SOLENNITÉ DE LA TRÈS
SAINTE TRINITÉ
Année B
(Mt 28, 16-20)
PRIÈRE DE SAINT AUGUSTIN
Je T’invoque, ô Trinité ( Livre du Miroir)
Seigneur, je t’invoque avec la foi que dans ta bonté tu m’as donnée pour mon Salut. Mon âme vit fidèlement de cette foi, et s’attache par l’Espérance à ce qu’elle verra un jour en réalité.
Je t’invoque, mon Dieu, avec une conscience pure, et avec tout l’amour de ma foi, cette foi que tu as conduite à l’intelligence de la vérité en déchirant ses ténèbres, cette foi que tu m’as rendue agréable et douce comme le miel en y mettant la douceur de ta charité et en dissipant les amertumes du monde.
Je t’invoque, Trinité Bienheureuse, à pleine voix, avec l’amour sincère de ma foi, cette foi dont tu m’as nourri dès le berceau à la lumière de ta grâce, et que tu as affermie en moi en l’accroissant par l’enseignement de notre mère l’Église.
Je t’invoque, ô Trinité une, bienheureuse, glorieuse et bénie,
« Dieu, Seigneur, Paraclet ;charité, grâce, communion ;
Celui qui engendre, celui qui est engendré, et celui qui donne la vie ;La vraie lumière, la vraie lumière née de la lumière,
la véritable illumination ;
Source, torrent, eau vive ; tout vient d’un seul,
par un seul, en un seul
Tout vient de lui, par lui, en lui ;
Vie vivante, vie de la vie, vie qui vivifie la vie ;
Un seul par lui-même, un seul par lui seul,
un seul par les deux seuls ;
Ôn (celui qui est) par lui-même, ôn par le premier,
ôn par les deux autres ;
Père véridique, Fils-vérité, Saint-Esprit vérité.
Une seule essence Père, Logos, Paraclet,
Une seule Grandeur, une seule Bonté. Ainsi soit-il
Vous l'avez compris, nous célébrons, aujourd'hui la SOLENNITÉ DE LA TRÈS SAINTE TRINITÉ : UN SEUL DIEU, EN TROIS PERSONNES !
Après Pâques et la Pentecôte, c’est la fête de la Sainte Trinité ou le Mystère de Dieu, communion d’amour, que les chrétiens célèbrent.
Que fêtent les chrétiens le jour de la Sainte Trinité?
Nous
célébrons le Mystère de
Dieu, qui est communion des trois personnes Père Fils et Esprit - Saint.
Nous fêtons l’unicité de notre Dieu qui en même temps n’est
pas solitaire mais communion, circulation d’amour. La préface de
la messe de
la Sainte Trinité le
dit avec un vocabulaire très précis : “Vraiment,
il est juste et bon de
Te rendre gloire (…). Avec ton Fils unique
et le Saint-Esprit, Tu es un seul Dieu, Tu es un seul Seigneur, dans
la trinité des
personnes et l’unité de leur nature (…).” Nous
rappelons notre foi en un seul Dieu, une seule substance en trois
personnes, c’est
la foi de Nicée (325).
La fête de la Trinité, tout comme celle du Saint-Sacrement est une fête de dogme. Alors que les fêtes de l’Église universelle célèbrent l’unique Mystère du Seigneur, qui se développe, se diffracte en différents mystères, autour des deux foyers de l’année liturgique : celui de la mort et de la résurrection du Christ à Pâques ou celui de sa nativité à Noël. C’est au Moyen-Âge qu’on ajoute des fêtes de dogme à l’année liturgique. C’est-à-dire que leur contenu n’est pas directement lié aux mystères du Seigneur Dieu en Jésus-Christ, mais fonctionnent à partir de définitions doctrinales : le dogme trinitaire pour la fête de la Trinité, le dogme de la présence réelle pour celle du Saint-Sacrement. La fête de la Trinité semble trouver son origine dans le contexte théologique et spirituel de l’Angleterre médiévale. Elle s’est étendue à toute l’Église universelle et a été élevée au rang de solennité au début du XXe siècle.
(P. Gilles Drouin, directeur de l’Institut supérieur de liturgie, Institut catholique de Paris. Si j'ai bien noté !)
Je m'en tiens là pour ne pas alourdir notre rencontre hebdomadaire mais vous pouvez retrouver l'article complet sur Internet.
les onze disciples s’en allèrent en Galilée ,à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent ,mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles :
« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez - es au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez -leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
Au
Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit
Seigneur
mon âme t'adore
Par
les clartés de l'aurore
Béni
soit Dieu créateur du soleil qui luit.
Dans ma jeunesse, les journées de nos camps de vacances chrétiennes, commençaient par un rassemblement du groupe et ce chant qui voulait nous unir dans la foi au Dieu UN en Trois Personnes . Il s'agissait d'une louange à ce Dieu de qui nous recevons tout ! Le premier vers était, bien évidemment , accompagné par le Signe du Chrétien, le Signe de Croix, ce signe qui permet à tout baptisé d'entrer dans la Famille de Dieu, qui fait de chacun, un fils de Dieu ! C'est justement le cœur de notre évangile en ce jour.
Je me permets , dès cet instant , d'attirer notre attention sur cette noble et riche prière (Le Signe de Croix). La façon dont nous le traçons sur nous, n'est pas anodine, pour soi, pour ceux qui observent. Je vais essayer d'être brève, mais je souhaite vous partager trois situations où ce Signe , silencieux en l’occurrence, est devenu chemin de Vie !
De la non - foi, au Sacerdoce, avec le P. Jacques Loew, décédé dans les années 80.
Sa maman, avait quitté son pensionnat, avec l'esprit rempli de rancœurs à l'égard des religieuses, ses professeurs, elle se promettait de ne pas élever ses enfants, le cas échéant, dans la religion catholique qu'elle rendait responsable de ses malheurs !
Sa meilleure amie par contre, en est sortie avec le désir de donner sa vie au Seigneur si elle reconnaissait l'appel de Dieu dans son cœur ! Nous réagissons bien différemment devant nos situations de vie !
La première eut un fils unique, Jacques. Ayant gardé des relations avec son amie devenue Sœur Augusta, c'est avec bonheur qu'elle est allée le lui présenter. Sœur Augusta, connaissant l'état d'esprit de son amie s'est engagée, dans le secret , à prier chaque jour pour Jacques et, notamment pour sa vie spirituelle.
Si la maman de Jacques était opposée à une formation religieuse catholique elle a tenté de le mettre en contact vers ses 14 ans avec l’Église Protestante du lieu afin de lui offrir une ouverture...Le moment venu, Jacques a entrepris des études d'avocat, a mené une jeunesse débridée, où la fête était reine ! De veille en veille , de fête en fête, d’excès en excès, Jacques , devenu malade des poumons aux alentours de ses 20 ans , a été hospitalisé dans un sanatorium en Suisse dont les plus proches voisins étaient des religieux Chartreux.
La solitude, la beauté du paysage, l'extraordinaire merveille des cristaux de neige , la main discrète du Seigneur, ont travaillé le cœur de ce jeune homme et lui ont donné envie d'aller interroger les moines sur les origines du monde , notamment de ces merveilleux cristaux de neige ; qui pouvait en être l'origine, quel peintre décorateur, dessinateur ? Mais, comment approcher ces moines ? Comment demander un rendez-vous ? Comment se présenter à eux, lui, Jacques, qui ne connaissait que fêtes et désordre ?
Jacques décide alors d'observer les gens qui allaient et venaient vers l'Abbatiale, il rentre et se positionne tout au fond , à côté d'une certaine vasque ( le bénitier ) où les habitués sauçaient leur main en l'agitant, puis dessinaient une vague circonvolution sur leur poitrine, (notre Signe de croix) avant de tenter une improbable figure géométrique dans la grande allée (la génuflexion) et de s'installer sur un banc, le tout, semblant s'adresser au Président du service (la messe) qui se déroulait dans le Chœur !
Fort, de ce qu'il avait pu voir sans déchiffrer, après quelques jours de fine observation, Jacques obtient un Rendez-vous et se présente devant le Père Abbé avec cet ensemble de « simagrées » qui provoque un éclat de rire chez le Père et ouvre un chemin, un long chemin de catéchèse qui fera de Jacques un prêtre, un formateur et un initiateur de famille religieuse !
Devenu prêtre, Jacques Loew, a souvent utilisé cette expérience pour inciter, ses auditeurs à PRIER LEUR SIGNE DE CROIX , pour que ce très beau geste se traduise en acte de foi missionnaire, qui appelle des frères à découvrir notre Dieu. C'est le cas du témoignage qui suit :
Le manteau protecteur du croyant engagé en milieu hostile Il s'agit maintenant d'un tout autre témoignage . Pendant plusieurs années, j'ai servi le Seigneur, dans les rues de Paris auprès des personnes qui s'enfoncent dans la nuit , se cachent et vivent de prostitution, d'expédients varies et dangereux... L'association catholique qui encadrait notre démarche, nous envoyait vers nos frères en souffrance, « les mains nues, deux par deux) et pour armes, celles décrites par Saint Paul dans sa Lettre aux Éphésiens :ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de l'ardeur à annoncer l'Évangile de la paix, et ne quittant jamais le bouclier de la foi, qui vous permettra d'arrêter toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez le casque du salut et l'épée de l'Esprit, c'est-à-dire la Parole de Dieu. En toute circonstance, que l'Esprit vous donne de prier et de supplier. Restez éveillés afin de persévérer dans la prière pour tous les fidèles. » Chaque jour, parfois, plusieurs par jour, avant de partir à la rencontre des frères et sœurs de la rue, le binôme prenait un temps de prière et traçait sur soi, un grand et beau Signe de Croix, pour s'envelopper dans « ce manteau protecteur » lors des différentes rencontres, où s'affichaient parfois, des vices répugnants, chargés d'esprits maléfiques..
Ces petits témoignages, n'ont d'autre ambition que de nous aider à prendre conscience de l'extraordinaire cadeau que Jésus fait aujourd'hui à Ses apôtres, et, par grâce, à chacun de nous ! Ils veulent être également, un appel à faire de ce don ( le Signe de croix) une prière, et, de cette prière, une invitation discrète à se tourner vers Son Auteur !
Deux remarques auparavant :
les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre
C'est sur une montagne que Jésus donne rendez-vous à Ses apôtres, nous savons , de Moïse à ce jour, la place donnée à la montagne lors des grandes manifestations divines, dont les plus récentes : la montagne de la Tentation, celle des Béatitudes, de la Transfiguration, de la mort sur la Croix du Verbe Incarné ! Les apôtres ne peuvent pas ne pas être en éveil et « s'attendre à l'inattendu » !
Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : Les Apôtres sont là, interrogatifs, certains dubitatifs, et c'est Jésus qui s’approcha ! Oui, Jésus se fait proche, Jésus ne tient pas compte des doutes, des questions, les Apôtres ont obéit à Son ordre, alors Jésus peut manifester Sa confiance.
«
Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De
toutes les nations faites des disciples :
baptisez - les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
apprenez - leur
à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec
vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
Jésus
nous envoie baptiser, pour les Apôtres , et préparer la route, pour
les croyants que nous sommes. Jésus demande d'agir
au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
Selon
P.
Michel Wackenheim : Les
premières indications du Signe de Croix, semblent être celles de
Tertullien, Père de l’Église, mort vers 220, qui indique que les
chrétiens ont l’habitude de tracer un signe de croix sur eux « en
toutes circonstances ».
Au début, ce signe sert à conjurer les attaques du malin, à
éloigner les maladies — c’est un signe apotropaïque, du grec
« détourner ».
C’est un
geste bouclier qui place le croyant sous la protection de la croix du
Christ,
qui l’assiste quand l’esprit du mal se manifeste. Puis, vers le
IVe siècle, le signe de croix s’insère dans la liturgie du
baptême.
Un baptisé peut faire le signe de croix sur lui-même ou sur quelqu’un d’autre. Les parents, par exemple, peuvent signer leur enfant. Dans le rituel des bénédictions (pour des occasions spéciales, sur des personnes ou des objets, etc.), le signe de croix est donné par le prêtre ou le diacre. Toute bénédiction tire son essence du mystère pascal (Jésus, mort et ressuscité) tandis que les paroles qui l’accompagnent (« au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ») nous renvoient au mystère de la sainte Trinité. Ces deux mystères forment le socle du signe de croix.
Il n’est pas anodin que ce signe soit marqué sur notre corps…
Oui, porter la main sur notre corps signifie que le mystère de la mort et de la résurrection de Jésus, et le mystère du Dieu trois fois saint, imprègnent notre être tout entier. Le corps du croyant devient le lieu privilégié de la présence de Dieu et de l’expression du salut. Autrement dit, ce signe est une épiphanie de la présence de Dieu au cœur d’un mouvement du corps. Le signe de croix est fondamentalement un signe qui nous rappelle à notre baptême, à ce passage par la mort pour s’ouvrir à la vie éternelle. Passer par la mort signifie concrètement « mourir à » ce qui, en moi, est ténèbres : l’égoïsme, l’orgueil... Bref, tout ce qui m’empêche d’être vraiment vivant.( Journal La Croix)
Quelle est la symbolique du signe de croix ?
Pour résumer, la dimension verticale exprime la descente de Dieu parmi les hommes en Jésus, le Christ : il s’agit de l’incarnation. La dimension horizontale nous rappelle que Jésus, devenu homme parmi les hommes, meurt sur la croix.(suite de l'article du journal La Croix)
Au
Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit
Seigneur mon âme
t'adore
Par les clartés de l'aurore
Béni soit Dieu créateur
du soleil qui luit.
Béni
soit Dieu par les plaines, les bois et les monts
Et
par les douces rosées
Par
la chaleur des journées
Et
la fraîcheur qui le soir emplit nos vallons.
Béni
soit Dieu par la houle, la mer et le vent
Et
par les eaux souterraines
Qui
vont jaillir aux fontaines
Béni
soit Dieu pour la source au filet d'argent.
Béni
soit Dieu pour l'aiglon qui s'envole aux cieux
L'oiseau
caché sous la feuille
Et
dont la voix se recueille
Avant
de dire au Seigneur un merci joyeux.
Béni soit Dieu
par le cœur de tous les humains
Les cœurs des hommes qui
peinent
Les cœurs meurtris ceux qui traînent
Béni soit Dieu
par l'effort et le cœur des Saints.
l'Ermite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire