vendredi 12 février 2016

MERVEILLE, MERVEILLE, QUE FIT POUR NOUS LE SEIGNEUR !

PREMIER DIMANCHE DE CARÊME 2016

(Lc 4, 1-13)



Merveille, merveille que fit pour nous le Seigneur !
Merveille, merveille que fit pour nous le Seigneur !


Puissions-nous aborder ce Carême dans l'action de grâce, car il s'agit, vraiment d'un temps de grâce offert par l’Église pour descendre sérieusement en soi, au plus profond de soi, pour prendre le temps de se recueillir, c'est-à-dire de rassembler toutes ses énergies, pour vivre cette étape liturgique le regard fixé sur Jésus . Je demande cette grâce à votre intention, merci de la demander pour votre servante.


Ce Carême 2016 devrait être différent de tous ceux vécus jusqu'à ce jour parce qu'il se situe au cœur de l'année de la Miséricorde, cet autre temps offert par l’Église.


REGARDONS Jésus, ne Le quittons pas des yeux, marchons avec Lui là où Il nous entraîne, allons avec Lui, cette semaine, au désert de notre monde pour témoigner que Dieu est amour, pour inviter nos frères à se réjouir d'être à l'école d'un Dieu dont le Nom est MISÉRICORDE. Laissons-nous remplir d'Esprit Saint, conduire par Lui, soyons attentifs à Ses motions ; ce que nous comprenons, mettons-le immédiatement en pratique, les saints agissent ainsi !

En ce temps-là,
après son baptême,
    Jésus, rempli d’Esprit Saint,
quitta les bords du Jourdain ;

Jésus, qui n'en a pas besoin, demande et accueille le baptême des mains de Jean le Baptiste, Il prie, le ciel s'ouvre, l'Esprit descend sur Lui sous forme corporelle et du ciel, il y eut une voix : « Tu es mon Fils bien-aimé en Toi, j'ai mis tout mon amour ».

Et c'est ce même Esprit qui conduit Jésus à travers le désert :

dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert
    où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable.
Essayons de réaliser ce qui se passe . Lui, Jésus, le Saint de Dieu, La Parole éternelle du Père, le Fils bien-aimé, avant toute manifestation de vie publique, est entraîné, par L'Esprit d'Amour, dans le désert où Il est confronté aux puissances du Mal ! « Tenté par le diable » dit le texte. Il faut être le diable pour oser affronter le Fils de Dieu ! Il faut être aveugle, étouffé par l'orgueil pour oser semblable provocation et les « tours de magie » proposés transpirent le mensonge ! Il y a, dans ces incitations, de la subtilité et de la grossièreté ! Écoutons :

Il ne mangea rien durant ces jours-là,
et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.

Jésus est affaibli, durant quarante jours, Il s'est privé pour se préparer à Sa mission. Lui, le Fils de Dieu, ne néglige pas la préparation, et, tout au long de Sa vie, nous le verrons très souvent se retirer dans la montagne pour « consulter » Son Père et notre Père.

Nous pouvons, ici, nous interroger personnellement, sur notre manière de préparer les événements de notre vie, les changements, les prises de responsabilités, tous ces moments forts où nous devons prendre une décision, une orientation nouvelle … Le Fils de Dieu, Lui, s'est longuement retiré, et continuera de consulter son Père pour être en totale adéquation avec Sa volonté. Puissions-nous agir de même !

Subtilité du malin, c'est quand Jésus est affaibli, qu'il vient rôder … De plus, il sait lui, qui est Jésus, il fait donc allusion à Son identité, en
insinuant un doute (si tu es ...) pour donner de la force à sa provocation, pour pousser Jésus, dans un éventuel soubresaut d'orgueil, à succomber afin de prouver qui Il est, et comme il sait que Jésus a faim, il L'invite à démontrer Sa divinité, en transformant des pierres en pain.

N'est-ce pas là un piège dans lequel nous tombons facilement ? Vouloir relever des défis absurdes et illustrer, au risque de notre vie parfois, que nous sommes capables. Ce « t'es pas cap » est familier chez les jeunes mais cette expression n'est pas absente chez les aînés !

Dans nos vies comme pour Jésus, le démon use et abuse de subtilités et de grossièretés pour nous prendre dans son filet et nous y enfermer. Si nous manquons de vigilance, nous sautons à pieds joints et nous voilà ligotés, enserrés, enfermés, entraînés sur une pente enduite de savon où nous glissons imperceptiblement à notre perte ! Et vient le moment où aveuglés, nous appelons bien, ce qui est mal, ou nous ne savons plus où nous en sommes et comment retrouver notre dignité de fils ! La proposition faite à Charles de Foucault qui cherchait à discuter, voire « discutailler » fut de se mettre à genoux et d'accueillir le Pardon, il se releva renouvelé il n'avait plus rien à dire sinon, à rendre grâce !

Ne faut-il pas être un grossier personnage pour oser une telle proposition à l'adresse du Fils de Dieu ? Ne faut-il pas être aveuglé soi-même pour tenter de Le détourner de Sa mission ? Quelle audace ! Mais, sachons-le, le démon a toutes les audaces et, de nos jours, dans nos vies, dans nos familles, dans nos rues, dans nos villes et campagnes, (et je ne donne pas toute ma pensée) nous lui offrons de magnifiques boulevards où il peut régner en maître absolu ! Il n'a rien à craindre presque toutes les portes lui sont ouvertes : celle de la division, de l'argent facile, de la sexualité débridée, du soi disant bien-être, de fausses amours ...

    Le diable lui dit alors :
« Si tu es Fils de Dieu,
ordonne à cette pierre de devenir du pain. »
    Jésus répondit :
« Il est écrit :
L’homme ne vit pas seulement de pain. »

Jésus, calmement, sans la moindre polémique ce qui ouvrirait une brèche où s'engouffrerait l'adversaire, (on ne discute surtout pas avec le Mal) le renvoie à l'essentiel, Jésus lui montre la supériorité indiscutable de la vie selon l'Esprit. Les Martyrs, les Saints ont compris cela, « c'est l'Esprit qui vivifie ! » « C'est l'Esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. » Jn 6, 63

Quand je stigmatise la grossièreté du démon, je ne crois pas me tromper.  Même devant Jésus, notre Maître et Seigneur, il ose récidiver. L’Évangile ne dit-il pas  : « Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos. N'en trouvant point, il dit: " Je retournerai dans ma maison, d'où je suis sorti. " et revenu, il la trouve nettoyée et ornée. Alors il s'en va prendre sept autres esprits plus mauvais que lui et, étant entrés, ils y fixent leur demeure, et le dernier état de cet homme devient pire que le premier. Lc 11,26 

A Celui qui tient les mondes dans Sa main, au Créateur, il tente de faire miroiter le pouvoir et la gloire. Comme il se trompe ! Le Fils unique et bien-aimé ne cherche rien d'autre que la volonté du Père, Sa Royauté n'est pas de ce monde, Lui, Jésus, vient en Serviteur. Sa royauté, s'exprime dans le lavement des pieds. Et moi ? Et nous ? Je ne peux m'empêcher de penser à cette famille, où frères et sœurs s'entendaient à merveille et, pour des maladresses, des paroles non maîtrisées, les voilà séparés, chacun attend que l'autre s'abaisse !! Ce n'est pas cela l'amour !
« L'Amour est patient, il est bonté ; l'amour n'est pas envieux, l'amour n'est point inconsidéré, il ne s'enfle point d'orgueil; il ne fait rien d'inconvenant, il ne cherche point son intérêt, il ne s'irrite point, il ne tient pas compte du mal; il ne prend pas plaisir à l'injustice, mais il se réjouit de la vérité; il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.L'amour de charité ne passera jamais. 1 Cor 4

Que le plus aimant fasse le premier pas !

Alors le diable l’emmena plus haut
et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.
    Il lui dit :
« Je te donnerai tout ce pouvoir
et la gloire de ces royaumes,
car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux.
    Toi donc, si tu te prosternes devant moi,
tu auras tout cela. »

Comme c'est déplacé ! Il ne se rend même pas compte qu'il usurpe un bien qui appartient à Celui à qui il le propose !

Cette fois encore Jésus oppose à cette vaine gloire « l'adoration en Esprit et Vérité  « Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent doivent l'adorer en esprit et en vérité."Jn 4,24  « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras,à lui seul tu rendras un culte. »
Sommes-nous conscients que tout nous est prêté, que rien ne nous appartient même quand nous défendons nos avoirs becs et ongles sortis !Que personne donc ne mette sa gloire dans les hommes; car tout est «  à vous, et Paul, et Apollos, et Céphas, et le monde, et la vie, et la mort, et les choses présentes, et les choses à venir. Tout est à vous, mais vous vous êtes au Christ, et Christ est à Dieu. » 1 Cor 3,23

Tout nous est prêté, nous sommes, comme l'écrit le Pape François, les
administrateurs des biens de ce monde, non les propriétaires ! C'est tellement vrai, que lors de l'ultime passage nous repartons comme nous sommes venus : nus ! «Nu je suis sorti du sein de ma mère, et nu j'y retournerai. » ma mère la terre ! Pourquoi nous crisper sur des biens éphémères ? Pourquoi nous battre comme des chiffonniers, pourquoi ces procès qui n'en finissent pas, ces réserves qui semblent nous donner pignon sur rue, pourquoi ???

Éconduit, le démon ne reconnaît pas sa défaite, il s'accroche, il se cramponne, il jette sa dernière carte « montre donc que Tu es dans de bonnes mains ! Que ces mains-là te garderont quoique tu fasses ! « Il donnera, pour toi, ordre à ses anges » La raillerie entre dans la danse, Il oublie simplement que Celui qu'il attaque outrageusement est Dieu Lui-même ! Qu'Il peut le déstabiliser d'un instant à l'autre !

    Puis le diable le conduisit à Jérusalem,
il le plaça au sommet du Temple
et lui dit :
« Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ;
    car il est écrit :
Il donnera pour toi, à ses anges,
l’ordre de te garder ;
    et encore :
Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre.
 »

Sans paroles superflues, Jésus lui fait remarquer effectivement, qu'il perd son temps car Celui qu'il tourmente est Lui-même: «  le Seigneur ton Dieu. »

    Jésus lui fit cette réponse :
« Il est dit :
Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
    Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations,
le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

Le voilà réduit à lâcher prise, vaincu, il abandonne la partie mais « Soyez sobres, veillez; votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rode autour de vous, cherchant qui dévorer. Résistez-lui, fermes dans la foi. Recommande Pierre dans sa première lettre au chapitre 5. S'il a perdu la partie auprès du « chef de file » il continue sa course folle auprès des frères de Jésus, que nous sommes. Serons-nous à ce point déraisonnables, absurdes pour continuer à en prendre et en laisser, pour trier ce que nous demande l’Évangile, comme l'animal trie ce qui lui convient dans son plat et laisse le reste ?

« Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères.
Il a entendu notre voix,


il a vu que nous étions dans la misère, la peine et l’oppression.
    Le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte »
Première lecture

Quels que soient notre misère, notre enfermement, notre souffrance, Dieu nous accueille les bras ouverts, et dépose (comme le disait notre Curé à l'homélie du mercredi des cendres) un bisou de Père sur notre tête de lépreux.Et ce bisou, c'est Son pardon ! Qu'il en soit ainsi !


L'Ermite

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