vendredi 12 avril 2019

... EN AVANT !


DIMANCHE DES RAMEAUX

ET DE LA PASSION

ANNEE C

(Lc 19, 28-40)

ENTRÉE MESSIANIQUE


« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur »


Je choisis, aujourd'hui, de partager avec vous, l’Évangile de l'ouverture de cette fête des Rameaux et de la Passion .
 En ce temps-là,Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.Ce verset donne une dynamique à la péricope proposée ! Jésus partit en avant ! Jésus sait où Il va et ce qui va se passer Il n'y va pas en traînant les pieds mais manifestement débordant d'entrain et, surtout d'amour et de liberté « ma vie nul ne la prend mais c'est moi qui la donne ! » L'Heure tant de fois évoquée est arrivée, mais Lui seul, dans le secret de Son cœur, le sait :On cherchait à l'arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure n'était pas encore venue. (Jean 7)
Jésus leur dit encore : « Je m'en vais ; vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché. Là où moi je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller. (Jean 8)

« L'heure est venue pour le Fils de l'homme d'être glorifié. (Jean 12)

Maintenant je suis bouleversé. Que puis-je dire ? Dirai-je : Père, délivre-moi de cette heure ? - Mais non ! C'est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci !
Père, glorifie ton nom ! (Jean 12)

Jésus sait en effet que l'Heure pour laquelle Il est venu, l'Heure où Il se livre, se laisse malmenée, cette Heure approche, elle est imminente Il s'avance librement, Il approche de ce Mont des oliviers où Il vivra Ses dernières heures de fraternité humaine et celle de l'abandon , Jésus est dans la confiance Il prépare même son entrée dans la ville, cette ville sur laquelle Il a pleuré :"

Mais il faut que je marche aujourd'hui, demain, et le jour suivant; car il ne convient pas qu'un prophète périsse hors de Jérusalem.Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu! Voici, votre maison vous sera laissée; mais, je vous le dis, vous ne me verrez plus, jusqu'à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Lc 13 

Cette Heure est arrivée :

Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie,près de l’endroit appelé mont des Oliviers,il envoya deux de ses disciples,en disant :« Allez à ce village d’en face.À l’entrée, vous trouverez un petit âne attaché,sur lequel personne ne s’est encore assis.Détachez-le et amenez-le.Si l’on vous demande :‘Pourquoi le détachez-vous ?’vous répondrez :‘Parce que le Seigneur en a besoin.’ »Les envoyés partirent et trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit. Alors qu’ils détachaient le petit âne,ses maîtres leur demandèrent :« Pourquoi détachez-vous l’âne ? »Ils répondirent :« Parce que le Seigneur en a besoin. » Jésus, nous avons eu bien souvent l'occasion de le souligner vient accomplir l'Ancienne Alliance, ici ne réalise-t-Il pas la Prophétie du Prophète Zacharie :
Tressaille d'une grande joie, fille de Sion! Pousse des cris d'allégresse, fille de Jérusalem! Voici que ton Roi vient à toi; Il est juste, lui, et protégé de Dieu; il est humble; monté sur un âne, et sur un poulain, petit d'une ânesse. (Zacharie 9)
Jésus, qui n'avait pas une pierre où reposer Sa tête, fait encore abstraction de toute possession, c'est sur un ânon emprunté qu'Il entre à Jérusalem.Mais le choix de cette monture n'est pas anodin .Dans le contexte biblique, l’âne est avant tout la monture des rois qui viennent avec des intentions pacifiques. Dans le livre du prophète Zacharie, il porte celui qui annoncera la paix messianique : Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse.
La mention de l’âne n’est pas un détail : cette monture est destinée à donner à l’entrée de Jésus dans Jérusalem un caractère royal et à replacer cet événement dans l’annonce prophétique. :
Ils amenèrent l’âne auprès de Jésus,jetèrent leurs manteaux dessus,et y firent monter Jésus. À mesure que Jésus avançait,les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin.Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers,toute la foule des disciples, remplie de joie,se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus, et ils disaient :« Béni soit celui qui vient,le Roi, au nom du Seigneur.Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » 
C'est vraiment une entrée royale que ce peuple Lui réserve, en guise de tapis, des manteaux sont déployés sur le chemin pour honorer Celui qui vient, la joie explose de tous côtés , la louange aussi, la foule Le déclare Roi et reprend les termes chantés par les Anges au moment de sa naissance « Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » On retrouve ici l'ambiance de l'intronisation du Roi Salomon, lui-même figure du Christ !
Là, le prêtre Sadoc et Nathan le prophète l'oindront pour roi sur Israël; et vous sonnerez de la trompette et vous direz: Vive le roi Salomon! Puis vous remonterez après lui; il viendra s'asseoir sur mon trône, et il régnera à ma place, car c'est lui que j'établis pour être chef d'Israël et de Juda.» Banaïas, fils de Joïadas, répondit au roi: «Amen! Qu'ainsi l'ordonne le Seigneur, le Dieu de mon seigneur le roi! Comme Le Seigneur a été avec mon seigneur le roi, qu'il soit de même avec Salomon, et qu'il élève son trône au-dessus du trône de mon seigneur le roi David!» (1Rois 1) 
Mais Jésus, sait vers quoi Il avance , Il connaît aussi la versatilité des foules ! Aujourd'hui elles L'acclament or, la plupart, très prochainement , entraîné par ceux qui se croient les plus forts, crieront à pleins poumons : «  A mort ! Pas lui, mais Barabbas » Chers amis, il nous revient de rentrer en nous-mêmes et de réfléchir très sérieusement à nos comportements!Quand tout va bien nous acclamons Jésus dans et avec nos frères, mais que vienne l'épreuve, quelle que soit sa forme, quelle sera notre réaction ?
Quand nos frères sont dans la déréliction, parfois en raison de leurs erreurs, comment réagissons-nous ? Crions-nous avec les loups, ou bien humblement assurons nous une présence affectueuse et silencieuse à leurs côtés ?
Dimanche, nous acclamerons Jésus en levant nos rameaux pour qu'ils soient bénis, pour les rapporter dans nos demeures comme signe de notre foi, de notre adhésion à Jésus, le Béni du Père, ce geste est-il vraiment une expression de notre foi ou un acte superstitieux, attribuant à ce rameau un pouvoir magique qu'il n'a pas ? Le rameau béni est un sacramental que nous devons respecter, honorer, placer dignement dans notre maison. Je me souviens de mes parents qui, le jour de Pâques, faisaient le tour de la maison et de l'enclos avec l'eau bénite de la célébration pascale et déposaient respectueusement un rameau dans des emplacements précis en appelant la bénédiction du Seigneur. Ces rameaux étaient ensuite brûlés avant la nouvelle Pâque ! Quelle est notre pratique aujourd'hui ?
Petit rappel de ce qu'est un sacramental :Signe sensible et sacré, qui tout en ayant une  analogie avec les  sacrements n’en est pas. Il est porteur d’une réalité spirituelle. Les consécrations et bénédictions, mais aussi les objets bénits, eau bénite, médailles, scapulaires rameaux bénits ,sont des sacramentaux. Dès lors ils demandent à être traités avec respect .
Nous ne pouvons pas faire abstraction de la remarque des Pharisiens, cette liesse les dérange ils s'en étonnent et prennent Jésus à partie : Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule,dirent à Jésus :« Maître, réprimande tes disciples ! Les Pharisiens sont exaspérés par la joie ambiante, ils ne supportent pas, plus ! Pourquoi ne s'associent-ils pas à la fête ? La foule célèbre tout ce que Jésus a fait pour elle durant ces trois années de compagnonnage , elle ne peut taire de tels bienfaits et tient à lui rendre l'honneur qui lui est dû  et Jésus, qui connaît la suite accepte en toute simplicité ! Tous ces gens qui acclament Jésus, à cet instant, ne montrent qu’une chose : ils montrent une immense attente, une immense espérance, qui débouche sur une joie profonde, et c’est là l’essentiel.
Car aucun récit d’Évangile ne parle autant de la joie, et c’est cela que la fête des Rameaux a voulu saisir. Depuis des siècles, la liturgie de l’Église rappelle, par cette fête des Rameaux, la joie que procure l’espérance, l’espérance qui est au fondement de notre foi chrétienne. Aux Pharisiens qui souhaitent réprimer la fête Jésus fait cette magnifique réponse :« Je vous le dis :si eux se taisent,les pierres crieront. » En effet, hier, aujourd'hui, demain , la création tout entière crie , chante, l'amour de Dieu, la bonté de Dieu, Sa Miséricorde. Même quand les hommes boudeurs, gavés, se tairaient la Création resterait en éveil pour chanter, et crier l'Amour de Son Créateur et Seigneur !
En cette fête des Rameaux nous sommes invités à nous associer à la joie de la foule, à rendre grâce de tout notre être pour
Le Christ Jésus,
     qui ayant la condition de Dieu,
ne retint pas jalousement
le rang qui l’égalait à Dieu.
    Mais il s’est anéanti,
prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes.
Reconnu homme à son aspect,
    il s’est abaissé,
devenant obéissant jusqu’à la mort,
et la mort de la croix.
    C’est pourquoi Dieu l’a exalté :
il l’a doté du Nom
qui est au-dessus de tout nom,
    afin qu’au nom de Jésus
tout genou fléchisse
au ciel, sur terre et aux enfers,
    et que toute langue proclame :
« Jésus Christ est Seigneur »
à la gloire de Dieu le Père.
(Ph 2 6-11)

TRES BELLE FÊTE DE RAMEAUX
TRES BELLE ET PROFONDE SEMAINE SAINTE !
ET ENCORE PLUS BELLE FÊTE DE PÂQUES !
JESUS VIENT NOUS SAUVER, AUJOURD'HUI,
DE NOS MORTS !
L'Ermite

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