ENTREE
MESSIANIQUE
DE
JESUS A JERUSALEM
(Mt 21, 1-11)
Six
jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare,
celui qu'il avait ressuscité d'entre les morts. On
donna un repas en l'honneur de Jésus. Marthe faisait le service,
Lazare était avec Jésus parmi les convives. (Jn12)
Jean
précise que cette entrée de Jésus à Jérusalem est précédée
par une étape chez Ses amis de Béthanie. Sans doute avait Il
besoin, en toute discrétion, d'un peu de réconfort, de repos aussi,
avant d'affronter cette douloureuse montée vers le don libre, de
sa vie ! Le bouche à oreille circule quasi à la vitesse des
ondes et les gens venus à Jérusalem pour la fête de la Pâque ont
appris que Jésus y montait aussi, les sympathisants se sont munis de
rameaux nous dit St Jean pour l'accueillir et L'acclamer !
Jésus
et ses disciples, approchant de Jérusalem,arrivèrent en vue de
Bethphagé,sur les pentes du mont des Oliviers.Alors Jésus envoya
deux disciples en leur disant :« Allez au village qui
est en face de vous ;vous trouverez aussitôt une ânesse
attachée et son petit avec elle.Détachez-les et amenez-les moi.
Et si l’on vous dit quelque chose,vous répondrez :‘Le
Seigneur en a besoin’.Et aussitôt on les laissera partir. »
Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée
par le prophète : Dites
à la fille de Sion :Voici ton roi qui vient vers toi,plein de
douceur,monté sur une ânesse et un petit âne,le petit d’une bête
de somme.
La
question qui nous vient : pourquoi Jésus habituellement si
discret, Lui, le Serviteur, « venu
pour servir et non pour être servi » ,
Lui, qui ne fait rien sans en référer à Son Père pourquoi veut-il
rentrer à Jérusalem monté sur un âne ?
Que
représente l'âne ? Cet animal apparaît au moins 57 fois dans
l'Ancien Testament, et c'est un âne qui portait Marie fatiguée lors
du recensement à Bethléem !
L'âne
est une monture modeste utilisée par des familles modestes, les rois
montent des chevaux pas un âne !
Cet
animal traîne une réputation d'entêtement, ne dit-on pas têtu
comme un âne ? De manque d'intelligence aussi :
« bête comme un âne ! » est également bien connu,
et, à une époque, pas si éloignée, lorsqu'on voulait punir un
enfant que l'on estimait stupide, voire l'humilier, on l'affublait
d'oreilles d'âne !
Mais
l'âne est aussi estimé pour sa douceur « j'aime l'âne si
doux » écrivait Francis Jammes, poésie que bon nombre d'entre
nous ont déclamé enfants ! Son regard doux attire la
sympathie, il est pacifique, c'est l'humble monture des pauvres !
Les paysans qui ne pouvaient pas s'offrir un cheval se contentaient
d'un âne pour les travaux des champs .
On
peut supposer que Jésus connaissait la réputation de l'âne, ses
limites et ses grandeurs, sa modestie surtout , donc, rentrer à
Jérusalem assis sur un âne le plaçait au niveau du peuple, des
petites gens ayant peu de moyens et le protégeait aussi de la foule,
toujours prête à Le presser de toutes parts comme on le voit très
souvent dans l’Évangile.
Peut-être,
avec Saint Matthieu, pouvons-nous discerner une autre raison , Jésus
n'est pas venu « pour abolir mais pour accomplir »,c'est
Lui-même qui le dit :Ne pensez pas que je sois venu abolir la
Loi ou les Prophètes; je ne suis pas venu abolir, mais parfaire.
(Mt 5) Or le Prophète Zacharie, un des derniers Prophètes , nous
laisse cette très belle prophétie :

En
rentrant à Jérusalem sur cette modeste monture, Jésus accomplit
cette Prophétie et se présente non en conquérant mais en Prince de
la Paix, en effet , on ne fait pas la guerre monté sur un âne
inoffensif !
Je
me souviens, à l'instant, de Monseigneur Roméro venu nous donner
une conférence à l'université de Fribourg,(Assassiné
le 24 mars 1980, alors qu'il célébrait
la messe, Mgr Oscar Romero,
l’archevêque
de San Salvador, sera canonisé le 14 octobre 2018.)
L'amphithéâtre était plein à craquer, et lorsqu'il est apparu
sur le podium la foule des étudiants a applaudi avec vigueur , Mgr
Roméro a saisi le micro pour nous dire : « merci,
merci ! Je ne m'y trompe pas et ne vous trompez pas ! Moi
je ne suis que l'âne qui porte Jésus, vos ovations sont pour
Jésus ! Je ne suis que l'âne ! »
Puissions-nous, chacun, avoir l'honneur d'être cet âne porteur de
Jésus partout où nous sommes envoyés et puissions nous, nous
considérer comme tel, et rien de plus ! Quand nous croisons un
âne pensons que cet animal, parfois méprisé, a eu cet immense
honneur de porter Jésus enfant et peu de temps avant Sa Passion !
vous
trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec
elle.Détachez-les et
amenez-les moi.effectivement
pour servir de monture à Jésus, l'âne devait être détaché,
libéré ! Il en est de même pour chacun de nous , si nous
acceptons d'être, tant soit peu, au service de Jésus, pour Le
porter à nos frères, nous devons nous laisser agir par Jésus,
comme Lui-même s'est laissé agir par le Père !
Le Père et moi nous sommes UN,
pouvons-nous dire en toute sincérité, Jésus et moi, nous sommes
UN ? C'est à chacun de répondre et peut-être que ce temps de
confinement , en carême, peut nous permettre de faire le point :
qui suis-je ? Suis-je l'humble serviteur, servante, cet âne que
Jésus peut chevaucher ou ? ,,, je ne me permets pas de terminer
la phrase, c'est à chacune et chacun de voir !
Les
disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné.
Ils amenèrent l’ânesse et son petit,disposèrent sur eux
leurs manteaux,et Jésus s’assit dessus.Notons
la qualité de relation des apôtres avec Jésus : ils se
dévêtent pour le bien-être de leur Maître ! Infime détail
pensez-vous ! Mais nos relations sont constituées par de
minuscules détails qui les rendent douces, agréables ou pas !
Il est bon d'apprendre ces gestes de tendresse entre époux, avec les
enfants, les amis ! La délicatesse donne un plus inestimable à
nos relations humaines.
Quant
à la foule elle rivalise d'imagination pour accueillir et
accompagner Jésus lors de cette entrée à Jérusalem :
Dans
la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le
chemin ;d’autres coupaient des branches aux arbres et en
jonchaient la route.Les foules qui marchaient devant Jésus et celles
qui suivaient criaient :« Hosanna au fils de David !Béni
soit celui qui vient au nom du Seigneur !Hosanna au plus haut
des cieux ! »

Ne nous y trompons pas si la foule acclame Jésus c'est qu'elle attend toujours ce Messie qui, selon elle, mettra l'occupant dehors et elle croit l'heure venue. Elle ne ménage pas de ce fait les ovations et les honneurs ! La vie nous a appris les risques des mouvements de foule et sa versatilité !
Le
risque le plus dangereux c'est de suivre un leader et de foncer tête
baissée sans la moindre réflexion ! Mais qu'un autre leader
arrive en vociférant le contraire et voilà la même foule qui
effectue un virage à trois cents soixante degrés et hurle à son
tour en joignant sa voix à ceux qui rugissent le contraire !
Dans un éclair on passe du Hosanna
au fils de David !Béni soit celui qui vient au nom du
Seigneur !Hosanna au plus haut des cieux ! » à« Qu’il
soit crucifié ! A mort ! A mort ! Crucifie-Le »
c'est bien ce que nous rapporte l’Évangile de la Passion que nous
entendrons en ce jour et qui ouvre la grande semaine où nous sommes
invités à méditer le Mystère de l'amour insondable de Dieu pour
chacun d'entre nous ! La foule d'il y a maintenant ,plus de
deux mille ans, n'est pas pire que les foules d'aujourd'hui, les deux
sont de la même veine ! Chrétiens, engagés dans les pas de
Jésus, quel est notre combat ? Sommes nous l'âne pacificateur
qui porte la « paix-Jésus », ou le cheval combatif qui
galope hennit et mugit: A mort ! À mort ! Et provoque la
mort de multitudes ! Mort physique, mort psychologique, mort
spirituelle, en me lavant les mains comme Pilate ? Chrétien, je
suis appelé à témoigner de mon attachement à Jésus-Christ dans
tous les détails de ma vie, dans tous les milieux partout où sont
mes frères !
Acceptons
de faire de ce temps de confinement un temps précieux pour relire
notre façon de servir l'Amour, La Paix , le Don Libre de soi !
Devenons cet âne-serviteur du Roi-Serviteur, qui Le porte
humblement, discrètement mais sûrement !
La
prière d'un âne
(l'âne
que je suis !)
Seigneur,
je ne suis qu'un âne.
Depuis tant et tant d'années
Depuis tant et tant d'années
que
l'on me dit stupide, paresseux et têtu,
je finis par croire qu'il doit en être ainsi,
que je suis ce raté, dernier des animaux, Aliboron de cirque,
juste digne d'un bât, et parfois d'un chardon.
mais souvent, Seigneur, je suis triste et bien fatigué,
de cette charge d'indifférence et de mépris,
que jamais je ne peux ni déposer, ni oublier.
On m'a tant frappé,
que mon dos est marqué de deux raies en forme de croix.
On s'est tant moqué de moi,que j'en ai honte
je finis par croire qu'il doit en être ainsi,
que je suis ce raté, dernier des animaux, Aliboron de cirque,
juste digne d'un bât, et parfois d'un chardon.
mais souvent, Seigneur, je suis triste et bien fatigué,
de cette charge d'indifférence et de mépris,
que jamais je ne peux ni déposer, ni oublier.
On m'a tant frappé,
que mon dos est marqué de deux raies en forme de croix.
On s'est tant moqué de moi,que j'en ai honte
Aujourd'hui
pourtant, en trottinant dans la poussière du chemin,
je me souviens... ...
Je me souviens de cette nuit froide de Judée,
quand je fus choisi,
avec un bœuf aussi misérable que moi,
pour réchauffer de mon haleine,
un Enfant-Dieu !
je me souviens... ...
Je me souviens de cette nuit froide de Judée,
quand je fus choisi,
avec un bœuf aussi misérable que moi,
pour réchauffer de mon haleine,
un Enfant-Dieu !
Jamais,
jusqu'à ce soir-là,
personne
ne m'avait, comme Lui, regardé et souri.
Je me souviens de la longue traversée du désert,
vers le pays d’Égypte,
lorsqu'il fallait trotter vite pour sauver de la mort
celui qui venait apporter la Vie au monde.
Jamais, jusqu'à ce jour-là, je n'avais porté fardeau
Je me souviens de la longue traversée du désert,
vers le pays d’Égypte,
lorsqu'il fallait trotter vite pour sauver de la mort
celui qui venait apporter la Vie au monde.
Jamais, jusqu'à ce jour-là, je n'avais porté fardeau
Je
me souviens d'une entrée triomphale à Jérusalem,
au milieu d'une foule en délire qui chantait des "Hosannah",
et qui pleurait d'espérance et de joie.
Jamais, jusqu'à cette heure-là, je n'avais osé croire au jour de fête,
quand tout paraît si facile et si beau.
au milieu d'une foule en délire qui chantait des "Hosannah",
et qui pleurait d'espérance et de joie.
Jamais, jusqu'à cette heure-là, je n'avais osé croire au jour de fête,
quand tout paraît si facile et si beau.
Aujourd'hui,
en trottinant dans la poussière du chemin,
je me souviens et je rêve... ...
Je rêve q'un jour, peut-être,
je m'en irai par les chemins étoilés de Tes prairies éternelles,
qui sentent bon le thym et le romarin.
A une croisée fleurie, Francis Jammes sera là
je me souviens et je rêve... ...
Je rêve q'un jour, peut-être,
je m'en irai par les chemins étoilés de Tes prairies éternelles,
qui sentent bon le thym et le romarin.
A une croisée fleurie, Francis Jammes sera là
Avec
confiance, je le suivrai timidement,
sur le sentier de gloire qui monte vers Ton Ciel.
J'arriverai chez Toi, tout ému et tremblant,
et te dirai doucement :Seigneur, je m'appelle Martin,
je n'ai rien d'important, ni de beau, ni de grand à T'offrir,
rien qu'une pauvre vie,
toute faite de patience et d'humiliations.
Mais si Tu veux bien de moi dans Ton Paradis,
fais que je reste, tout simplement, un âne,
un peu moins stupide,
pour comprendre la grandeur de Ta gloire et l'infini de Ta bonté,
un peu moins têtu,
pour ne plus faire que Ta seule volonté,
un peu moins paresseux,
pour chanter Ta louange éternellement !
Amen. (Robert DARTEVELLE)
sur le sentier de gloire qui monte vers Ton Ciel.
J'arriverai chez Toi, tout ému et tremblant,
et te dirai doucement :Seigneur, je m'appelle Martin,
je n'ai rien d'important, ni de beau, ni de grand à T'offrir,
rien qu'une pauvre vie,
toute faite de patience et d'humiliations.
Mais si Tu veux bien de moi dans Ton Paradis,
fais que je reste, tout simplement, un âne,
un peu moins stupide,
pour comprendre la grandeur de Ta gloire et l'infini de Ta bonté,
un peu moins têtu,
pour ne plus faire que Ta seule volonté,
un peu moins paresseux,
pour chanter Ta louange éternellement !
Amen. (Robert DARTEVELLE)
l'Ermite
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