samedi 25 juillet 2015

SEUL !



DIX SEPTIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Jean 6 1-15

SEUL …. Sur la montagne !

Souvenons-nous de dimanche dernier : Jésus traverse le lac en barque, avec Ses disciples, pour leur permettre de se reposer et de partager ce qu’ils ont vécu lors de cette première et exaltante mission. 

C’était sans compter avec la foule qui observait et qui n’avait pas du tout l’intention de se faire avoir. Elle le prouve en Le précédant sur l’autre rive… Jésus pouvait très facilement trouver une solution pour s’isoler, mais, Jésus n’est pas venu pour faire ce qui lui plaît, mais pour accomplir la volonté du Père et faire connaître son immense amour ! Jésus n’est pas du genre à fuir Ses responsabilités, ces gens sont là, Il en a compassion et se met à les enseigner. Au bout d’un moment, Jésus prend conscience que ces personnes sont fatiguées et affamées, or, ils sont en rase campagne ; si Jésus a compassion de notre ignorance Il n’oublie pas nos besoins élémentaires qui nous permettent de tenir debout et d’accomplir notre mission.
Il dit à Philippe :
« Où pourrions-nous acheter du pain
pour qu’ils aient à manger ? »
    Il disait cela pour le mettre à l’épreuve,
car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire.

Jésus sait très bien ce qu’Il va faire, toutefois, Il sonde son disciple pour connaître la mesure de son engagement ! Pour sonder le regard qu’il porte sur ses frères en situation de manque. C’est aussi une manière d’éduquer. Je pense qu’à travers Philippe, Jésus nous demande d’être inventifs, de chercher et de trouver les moyens de secourir nos frères dans le besoin. Songeons à tous ceux qui se sont levés au cours des siècles pour  venir en aide à leurs frères. St Vincent de Paul, l’Abbé Pierre, Mère Térèsa, Coluche, et tant d’autres ! A tous les anonymes qui, discrètement, ont reçu et reçoivent à leur table, celui qui est dans le besoin, ou partagent simplement leur avoir avec ceux qui ont moins ! 

    Philippe lui répondit :
« Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas
pour que chacun reçoive un peu de pain. »


Bon comptable, bien ancré dans le concret, réaliste aussi, pris au dépourvu, Philippe note la disproportion  entre la situation réelle et la demande de Jésus. Peut-être même, Philippe, au fond de lui-même, prend-il Jésus pour un doux rêveur ! N’est-ce pas notre attitude parfois, quand, avec rien, un frère tente l’impossible ! N’est-il pas préférable de tenter le tout pour le tout, plutôt que de rester les bras croisés, peu importe si notre effort n’aboutit pas, l’essentiel n’est-il pas dans le dépassement de soi ?
    
Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
    « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge
et deux poissons,
mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » 

André a entendu la question de Jésus, il observe aussi ce qui se passe autour de lui et propose l’insignifiance au risque de se ridiculiser. N’avons-nous pas peur du ridicule, de la raillerie, du qu’en dira-t-on ? Ne baissons-nous pas trop vite les bras devant la difficulté ? André n’a rien mais il n’hésite pas à souligner le
« charisme » de son voisin : ne craignons-nous pas d’être dépassé par l’autre ? Savons-nous mettre en évidence ses capacités ? Quant à Jésus rien, absolument rien n’est dérisoire ou insignifiant pour Lui, de même qu’en Dieu Créateur Il a crée le monde à partir de rien, de même, ici, Il va se tourner vers ce Père de toute bonté et à partir d’une minuscule offrande Jésus va, non seulement nourrir une foule, mais Il va nous ouvrir à l’universalité : douze apôtres, douze tribus, douze corbeilles et depuis des siècles Il nous comble de son Eucharistie !

Arrêtons de penser et de dire, je ne suis pas doué, je n’ai rien, je ne sais rien, je ne peux rien, à celui qui nous fait confiance, répondons par la confiance et nous serons étonné de ce qu’en fait le Seigneur. C’est faire injure au Seigneur que de penser n’avoir rien à offrir ! Devant semblable foule, le garçonnet de l’évangile  pouvait, gêné, se retirer dans un coin, non, il a donné tout ce qu’il avait et, Jésus l’a pris au sérieux et d’un rien Il a rassasié une foule et il en restait !!

Jésus dit :
« Faites asseoir les gens. »
Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit.
Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. 

    Jésus commence par rendre grâce : ne montre-t-il pas ainsi qu’Il est intimement lié au Père et ne fait rien sans Lui ? Comme il serait sage que nous rendions grâce avant tout action pour tout remettre entre les mains du Père et tout recevoir de son Amour ! Ne serions-nous pas plus sereins ? Entièrement abandonnés entre Ses mains ! Seigneur, nous Te demandons cette grâce merveilleuse de l’abandon total et vrai qui nous permettrait de tout recevoir de Ton cœur.

Alors Jésus prit les pains
et, après avoir rendu grâce,
il les distribua aux convives ;
il leur donna aussi du poisson,
autant qu’ils en voulaient.
   Quand ils eurent mangé à leur faim,
il dit à ses disciples :
« Rassemblez les morceaux en surplus,
pour que rien ne se perde. »
    Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers
avec les morceaux des cinq pains d’orge,
restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.

Tu ouvres la main, Seigneur :
nous voici rassasiés.

Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.
Les yeux sur toi, tous, ils espèrent :
tu leur donnes la nourriture au temps voulu ;
tu ouvres ta main :
tu rassasies avec bonté tout ce qui vit.

Les participants, et on peut le comprendre, sont ahuris devant une telle abondance, de plus, ils en sont les bénéficiaires immédiats, comment ne pas envisager de porter Jésus en triomphe comme nous le voyons si souvent de nos jours sur les terrains de foot et autres ! Mais Jésus n’est pas venu se donner en spectacle ni proposer du spectacle, Jésus vient pour nous libérer de nos esclavages, Il ne va donc pas se faire esclave de nos passions ! Discrètement, Il se retire sur la montagne, SEUL cette fois, pour ne pas attirer l’attention. Jésus n’est otage de personne, Il accomplit l’œuvre du Père, simplement et seulement ! Et nous ?

À la vue du signe que Jésus avait accompli,
les gens disaient :
« C’est vraiment lui le Prophète annoncé,
celui qui vient dans le monde. »
    Mais Jésus savait qu’ils allaient l’enlever


pour faire de lui leur roi ;
alors de nouveau il se retira dans la montagne,
lui seul.
L'Ermite

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