vendredi 11 décembre 2020

AU MILIEU DE VOUS ....


TROISIEME DIMANCHE


DE L'AVENT


Année B


(Jn 1, 6-8.19-28)


Le troisième dimanche de l'Avent est dit « le dimanche de la joie »« Savoir que Dieu est proche, attentif et plein de compassion, (...), qu'il est un père miséricordieux qui s'intéresse à nous dans le respect de notre liberté, est motif d'une joie profonde » (saint Jean-Paul II).

Une tradition qui remonte loin

Il s'agit du troisième dimanche de l'Avent. L'antienne d'ouverture de la messe est la suivante : «Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche». Il nous faut remonter à la tradition latine pour comprendre cette appellation : «Gaudete in Domino semper : iterum dico, gaudete !»  Le mot «gaudete» est le premier de la seconde lecture des textes de l'Année B, donc de la lettre de Paul aux Thessaloniciens.

La couleur des vêtements liturgiques pendant cette période de l'attente qu'est l'avent, est le violet. Ce jour là, les ornements peuvent être rose ! D'ailleurs la couronne de l'avent est souvent composée trois bougies rouges et d'une rose, allumée le troisième dimanche. Cette pédagogie n'est pas propre qu'à l'avent : pendant le carême, il y a le dimanche du «Laetare», où la couleur rose peut être aussi de mise.

Pourquoi le dimanche de la joie ?

Disons que dans ce temps de pénitence, l’Église nous invite à faire une pause pour reprendre souffle jusqu'à la fête de Noël. Nous sommes dans l'attente joyeuse de la célébration annuelle de la naissance de Jésus, venu de Dieu en notre chair, pour nous sauver. Les textes liturgiques nous invitent à la joie, et cela pour toutes les lectures des trois années dites «A, B et C» !

Jean Paul II, Angelus du 3e dimanche de l'Avent 2003 :

"Savoir que Dieu est proche, attentif et plein de compassion, non indifférent, qu'il est un père miséricordieux qui s'intéresse à nous dans le respect de notre liberté, est motif d'une joie profonde que les aléas du quotidien ne peuvent atténuer. [...] La caractéristique unique de la joie chrétienne est qu'elle peut être partagée avec la souffrance puisqu'elle est entièrement basée sur l'amour. En effet, le Seigneur qui nous est proche au point de se faire homme vient pour communiquer sa joie, la joie d'aimer. C'est seulement ainsi que l'on comprend l'allégresse sereine des martyrs jusque dans l'épreuve, ou bien le sourire des saints de la charité face à qui souffre. C'est un sourire sans offense, qui console..."

Rédaction Croire

Frères,
soyez toujours dans la joie,
priez sans relâche,
rendez grâce en toute circonstance :
c’est la volonté de Dieu à votre égard
dans le Christ Jésus.

1 Th 5, 2ème lecture

Que dit l’Évangile en ce « dimanche de la joie  »? Dimanche dernier Jean Baptiste enseignait à ceux qui le rejoignaient au bord du Jourdain : j'ai baptisé dans l'eau mais lui vous baptisera dans l'Esprit Saint ! Lui, Celui qui vient ira plus loin, non seulement en ce qui concerne le Baptême mais en bien d'autres domaines .Aujourd'hui, Jean l’Évangéliste veut lever le voile et écarter toute confusion en précisant :Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière

Saint Jean nous dit :

Jean-Baptiste est venu comme témoin pour rendre témoignage à la LUMIERE. Le

témoin est celui qui a vu et qui rend compte avec précision et honnêteté de ce qu'il a vu !Or , quelques versets plus bas, dans ce même Évangile, après l'interrogatoire de ce jour, Jean voit venir Jésus et dit : "Voici l'agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde. C'est de lui que j'ai dit: un homme vient après moi, qui est passé devant moi, parce qu'il était avant moi. "Et moi, je ne le connaissais pas, mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser dans l'eau." Et Jean rendit témoignage en disant: "J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il s'est reposé sur lui. Et moi je ne le connaissais pas; mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et se reposer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit-Saint. Et moi j'ai vu et j'ai rendu témoignage que celui-là est le Fils de Dieu." (Jn 1)

Jean peut se permettre de dire cela parce qu'il a lui-même été envoyé par le Père qui lui a donné un indice de poids qui lui permettrait de reconnaître parmi la multitude Celui, qui vient et baptisera dans l'Esprit ."J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il s'est reposé sur lui. Jean connaît l’Écriture Il est à même de reconnaître dans Celui qui demande le Baptême, le Serviteur de Dieu, Celui qui est envoyé et qui est venu pour servir Le Père dans l'humanité en déroute !

Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui j'ai mis toute ma joie. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; devant les nations, il fera paraître le jugement que j'ai prononcé. Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, on n'entendra pas sa voix sur la place publique. Il n'écrasera pas le roseau froissé, il n'éteindra pas la mèche qui faiblit, il fera paraître le jugement en toute fidélité. Lui ne faiblira pas, lui ne sera pas écrasé, jusqu’à ce qu'il impose mon jugement dans le pays, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses instructions. ... Moi, le Seigneur, je t'ai appelé selon la justice, je t'ai pris par la main, je t'ai mis à part, j’ai fait de toi mon Alliance avec le peuple et la lumière des nations ; tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et de leur cachot ceux qui habitent les ténèbres. (Is 42)


: «C'est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et ramener les rescapés d'Israël :
je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre.» (Is 49)

Jean Baptiste n'est pas la LUMIERE mais il vient rendre témoignage à la LUMIERE ! A Celui de qui Dieu dit en Isaïe : j’ai fait de toi mon Alliance avec le peuple et la lumière des nations et je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre.»

afin que tous croient par lui non pas en lui, Jean, mais en Jésus qui advient ! Comme Jésus le dira à un moment, Jean ne prend pas la place du Maître « Amen, amen, je vous le dis : le serviteur n'est pas plus grand que son maître, le messager n'est pas plus grand que celui qui l'envoie. Si vous savez cela, heureux êtes-vous, pourvu que vous le mettiez en pratique. (Jn 13)

et Jean le met en pratique ! Voici le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander :« Qui es-tu ? » Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement :« Je ne suis pas le Christ. » Ils lui demandèrent :,« Alors qu’en est-il ? Es-tu le prophète Élie ? »Il répondit :« Je ne le suis pas.– Es-tu le Prophète annoncé ? » Il répondit :« Non. »Alors ils lui dirent :« Qui es-tu ?

Qui es-tu ? Oui, Jean le Baptiste intrigue ! Cet interrogatoire par les autorités religieuses de l'époque envoyées elles-mêmes par les autorités civiles montre à quel

point le Messie Sauveur est attendu mais combien aussi son éventuelle venue inquiète. Prêtres et Lévites sont sous pression Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » Qui es-tu ? Que dis-tu de toi -même ?:« Je ne suis pas le Christ. »Ils lui demandèrent :« Alors qu’en est-il ? Es-tu le prophète Élie ? »Il répondit :« Je ne le suis pas.– Es-tu le Prophète annoncé ? »Il répondit :« Non. » Alors ils lui dirent :« Qui es-tu ?

Une petite parenthèse : ma façon de vivre, de rencontrer, posent-elles question ? Ma vie donne-t-elle envie d'en savoir davantage sur ce qui l'anime ? Les personnes que j'approche ont-elles envie de connaître Celui qui m'habite ?

Jean, pourrait-on dire, les laisse haleter , ce n'est pas un jeu de sa part, il donne du temps au temps, il désire tellement qu'ils ouvrent leurs cœurs et surtout leurs esprits !

Il répondit :« Je suis la voix de celui qui crie dans le désert :Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » Drôle de réponse non ! Donc je suis un son, l'important n'est pas là, l'important est dans le contenu exprimé par cette voix et formulé par des paroles et ces paroles ne sont pas de moi, je les emprunte au prophète Isaïe qui crie dans le désert :Redressez le chemin du Seigneur, C'est un peu comme s'il disait : je suis le répétiteur d'Isaïe ! En avançant, Jean Baptiste montrera bien qu'il se considère comme « rien » ce n'est ni lui, ni ses paroles qui comptent, mais c'est Celui pour qui il est juste de redresser le chemin ! Mais là encore de quel chemin parle-t-il ? Ses interlocuteurs ne relèvent pas ! C'est pourtant important , ils préfèrent ignorer la citation et vont le pousser dans ses derniers retranchements 

Dans ce que je vis au service de l’Évangile est-ce que je retiens la Lumière ou bien est-ce que je renvoie à LA LUMIERE, la seule capable de transformer les désirs de

chacun, en aspirations de vie et surtout, de Vie éternelle !

On s'en serait douté ils avaient été envoyés de la part des pharisiens. Ils lui posèrent encore cette question :« Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? »

Au fond , ce qui préoccupe tout le monde, c'est de savoir si oui ou non, en Jean le Baptiste se cache le Christ , et ce dernier dément fermement en exprimant là encore une différence de taille :

Jean leur répondit :« Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ;c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. »

La réponse de Jean Le Baptiste ne peut qu'aiguiser et la curiosité et surtout l'inquiétude des envoyés des Pharisiens , de ceux-ci et du peuple tout entier ! au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ! Le Christ donc, est là au milieu du Peuple et ils NE LE RECONNAISSENT PAS !

Et nous , vous, moi est-ce que mon cœur est ouvert, les yeux de mon cœur « on ne voit bien qu'avec le cœur » écrit Saint-Exupéry dans le Petit Prince. Pour reconnaître JESUS PRESENT DANS CE MONDE ? Nous voyons beaucoup de détails mais savons-nous RECONNAITRE SA PRESENCE agissante, aimante dans notre vie et dans celle de nos frères ? Les failles, les défauts, les carences nous sautent aux yeux mais savons-nous reconnaître Dieu à l’œuvre, y compris dans le mal croyant, voire l'incroyant ! Reconnaissons nous tous ces actes d'amour posés par des frères à qui nos vies n'ont pas révélé Celui qui nous anime en arrêtant la Lumière à soi-même au lieu de la reporter comme Jean le Baptiste sur Celui est là et que nous -mêmes ne savons pas voir ! « Car Il est là ! » comme le disait avec foi le Saint Curé d'Ars en adoration devant le tabernacle de la petite église d'Ars sur Fromans : « Il est là ! Il est là ! »  ne cessait-il de répéter. Oui Jésus est au milieu de nous et cela jusqu'à la fin des temps, apprenons à Le reconnaître, ouvrons nos cœurs ! Soyons dans la joie , toujours dans la joie comme le demande St Paul et demandons , les uns pour les autres, la grâce de savoir LE RECONNAITRE PRESENT ET AGISSANT AU MILIEU DE NOUS !


Frères,
soyez toujours dans la joie,
priez sans relâche,
rendez grâce en toute circonstance :
c’est la volonté de Dieu à votre égard
dans le Christ Jésus.

N’éteignez pas l’Esprit,
ne méprisez pas les prophéties,
mais discernez la valeur de toute chose :
ce qui est bien, gardez-le ;
éloignez-vous de toute espèce de mal.
Que le Dieu de la paix lui-même
vous sanctifie tout entiers ;
que votre esprit, votre âme et votre corps,
soient tout entiers gardés sans reproche
pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ.

Il est fidèle, Celui qui vous appelle :
tout cela, il le fera.

(1 Th 5, 16-24)


l'Ermite

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