VIIè
DIMANCHE
DU
TEMPS ORDINAIRE
ANNEE
A
(Mt 5, 38-48)
Nous
poursuivons cette semaine la méditation du Sermon sur la Montagne.
Très
souvent nous réduisons celui-ci aux béatitudes, mais celles-ci sont
explicitées dans les versets qui suivent.
Nous
retrouvons le « on vous a dit, vous avez appris » et
l'accomplissement apporté par Jésus
« eh bien Moi, je vous dis » Et
que nous dit Jésus aujourd'hui ?
Jésus
disait à ses disciples :« Vous
avez appris qu’il a été dit :Œil
pour œil, et dent pour dent. Eh
bien ! moi, je vous dis de
ne pas riposter au méchant ;Quel
sage conseil : en effet, riposter à celui qui nous insulte ou
nous agresse sous quelque forme que ce soit, ouvre l'escalade de la
violence et les personnes en viennent à tenir des propos qu'elles ne
pensent même pas et parfois à poser des actes auxquels elles ne
voudraient jamais avoir cédé. « le
Seigneur a scruté le juste et le méchant : l'ami de la violence, il
le hait. » (Ps10)
. Ailleurs en Matthieu 10 ,Jésus conseillera aux disciples rejetés :
« Si l'on refuse de vous recevoir et d'écouter vos paroles,
sortez de cette maison ou de cette ville en secouant la poussière de
vos pieds. »Jésus
ne s'impose pas et ne tient pas du tout à voir Ses disciples
s'imposer.Sainte Bernadette que nous fêtions cette semaine, ne
disait-elle pas à propos des apparitions : « Je
ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de
vous le dire »
Par
contre Jésus suggère ici, une attitude qui, lors d'une lecture
rapide peut nous déranger :
mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite,tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique,laisse-lui encore ton manteau Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas,fais-en deux mille avec lui. Est-ce vraiment justifié ? Est-ce vraiment raisonnable ? Si je tends l'autre joue mon agresseur ne verra-t-il pas là une provocation et un encouragement à redoubler de violence ? Et puis, pensons à Jésus Lui-même, au cours de Son interrogatoire lors
mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite,tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique,laisse-lui encore ton manteau Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas,fais-en deux mille avec lui. Est-ce vraiment justifié ? Est-ce vraiment raisonnable ? Si je tends l'autre joue mon agresseur ne verra-t-il pas là une provocation et un encouragement à redoubler de violence ? Et puis, pensons à Jésus Lui-même, au cours de Son interrogatoire lors
de la Passion : «A
ces mots, un des gardes qui se trouvait là, donna un soufflet à
Jésus, en disant: "Est-ce ainsi que tu réponds au
grand-prêtre?" Jésus lui répondit: "Si
j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal; mais si j'ai bien
parlé, pourquoi me frappes-tu?"
(Jn 18) Jésus
ne tend pas l'autre joue, Il ne provoque pas mais demande à
l'agresseur d'expliquer son geste, attitude sage qui peut permettre
de réfléchir.
Dans
le monde antique, recevoir une gifle était une humiliation grave.
(ce l'est encore aujourd'hui) Surtout, lorsque cette gifle était
donnée du revers de la main ce que sous-entend la précision de
cette phrase «
si quelqu'un te gifle sur la joue droite »
puisque la seule façon pour un droitier d'atteindre la joue droite
d'une personne en face de lui est de la frapper du revers de la main.
La loi Juive prescrivait une amende différente en cas de gifle avec
la paume ou avec le revers de la main ! Outre la sanction
monétaire, l'offensé pouvait aussi réclamer l'application de la
loi du talion « œil pour œil, dent pour dent, comme le laisse
entendre l'enseignement de Jésus .
Jésus
veut nous apprendre à sortir du cercle infernal de la violence et de
la vengeance ! Jésus est venu nous révéler un Dieu Père qui
n'est qu'Amour,
certes son Amour est exigeant mais non violent et encore moins
vengeur.
Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu,
car Dieu est amour.Voici
comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous : Dieu
a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par
lui.Voici en quoi consiste l’amour :
ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a
aimés, et
il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos
péchés.Bien-aimés,
puisque Dieu nous a tellement aimés,
nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres.1
Jn 4,8 Après
le péché d'origine le Père continue d'aimer, il n'y a pas de
représailles, Il nous prouve Son Amour en envoyant Son Fils unique
en
sacrifice de pardon pour nos péchés. Et
ce Fils nous invite à agir de même : « Donnez,
et vous recevrez : une
mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée
dans votre tablier
; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi
pour vous. » (Lc 6) N'est-ce
pas ce qu'Il nous demande en développant son idée :À
qui te demande, donne ;à qui veut t’emprunter, ne tourne pas
le dos ! Dieu
est DON par essence, Jésus de même, et Il n'hésite pas à nous
entraîner dans cette dynamique.

Car
le Christ est mort pour
tous,
afin que
les vivants n'aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur
lui, qui est mort et ressuscité pour eux.
(2Co 5)
En
effet, l'amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu'un seul
est mort pour tous, et qu'ainsi tous ont passé par la mort.
Oui,c'est dans Sa mort/résurrection que nous sommes devenus « fils »
nous connaissons le prix de notre filiation , à nous de prendre les
armes de la foi, pour marcher comme Lui a marché ! En
définitive, frères, soyez dans la joie, cherchez
la perfection, encouragez-vous, soyez d'accord entre vous, vivez en
paix, et le Dieu d'amour et de paix sera avec vous.
(2Co 13)
Que
le Christ habite en vos cœurs par la foi ; restez enracinés dans
l'amour, établis dans l'amour. Ainsi
vous serez capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est
la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur... Vous connaîtrez
l'amour du Christ qui surpasse tout ce qu'on peut connaître. Alors
vous serez comblés jusqu'à entrer dans la plénitude de Dieu. (Eph
3)
Devenons,
avec la grâce, capables d'aimer comme Dieu nous aime ! Jésus
nous le demande quand Il déclare :
Vous
donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
et
le Lévitique au VI ème siècle avant Jésus nous recommandait (1ère
lecture) :
Soyez
saints,
car
moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint.
Alors :
saints ou parfaits ??? « La sainteté
ne consiste pas à être parfait :
elle consiste à tenter de dépasser par l’action de l’Esprit,
nos failles et, quand celles-ci sont indépassables, à les situer
pour laisser Dieu mener son combat en nous dans la certitude qu’il
nous aime tels que nous sommes…. Être chaste c’est renoncer à
un monde sans faille, de purisme… être capable d’assumer la
déception de ne point confondre sainteté et perfection. »
(Xavier Thévenot).
Bien
des saints ne furent pas parfaits !
Nous
autres, imparfaits, serons-nous des saints ?
Jésus
parle d'une perfection qui consiste à aimer
les imparfaits !… Si
j'aime mes ennemis, j'aime des imparfaits , moi-même étant
imparfait dans quelque recoin de mon être . Dès lors, ne nous
torturons pas l'esprit l'essentiel est d'aimer, de regarder Jésus,
pour aimer comme Lui, Jésus nous aime !
Tu
ne haïras pas ton frère dans ton cœur.
Mais tu devras réprimander ton compatriote,
et tu ne toléreras pas la faute qui est en lui.
Tu ne te vengeras pas.
Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple.
Mais tu devras réprimander ton compatriote,
et tu ne toléreras pas la faute qui est en lui.
Tu ne te vengeras pas.
Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple.
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Je suis le Seigneur. »
Le
Seigneur est tendresse et pitié.
(Ps
102, 8a)
Bénis
le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car
il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
Le
Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.
lent à la colère et plein d’amour ;
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.
Aussi
loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés ;
comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !
il met loin de nous nos péchés ;
comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !
L'ermite
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