détresse car, si nous sommes vraiment disciples, si nous voulons être dignes de cette grâce, alors, nous devons devenir d'autres Christ pour nos frères. Et que faisait le Christ ? Il passait en faisant le bien et c'est ce qu'Il nous demande : Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. Ne vous procurez ni or ni argent, ni petite monnaie pour en garder sur vous ; ni sac pour la route, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. Car le travailleur mérite sa nourriture. Dans chaque ville ou village où vous entrerez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir, et restez chez lui jusqu'à votre départ. En entrant dans la maison, saluez ceux qui l'habitent. Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle. Mt 10,8

Oui, nous pouvons aider à guérir des malades en leur apportant les soins dont ils ont besoin, oui nous pouvons ressusciter les morts de mort spirituelle, ceux qui ignorent Dieu, Le rejettent ...oui, nous pouvons purifier les lépreux de la lèpre du péché, chasser les démons par la prière et en utilisant avec foi et discernement les sacramentaux . Tout cela nous le recevons GRATUITEMENT et devons le donner GRATUITEMENT !

Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.

Certains pensent que cette béatitude s'adresse davantage aux Premiers chrétiens qui étaient déjà aux prises avec les persécutions mais, des persécutions, il y en a encore aujourd'hui et parfois sous des formes larvées et qui font terriblement souffrir certains d'entre nous ! Pensons au harcèlement à l'école, au travail...au racisme...mais attention, n'oublions pas ces six petits mots :à cause du Fils de l’homme. Nous  pouvons en effet être bousculés raillés, méprisés en raison de notre comportement

inadéquat, de nos défauts, dont nos prétentions, à nous de faire ce qui convient pour nous laisser pétrir par le Christ comme on pétrit une pâte pour la transformer en un bon pain comestible ! C'est ce qu'écrivait St Ignace d'Antioche dans sa Lettre aux Romains :Je suis le froment de Dieu. Que je sois donc moulu par les dents des bêtes pour devenir le pain immaculé du Christ.

Par contre, si nous sommes vilipendés, à cause du Christ, parce que nous Le suivons, Le servons, alors appliquons ce que nous demande Jésus :Vous avez appris qu'il a été dit: Œil pour œil et dent pour dent. Et moi, je vous dis de ne pas tenir tête au méchant; mais si quelqu'un te frappe sur la joue droite, tends-lui encore l'autre. Et à celui qui veut t'appeler en justice pour avoir ta tunique, abandonne encore ton manteau. Et si quelqu'un te réquisitionne pour un mille, fais-en deux avec lui. Donne à qui te demande, et ne te détourne pas de qui veut te faire un emprunt. Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton proche, et tu haïras ton ennemi. Et moi je vous dis: Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin que vous deveniez enfants de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et descendre la pluie sur les justes et sur les injustes. Si en effet vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. Mt 5, 38

Jésus ne tergiverse pas : NOUS SOMMES APPELÉS   A   LA SAINTETÉ , ne nous
étonnons pas d'être un petit nombre ! Ce petit reste dont parle l’Écriture Sainte ! Être chrétiens, c'est exigeant !

Jésus poursuit ensuite en explicitant ce que nous pourrions appeler , le revers de la médaille ! Oui, nous sommes libres parce que nous pouvons dire oui j'adhère, non ce n'est pas pour moi, remarque que nous entendons parfois ! C'est véritablement un choix de vie ! J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre: j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix et en t'attachant à lui; car cela, c'est ta vie et de longs jours à demeurer dans la terre que le Seigneur a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob.»Dt 30

Ne voyons pas dans les versets qui suivent une forme de menace, mais plutôt, un avertissement, une mise en garde, et traduisons plus pertinemment : malheureux êtes-vous ; c'est, semble-t-il, le sens de « quel malheur » qui peut se comprendre : c'est triste, affligeant, si votre richesse , votre abondance...vous replient , vous enferment, vous emprisonnent.

 Mais quel malheur(eux) (êtes-vous faudrait-il entendre) pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! C'est le cas du riche dans la Parabole citée plus haut  ou du Pharisien, dans celle du Publicain et du Pharisien, ce peut être notre cas, si nous faisons de nos biens une fin en soi. Si ces biens nous éloignent de nos frères en humanité et nous replient sur nous-mêmes. S'ils deviennent un moyen de chantage , de provocation, de gloriole, de manipulation , d'abus de toutes sortes, de bien-être excessif, quand d'autres manquent de tout et vivent dans des taudis ! Un jour, il faudra rendre des comptes au Maître de la vie ! Le démuni trouvera la paix , le riche suffisant,

connaîtra l'isolement :Abraham dit: " Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et pareillement Lazare ses maux. Maintenant il est consolé ici, et toi tu souffres. Et avec tout cela, entre nous et vous a été établi un grand abîme, de sorte que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne le pourraient pas, et que de là-bas ne traversent pas non plus vers nous. Lc 16,22

Quel malheur(eux) pour vous qui êtes repus maintenant,car vous aurez faim ! Repus, assouvis, gavés, et souvent blasés, plus rien ne peut réveiller la fibre sensible qui permettrait le partage . Enfermés dans le matériel, le plaisir , la fête, fermés à toute dimension spirituelle de l'humanité, certains allant jusqu'à railler Dieu , en devenant leur propre dieu, leur propre maître , s'estimant le centre du monde, créant en eux-mêmes le vide absolu ! Alors on comprend qu'ils puissent, le moment venu avoir faim des valeurs de la vie en Dieu qui se traduisent en paix, louanges joie, en un mot: AMOUR ABSOLU .

Quel malheur(eux) pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Jésus ne condamne pas le rire qui exprimerait le bonheur simple et joyeux , Jésus évoque le rire qui masque une vie faite d'artifices de toutes sortes de paillettes, de frivolités, de dissipation , de négation de l'autre , ceux-là jouissent aujourd'hui, ne pensent que jouissances et plaisir et risquent, s'ils ne consentent pas à se poser, à faire le point, de terminer leur vie dans une amère solitude, voire décadence et se présenter devant le Seigneur dans une pauvreté telle qu'ils auront les mains vides et se lamenteront éternellement du vide cultivé !

Quel malheur(eux) pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous !
En effet, si nous sommes honnêtes, nous sentons bien en recevant cet avertissement que quelque chose ne va pas ! Ce comportement est dangereux, surtout, si j'y adhère avec complaisance jusqu'à éclater moi-même de vanité . Je pense spontanément, à la fable de la grenouille qui veut rivaliser avec le bœuf :La chétive pécore s’enfla si bien qu’elle creva. Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,tout petit prince a des ambassadeurs,tout marquis veut avoir des pages. » Plus sérieusement, c'est le cas du Pharisien qui se congratule d'être tellement mieux que le Publicain, et le croit ! Nous savons que nous avons des limites, et si nos frères disent ne voir que du bien en nous, soit ils sont de grossiers aveuglés, soit de vulgaires flatteurs avec des intentions douteuses  et nous devons être prudents ? Cette malédiction est une mise en garde , un appel à l'humilité, à la vérité. « Un homme vaut réellement ce qu'il vaut aux yeux de Dieu et rien de plus , disait St François d'Assise.

Un jour, un brave paysan lui dit ( à St François) : » Applique-toi frère à être tel que les hommes proclament que tu es, car beaucoup ont confiance en toi. Je t'admoneste , que jamais il ne soit autrement qu'on l'espère » Le Saint se laissa tomber à terre et, prosterné devant le paysan il lui embrassait les pieds lui rendant grâce d'avoir daigné l'admonester.

Il est en effet préférable qu'on dise du mal, et que nous puissions nous en réjouir comme nous le demande Jésus, c'est là « l'aiguillon » qui nous pousse à nous dépasser par amour du Divin Sauveur ! Si nous suivons Jésus ce n'est ni pour la gloire, ni pour les honneurs, c'est un CHOIX, pour vivre autant que faire ce peut, à la manière de Jésus, en mettant nos pas dans les Siens, pour entraîner nos frères non par des paroles, mais par l'exemple , vers le Royaume de l'Amour !

A la suite de Jésus, notre vocation de baptisés n'est-elle pas, d'être témoins de ce Dieu dont parle la si belle prière d'Esther Ch 9 : Tu es le Dieu des humbles, secours des opprimes , protecteur des faibles , refuge des délaissés, Sauveur des désespérés.

Ci-joints, quelques versets qui peuvent nous aider à prolonger notre méditations, et vous en trouverez bien d'autres !

Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces Lc 6,43

 Quiconque vient à moi, écoute mes paroles et les met en pratique, je vais vous montrer à qui il ressemble Lc 6, 47

Et pourquoi m’appelez-vous en disant : “Seigneur ! Seigneur !” et ne faites-vous pas ce que je dis ? Lc 6,46

Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître. Lc 6,40

Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Lc 6,37

Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent. Lc 6,27


Tressaillez de joie ! Tressaillez de joie ! -

Tressaillez de joie ! Tressaillez de joie !
car vos noms sont inscrits pour toujours dans les cieux
Tressaillez de joie ! Tressaillez de joie !
car vos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu

Si le Père vous appelle à montrer qu’il est tendresse,
à donner le pain vivant Bienheureux êtes vous !
Si le monde vous appelle au combat pour la justice,
au refus d’être violents Bienheureux êtes vous !
Si l’Église vous appelle à l’amour de tous les hommes,
au respect du plus petit Bienheureux êtes vous !

Monique Defondsfleury


l'Ermite