FÊTE DU CHRIST "ROI DE L’UNIVERS"
Mat
25, 31-46
Cette fête fut instituée le 11
décembre de l’Année Sainte de 1925 par le Pape Pie XI comme une arme
spirituelle contre les forces de destruction à l’œuvre dans le monde qu’il
identifiait avec la montée de l’athéisme et de la sécularisation. Nous baignons
dans cette ambiance, il est donc encore plus important, aujourd’hui, de nous
référer à cette Seigneurie du Christ Roi.
L’année 1925 était aussi le seizième centenaire du premier Concile
œcuménique de Nicée, qui avait proclamé l’égalité et l’unité du Père et du Fils
et, par là même, la souveraineté du Fils.
Cette solennité, clôt le cycle des dimanches du temps ordinaire, et nous
ouvre sur une nouvelle année liturgique préparée par le temps de l’Avent.
Cette fête me remplit de joie ! Elle nous révèle vraiment qui est
notre « chef de file » et un chant liturgique qui occupe mon esprit
depuis plusieurs jours nous présente un Roi bien différent de nos monarques terrestres
devant qui on déroule tapis rouge, or, protection rapprochée et autres
artifices !

Un Roi qui s’identifie totalement à l’affamé,
l’assoiffé, l’homme qui n’a rien pour se vêtir, le malade réduit à
l’impuissance, l’incarcéré qui a perdu ses droits et souvent sa dignité, voilà
notre Roi ! C’est ce que nous avons entendu dans l’Évangile de ce jour.
Et n’est-ce pas ce que dit Pilate au
cours de la Passion ?
« Les soldats ayant tressé une couronne d'épines, la
mirent sur sa tête, et le revêtirent d'un manteau
de pourpre; s'approchant de lui, ils disaient: "Salut, roi des Juifs !" et ils le souffletaient. Pilate dit aux Juifs: "Voici votre roi." Mais ils se mirent à crier: "Qu'il meure! Qu'il meure ! Crucifie-le." Pilate leur dit: "Crucifierai-je votre roi ?" les Princes des prêtres répondirent: "Nous n'avons de roi que César." (Jean 19)
de pourpre; s'approchant de lui, ils disaient: "Salut, roi des Juifs !" et ils le souffletaient. Pilate dit aux Juifs: "Voici votre roi." Mais ils se mirent à crier: "Qu'il meure! Qu'il meure ! Crucifie-le." Pilate leur dit: "Crucifierai-je votre roi ?" les Princes des prêtres répondirent: "Nous n'avons de roi que César." (Jean 19)
Notre Roi se fait berger, le plus pauvre des métiers à
l’époque,
« C'est moi qui ferai paître mon troupeau, et
c'est moi qui le ferai reposer, l'égarée, je la ramènerai. Celle qui est
blessée, je la soignerai. Celle qui est faible, je lui rendrai des forces.
Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître avec
justice. »
Et Il ne délaisse pas
les plus opulentes, non, Il s’occupe de toutes les brebis, les fragiles, les
blessées, les grasses aussi, Il donne à chacune ce dont elle a besoin pour être
heureuse et se sentir bien !
« J’irai moi-même à la recherche de mes brebis, et je
veillerai sur elles. »
Il n’envoie pas de
serviteurs, Il va Lui-même à la recherche des égarées !

Notre Roi ne roule
pas dans un carrosse rutilant d’or, Il rentre à Jérusalem à dos d’âne, de plus,
un âne emprunté parce qu’Il n’a rien à Lui ! Quand le moment est venu de
Se donner en nourriture pour demeurer avec nous jusqu’à la fin des temps, il
emprunte « la
chambre haute »
d’un habitant du coin. Au moment de l’ensevelissement « il
est placé dans un tombeau prêté » après avoir été exposé « sur
une infâme croix » devenue Sa gloire et, par ricochet la nôtre !
Oui voilà notre Roi ! Et, c’est cette pauvreté absolue, choisie, voulue
qui fait de Lui notre émule.
« Les rois des nations commandent en maîtres pour vous
qu’il n’en soit pas ainsi » ! » Au contraire que le plus grand
d’entre vous se comporte comme le plus petit, et celui qui gouverne, comme
celui qui sert »(Luc 22,25)
Pour comprendre un peu ce qu’est la Royauté du Christ, nous
devons avoir conscience que la croix est une prise de pouvoir. Pas seulement la
Résurrection, prise de pouvoir sur le « dernier ennemi, la mort » 1Cor 15,26 et, la croix elle-même,
sur tout ce qui dans l’humanité va à la mort.
Paul appelle ces vertiges maléfiques, puissances, dominations « les esprits du
mal répandus dans les airs »Eph 6,12 Nous pouvons traduire, ce qui flotte dans l’air du temps,
ce qui habite et détermine la mentalité d’une collectivité et pèse sur les
libertés individuelles. L’emballement unanime d’un groupe de supporters en est
un exemple bénin. Plus grave est la contagion d’un lynchage..Moins visible, la
conviction généralisée que plus on possède plus on est important, que rien ni
personne ne compte au regard de notre réussite, que « la fin justifie
les moyens ; » et
l’on pourrait continuer longtemps, mais nous ne sommes pas rassemblés pour
faire de la politique.
Nous le comprenons, la Royauté de Dieu dans et par le Christ
ne s’exerce pas sur nous mais en notre faveur. L’onction que nous recevons au
baptême est l’onction royale qui fait de nous des « Christs »
« J’avais faim, et vous m'avez donné à manger ;
j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous
m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous
m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'
Seigneur, quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'
'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits
qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.'
Je le disais au début,
Jésus s’identifie au plus petit des petits, son royaume est celui de l’Amour. Il
n’y a rien de commun entre Jésus et les soit disant puissants de ce
monde ! Sa Royauté, sa puissance, sa domination c’est que nul ne pourra
jamais être plus petit, plus humble, plus pauvre, plus ajusté à la volonté du
Père. Jésus règne parce qu’Il aime jusqu’à l’extrême.
« Qui es-tu Roi
d’humilité, Roi sans Palais, Roi sans armée, nous sommes venus t’adorer…Petit
Roi Juif et Roi du ciel, notre grand Roi, l’Emmanuel, Nous traversons ton
Israël, pour en renaître ! » Nous t’en supplions avec St Paul,
puisse, notre fierté, être dans ta croix dressée sur l’humanité pour la
relever. Amen !
l'Ermite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire