SEIZIÈME DIMANCHE
DU TEMPS ORDINAIRE
Année C
(Lc 10, 25-37)
Jésus entra dans un village.Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit:« Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ?Dis-lui donc de m’aider. »Le Seigneur lui répondit:« Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part,elle ne lui sera pas enlevée
Jésus entra dans un village Sans doute Béthanie, mais le texte ne le dit pas, lieu d'implantation de la fratrie..Une femme nommée Marthe le reçut. Le cadre est planté : Jésus poursuit sa route vers Jérusalem, traverse des villages et dans l'un d'eux Il rencontre Marthe qui lui ouvre sa maison. Souvenons-nous de Ses conseils aux 72 disciples envoyés en mission récemment : Demeurez dans cette maison, mangeant et buvant de ce qu'il y aura chez eux, car l'ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Et en quelque ville que vous entriez et qu'on vous reçoive, mangez ce qui vous sera servi; guérissez les malades . Jésus s'applique à Lui-même ce qu'Il conseille à ceux qu'Il choisit! Il ne parlait pas différemment aux Douze au chapitre 9 du même St Luc : En quelque maison que vous entriez, demeurez-y et repartez de là. Voilà donc Jésus chez Marthe, la Maîtresse de maison de la fratrie : Marthe, Marie et Lazare ! Jésus semble, et les évangiles nous l'indiqueront en d'autres épisodes, Jésus semble familier de cette famille puisque, dès qu'Il s’assoit Marie s'installe à Ses pieds !
Elle
avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du
Seigneur,
écoutait
sa parole.
Marthe, en bonne Maîtresse de maison s'active pour soigner l'accueil du Maître et de Ses disciples. Jésus, nous l'auront remarqué, ne ne se déplace jamais sans les apôtres, Il utilise toutes les circonstances pour compléter leur formation. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service.
Marthe vit plutôt mal, de voir sa sœur Marie assise au pied du Seigneur et elle va le faire savoir Elle intervint et dit : « Seigneur, ça ne te fait rien que ma sœur m'ait laissé faire seule le service ?Dis-lui donc de m'aider » N'est-elle pas surprenante cette remarque de Marthe ? Marthe semble être le grand manager de la Maisonnée, sa sœur ne paraît pas avoir de responsabilité précise, elle est soumise aux bons vouloirs de la Maîtresse de maison qui semble ignorer les appels de Jésus à l'abandon :
Ne vous inquiétez pas pour votre âme de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. L'âme n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? Regardez les oiseaux du ciel, qui ne sèment ni ne moissonnent et n'amassent rien dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux? Qui de vous, à force de soucis, pourrait ajouter une seule coudée à la longueur de sa vie? Mt 6
Marie, est là, au pied du Maître, or c'est Celui-ci que Marthe interpelle pour qu'Il intervienne auprès de sa sœur ! C'est vexant pour sa sœur, à la limite du mépris, et déplacé pour Jésus qui pourrait lui répondre comme Il le fera plus tard pour les deux frères qui lui demandent de régler le différent qui les oppose à propos de leur héritage : « Homme (femme) qui m'a établi pour être votre juge ? » Lc 12, 14 Marthe semble souligner une difficulté relationnelle avec Marie, sans doute aussi en raison de la Loi mosaïque, jamais éloignée de l'esprit contemporain, où la femme est au service de la famille, de la communauté, et surtout, alors qu'elle assure le service, veut-elle se servir de Jésus, L'utiliser, Le manipuler, et Le mettre en porte-à-faux avec sa sœur qui, pour elle, n'est pas à sa juste place ! Marie agit en femme libre, l'important, pour elle, c'est de ne rien perdre des enseignements de Jésus.
Marthe sera encore au service et Marie, au grand dam de Judas, répandra du parfum sur les pieds de Jésus : Jésus lui dit donc: "Laisse-la; elle a gardé ce parfum pour le jour de ma sépulture. Car vous aurez toujours des pauvres avec vous; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours!" Jn,12,7, Mt 26,11, Mc 14,7
Oui, il est important de se donner les moyens de bien accueillir, nos amis, nos convives, de savoir leur faire plaisir avec une table accueillante, des mets savoureux , une maison ouverte, mais n'est-il pas tout aussi important de les écouter, d'essayer de les comprendre, d'être attentifs à ce qui est important pour eux , ce qui les réjouit, leur fait souci...A quoi sert d'ouvrir la porte de sa demeure si on ne prend pas le temps de se rencontrer, d'apprendre des uns et des autres! C'est sans doute ce que manifeste Marie en s'asseyant au pied de Jésus pour ne rien perdre de Son passage, de Sa Parole.
Marie, dans sa sensibilité a compris que cette visite est un privilège , elle ne veut rien perdre de ce moment unique , elle a compris l'amour que Jésus leur porte ,elle oublie le matériel , l'accessoire, pour se donner à l'essentiel : ne rien perdre de cette Présence, elle est même avide puisqu'elle ne semble pas tenir compte de la remarque de l'aînée. Jésus seul retient son attention . Il ne s'agit pas d'opposer action et contemplation, mais d'être au bon endroit, au bon moment et d'y demeurer :Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. Jn 6,56. C'est bien ce que fait Marie en ce moment, elle mange de ses yeux l'Hôte exceptionnel, boit les paroles qui sont exprimées, demeure avec, pour, comme l'autre Marie, la Mère de Jésus, « tout conserver dans son cœur » Alors oui, Marie de Béthanie a choisi la meilleure part « l'être avec ».Merci Marie de nous apprendre à « goûter » Dieu. Quand nous nous recueillons devant le tabernacle savons-nous écouter comme Marie et permettre à Jésus de se reposer dans nos cœurs apaisés, loin de toute agitation ou affairisme ?
Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui l’observent.
Lc 11,28
Psaume de la Liturgie de ce jour
R/ Seigneur, qui séjournera sous ta tente ? (Ps 14, 1a)
Celui
qui se conduit parfaitement,
qui agit avec justice
et dit la
vérité selon son cœur.
Il met un frein à sa langue.
Il
ne fait pas de tort à son frère
et n’outrage pas son
prochain.
À ses yeux, le réprouvé est méprisable
mais
il honore les fidèles du Seigneur.
Il
ne reprend pas sa parole.
Il prête son argent sans
intérêt,
n’accepte rien qui nuise à l’innocent.
Qui
fait ainsi demeure inébranlable.
Comme au village de Marthe et Marie -
Auteur : Raoul Mutin
Chant d'écoute dans une liturgie de la Parole,
de méditation après la proclamation d'un passage d'Évangile,
ou après une homélie.
Refrain
COMME
AU VILLAGE DE MARTHE ET MARIE,
OÙ TU AIMAIS DEMEURER,
TOI,
JÉSUS-CHRIST, COMME À BÉTHANIE,
VIENS EN NOS CŒURS TE
REPOSER.
1
Tu connais mes pas, tu sais mes
sentiers,
Viens me visiter dès aujourd’hui.
Assoiffé
de Toi, je te supplierai,
Tu me donneras l’eau de l’Esprit.
2
Tu
me parleras, je t’écouterai,
Tu m’enseigneras dans le
secret.
Affamé de Toi, je t’accueillerai,
Tu me combleras de
toute paix.
3
Touche mon regard, dis-moi ta clarté,
Toi
qui viens guérir mes yeux blessés.
Rassasié de Toi, je
contemplerai,
Tu me rempliras de ta beauté.
L'Ermite
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