dimanche 9 août 2015

IL A LA VIE ETERNELLE CELUI QUI CROIT !



DIX-NEUVIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Il a la vie éternelle, celui qui croit !
Jean 6, 41-51
    

Les Juifs récriminaient contre Jésus
parce que Jésus avait déclaré :
« Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » 
    Ils disaient :
« Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? 
Nous connaissons bien son père et sa mère.
Alors comment peut-il dire maintenant :
‘Je suis descendu du ciel’ ? » 

Nous avons presque l’habitude d’entendre des controverses à l’adresse de Jésus ! Et nous savons, par Marc, dès le début de son évangile, que Jésus se heurte à des adversaires précis : scribes, disciples de Jean, Pharisiens, Hérodiens ... Comportements et décisions de Jésus sont remis en question que ce soit en ce qui concerne Ses disciples ou Jésus Lui-même, comme c’est le cas ici : les décisions qu’Il prend, Ses propos, voire les situations dans lesquelles Il est impliqué, tout cela suscite des réactions où les uns et les autres aimeraient le prendre en défaut. Souvent, le texte nous rapporte « que ses adversaires cherchaient à Le piéger ».

Dans le verset qui suit, Jésus révèle son être profond, Il nous dit d’où Il vient. Exprimer cela c’est donner son identité :

« Je suis le Pain qui est descendu du ciel »

Or, Ses compatriotes ne connaissent qu’un aspect bien ténu de son origine…que savent-ils au fond ? RIEN de parfaitement exact ! Son géniteur n’est pas Joseph ! Sa Mère n’est Mère que par l’intervention de l’Esprit Saint ! Certes, Il a habité Nazareth en tant qu’homme, mais sa divinité n’est pas révélée à cette heure ! 

Cette situation, ne devrait-elle pas nous conduire à une très grande prudence dans nos paroles et dans nos agissements ? Ne nous arrive-t-il pas, trop souvent, de dire et de penser : « moi, je sais ! » Que savons-nous ? Des bribes, souvent des « on-dit », seuls, savent, quand ils le savent, les intéressés ! Demandons à Jésus, de nous rendre capables de nous intéresser à nos frères par amour, vrai, simple, pur, et seulement par amour, non pour une quelconque curiosité, pour le plaisir néfaste d’être celui, celle qui sait, pour colporter ce que nous connaissons très imparfaitement, et dont les informations nous sont parvenues à travers des filtres déformants quand ils ne sont pas malsains !

Et, si nous ne comprenons pas : « Je suis le Pain descendu du ciel » ayons la sagesse, l’humilité, d’écouter, d’accueillir, et de faire silence, pour permettre à ce que nous entendons de germer  et de grandir en nous jusqu’à ce que la lumière nous soit accordée.

Jésus « en rajoute une couche » dirions-nous familièrement » :

  Jésus reprit la parole :
« Ne récriminez pas entre vous.
    Personne ne peut venir à moi,
si le Père qui m’a envoyé ne l’attire,
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.

Non seulement, Jésus se dit « le Pain de Vie » « descendu du ciel », mais Il précise : « personne ne peut venir à moi si Mon Père qui m’a envoyé ne l’attire et moi je le ressusciterai au dernier jour ! »
Nous avons là un message d’une profondeur insondable qui ne peut être accueilli que dans la foi !

Oui, Jésus est descendu du ciel, Lui, qui a revêtu notre humanité, qui s’est fait l’un de nous pour que nous approchions le Père dont Il est la Parole faite chair ! Oui, Jésus est ce « Pain de vie » qui nous nourrit chaque fois que nous Le reconnaissons dans l’Eucharistie. Pain de Vie, Pain de la Route qui nous rend forts dans la tentation, dans l’épreuve ! Sachons prier pour ceux qui nous ont ouvert le chemin, ceux qui nous ont donné le goût de ce Pain de Vie ! Et prions pour ceux qui, par grâce, perpétuent ce mystère.
Découragé et sans force, Elie trouve à son chevet, dans le désert, pain et boisson, et il entend cette voix : « Lève-toi et mange, autrement le chemin sera trop long pour toi. Il se leva, mangea et but. Puis soutenu par cette nourriture, il marcha pendant quarante jour et quarante nuits, jusqu’à la montagne de Dieu, l’Horeb. »1 Rois, 19, 4-8

Ainsi en est-il de l’Eucharistie, dans notre cheminement vers Dieu, où que nous soyons dans le désert ou dans la ville.

Si nous constatons que cette nourriture ne porte pas les fruits que le Seigneur en attend, nous devons nous demander si elle ne tombe pas sur un terrain mal préparé, sur un sol rocailleux, sur un lieu de passage où elle est piétinée, si elle n’est pas étouffée par des ronces et des épines. Le Seigneur aidant, nous apprendrons à mieux préparer notre terre, par les renoncements qui s’imposent, le recueillement, et la continuité de la prière.

Goûtez et voyez
comme est bon le Seigneur !
Psaume de la Liturgie

Jésus, nous rappelle qu’Il ne fait RIEN sans le Père, nous ne pouvons entrer en relation avec Jésus, si le Père ne nous attire pas ! Le Père est à l’origine de tout, le Fils ne fait rien qu’Il ne voie faire au Père, le Père est en Lui et Lui dans le Père, le Père et Lui ne font qu’un ! Et nous sommes emportés dans cet unique élan d’Amour, transportés même, par ce Pain (Jésus) qui nous fait vivre ! Pain merveilleux qu’un Dieu partage et multiplie, proclame un chant liturgique. Avons-nous ce goût de Dieu ? Avons-nous faim de ce Pain merveilleux ? Don étonnant qui nous unit à Jésus dès ici-bas et qui est promesse de résurrection ! Jésus, le premier ressuscité nous entraîne dans Son sillage en nous unissant à Lui, aussi étroitement que possible, dès cette terre !

Qu’il est grand, qu’il est merveilleux le mystère de la foi ! Qu’Il est aimant, au sens où Il nous aime follement, et aimant au sens où Il nous attire pour notre seul bonheur dans la plus totale gratuité, ce Dieu, un et trine !.

    Il est écrit dans les prophètes :
Ils seront tous instruits par Dieu lui-même.
Quiconque a entendu le Père
et reçu son enseignement
vient à moi.
    Certes, personne n’a jamais vu le Père,
sinon celui qui vient de Dieu :
celui-là seul a vu le Père.

Jésus qui descend du Père,  « Jésus, qui savait que son Père avait remis toutes choses entre ses mains, et qu'il était  sorti de Dieu et s'en allait à Dieu,  (Jean 13) et qui retourne au sein du Père est, seul, à connaître intimement le Père, tous deux sont de la même essence : UN SEUL DIEU, TROIS PERSONNES ! Tout ce qu’Il accomplit en tant que Fils, Il ne le fait pas de Lui-même, mais Il est instruit, du Souffle même du Père. En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous. Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime; et celui qui m'aime sera aimé  de mon Père; et moi je l'aimerai et je me manifesterai à lui." (Jean 14) Et la façon d’avoir Jésus en soi, c’est de communier à ce Pain de vie qui nous est offert gratuitement : ne négligeons pas ce don incomparable ! «  N’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, qui vous a marqués de son sceau en vue du jour de votre délivrance. Ep 4 » Et ne serait-ce pas l’attrister que de mépriser Ses dons ? « Vivez dans l’amour,
comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous,
s’offrant en sacrifice à Dieu, comme un parfum d’agréable odeur »
nous dit St Paul dans la seconde lecture.

Amen, amen, je vous le dis :
il a la vie éternelle, celui qui croit.
    Moi, je suis le pain de la vie.
    Au désert, vos pères ont mangé la manne,
et ils sont morts ;
    mais le pain qui descend du ciel est tel
que celui qui en mange ne mourra pas.
    Moi, je suis le pain vivant,
qui est descendu du ciel :
si quelqu’un mange de ce pain,
il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c’est ma chair,
donnée pour la vie du monde. »

Vivre en union intime avec Jésus en se nourrissant de l’Eucharistie, c’est déjà la vie éternelle ! C’est se laisser transfigurer par Jésus ! Pour vivre de Lui, par Lui, en Lui ! « A qui irions-nous Seigneur, tu as les paroles (et les actes) de la vie éternelle ! Jn 6,68 »

 L'Ermite

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