DEUXIÈME DIMANCHE DE L'AVENT
ANNÉE B
(Mc 1, 1-8)
« Dans le
désert, préparez le chemin du Seigneur ;
tracez droit, dans les terres arides,
une route pour notre Dieu.
Que tout ravin soit comblé,
toute montagne et toute colline abaissées !
que les escarpements se changent en plaine,
et les sommets, en large vallée !
Alors se révélera la gloire du Seigneur,
et tout être de chair verra
que la bouche du Seigneur a parlé. »
tracez droit, dans les terres arides,
une route pour notre Dieu.
Que tout ravin soit comblé,
toute montagne et toute colline abaissées !
que les escarpements se changent en plaine,
et les sommets, en large vallée !
Alors se révélera la gloire du Seigneur,
et tout être de chair verra
que la bouche du Seigneur a parlé. »
Durant
tout le temps de l'Avent nous avancerons avec Isaïe qui, environ
600 ans avant notre ère évoque l'attente du Peuple et annonce le
Libérateur.
Il
s'agit ici, du second Isaïe ou Deutéro Isaïe qui intervient dans
les chapitres 40 à 55 En réalité celui qui écrit ce passage,
serait un anonyme qui a vécu à la fin de l'exil babylonien, en
terre étrangère. Son intervention se situe entre les années 550 et
538, c'est-à-dire entre les premiers grands succès remportés par
le souverain perse Cyrus et la victoire définitive de celui-ci
contre Babylone. On sait fort peu de chose de lui ; les textes
font une allusion à sa vocation et peut-être à ses souffrances,
si les cantiques du Serviteur le concernent. Son style est beaucoup
plus chaleureux, passionné, plus « romantique » que
celui du prophète Isaïe ; les formules hymnologiques et les
oracles de salut abondent dans ses déclarations. Le plan de son
livre est difficile à établir, car ce sont sans cesse les mêmes
thèmes et les mêmes expressions qu'on retrouve dans ces chapitres.
Il s'ouvre de façon significative par le verbe « consoler »
et continue par une série de paroles qui ont trait à la fin de
l'exil et au retour des déportés juifs en Terre sainte. Le prophète
prévoit la chute de Babylone il annonce un nouvel exode sous la
conduite de Seigneur lui-même , il sait que Cyrus est l'oint de Dieu
et que ses succès ont pour but la reconstruction du temple de
Jérusalem Le Proche-Orient tout entier est bouleversé pour
permettre la libération du peuple de Dieu.
Mais
le prophète se heurte à l'incrédulité, au découragement, à la
mauvaise conscience de ses auditeurs. Les exilés doutent que leur
Dieu veuille
et puisse
agir en leur faveur. Nous
verrons , dans l’Évangile de ce dimanche que Marc avec Pierre,
empruntent les propos du Deutéro Isaïe pour présenter le
Précurseur et ce choix n'est pas indifférent.
Commencement
de l’Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu.Il est écrit dans
Isaïe, le prophète :Voici
que j’envoie mon messager en avant de toi,pour ouvrir ton
chemin.
Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur,rendez droits ses sentiers.
Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur,rendez droits ses sentiers.
Marc,
l'un des premiers disciples de Jésus, accompagna Pierre à Rome et
n'écrivit son Évangile pratiquement que
sous sa dictée,
avant 69, et sur des relations de témoins oculaires; Il
essaie de montrer que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, surtout
à travers ses actes, ses miracles notamment. Il
propagea le christianisme en Égypte, où il est vénéré comme
premier Patriarche d'Alexandrie où il fut martyrisé. Bien que son
évangile soit le plus court, celui de Marc est le moins connu et le
moins lu des évangiles. Le récit est parfois gauche, mal conduit.
De ces remarques il ressort que Marc n'est à aucun degré une œuvre
littéraire. Le plan de l'ensemble est comparable à celui de
Matthieu en dehors du fait que cet écrit est plus court. Néanmoins,
la pauvreté de la langue permet à la dramatique des scènes de
prendre une dimension unique et rafraîchissante :
l'évangile selon Marc est comme un témoignage oral, gauche, mais
convaincant, sur la personne du Christ. Introduction
à cet évangile dans Ictus
Commencement
de l’Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu.C'est
par ces mots que Marc ouvre son Évangile, nous ne trouvons pas cela
chez les autres évangélistes. D'emblée, Marc nous plonge dans
l'identité profonde de Jésus !Il est Sauveur,c'est le sens de
Jésus, Il est Christ c'est à dire l'oint du Seigneur de l'univers
et donc Roi de cet univers, Messie de Dieu, donc Celui qui est
attendu depuis des siècles , Celui qui vient accomplir la promesse,
Il est également Fils de Dieu ce qui signifie s'Il est Fils de Dieu
qu'Il est Lui-même Dieu .
Quant
au terme ÉVANGILE, commun aux quatre évangélistes, ce terme révèle
que chacun est conscient d'écrire , non des mémoires, voire une
biographie, mais
une grande et merveilleuse Bonne Nouvelle, c'est le sens du mot
Évangile,
en réponse à l'attente du Peuple . S'ils la fixent sur un parchemin
c'est bien pour qu'elle traverse les âges et poursuive sa route
jusqu'à nous et ceux qui nous suivront ! Et, cette Bonne
Nouvelle est toujours « neuve » car nous n'aurons jamais
fini d'en connaître la profondeur !
Matthieu
commence cette Bonne nouvelle avec la généalogie de Jésus, sa
naissance et son
enfance, Luc directement par la naissance et
l'enfance, Jean, l'Aigle au regard perçant, capable de voir dans les
abysses de Dieu , nous plonge dans le grand mystère d'un Dieu qui
est depuis toujours et qui
se fait chair pour nous rejoindre :
Au
commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe
était Dieu.Il
était au commencement en Dieu.Tout par lui a été fait, et sans lui
n'a été fait rien de ce qui existe. En lui était la vie, et la vie
était la lumière des hommes, Et la lumière luit dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l'ont point reçue.
(Jean 1)
il
évoque ensuite, le Baptiste, venu pour rendre témoignage à la
Lumière :
Il
y eut un homme, envoyé de Dieu; son nom était Jean. Celui-ci
vint en témoignage, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que
tous crussent par lui: non que celui-ci fût la Lumière, mais il
avait à rendre témoignage à la Lumière.
Jean
lui rend témoignage, et s'écrie en ces termes: "Voici celui
dont je disais: Celui qui vient après moi, est passé devant moi,
parce qu'il était avant moi." (Jean 1)
Pierre,
Marc, Marc et Pierre s'appuient disais-je, sur l'oracle d'Isaïe :
Voici
que j’envoie mon messager en avant de toi,pour ouvrir ton
chemin.Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin
du Seigneur,rendez droits ses sentiers.
Nous
sommes dans la perspective de la venue du Jour de Dieu ; et dans le
livre de l’Exode nous trouvons «
Je vais envoyer un messager devant toi pour te garder en chemin et te
faire entrer dans le lieu que j’ai préparé » (Ex 23, 20)
; c’est
un rappel de la sortie d’Égypte. Ce que Marc sous-entend ici en
quelques mots, c’est que Jean-Baptiste nous achemine de l’Alliance
historique conclue dans le désert de l’Exode vers l’Alliance
définitive en Jésus-Christ.

« je
ne suis pas digne de m’abaisser » cette
expression est d'une puissance surprenante et inégalable. Pour
accomplir un geste aussi humble que celui de défaire les courroies
des sandales du Christ, une grâce bien particulière est nécessaire,
indispensable ! Jean le Baptiste nous signifie l'éminente
dignité de Celui qui vient ! On n'approche pas Dieu, on ne
touche pas Dieu sans se brûler, sans être brûlé ! « N'approche
pas d'ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu
te tiens est une terre sainte. .. Moïse se cacha le visage, car il
craignait de regarder Dieu.» Ex
3
Cela peut nous renvoyer à la façon dont nous accueillons Jésus ,
dans nos mains, à la « communion », dans nos cœurs
surtout ! « Seigneur,
dit le Centurion, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit »
dans quel état d'esprit reprenons-nous ce verset en nous approchant
du Saint des saints !
A
son heure, Jean apparaît dans le désert
Alors Jean,
celui qui baptisait,parut dans le désert. Le
désert réel mais aussi et surtout, le désert spirituel parce
l'humanité avance aveuglément « comme
un troupeau sans berger ! »
Et que disait Jean ? :Il
proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. »
Le Baptiste ne trompe pas les populations pour les attirer, il
n'enjolive pas le message, il annonce et préconise un
baptême
de conversion !
Il invite, sans la moindre préparation, sans le moindre préalable,
à changer de vie à se laisser retourner pour se préparer à
accueillir Celui qui vient et dont il n'est pas digne de dénouer les
courroies de ses sandales. Et les foules viennent de partout pour
entendre son message et demander ce baptême. Il avertit pourtant ;
moi je vous baptise dans l'eau mais Lui vous baptisera dans l'eau et
dans l'Esprit Saint.
Cela ne les rebute pas, ils ne disent pas « attendons le
vrai ! » non ils demandent ce baptême que Jésus viendra
parfaire, pour s'ouvrir davantage à cet amour.
Ils
ne reculent pas devant l'effort demandé et
nous ? Car
si Jésus est venu, Il ne cesse d'advenir, si nous accourrons vers
Lui, si nous déposons le fardeau de nos péchés au pied de la
mangeoire , dans la mangeoire, si nous Lui offrons nos pauvretés
pour qu'Il renouvelle nos cœurs et que nous nous relevions dynamisés
pour devenir des annonceurs de cette unique Bonne Nouvelle ,
l’Évangile de Jésus-Christ !
Toute
la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de
lui,et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain,en
reconnaissant
publiquement leurs péchés.
Jean
n'avait rien d'un dandy il ne cherchait pas à plaire, non ! Son
vocabulaire était rude : «
Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui vient?
(Luc
( 3)
Les foules ne sont attirées ni par sa prestance, ni par ses
vêtements, ni par une table remplie de mets savoureux et encore
moins par des paroles doucereuses , Jean est lui-même un pénitent
qui attend le Salut de Dieu, il mène une vie austère et dépouillée
son ambition est
de préparer la route à Celui qui vient !
Quelles
sont mes ambitions aujourd'hui ? Briller ? Être reconnu,
connu ? Rassembler pour me donner de l'importance ? Me
faire une place au soleil ? Attirer l'attention ? Avoir la
dernière voiture ? La dernière moto ? Un vêtement de
marque qui attire les regards ? La plus belle villa ? Tout
ce qui fait l'affiche ! Un portefeuille prêt à craquer ?
Une belle fourrure ? Quelles sont mes ambitions ??
Jean
était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des
reins ;il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.Il
s'habillait et se nourrissait de ce qu'il trouvait sur place, de ce
que lui offrait le désert .
Avons-nous
ce désir chevillé au corps et à l'esprit, de préparer le route au
Seigneur dans le cœur de nos frères et, en premier, dans le nôtre ?
Il ne s'agit pas d'imposer, mais d'être vraiment qui nous sommes, de
savoir témoigner de notre attachement à l’Évangile, au Christ
Lui-même !
Par
la suite, Jésus Lui-même ne manquera pas de rendre témoignage à
Jean le Baptiste :
Après
le départ des envoyés de Jean Baptiste, Jésus se mit à parler de
lui aux foules : « Qu'êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau
agité par le vent ?... Alors, qu'êtes-vous allés voir ? Un homme
aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent des vêtements
magnifiques et mènent une vie de plaisir sont dans les palais des
rois. Alors, qu'êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous
le dis ; et bien plus qu'un prophète ! C'est de lui qu'il est écrit
: Voici que j'envoie mon messager en avant de toi, pour qu'il
prépare le chemin devant toi. Je vous le dis : Parmi les hommes,
aucun n'est plus grand que Jean ; et cependant le plus petit dans le
royaume de Dieu est plus grand que lui. Tout le peuple qui a écouté
Jean, y compris les publicains, a reconnu la justice de Dieu en
recevant le baptême de Jean.
(Luc 7)
Dès
lors ne craignons pas d'être « sacré » insignifiant,
inutile , et tout ce qu'il y a de plus bas car
le plus petit dans le royaume de Dieu, nous dit Jésus, est plus
grand que lui. Puissions-nous
devenir plus petit que Jean pour la seule Gloire du Père !
Préparez,
à travers le désert,
Les
chemins du Seigneur.
Écoutez, veillez, ouvrez vos cœurs,
Car Il vient, le
Sauveur
Tracez,
dans les terres arides,
Une
route aplanie pour mon Dieu.
Les
ravins seront relevés,
Tous
les monts et les collines abaissés
Portez
à mon peuple la joie,
Consolez, consolez mes enfants!
Proclamez le salut de Dieu,
Le
rachat et le pardon des péchés
Élève
avec force ta voix!
Le
voici, ton berger, ne crains pas!
Il rassemble tous ses enfants,
Les
conduit sur les chemins de la Vie
l'Ermite
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