vendredi 28 mars 2025

TON FRÈRE EST REVENU A LA VIE

 

TON FRÈRE EST REVENU A LA VIE


QUATRIÈME DIMANCHE


DE CARÊME



Année C


 les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole« Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père :‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient. ’Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après,l e plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit :‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.    Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’Il se leva et s’en alla vers son père.Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit :‘ Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs :‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le,mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie  ;il était perdu, et il est retrouvé.’Et ils commencèrent à festoyer.

Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses.

Appelant un des serviteurs ,il s’informa de ce qui se passait.Celui-ci répondit :‘Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.’Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père :‘Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !’Le père répondit :‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.    Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »




 les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux » Eh oui , Jésus a toujours choisi les pauvres, les petits, ceux qui se reconnaissent tels et ne cherchent pas à en remontrer. Jésus n'a pas peur des pécheurs, c'est pour eux, pour nous, qu'Il est venu, parce qu'Il veut leur révéler l'Amour inconditionnel du Père, Son Père et notre Père. D'autre part, Jésus ne cherche pas la confrontation avec Ses opposants, Il ne cherche pas à les humilier, les écraser Jésus préfère, et Il agit souvent ainsi , sans en avoir l'air, raconter une histoire qui devrait aider à réfléchir, à rentrer en soi-même, pour repartir différent. C'est l'intéressé qui doit, de lui-même, effectuer, honnêtement cette entrée en soi pour grandir. C'est ce qui se passe ici. Les scribes et les Pharisiens L'accusent de faire bon accueil aux publicains et aux pécheurs alors, Jésus raconte une histoire !

« Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père :‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.’Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit :‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.    Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’Il se leva et s’en alla vers son père.

Le Père de cette fratrie, nous l'avons compris, c'est Dieu Lui-même ! Le fils cadet , qui revendique sa part d'héritage pour vivre sa vie comme il l'entend, là où il l'entend, sans recevoir des ordres de quiconque, ce sont tous nos jeunes et moins jeunes parfois, qui cherchent à s'émanciper de toutes les formes d'autorité qui dérangent leurs plans et les empêchent de vivre comme ils veulent, là où ils veulent et, surtout à l'abri de regards qui voudraient s’immiscer dans leur vie personnelle et mettraient un frein à ce qu'ils appellent « leur liberté » ! Ils ne manquent pas d'ambition, de projets, d'assurance et comptent bien, en remontrer à leurs proches , ou, dans le meilleur des cas, prouver qu'ils sont capables de se faire une situation, parfois un nom, quelles que soient les concessions accordées au Mal, loin des contraintes familiales !

Et voilà nos « cadets » qui revendiquent leur héritage à un Père douloureux, perplexe mais qui respecte la décision. Pourquoi s'opposerait-il ? Pourquoi tenterait-il de présenter les risques d'une telle aventure ? Les cadets sont sûrs d'eux-mêmes , ils ont la vie à croquer à pleines dents, ils rêvent d'indépendance et, surtout, les parents , le Père, n'est plus « dans le coup » à leur regard ! Il est si vieux, ( l’Éternité !) , si loin ( on ne sait pas trop où), Le Père aurait bien des choses à dire, mais Il sent qu'Il envenimerait la situation et qu'Il court le risque d'agrandir la déchirure ! Le cœur lourd Il s'exécute …

Nos cadets partent joyeux, en apparence , sans se retourner , la vie est devant ! Ils ont bien l'intention de la croquer, d'en profiter bien plus et bien mieux que leurs parents ne l'ont fait, trop sérieux, en prenant le temps de vivre, de s'amuser etc ! Ils commencent justement par découvrir cette vie, ils regardent, ils rencontrent sont happés par les plaisirs de toutes sortes, ne comptent pas , la bourse est pleine (pour le moment!) , on se fait des amis en montrant qu'on peut assurer, on « régale » ...c'est la fête en quasi continu , puis, comme on ne compte pas, un jour, l'évidence révèle une bourse à zéro , elle est désespérément vide ! Il n'y a plus rien de rien, on retourne les poches , rien ! On fouille la valise, on met tout sens dessus-dessous, rien ! Les amis, non plus ! Les connaissances, non plus ! Les profiteurs d'hier, non plus ! Acculés il faut choisir , mais choisir quoi ? Qui ?

Pour mener la vie de leur choix, nos cadets ont laissé choir études ou formation, il n'y a plus rien, même pas une chambrette à soi , pas de revenus , toutes les questions qui tournent en boucle dans l'esprit se concluent par :  « pas de !  Rien ! Vide absolu !» Alors ? C'est la rue ? Non, c'est trop dur ! Le vol ? Un minimum de dignité retient ! Certains tentent l'aventure d'un travail au pair, mais ça va un temps n'ayant aucun argent de poche il n'est pas possible de s'offrir la moindre douceur, le moindre extra , de rencontrer quelqu'un avec qui partager, où est-elle la liberté recherchée, est-ce bien cela devenir libre ? Alors ? Certains sombrent dans la délinquance, d'autres dans les expédients, alcool, drogue, d'autres sur le trottoir ( j'en ai rencontré combien quand j'étais en mission dans la rue!) parfois c'est la prison , on participe à un gros coup rien que pour se faire prendre , dormir à l'abri, manger quelque chose ! Heureusement il y a ceux qui rentrent en eux-mêmes , arrivent à formuler maladroitement, mais sincèrement, des excuses qu'ils vont tenter d'exprimer auprès du Père en attente d'un éventuel retour, rien que des excuses, non pour reprendre la place d'avant , mais pour être accueilli comme simple employé, même au pair , car ici, « chez mon Père » l'ouvrier est bien traité

Ces cadets, chers amis ce sont ceux qui, parmi nous, ont pris de la distance, se sont éloignés, ont claqué la porte de l’Église, parce que cette Église est trop exigeante, Elle n'est plus au goût du jour, Elle donne des limites, avec Son Évangile, Elle proclame une charte (les Béatitudes), Elle apprend à aimer même ses ennemis,( c'est fou non !) pas comme le monde aime, en étant serviteurs de tous et plus particulièrement, de ceux qui servent habituellement, les petits, à les respecter ! Elle propose des sacrements pour se renouveler, se laver dans les grandes eaux de l'amour, mais, pour cela, il convient de s'agenouiller et devant un semblable ou presque ! Ces semblables

, les prêtres, sont pécheurs comme tous les autres, pourquoi irait-on se confesser  à eux ? Nuance, ce n'est pas à eux que le croyant confesse ses péchés, mais au Christ dont ils tiennent la place ! Certains s'en prennent directement au Maître de la vie et Lui demandent des comptes : « pourquoi n'arrêtes-tu pas les guerres ? » Pourquoi des gens meurent-ils de faim ? Pourquoi ? Il ne leur viendrait même pas à l'esprit de s'interroger sur leur propre comportement ! D'autres revendiquent des droits, droit aux sacrements qui ont du clinquant : baptême, mariage ...pas ceux qui engagent vraiment : Eucharistie, Réconciliation, Confirmation...

Mais, un jour de grâce, un jour où le cœur est plus disponible, un jour où on ose s'arrêter dans une toute petite église de quartier, de village, là où on ne risque pas d'être connu et reconnu, on découvre que Quelqu'un nous attend depuis, notre première communion parfois, notre confirmation d'autres fois, ou notre mariage, notre consécration pour certains, on sanglote en silence, des larmes purifiantes coulent , on se reproche le temps perdu, mais Lui, ne nous reproche rien, comme le Père miséricordieux Il nous accueille parce qu'Il nous espérait, nous attendait, guettait notre retour en regardant au loin :

Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.Le fils lui dit :‘Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs :‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.’Et ils commencèrent à festoyer.

pour nous prendre dans Ses bras (confession, Eucharistie) nous serrer sur Son cœur et plus étonnant encore, nous revêtir de la robe nuptiale du baptême, nous réintroduire dans l'Assemblée des croyants, nous y confier une responsabilité précise ! Oui c'est la magie du don de Dieu qui ne condamne pas, qui espère, qui garde la porte ouverte, qui accueille et relève , envoie et organise une fête, la messe d'un recommençant  ! Oui mais ! Ah ces « oui mais » de jalousie, de rivalité, « d’œil mauvais » ou de « mauvais œil ! » comme la fête du retour bat son plein, que l'Assemblée chante Alléluia :

le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses.

Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit :‘Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.’Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père :‘Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !

Ce fils aîné, ce sont ceux qui, parmi nous , leurs semblables, déforment cette ressemblance avec le Père qui nous veut semblables à Lui ! Ce sont ceux qui jugent, qui montrent du doigt : le divorcé remarié qui ose venir au premier rang , le malade alcoolique qui tente, cahin-caha, de puiser la force de se relever auprès du seul qui l'accueille sans condition, la femme ou l'homme qui aime autrement, voire ceux qui ont une vie déviante, celui ou celle qui a connu la prison, celle ou celui qui a eu plusieurs conjoint(e)s, celle ou celui qui a triché, volé parfois pour survivre, ...comment évolueront-ils, s' ils ne peuvent approcher le Seul qui les aime inconditionnellement, gratuitement, totalement, tels qu'ils sont aujourd'hui et qui continue de les espérer, de les attendre, leur murmurant sans se lasser : « viens, suis-moi, je te conduirai sur de verts pâturages, viens acheter sans argent, viens boire l'eau de la vie :O vous tous qui avez soif, venez aux eaux, vous-mêmes qui n'avez pas d'argent; venez, achetez du blé et mangez; venez, achetez sans argent, et sans rien donner en échange, du vin et du lait. Pourquoi dépenser de l'argent pour ce qui n'est pas du pain, votre travail pour ce qui ne rassasie pas? Ecoutez-moi donc, et mangez ce qui est bon, et que votre âme se délecte de mets succulents. Prêtez l'oreille et venez à moi; écoutez, et que votre âme vive; et je conclurai avec vous un pacte éternel; vous accordant les grâces assurées à David . Is 55 1-2

Celui qui parle ainsi, c'est le Père qui ne se fatigue pas de regarder dans le lointain, les bras ouverts, et qui répond sans le condamner, au fils aîné intransigeant :

:‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,et tout ce qui est à moi est à toi.    Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ;il était perdu, et il est retrouvé ! »

ce Père qui nous invite à nous réjouir , à garder notre cœur ouvert, à accueillir celle , celui, qui revient à la maison même et surtout après une vie de désordre parce qu'il a faim et soif d'amour vrai, de paix, de vraie liberté ! Parce qu'il faut vraiment beaucoup d'humilité pour effectuer le chemin inverse, reconnaître son erreur et repartir autrement, en acceptant le regard de l'autre, des autres, parfois de très proches ! Dieu seul sait accomplir cette prouesse, accueillir les bras ouverts sans mot dire, mais en couvrant de baisers , en redonnant la place qui était restée vide "Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive. » Jn 7, 37 mieux encore « :je te le dis, ses nombreux péchés lui sont pardonnés, parce qu'elle a beaucoup aimé; mais celui à qui l'on pardonne peu, aime peu » Lc 7,47.

Dieu seul connaît les cœurs : Dieu, qui lit dans les cœurs et y scrute les pensées les plus secrètes, comprend le langage de l’Esprit. Il connaît ses aspirations. Il sait discerner le sens de ces soupirs, car l’Esprit intercède pour nous, son peuple, en harmonie avec la volonté de Dieu. Rm 8

S' il y a quelque chose à retenir de cette Parabole c'est d'être viscéralement certains que le Père, que Dieu Père nous attend sans se lasser jusque dans notre Passage où il peut y avoir un ultime soubresaut, jusqu'à l'ultime instant ! Alors ?



R/ Goûtez et voyez
comme est bon le Seigneur !
 

(cf. Ps 33, 9a)

Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !

Magnifiez avec moi le Seigneur,
exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond :
de toutes mes frayeurs, il me délivre.

Qui regarde vers lui resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend :
il le sauve de toutes ses angoisses.


L'Ermite

samedi 22 mars 2025

RETOURNEZ-VOUS


TROISIÈME DIMANCHE


DE CARÊME

Année C


(Lc 13, 1-9)

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient. Jésus leur répondit :« Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ?    Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !Mais si vous ne vous convertissez pas,vous périrez tous de même. »Jésus disait encore cette parabole :« Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier,et n’en trouva pas.Il dit alors à son vigneron :‘ Voilà trois ans que je vienschercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?’ Mais le vigneron lui répondit :‘Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.’ »


Le Premier Dimanche de CARÊME nous avons vu Jésus confronté au Mal. Le Deuxième Dimanche, Jésus laisse voir Sa véritable identité aux apôtres choisis , appelés à fortifier leurs frères quand viendra l'Heure de l'épreuve . Aujourd'hui , des gens ( on ne sait pas qui) rapportent une récente catastrophe perpétrée par l’illustre Pilate : « Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient » et Jésus en rajoute une couche, en rappelant d'autres drames auxquels le peuple fut confronté  :  Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Ailleurs Jésus , qui est venu accomplir la Loi et les Prophètes dira aux disciples qui L'interrogent sur les causes de certaines infirmités :« Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. Jn 9 .Les catastrophes naturelles, les épreuves de toutes sortes ne peuvent et ne doivent pas être vécues comme une punition, c'est le message de ces versets !

Voici ce qu'écrivait Clément d'Alexandrie à ce propos (Clément d'Alexandrie, né à Athènes vers 150 et mort en Asie Mineure vers 215, est un lettré grec chrétien, apologiste et l'un des Pères de l'Église ) « Direz-vous au miroir qui vous montre votre laideur que c’est lui qui en est la cause ? Accuserez-vous le médecin qui vous annonce une maladie de l’avoir fait naître ? »De même, accuserons-nous Dieu du malheur que nous vivons ? Dans la douleur, l’homme est tenté d’accuser Dieu d’injustice. En réalité, les maux de ce monde sont les conséquences de nos inconséquences ! Non seulement les hommes se causent du tort les uns les autres. Mais refusant de servir Dieu, ils voudraient que Dieu les serve selon leurs besoins et leurs plaisirs. Ils pensent à Dieu seulement dans le malheur et s’étonnent que la nature n’obéisse pas à leurs caprices. À propos de ce drame de la tour de Siloé, Jésus répond à sa propre question : Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. Surprenant, mais mordant de vérité ! Assurément, le vrai drame est de perdre sa vie sans être réconcilié avec son Créateur. Les maux que nous traversons et la mort que nous côtoyons révèlent nos faiblesses et notre profond besoin de Dieu.N’accusons pas Dieu, mais choisissons de nous accuser ! Ne soyons pas injustes et amers, reconnaissons nos fautes. Plaçons-nous sous la protection et l’autorité de son Fils ».

:« Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ?  Et Jésus donne Lui -même la clef pour sortir par le haut de tous nos désordres  Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.Il ne s'agit pas ici, d'une menace, mais d'un constat : l'homme qui s'enfonce dans la nuit du péché, , du Mal, choisit d'aller à sa perte car Dieu ne nous sauve pas de force, Dieu, nous le disons très souvent , respecte notre liberté et n'attend que notre confiance.Cf La 2 è lecture .

En entrant en Carême, le célébrant ne nous disait-il pas de la part du Seigneur : « convertissez-vous et croyez à l’Évangile » ? Et St Luc dans les Actes des Apôtres n'écrit-il pas : Convertissez-vous donc et revenez à Dieu pour que vos péchéssoient effacés. Act 3, 19

Mais que veut-dire se convertir ? Jésus nous dit, « si vous ne vous convertissez-pas vous périrez », Saint Luc évoque un retour vers le Seigneur et Jésus Lui-même, illustre la conversion, par la Parabole du figuier improductif !

Jésus disait encore cette parabole :« Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron :‘ Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?’ Mais le vigneron lui répondit :‘Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.’ »

C'est peut-être ce dernier verset qui éclaire notre questionnement  Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir.L'arbre, le figuier (symbole de la Parole de Dieu) est planté dans une vigne (symbole, celle-ci, du Peuple de Dieu) le vigneron qui attend des fruits (Dieu le Père) manifeste une immense patience en lui accordant du temps pour produire, la fructification de cet arbre ( le chrétien qui porte ou non du fruit) et les fruits de l'Esprit nous sont exposés par St Paul « Le fruit de l'Esprit, au contraire, c'est la charité, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. Gal 5

Ainsi décortiquée, la conversion, c'est se laisser approcher par le Seigneur Dieu, en écoutant Sa Parole, Jésus, le Fils bien-Aimé, «  Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le » (Transfiguration) Parole du Père, qui doit porter du fruit en toute personne qui veut marcher dans les pas du Fils .La semence reçue lors de notre entrée dans la famille des chrétiens, doit se développer et porter du fruit, l'un cent, l'autre soixante, l'autre trente ...car :Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais c'est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, pour que vous alliez et que vous portiez du fruit, que votre fruit demeure, et que le Père vous accorde ce que vous lui demanderez en mon nom. Jn 15 16

Chrétiens, nous sommes choisis par Dieu pour porter du fruit et un fruit qui demeure, non un fruit qui se laisse contaminer par tous les « microbes » de la société qui produisent et entretiennent de la pourriture sous toutes ses formes, ce que l'apôtre Paul exprime dans la lettre aux Éphésiens « ne prenez aucune part aux œuvres stériles des ténèbres, mais plutôt condamnez-les Car, ce qu'ils font en secret, on a honte même de le dire; mais toutes ces abominations, une fois condamnées, sont rendues manifestes par le lumière, car tout ce qui est mis au jour, est lumière. .Eph 5, 15  Et, quand nous nous laissons entraîner vers le bas Jésus nous demande de prouver que nous regrettons en produisant de dignes fruits de repentir. Mt 3,8 Et comme le Père est patient et miséricordieux Il nous donne le temps de la repentance, Il bêche, taille, c'est encore Jésus Parole du Père qui le dit :C’est moi qui suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il l’enlève; et tout sarment qui porte du fruit, il le taille afin qu'il porte encore plus de fruit. Jean 15:1-2 Le Père se réjouit quand l'homme se retourne, ce que nous appelons la « métanoïa » :c'est , dit l’Église « ouvrir son cœur et son intelligence à Dieu et avec sa grâce, réaliser de véritables changements dans notre existence en se détournant du péché et en étant de plus en plus fidèle à l’Évangile. La conversion est indispensable à la foi Elle permet de recevoir le Christ, source de la vie éternelle. »

Cet homme-là, cette personne, est bénie parce qu'elle met sa confiance dans le Père qui est « lent à la colère et riche en miséricorde » Ce que Jérémie décrivait ainsi : Béni soit l'homme qui fait confiance au Seigneur et qui place son espérance en lui Il ressemble à un arbre planté près de l’eau et qui étend ses racines vers le cours d’eau: il ne s’aperçoit pas de la venue de la chaleur et son feuillage reste vert. Lors d’une année de sécheresse, il ne redoute rien et il ne cesse pas de porter du fruit. Jér 17:7-8

Cette petite Parabole nous enseigne la patiente miséricorde de Dieu Père et Fils et Esprit Saint , Il inspire l’Église qui plusieurs fois l'an, nous offre des temps forts pour reprendre du souffle , nous arrêter, descendre en nous-même, redresser ce qui dévie, réchauffer ce qui est froid, rendre droit ce qui est faussé , le reconnaître, en demander pardon et nous élancer avec plus de vigilance, de force, d'amour purifié sur les routes de la Mission ! De même qu'on reconnaît l'arbre à son fruit , de même nos frères reconnaîtront notre appartenance dans notre manière de vivre et de servir :Ainsi, mes frères, vous aussi vous êtes morts à la Loi, par le corps de Jésus-Christ, pour que vous soyez à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu. Car, lorsque nous étions dans la chair, les passions qui engendrent les péchés, excitées par la Loi, agissaient dans nos membres, de manière à produire des fruits pour la mort. Mais maintenant nous avons été dégagés de la Loi, étant morts à la Loi, sous l'autorité de laquelle nous étions tenus, de sorte que nous servons Dieu dans un esprit nouveau, et non selon une lettre surannée. Rm 7,4

Retournez-vous, voici l’Esprit -

KP40-35-3

P. De la tour du pin


1.
Retournez-vous, voici l’Esprit
Du Seigneur, au vent de la nuit
Qui passe au monde ;
Accueillez-le, ne craignez rien ;
À la croisée de vos chemins,
Laissez-vous couvrir de son ombre.

2.
N’alliez-vous pas vous desséchant
Dans vos lois de chair et de sang,
À perte d’être ?

Hébergez-le, vous renaîtrez,
Car Dieu travaille au plus secret :
Sa lumière luit aux ténèbres.

3.
Ouvrez la fente de vos cœurs,
Et voyez celle du Seigneur,
L’arbre de vie ;
Rapprochez-les, restez greffés,
Buvez la sève désormais
Dont la plaie du Christ est remplie.

4.
Et son Esprit brise les joints
Avec l’arbre mort du jardin
De sève humaine ;
Ne manquez pas ici le bond
Des derniers temps de création
Où l’amour de Dieu nous entraîne.

5.
Ne rompez pas vos nouveaux liens :
Vous croîtrez avec l’Esprit Saint
Jusqu’à cette heure
Du Fils de l’homme éblouissant
Par tous les hommes de son sang
Qui l’auront choisi pour demeure.

l'Ermite

vendredi 14 mars 2025

CELUI-CI EST MON FILS

 

DEUXIÈME DIMANCHE


DE CARÊME

Année C


(Lc 9, 28b-36)

Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier   Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre,et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui :c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.
Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus :« Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes :une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »Il ne savait pas ce qu’il disait.Pierre n’avait pas fini de parler,qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ;ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre :« Celui-ci est mon Fils,celui que j’ai choisi :écoutez-le ! »Et pendant que la voix se faisait entendre,il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.



Nous passons des ténèbres de la tentation à une lumière éclatante, presque insoutenable  pour les heureux témoins de cet événement unique dont parle l'apôtre Pierre dans sa deuxième Lettre :Je tiendrai toujours à vous remettre cela en mémoire, bien que vous le sachiez et que vous soyez affermis dans la vérité qui est déjà là.Et il me paraît juste, tant que je suis ici-bas, de vous tenir éveillés par ces rappels, car je sais que bientôt je partirai d’ici-bas, comme notre Seigneur Jésus Christ me l’a fait savoir. Mais je redoublerai d’efforts pour qu’après mon départ vous puissiez en toute occasion faire mémoire de cela. En effet, ce n’est pas en ayant recours à des récits imaginaires sophistiqués que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais c’est pour avoir été les témoins oculaires de sa grandeur. Car il a reçu de Dieu le Père l’honneur et la gloire quand, depuis la Gloire magnifique, lui parvint une voix qui disait : Celui-ci est mon Fils, mon bien-aimé ; en lui j’ai toute ma joie. Cette voix venant du ciel, nous l’avons nous-mêmes entendue quand nous étions avec lui sur la montagne sainte.(2 P 1, 12-21)

Notre foi s'appuie sur le témoignage oculaire et auditif des trois privilégiés qui ont gravi le Mont Thabor avec Jésus afin de fortifier, d'enraciner, leur foi aux heures les plus sombres, en même temps que les plus lumineuses de la vie du Fils Bien-Aimé C'est justement l'épisode qui est proposé à notre méditation en ce jour ..

Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier . Jésus choisit une montagne sans doute parce que la montagne rappelle les grandes manifestations du Père dans le passé, telle que la remise des Tables de la Loi à Moïse . C'est aussi sur la montagne que Moïse s'entretenait régulièrement avec le Père. La montagne est un lieu propice au silence, à la solitude, à la réflexion, elle protège des regards curieux, elle limite les distractions, elle facilite le recueillement. Gravir une montagne, prépare les esprits en les éloignant du brouhaha, à voir, écouter, s'émerveiller de la nouveauté , c'est certainement le but recherché par Jésus, pour préparer de façon toute simple, les apôtres à ce qui va suivre. Le but initial semble-t-il, est de prier et la prière de Jésus est si intense, si profonde qu'elle en devient transformante ! Le but essentiel de la prière est bien de nous transformer peu à peu, de changer nos cœurs souvent de pierre, en cœur de chair, ici c'est tout l'être de Jésus qui est transformé, laissant apparaître le Jésus total , l'Homme-Dieu Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre,et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Non seulement la personne de Jésus est transformée mais jusqu'à son vêtement, on peut dire que la transfiguration de la personne illumine la matérialité du vêtement , il s'agit, nous le verrons plus tard, d'une lumière éblouissante, quasi insupportable ! Et  Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. Moïse et Élie, la Loi et les Prophètes , c'est justement ce que Jésus est venu accomplir, conduire à sa perfection, en d'autres termes , aboutir, et, si j'ose dire, sceller dans Sa mort et Sa résurrection C'est ce que nous entendons en conclusion du Livre prophétique de l'Apocalypse de St Jean « :Je déclare aussi à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre que, si quelqu'un y ajoute, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre; et que, si quelqu'un retranche des paroles de ce livre prophétique, Dieu lui retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la cité sainte, qui sont décrits dans ce livre.Celui qui atteste ces choses, dit: " Oui, je viens bientôt. " Amen! Venez, Seigneur Jésus! »

 Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. .Celui qui a dit : je suis la lumière du monde, Jn 8,12 ; Jn 9,5 donne libre cours à cette heure à cette Lumière qui irradie Sa Personne, Lumière qui émane de Son ÊTRE et qui éblouit littéralement ceux qui la perçoivent, apportant un indéfinissable bien-être, une douceur telle que les apôtres souhaitent de toute leur personne, ne pas en sortir et s'installer sur les lieux mêmes de cette insondable grâce ! Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes :une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre ne remarque même pas l'éloignement de Moïse et d’Élie, il est figé dans ce moment d'intense bonheur . Un autre événement va le tirer de sa torpeur avant même qu'il ait terminé d'exprimer sa requête : Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre :« Celui-ci est mon Fils,celui que j’ai choisi :écoutez-le ! » Il y a de quoi être retournés, renversés comme les représentent certains iconographes, une voix venue de l'Ailleurs, qui désigne Jésus comme étant SON FILS, cet Envoyé, donc, le MESSIE DE DIEU attendu durant des siècles et Il est là, devant eux, ils peuvent Le contempler, Le toucher , ils partagent Sa vie depuis un certain temps, c'est tout simplement impensable , insoupçonnable! Dieu, est là, présent ! C'est un peu « le Tabernacle d'aujourd'hui où Dieu est présent ! Aujourd'hui dans un morceau de pain, à la Transfiguration, dans un corps d'homme, qui est plus qu'un homme ! C'est Dieu Lui-même ! C'est étourdissant ! C'est la tente de la Rencontre, c'est le sommet de la montagne, où Moïse s'entretenait avec son Seigneur en se voilant la face car , nul ne peut voir Dieu sans mourir or, en cet instant "Je ferai passer devant toi toute ma bonté, et je prononcerai devant toi le nom de Seigneur: car je fais grâce à qui je fais grâce, et miséricorde à qui je fais miséricorde. "Tu ne pourras voir ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre." : Ex 33, 19-20 ils découvrent ce que nous proclamons dans le Credo : Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu C'est vertigineux ! Et la voix continue : écoutez-le !C'est-à-dire «  faites-Lui confiance »marchez dans son sillage, Ne craignez pas, nous dirions «  vous êtes dans de bonnes mains », vous pouvez Le suivre sans crainte. Et, perdus dans leur réflexion personnelle, ils découvrent soudain, que tout est redevenu comme avant la voix s'est tu, la Lumière a disparu Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Oui, tout est redevenu comme avant , il n’y avait plus que Jésus, seul. Je trouve ces deux mots riches de sens et d'une lumière inégalée pour nos vies de baptisés ! En effet, ceci est à la fois rassurant, fortifiant , reconstituant , quand le monde semble s'écrouler autour de nous quand disparaissent les soutiens habituels, (nos Moïse, Élie, une voix familière, appréciée..), Jésus demeure avec nous, en nous, nous ne sommes jamais seul, Jésus est là, au plus profond de nos solitudes, nous pouvons continuer de Lui parler, de L'écouter, et si nous avons la grâce d'un silence aussi profond que celui de la montagne, nous entendrons Sa voix qui continue de nous inviter, de nous éclairer, de nous guider, de nous parler ! Oui Jésus demeure pour « le toujours » de nos vies individuelles, présent et agissant ! Impressionnés par cette expérience « transfigurante et transformante » Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.Marc et Matthieu sont plus précis , même si l'on peut imaginer qu'après semblable expérience les trois privilégiés n'ont guère envie de parler, chez ces deux évangélistes , c'est Jésus qui leur demande fermement de ne parles à personne de ce qu'ils viennent de vivre

Comme ils descendaient de la montagne, il leur fit commandement de ne raconter à personne ce qu'ils avaient vu, sinon quand le Fils de l'homme serait ressuscité des morts. Et ils gardèrent pour eux la chose, tout en se demandant entre eux ce que signifiait " ressusciter des morts Mc 9,9

Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur fit ce commandement: " Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité des morts. " Mt 9,9 Pourquoi ce silence ? Parce que Jésus est encore Présent pour éclairer, éduquer, fortifier ! Parce que l'Heure de Jésus n'est pas encore venue ! L'Heure de la mort-Résurrection où le souvenir de ce moment privilégié permettra à Pierre d'affermir ses frères comme le lui demande Jésus « toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères ». Lc 22 31, parce que l'Esprit Saint n'a pas encore été envoyé « C'est bien là ce que je vous ai dit quand j'étais encore avec vous: qu'il fallait que tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes s'accomplît. " Alors il leur ouvrit l'intelligence pour comprendre des Écritures; et il leur dit: " Ainsi il est écrit que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts le troisième jour, et que le repentir pour la rémission des péchés doit être prêché en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Vous êtes témoins de ces choses.Et voici que je vais envoyer sur vous ce qui a été promis par mon Père. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez d'en haut revêtus de force. Lc 24,44

Et c'est aussi vrai pour chacun de nous : on ne gaspille pas les dons de Dieu ! On peut partager certaines expériences pour témoigner de l'action divine en soi mais il est bon de s'imposer une certaine réserve, d'abord parce qu'il est difficile de traduire par des mots le don de Dieu, ensuite parce que la relation à Dieu est personnelle et unique !



NOUS AVONS QUITTE
Nous avons quitté
Nos chemins de peine
Pour goûter près de toi le repos
Seigneur, tu le sais,
Nous cherchons le Père,
Apprends-nous à prier.

Saurons-nous veiller
Quand la chair est faible
Ton désir nous soutient dans la foi
Seigneur, nous croyons
Tu connais le Père,
Montre-nous sa beauté.

Un instant nos yeux
Ont surpris ta gloire
Te voici rayonnant de splendeur;
Seigneur, notre joie,
Tu as vu le Père,
Ton visage est clarté.

4
Dans la nuit des temps
Se cachait ta face
Les prophètes annonçaient ta venue
Seigneur, aujourd'hui,
À la voix du Père,
Nous t'avons reconnu.

5
Il nous faut encor
Soutenir l'épreuve,
Traverser avec toi d'autres nuits
Seigneur, Fils de Dieu,
Conduis-nous au Père,
Transfigure nos vies



L'Ermite