mercredi 6 mai 2015

FETE DE L'ASCENSION



FÊTE DE L’ASCENSION

 « Tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva » (Ac 1, 1-11)

Après ces paroles, Jésus vient d’envoyer Ses disciples en mission jusqu’aux extrémités de la terre et nous sommes de Ses disciples tandis que les Apôtres le regardaient sans doute bien surpris par Ses propos il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. Pouvons-nous, tant soit peu, imaginer leur surprise ?Ils n’ont pas fini d’accueillir Ses paroles, ils n’ont d’ailleurs pas tout compris, et Jésus s’élève et disparaît pour rejoindre le Père ! Ils sont là, Le suivent du regard et ils demeurent dans le plus grand étonnement.
 Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, et ils vont de surprise en surprise, voici que, devant eux, se tenaient deux hommes en vêtements blancs, qui leur dirent comment ne pas penser à cet instant de résurrection où deux anges sont assis, l’un à la tête et l’autre aux pieds du lieu où gisait Jésus.
 
« Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous  viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » 

 Il ne s’agit pas d’attendre, de rester béats, il faut retrousser les manches, prendre ses responsabilités, Jésus est entré dans la Gloire du Père et, c’est entre nos mains d’êtres fragiles et limités, qu’Il dépose la mission d’annoncer l’amour du Père à toutes les nations ! En sommes-nous conscients ? Sommes-nous conscients de la confiance qui nous est faite : Lui, Jésus, la deuxième personne de la Très Sainte Trinité, le Fils unique du Père, le Verbe du Père veut, désormais passer par nous, pauvres pêcheurs, pour annoncer cette merveille incomparable : DIEU T’AIME, TU ES SA FILLE, SON FILS BIEN AIME !
Sœur, frère, sortons de notre inertie et, répondons de nos choix de vie, chaque fois qu’un frère nous demande d’en rendre compte. N’ayons pas peur, Jésus est avec nous jusqu’à la fin des temps. C’est Lui qui nous le promet.
"Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient", nous dit l’Évangile

Tous les peuples, battez des mains,
acclamez Dieu par vos cris de joie !
Car le Seigneur est le Très-Haut, le redoutable,
le grand roi sur toute la terre.


Dieu s’élève parmi les ovations,
le Seigneur, aux éclats du cor.
Sonnez pour notre Dieu, sonnez,
sonnez pour notre roi, sonnez !


L'Ermite

mercredi 29 avril 2015

MOIS DE MAI ! MOIS DE MARIE!

       En cherchant une prière dans mes affaires, je retrouve cette photo du Pape St Jean Paul II.

 
La trouvant particulièrement émouvante je ne résiste pas à vous l’’adresser pour ouvrir ce mois de mai plus particulièrement consacré à la prière à Marie.

Je me permets d’attirer notre attention sur l’attitude du Saint Père :

La position de sa tête : il semble tendre l’oreille pour entendre ce que lui confie Marie dont le regard semble levé sur lui !

La main droite effleure Marie dans un geste d’attention et de tendresse, la main gauche est posée sur son cœur pour recevoir son message.

Quant à Marie, l’inclinaison de son corps, la main gauche ouverte, la douceur du visage, tout semble exprimer leur étonnante simplicité et complicité de relation.

Ne sommes-nous pas en présence de « la vivante » en conversation avec son fils tendrement aimé ?

Demandons à St Jean Paul II de nous permettre d’avoir une relation aussi filiale avec Marie notre Mère et prions-la avec les mêmes accents qui furent ceux du Saint Père !

Quelle foi vivante ! Quelle beauté dans cette rencontre ! Pour Saint Jean Paul II, l’acte de foi est ici tangible : Marie   vit !

Votre ermite.


Je ne suis pas encore en mesure de reprendre les envois hebdomadaires. Fatiguée de suppléer aux carences du bras gauche l’épaule droite est à son tour en soin ! Une tendinite vieille de 12 ans s’est réveillée et me dérange pas mal alors que je me croyais presque remise.

SIMPLE VISITE


Il s'agit d'une simple visite ! je ne suis pas en mesure de reprendre la page hebdomadaire suite à un accident domestique survenu le 15 décembre 2014 !

Je viens de me rendre compte que ma dernière publication était en attente, je l'édite donc aujourd'hui !

Je vais beaucoup mieux, prions les uns pour les autres et rendons grâce pour cette présence constante du Seigneur dans nos vies.

L'Ermite

mardi 28 avril 2015

CELUI QUE VOUS NE CONNAISSEZ PAS !

TROISIÈME DIMANCHE DE L’AVENT 2014
(Jn 1, 6-8.19-28)

AU MILIEU DE VOUS SE TIENT
CELUI QUE VOUS NE CONNAISSEZ PAS !


Sur la route de la nativité, le troisième  dimanche de l’Avent, est désigné comme étant celui de la joie. Quand c’est possible, la liturgie propose une étole et une chasuble de couleur rose, celle-ci étant admise comme l’expression de la joie. Petite fille de quatre ans j’avais dû pressentir cela, j’avais en effet dit à ma maman qui choisissait des couleurs sobres pour sa garde-robes : « moi, quand, je sera grande, je te fera des robes roses » !

Y-a-t-il, en effet, plus grande joie, plus grand bonheur que de remettre debout ceux qui sont écrasés par la souffrance, de rendre la liberté aux captifs, de libérer les personnes injustement incarcérées, tel, notre otage libéré mardi dernier, d’annoncer de bonnes nouvelles, voire, une année de bienfaits comme le décrit Isaïe dans la première lecture ?

« Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. »

Comment ne pas exploser de joie lorsque l’on est les heureux bénéficiaires de semblables faveurs ? N’est-ce pas l’invitation de Saint Paul dans la deuxième lecture :

« Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus. »

Dans un monde souvent morose, empêtré dans ses problèmes politiques, financiers et autres, où trouver cette source, ce jaillissement, cette exultation, ce bonheur que rien ni personne ne peut nous ravir, et dont il est question dans la liturgie de ce jour ?
C’est l’Apôtre et Évangéliste St Jean qui nous donne la clef dans l’Évangile de ce jour !

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. » 

Telle est la source de notre vrai bonheur ! Il y a, au milieu de nous, QUELQU’UN que nous n’aurons jamais fini de connaître parce qu’Il est l’INFINI de l’Amour et de l’humilité, Jésus, le Fils unique, venu nous sauver !



Ne nous trompons pas sur la sens de la joie, elle ne vient ni de l’avoir, ni du pouvoir, encore moins de je ne sais quelle satisfaction de soi ou de relations diverses et variées, la joie est une attitude intérieure qui remplit le cœur de paix, la joie est l’un des fruits de l’Esprit saint, nous dit St Paul dans sa lettre aux Galates : « le fruit de l'Esprit, au contraire, c'est l’amour, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. » (Galates  5).

Regardons Jean Baptiste, regardons Marie, regardons les apôtres, les saints et, plus près de nous nos frères d’Afrique, d’Amérique Latine, de ces parties du monde  où sévit la pauvreté matérielle : qu’est-ce qui étonne quand on les regarde ? N’est-ce pas cette paix, ce sourire, cette joie intérieure ? Cela ne vient nullement de leur avoir mais de leur être ! La joie est nourrie par la qualité d’être : je n’ai rien, mais ce rien, je peux encore le partager !

Je ne suis rien, tel Jean-Baptiste interrogé parce qu’il dérange, parce que sa pauvreté gêne ceux qui regorgent de biens : « je suis la voix ! » et quelle voix ? Celle qui invite à se reprendre, à redresser ce qui est tortueux ? La joie naît de ce désir, de cette volonté de mettre sa vie en ordre, de redresser ce qui est tordu, recroquevillé en soi, de mettre de l’ordre dans sa vie, et, surtout, comme Marie, d’accorder son vouloir au saint vouloir de Dieu : »qu’il me soit fait selon ta Parole ! » Choisie par Dieu, Marie vient d’apprendre la prochaine maternité de sa cousine déjà avancée en âge, elle ne se replie pas sur ce don qui l’habite, elle part en hâte dit l’Écriture, non pas pour se raconter, mais pour assister celle qui ne tardera pas à être dans le besoin ! La joie naît aussi, du don et de l’oubli de soi ! La preuve, à peine arrivée à destination, Marie n’a rien à dire ce sont les deux enfants qui se reconnaissent et suscitent la joie d’Élisabeth qui conduit Marie à dévoiler la sienne : « mais d’où me vient ce bonheur dit la première, tandis que la seconde laisse libre cours à son bonheur Mon âme exalte le Seigneur ! La joie partagée est communicante, elle fait boule de neige et tout cela vient d’où ? De quoi ? De qui ? Cela monte du plus profond de l’être habité non par des biens, mais par le seul Bien, Jésus. 
Il y a quelqu’un au milieu de vous que vous ne connaissez pas c’est lui qui vient derrière moi et dont je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. » 

La joie, la vraie joie, naît dans le cœur pauvre, dépouillé, voire éprouvé.
Je pense ici à François d’Assise qui allait par les chemins accompagné de Frère Léon à un moment François dit ceci :

« O frère Léon, alors même que les frères Mineurs donneraient en tout pays un grand exemple de sainteté et de bonne édification, néanmoins écris et note avec soin que là n’est pas point la joie parfaite. » 

Il continue ainsi en décrivant ce que n’est pas la joie parfaite : »elle n’est ni dans le don des miracles, ni dans un savoir extraordinaire, ni dans le don de lire dans les consciences, ni dans celui de la prophétie, ni dans la capacité éventuelle de retourner les cœurs …

 Et comme de tels propos avaient bien duré pendant deux milles, frère Léon, fort étonné, l’interrogea et dit : « Père, je te prie, de la part de Dieu, de me dire où est la joie parfaite. » et saint François lui répondit : (je résume) Tu vois, frère Léon, petite brebis de Dieu quand nous arriverons au couvent et que nous frapperons à la porte, si le Frère Portier ne nous reconnaît pas, qui’il nous chasse comme des malfrats, nous injurie, nous poursuit avec un bâton alors que nous avons froid et faim, et si nous au lieu de nous rebeller nous gardons la paix et acceptons cette situation sans trouble, sans murmurer ô frère Léon tu peux écrire que là est la joie parfaite 

Et enfin, écoute la conclusion, frère Léon : au-dessus de toutes les grâces et dons de l’Esprit-Saint que le Christ accorde à ses amis, il y a celui de se vaincre soi-même, et de supporter volontiers pour l’amour du Christ les peines, les injures, les opprobres et les incommodités ; car de tous les autres dons de Dieu nous ne pouvons nous glorifier, puisqu’ils ne viennent pas de nous, mais de Dieu, selon que dit l’Apôtre : « Qu’as-tu que tu ne l’aies reçu de Dieu ? et si tu l’as reçu de lui, pourquoi t’en glorifies-tu comme si tu l’avais de toi-même ? ». Mais dans la croix de la tribulation et de l’affliction, nous pouvons nous glorifier parce que cela est à nous, c’est pourquoi l’Apôtre dit : « Je ne veux point me glorifier si ce n’est dans la croix de Notre-Seigneur Jésus Christ. »


Chers amis, puisse, le Seigneur nous combler de Sa joie, en ce temps de Noël et nous permettre de découvrir toujours davantage Celui qui est la source véritable et indiscutable de la joie. Jean-Baptiste ne cherche pas à être quelqu’un d’autre, il est la voix, la Parole, la Lumière, c’est Jésus ! Réjouissons-nous d’être ses disciples et amis.


L'ERMITE

samedi 6 décembre 2014

PRÉPAREZ !

           DEUXIÈME  DIMANCHE DE L’AVENT 2014                                                     Mc 1, 1-8      

PRÉPAREZ ! 


Et si nous retenions, aujourd’hui cette seule consigne, proclamée dans le désert, par Jean Baptiste le Précurseur du Seigneur !

Jean Baptiste ! Nous le connaissons tous, ou croyons le connaître ! Il parcourt le désert, vêtu de peaux de bêtes, se nourrit de sauterelles et porte un message étrange, qui plus est, dans le désert !

Ne serait-il pas un tantinet original ce Jean Baptiste ? Pourquoi choisit-il le désert pour annoncer un message aussi important  qui demande pas mal d’énergie si on est en capacité de le recevoir ? Dans le désert, qui peut recevoir son message ?

N’oublions pas trop vite, les premiers mots de l’Évangile de Saint Marc :

« Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert »

Jean Baptiste est, en réalité, « l’envoyé » du Père, pour ouvrir le chemin à Celui qui vient, Jésus, il n’est pas la Parole, il est la Voix, donc un organe qui fait du bruit, pour attirer l’attention de qui pourra l’entendre sur un événement qui va bouleverser le monde ! Une question demeure : pourquoi dans le désert ? Si Jean-Baptiste veut être entendu, il serait préférable qu’il harangue les foules là où elles se trouvent, là où elles se bousculent pour se faire une place au soleil de la vie ! Nous nous heurtons ici à une impasse !

Peut-être faut-il alors se demander de quel désert il est question ?
L’image que nous en avons, est celle d’une immensité de sable, sans ou avec très peu de végétation où le soleil brûle, où l’eau fait défaut et pas une âme qui vive parce qu’elle ne pourrait y survivre ! Alors de quel désert parle-t-on ? J’ai du mal à l’exprimer car ce n’est pas à notre honneur, ne s’agit-il pas du désert de notre monde que par toutes sortes de subterfuges nous vidons de sa dimension spirituelle en donnant la priorité à toutes sortes d’artifices qui nous font croire que nous sommes des dieux, que notre vie n’a pas d’autre but et d’autre intérêt que le terrestre, qu’il faut donc profiter au maximum de tout ce qui s’offre à nous en termes d’avoir, de pouvoir et de plaisirs variés et souvent dégradants ! Dans ce désert, un homme, nommé Jean Baptiste, ose dire, haut et fort :

« Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. »

Ce message d’hier, est toujours actuel dans un monde où chacun veut dépasser son voisin, en avoir, en pouvoir et en plaisirs, où, dans nos cœurs, se livre une guerre sans merci avec les Puissances du mal qui risquent de nous entraîner, comme il est écrit : « là où nous ne voudrions pas aller ».Ces Puissances qui obscurcissent nos esprits, nous enlèvent toute lucidité, tout discernement pour appeler Mal ce qui est mal et Bien ce qui est bien !

Ces Puissances qui nous dominent, nous aveuglent, nous transforment en accusateurs de nos frères, nous empêchent de dire le mot qui convient à ceux qui s’étourdissent et courent à leur perte. Ce n’est jamais facile certes, mais le Seigneur ne nous demande pas de réussir mais d’annoncer et d’espérer voir se lever la semence jetée dans le désert du monde ! Notre mission c’est DE PRÉPARER la terre des cœurs par notre témoignage, par nos choix de vie qui, un jour ou l’autre, poseront question !

Il n’est pas anodin d’être présents à l’Eucharistie dominicale, nos frères humains, pour qui c’est du temps perdu, finiront bien par se poser la bonne question et, parfois par nous la poser ! Il n’est pas anodin de renoncer aux biens et aux plaisirs  de la terre, de vivre en solitude et dans le silence, cette graine-là germe quelque part dans le monde ! Songeons à Thérèse de Lisieux qui, épuisée, marchait pour un missionnaire exténué et, à l’autre bout du monde un missionnaire ressentait en lui-même le bienfait de l’offrande d’un ou d’une inconnue !

Préparer les chemins du Seigneur c’est avec la grâce de Dieu extirper les mauvaises racines de nos cœurs, pour permettre au Seigneur de grandir en nous, de nous éclairer, de nous sanctifier par ses sacrements, par Sa Parole, par les services rendus à nos frères. N’ayons pas peur des sacrements et notamment du sacrement du pardon qui nous renouvelle et nous dynamise !

Préparer les chemins du Seigneur, c’est rendre droits ses sentiers, rendre droit ce qui est tordu, dévoyé, en nous : ceux qui nous voient, un jour ou l’autre, emboîteront le pas !

« Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. »

Le baptême de conversion n’est rien d’autre que ce retournement de nos cœurs, ces petits ou grands ajustements pour vivre selon la Parole de Dieu.

 « Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion. »

Nous dit St Pierre dans la première lecture, Le Seigneur nous laisse le temps de la conversion. L’épreuve, nous le disions la semaine dernière est parfois le chemin de cette conversion : « nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert » écrivait Alfred de Musset. Notre Dieu est patient, Il attend que notre heure devienne la sienne !

« Car ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant cela, faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut, dans la paix. »


Recevons ce conseil de l’Apôtre avec reconnaissance, et là où nous en sommes de notre vie de foi, avec les moyens qui sont les nôtres, soyons les « Jean Baptiste » d’aujourd’hui, préparons, sérieusement les chemins du Seigneur, tout ce que nous semons de bon en nous et dans notre environnement germera un jour, à l’heure du Seigneur !



L'Ermite

mardi 25 novembre 2014

VEILLEZ !

PREMIER DIMANCHE DE L’AVENT (ANNÉE B)


« VEILLEZ ! »

Marc 13, 33-37

En seulement, quatre versets, Jésus nous dit quatre fois :"VEILLEZ"  et, dans la première lecture nous entendions le Prophète Isaïe parler au Seigneur : 

« Tu viens à la rencontre de celui qui pratique la justice avec joie et qui se souvient de toi en suivant ton chemin. ».

Ces passages de l’Écriture Sainte ouvrent, pour nous, le temps de l’Avent ! Ces quatre semaines qui nous préparent à cette extraordinaire fête de Noël, où le Verbe de Dieu, qui vit dans le sein du Père, qui est une émanation du Père, puisqu’Il en est l’expression-même, où ce Verbe éternel, déchire la voûte céleste,

« Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes fondraient devant  toi. »Isaïe 63

Seigneur, déplie les cieux et descends. Touche les montagnes et qu'elles fument. (Psaume 144)

et s’habille de notre humanité. Cela, dans quel but, sinon, celui de nous rencontrer au plus près. Peut-on être plus proche en effet, qu’en se glissant dans la peau de l’autre ? Dieu seul réussit cette prouesse ! Dieu, en son Fils unique, prend l’initiative de nous rejoindre, là où nous sommes, empêtrés que nous sommes dans notre humanité pauvre et tellement limitée par les passions qui l’empêchent de vivre vraiment. Oui :
« Tu viens à la rencontre de celui qui pratique la justice avec joie et qui se souvient de toi en suivant ton chemin» Isaïe 63

Il n’est pas étonnant dès lors, que Jésus, le Bien Aimé du Père, son expression, Sa Parole incarnée, nous invite, par quatre fois à nous tenir en état de veille, pour ne pas manquer le rendez-vous unique, de l’Amour divin ! Et St Paul n’hésite pas à nous dire qu’il s’agit d’une veille active, car veiller, c’est ATTENDRE. Et attendre quoi, qui ? Rien d’autre que la « révélation de Notre Seigneur Jésus-Christ » ! De qui, en son Père, nous recevons tout, et d’abord, ce que nous sommes puisque :

«  Aucun don spirituel ne vous (nous) manque, à (nous) vous qui (attendons) attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C'est lui qui vous fera tenir solidement jusqu'au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur. »

Nous attendons, en veillant, Celui qui nous crée sans cesse, Celui qui nous fait et nous fera tenir et nous appelle à vivre dans Sa communion, jusqu’à l’heure éblouissante de la dernière veille, où Lui-même, nous ouvrira les portes de la Vie éternelle !


« Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment. » Il peut s’agir de son retour à la fin des temps, mais aussi de ce moment unique de l’émerveillement, quand nous Le verrons de nos propres yeux ! Songeons aux apôtres lors de la Transfiguration, ils ont vu Jésus dans sa gloire en conversation avec Moïse et le Prophète Elie. Ce moment fut tellement intense, tellement lumineux, tellement troublant aussi, qu’ils sont tombés à la renverse et ne voulaient plus quitter les lieux : « Dressons ici trois tentes ! » Or il s’agissait seulement d’un avant-goût afin d’avoir la force de tenir pendant la Passion, après le départ de Jésus, et jusqu’à leur

propre martyr ! 

« Il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller. » Ici nous pouvons penser aux jeunes filles étourdies qui ont oublié l’huile pour renouveler la flamme ! Cette
huile, pour nous, ce sont les sacrements, le souci du plus petit, l’attention au pauvre, pour entendre le moment venu, cette Parole de Jésus, « venez les bénis de mon Père, j’ai eu faim, j’étais nu, sans abri et vous m’avez reconnu » ! Car,Jésus, s’identifie à toute forme de détresse !

« Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin. » Il n’y a pas d’âge, il n’y a pas de lieu précis, il n’y a pas d’heure non plus, notre attention à l’amour doit être de tous les instants, « L’un sera pris et l’autre laissé ! » Ne voyons-nous pas cela tous les jours ou presque dans les catastrophes naturelles et dans celles causées par la violence des hommes ?

« Il peut arriver à l'improviste et vous trouver endormis. Ce que je vous dis là je le dis à tous : Veillez ! » Et Jésus insiste et termine sur cette expression qui, du coup, prend une densité insoupçonnée : « Veillez ! » Nous devrions l’écrire en lettres d’or dans nos maisons et encore plus dans nos cœurs ! Car veiller, c’est traverser l’épreuve de la nuit, une épreuve menaçante et parfois épuisante, toujours fécondante et fondatrice. Et quand je parle de nuit, je parle des épreuves de la
vie, ces épreuves qui ne nous détruisent pas mais nous rendent plus forts, plus perspicaces, plus vigoureux. Bien vécues, elles font de nous ces rochers sur lesquels les plus faibles peuvent s’appuyer !

Veiller c’est traverser la nuit dans l’attente de l’aurore ! Veiller engage Dieu autant que nous ! Veilleur est son nom ! Il nous a gravés sur les paumes de sa main, nous sommes l’argile dont il est le potier. Veiller engage Dieu, nous sommes dans de bonnes mains. Dieu veille sur nous en effet : mais Dieu veille en nous : Il fait don de sa lumière aux croyants. Veiller, c’est refuser que la vie s’éteigne c’est la continuer dans la Vie qui est éternelle.

Que retiendrons-nous du message de ce jour ? Trois mots essentiels pour ce temps de l’Avent :

-      RENCONTRER  Dieu vient à notre rencontre : ne manquons pas le rendez-vous avec le Nouveau-né de la mangeoire !

-      VEILLER restons en tenue de service comme un veilleur attend l’aurore Dieu veille sur nous, là encore ne manquons pas son passage !

-      ATTENDRE car l’attente est riche de promesses, soyons de ceux qui attendent dans la joie, la paix, la confiance, le Seigneur vient ! Soyons au rendez-vous de l’Amour !


VEILLONS !

L'Ermite