vendredi 31 mai 2024

JE SUIS LE PAIN VIVANT

 

SOLENNITÉ DE LA FÊTE

DU TRÈS SAINT SACREMENT


Année B


(Mc 14, 12-16.22-26)


la fête du Saint Sacrément du Corps et le Sang du Christ ou Fête-Dieu, que nous célébrons en ce jour, est une fête qui affirme et honore la présence réelle de Jésus-Christ dans le pain et le vin consacrés pendant la messe.

La fête du Saint Sacrément du Corps et du Sang du Christ, que l'on appelait voilà quelques années , la Fête-Dieu, est une fête catholique et anglicane, célébrée en principe le jeudi qui suit la fête de la Trinité (en référence au jeudi saint), c’est-à-dire soixante jours après Pâques. Mais, en vertu d'une dérogation prévue par les livres liturgiques, elle est reportée au dimanche qui suit la Saint-Trinit dans les pays où elle n'est pas inscrite au nombre des jours chômés (France, Italie, etc.) Actuellement, le nom officiel de la fête, dans l’Église catholique, est « Solennité du Corps et du Sang du Christ ». Elle commémore la présence réelle de Jésus-Christ dans le sacrement de l'Eucharistie, sous les espèces du pain et du vin consacrés au cours de la messe.

Les origines de la fête remontent au XIIIe siècle. L'élévation de l'hostie, lors de la messe, manifestait déjà le désir de contempler le Saint Sacrément. Mais l'impulsion décisive en vue d'une fête spéciale fut donnée par sainte Julienne de Cornillon et la bienheureuse Ève de Liège. La fête fut instituée officiellement le 8 septembre 1264 par le pape Urbain IV.

C'est un jour férié dans certains pays catholiques. Pendant la procession de la Fête-Dieu, le prêtre porte l’Eucharistie dans un ostensoir au milieu des rues et des places qui étaient autrefois richement pavoisées de draperies et de guirlandes. On abrite le Saint Sacrément sous un dais porté par quatre notables. On marche habituellement sur un tapis de pétales de roses que des enfants jettent sur le chemin de la procession.

L'histoire de la solennité s'inscrit dans le sillage du débat théologique suscité par l'hérésie de Béranger de Tours, qui niait la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Dans la bulle Transiturus qui institua la Fête-Dieu, le pape Urbain IV écrit qu'« il est juste néanmoins, pour confondre la folie de certains hérétiques, qu'on rappelle la présence du Christ dans le très Saint Sacrément ». Les évolutions de la théologie sacramentelle et son développement dans les écoles du XIIe siècle et du XIIIe siècle ont été décisives. Le facteur déterminant qui a permis l'invention et la réception de la solennité de la Fête-Dieu a surtout été l'évolution de la religiosité populaire qui a accompagné ces évolutions théologiques grâce au développement de la prédication. Ce réveil s'accompagnait d'un désir de pouvoir contempler l'hostie pendant la messe : c'est à Paris, vers 1200, que l'existence du rite de « l'élévation », au moment de la consécration, est attestée pour la première fois.

Depuis la réforme liturgique du concile Vatican II, la Fête Dieu est appelée « Fête du Saint Sacrément du Corps et du Sang du Christ ». Son sens est un peu différent de celui de la Fête Dieu qui était plus centrée sur l’adoration de la présence réelle du Christ. La Fête du Corps et du Sang du Christ commémore l’institution du sacrement de l’eucharistie. Elle est un appel à approfondir le sens de l’eucharistie et sa place dans notre vie.


Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal,

Pains sans levain à la Pâque

Déjà dans la religion juive, le pain avait une valeur sacrée, en particulier le pain sans levain juif , qui était utilisé pour de nombreux rites. Pour les Juifs, c’était un rappel de la sortie d’Égypte quand, obligés de fuir, ils n’avaient pas eu le temps de laisser lever le pain avant de le cuire, et donc ils le mangeaient sans levain. En souvenir de la fuite, des pains sans levain étaient consommés lors de la Pâque juive , la fête qui commémore la libération du peuple juif d’Égypte grâce à Moïse et le voyage vers la Terre promise. 

Aujourd’hui encore, pendant toute la semaine de Pâques, les Juifs ne mangent pas de pain au levain. En fait, la Pâque juive proprement dite, Pessa’h, est célébrée dans la nuit du 14 au 15 du mois de Nisan (le septième du calendrier juif). Les sept jours suivants coïncident avec ce qu’on appelait autrefois la Festa dei Pani Azzimi , une ancienne fête liée au monde paysan, qui marquait le début de la récolte des épis d’orge. 

A l’occasion du dîner pascal, les Juifs dressent la table avec une nappe blanche, allument les chandeliers, posent un gigot d’agneau sur la table, un rappel de l’agneau sacrificiel, des herbes amères, un œuf dur et des légumes trempés dans l'eau salée, pour se souvenir des larmes de la servitude, et 3 pains sans levain.


Histoire et signification dans la religion chrétienne


Dans le Nouveau Testament également, le pain en général et le pain sans levain en particulier jouent un rôle important. Ce n’est pas un hasard si Jésus a voulu inclure dans la prière du Notre Père la supplication : « Donnez - nous aujourd’hui notre pain quotidien ».

 

Le pain sans levain est rapidement devenu une partie des traditions chrétiennes. Pensons à l’épisode de la multiplication des pains et des poissons (Jn 6,1-15). Le pain comme symbole d’abondance , et signe de l’amour de Dieu , qui trouve sa plus grande célébration dans l’ hostie consacrée , faite de pain sans levain, comme l’était le pain sans levain consommé par Jésus lors de la Dernière Cène, à l’occasion de Pâques Juif.

Désormais , Jésus se proclame pain : « Or, pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit le pain et, ayant prononcé la bénédiction le rompit et le donna aux disciples, en disant : ‘Prenez et mangez ; ceci est mon corps » (Mt 26, 20-29), mais dans ses paraboles il avait déjà parlé de la Parole de Dieu comme d’un grain de blé qui devait porter du fruit : « Le sens de la parabole est celui-ci : la semence est la Parole de Dieu » (LC 8,4-11), et du Royaume de Dieu comme d’un champ de blé , dans la parabole de la mauvaise herbe et du grain de moutarde (Mt 13,24-43).

Saint Paul parle aussi du pain eucharistique comme symbole de la communion avec le Christ : « Le pain que nous rompons nous met en communion avec le corps du Christ. Il n’y a qu’un seul pain et donc nous formons un seul corps même si nous sommes plusieurs, parce que nous mangeons tous ce même pain. (1Cor 10:16-17)

Le pain sans levain devient un symbole d’authenticité et de vérité dans la culture chrétienne , alors que le vieux levain est un symbole de corruption, de méchanceté et de perversité , qui s’est répandu par la faute des pharisiens et des sadducéens : « Attention et méfiez - vous du levain des pharisiens et des


Sadducéens »
 (Mt 16,6-7) (Notes)

Nous savons , depuis un certain temps maintenant, que Jésus n'est pas venu abolir, mais accomplir : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. »  Mt 5, 17 Durant toute Sa vie, Jésus s'est inscrit dans la Tradition Juive , Jésus n'a rien renié, mais Il a montré , en bien des circonstances, qu'Il voulait entraîner le Peuple au-delà : « on vous a dit, eh bien moi, je vous dis » :  

Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu'un commet un meurtre, il en répondra au tribunal. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. :Mt 5,22

Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme et la désire a déjà commis l'adultère avec elle dans son cœur. Mt 5,28

Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends - lui encore l'autre. Mt 5, 39

Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, Mt 5,44

Et moi je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson. Jn 4,35

Jésus est venu parfaire la loi et les prophètes.

C'est dans ce climat de célébration de la Pâque Juive qu'Il monte à Jérusalem, aujourd'hui , pour célébrer la Pâque ! Jésus a annoncé au moins trois fois Sa Passion : Mt 16,21 Mt 20, 17,28, Lc 9, 43-45 mais les apôtres entendaient sans entendre, comme cela nous arrive très souvent : « Ouvrez bien vos oreilles à ce que je vous dis maintenant : le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. » Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, elle leur était voilée, si bien qu’ils n’en percevaient pas le sens, et ils avaient peur de l’interroger sur cette parole. (Lc)

Aussi, aujourd'hui, les apôtres exécutent les ordres de Jésus à la lettre et, apparemment, sans inquiétude :

les disciples de Jésus lui disent :« Où veux - tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? »Il envoie deux de ses disciples en leur disant :« Allez à la ville ; un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre. Suivez - le, et là où il entrera, dites au propriétaire :“Le Maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ? ”Il vous indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et prête pour un repas. Faites - y pour nous les préparatifs. » Les disciples partirent, allèrent à la ville ; ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.

La célébration de la Pâque Juive est un moment festif puisque qu'il est fait mémoire du passage de l'esclavage à la Liberté et de l'Alliance faite au Sinaï, où le Peuple s'est engagé solennellement à obéir aux parole du Seigneur Dieu :« Toutes ces paroles que le Seigneur a dites, nous les mettrons en pratique. » (1ère Lecture)« Tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique, nous y obéirons. »Moïse prit le sang, en aspergea le peuple, et dit :« Voici le sang de l’Alliance que, sur la base de toutes ces paroles, le Seigneur a conclue avec vous. » Les apôtres sont dans cet état d'esprit à ce moment précis où Jésus veut célébrer la Pâque .

Les versets qui suivent sont « le cœur » de cette Solennité. Ils nous rapportent à peu près, ce qui s'est passé en cette dernière Pâque de Jésus sur la terre des hommes. Nous avons quatre récits de ce moment majeur de la vie de l’Église naissante :

Jean ne rappelle pas les paroles précises de l'Institution, mais l'esprit dans lequel s'est
déroulé ce moment si important . Esprit d'humilité et de service « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres...Car je vous ai donné l'exemple, afin que, comme je vous ai fait, vous fassiez aussi vous-mêmes. Jn 13 » Il note sobrement que ce geste se déroule au cours du repas pascal : « Pendant le souper ...Se leva de table, posa son manteau, et ayant pris un linge, il s'en ceignit. Puis il versa de l'eau dans le bassin et se mit à laver les pieds de ses disciples, »

Les trois autres récits sont assez proches quant à l'essentiel : la transsubstantiation. « C’est littéralement la transformation d’une substance en une autre. Dans la théologie catholique, c’est la doctrine selon laquelle au cours de l’eucharistie, au moment de la consécration, les espèces du pain et du vin deviennent le Corps et le Sang du Christ tout en conservant les caractéristiques physiques et les apparences originales. Aujourd’hui, les catholiques préfèrent utiliser l’expression « présence réelle ». Cette doctrine prend le nom de transsubstantiation au concile de Trente (1551) où elle est officiellement proclamée par l’Église » (Église Catholique de France) Dogme central de notre foi Catholique

Il serait souhaitable de reprendre ici tout le chapitre 6 de St Jean, ce discours sur le Pain de Vie qui se solde par « la démission » de certains disciples dépassés par les Paroles de Jésus

"En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel; c'est mon Père qui donne le vrai pain du ciel.( c'est Dieu le Père en effet qui envoie le Fils) Car le pain de Dieu, c'est le pain qui descend du ciel et qui donne la vie au monde ( C'est bien Jésus qui est descendu du ciel, envoyé par le Père pour nous donner la vie et la vie éternelle)."Ils lui dirent donc: "Seigneur, donnez - nous toujours de ce pain." Jésus leur répondit: "Je suis le pain de vie: celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. Je suis le pain de vie. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvageCelui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra aussi par moi. Dès ce moment, beaucoup de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui. Et c'est à ce moment que Jésus pose la question de confiance à Ses apôtres et que Pierre, au nom des Douze répond :"Seigneur, à qui irions - nous? Vous avez les paroles de la vie éternelle. Et nous, nous avons cru et nous avons connu que vous êtes le Saint de Dieu."

Et nous y sommes ! Jésus n'est venu dans le monde que pour nous donner la Vie, Il choisit donc les ultimes heures de Sa vie terrestre pour laisser à l’Église naissante « le Pain de la Route »  pour qu'Elle vive en Lui jusqu'à Son retour, à la Parousie ! Le moment est solennel :

Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : « Prenez, ceci est mon corps. » Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude. Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu. »

Commenter ce contenu serait une erreur, que pourrions - nous dire de sensé , Jésus a confirmé ce qu'Il exprimait au chapitre 6 de Saint Jean, Jésus qui a prononcé la bénédiction, c'est-à-dire , rendu à Son Père ce qu'Il reçoit de Lui, à savoir : ce qu'Il EST  : le Fils Bien-Aimé ; Jésus donc, Se livre , à l'humanité pour la nourrir et en faire un seul corps, avant de « matérialiser ce don » sur le Bois de la croix ! « Puisqu'il y a un seul pain, nous formons un seul corps, tout en étant plusieurs; car nous participons tous à un même pain. » 1 Co 10 C'est Jésus qui constitue le ciment qui fait des croyants, un seul corps !

La question à laquelle il nous revient de répondre personnellement : est-ce que je vis comme membre d'un même Corps ? Est-ce que j'occupe , humblement ma place de membre de ce Corps ? Mon comportement est-il celui d'un membre à part entière de ce Corps ? Plus concrètement : quand un membre souffre, est-ce que je souffre avec lui ? Dans mon corps physique, si j'ai mal, ne serait-ce qu'à un doigt, c'est tout mon corps qui est impacté, en est-il de même dans mon Corps ecclésial ?Frères, lors même qu'un homme se serait laissé surprendre à quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez - le avec un esprit de douceur, prenant garde à vous-mêmes, de peur que vous ne tombiez aussi en tentation. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la parole du Christ; car si quelqu'un croit être quelque chose, alors qu'il n'est rien, il s'abuse lui-même. Ga 6,1

Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; si un membre est honoré, tous les membres s'en réjouissent avec lui. Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. 1, Co 12,26

Reste à Jésus, l'ultime accomplissement ,c'est pour cela que mon Père m'aime, parce que je donne ma vie pour la reprendre. Personne ne me la ravit, mais je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la reprendre: tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père."Jn 10,18 Jésus ayant TOUT accompli peut s'enfoncer dans la nuit du mont des oliviers :


Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.


Nous sommes le corps du Christ

N.Colombier – Air Libre

 

Nous sommes le corps du Christ,

Chacun de nous est un membre de ce corps.

Chacun reçoit la grâce de l’Esprit,

Pour le bien du corps entier.

Chacun reçoit la grâce de l’Esprit,

Pour le bien du corps entier.

 

Dieu nous a tous appelés à tenir la même espérance,

Pour former un seul corps baptisé dans l’Esprit.

Dieu nous a tous appelés à la même sainteté,

Pour former un seul corps baptisé dans l’Esprit.

 

Dieu nous a tous appelés des ténèbres à sa lumière,

Pour former un seul corps…

Dieu nous a tous appelés à l’Amour et au pardon,

Pour former un seul corps…

 

Dieu nous a tous appelés à chanter sa libre louange,

Dieu nous a tous appelés à l’union avec son Fils,

 

Dieu nous a tous appelés à la paix que donne sa grâce,

Dieu nous a tous appelés sous la Croix de Jésus Christ,

 

Dieu nous a tous appelés au salut par la renaissance,

Dieu nous a tous appelés au salut par l’Esprit Saint,

 

Dieu nous a tous appelés à la gloire de son Royaume,

Dieu nous a tous appelés pour les noces de l’Agneau,




L'Ermite

vendredi 24 mai 2024

AU NOM DU PERE ET DU FILS ET DU SAINT ESPRIT

 

SOLENNITÉ DE LA TRÈS

SAINTE TRINITÉ


Année B


(Mt 28, 16-20)

PRIÈRE DE SAINT AUGUSTIN

Je T’invoque, ô  Trinité ( Livre du Miroir)

Seigneur, je t’invoque avec la foi que dans ta bonté tu m’as donnée pour mon Salut. Mon âme vit fidèlement de cette foi, et s’attache par l’Espérance à ce qu’elle verra un jour en réalité.
Je t’invoque, mon Dieu, avec une conscience pure, et avec tout l’amour de ma foi, cette foi que tu as conduite à l’intelligence de la vérité en déchirant ses ténèbres, cette foi que tu m’as rendue agréable et douce comme le miel en y mettant la douceur de ta charité et en dissipant les amertumes du monde.
Je t’invoque, Trinité Bienheureuse, à pleine voix, avec l’amour sincère de ma foi, cette foi dont tu m’as nourri dès le berceau à la lumière de ta grâce, et que tu as affermie en moi en l’accroissant par l’enseignement de notre mère l’Église.
Je t’invoque, ô Trinité une, bienheureuse, glorieuse et bénie,
« Dieu, Seigneur, Paraclet ;charité, grâce, communion ;
Celui qui engendre, celui qui est engendré, et celui qui donne la vie ;La vraie lumière, la vraie lumière née de la lumière,
la véritable illumination ;
Source, torrent, eau vive ; tout vient d’un seul,
par un seul, en un seul
Tout vient de lui, par lui, en lui ;
Vie vivante, vie de la vie, vie qui vivifie la vie ;
Un seul par lui-même, un seul par lui seul,
un seul par les deux seuls ;
Ôn (celui qui est) par lui-même, ôn par le premier,
ôn par les deux autres ;
Père véridique, Fils-vérité, Saint-Esprit vérité.
Une seule essence Père, Logos, Paraclet,
Une seule Grandeur, une seule Bonté. Ainsi soit-il


Vous l'avez compris, nous célébrons, aujourd'hui la SOLENNITÉ DE LA TRÈS SAINTE TRINITÉ : UN SEUL DIEU, EN TROIS PERSONNES !

Après Pâques et la Pentecôte, c’est la fête de la Sainte Trinité ou le Mystère de Dieu, communion d’amour, que les chrétiens célèbrent.

Que fêtent les chrétiens le jour de la Sainte Trinité?


Nous célébrons le Mystère de Dieu, qui est communion des trois personnes Père Fils et Esprit - Saint. Nous fêtons l’unicité de notre Dieu qui en même temps n’est pas solitaire mais communion, circulation d’amour. La préface de la messe de la Sainte Trinité le dit avec un vocabulaire très précis : Vraiment, il est juste et bon de
Te rendre gloire (…). Avec ton Fils unique et le Saint-Esprit, Tu es un seul Dieu, Tu es un seul Seigneur, dans la 
trinité des personnes et l’unité de leur nature (…).”
 Nous rappelons notre foi en un seul Dieu, une seule substance en trois personnes, c’est la foi de Nicée (325).

La fête de la Trinité, tout comme celle du Saint-Sacrement est une fête de dogme. Alors que les fêtes de l’Église universelle célèbrent l’unique Mystère du Seigneur, qui se développe, se diffracte en différents mystères, autour des deux foyers de l’année liturgique : celui de la mort et de la résurrection du Christ à Pâques ou celui de sa nativité à Noël. C’est au Moyen-Âge qu’on ajoute des fêtes de dogme à l’année liturgique. C’est-à-dire que leur contenu n’est pas directement lié aux mystères du Seigneur Dieu en Jésus-Christ, mais fonctionnent à partir de définitions doctrinales : le dogme trinitaire pour la fête de la Trinité, le dogme de la présence réelle pour celle du Saint-Sacrement. La fête de la Trinité semble trouver son origine dans le contexte théologique et spirituel de l’Angleterre médiévale. Elle s’est étendue à toute l’Église universelle et a été élevée au rang de solennité au début du XXe siècle.

(P. Gilles Drouin, directeur de l’Institut supérieur de liturgie, Institut catholique de Paris. Si j'ai bien noté !)

Je m'en tiens là pour ne pas alourdir notre rencontre hebdomadaire mais vous pouvez retrouver l'article complet sur Internet.

les onze disciples s’en allèrent en Galilée ,à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent ,mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles :

« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez - es au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez  -leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit
Seigneur mon âme t'adore
Par les clartés de l'aurore
Béni soit Dieu créateur du soleil qui luit.

Dans ma jeunesse, les journées de nos camps de vacances chrétiennes, commençaient par un rassemblement du groupe et ce chant qui voulait nous unir dans la foi au Dieu UN en Trois Personnes . Il s'agissait d'une louange à ce Dieu de qui nous recevons tout ! Le premier vers était, bien évidemment , accompagné par le Signe du Chrétien, le Signe de Croix, ce signe qui permet à tout baptisé d'entrer dans la Famille de Dieu, qui fait de chacun, un fils de Dieu ! C'est justement le cœur de notre évangile en ce jour.

Je me permets , dès cet instant , d'attirer notre attention sur cette noble et riche prière (Le Signe de Croix). La façon dont nous le traçons sur nous, n'est pas anodine, pour soi, pour ceux qui observent. Je vais essayer d'être brève, mais je souhaite vous partager trois situations où ce Signe , silencieux en l’occurrence, est devenu chemin de Vie !

De la non - foi, au Sacerdoce, avec le P. Jacques Loew, décédé dans les années 80.

Sa maman, avait quitté son pensionnat, avec l'esprit rempli de rancœurs à l'égard des religieuses, ses professeurs, elle se promettait de ne pas élever ses enfants, le cas échéant, dans la religion catholique qu'elle rendait responsable de ses malheurs !

Sa meilleure amie par contre, en est sortie avec le désir de donner sa vie au Seigneur si elle reconnaissait l'appel de Dieu dans son cœur ! Nous réagissons bien différemment devant nos situations de vie !

La première eut un fils unique, Jacques. Ayant gardé des relations avec son amie devenue Sœur Augusta, c'est avec bonheur qu'elle est allée le lui présenter. Sœur Augusta, connaissant l'état d'esprit de son amie s'est engagée, dans le secret , à prier chaque jour pour Jacques et, notamment pour sa vie spirituelle.

Si la maman de Jacques était opposée à une formation religieuse catholique elle a tenté de le mettre en contact vers ses 14 ans avec l’Église Protestante du lieu afin de lui offrir une ouverture...Le moment venu, Jacques a entrepris des études d'avocat, a mené une jeunesse débridée, où la fête était reine ! De veille en veille , de fête en fête, d’excès en excès, Jacques , devenu malade des poumons aux alentours de ses 20 ans , a été hospitalisé dans un sanatorium en Suisse dont les plus proches voisins étaient des religieux Chartreux.

La solitude, la beauté du paysage, l'extraordinaire merveille des cristaux de neige , la main discrète du Seigneur, ont travaillé le cœur de ce jeune homme et lui ont donné envie d'aller interroger les moines sur les origines du monde , notamment de ces merveilleux cristaux de neige ; qui pouvait en être l'origine, quel peintre décorateur, dessinateur ? Mais, comment approcher ces moines ? Comment demander un rendez-vous ? Comment se présenter à eux, lui, Jacques, qui ne connaissait que fêtes et désordre ?

Jacques décide alors d'observer les gens qui allaient et venaient vers l'Abbatiale, il rentre et se positionne tout au fond , à côté d'une certaine vasque ( le bénitier ) où les habitués sauçaient leur main en l'agitant, puis dessinaient une vague circonvolution sur leur poitrine, (notre Signe de croix) avant de tenter une improbable figure géométrique dans la grande allée (la génuflexion) et de s'installer sur un banc, le tout, semblant s'adresser au Président du service (la messe) qui se déroulait dans le Chœur !

Fort, de ce qu'il avait pu voir sans déchiffrer, après quelques jours de fine observation, Jacques obtient un Rendez-vous et se présente devant le Père Abbé avec cet ensemble de « simagrées » qui provoque un éclat de rire chez le Père et ouvre un chemin, un long chemin de catéchèse qui fera de Jacques un prêtre, un formateur et un initiateur de famille religieuse !

Devenu prêtre, Jacques Loew, a souvent utilisé cette expérience pour inciter, ses auditeurs à PRIER LEUR SIGNE DE CROIX , pour que ce très beau geste se traduise en acte de foi missionnaire, qui appelle des frères à découvrir notre Dieu. C'est le cas du témoignage qui suit :

De la non - foi, au Catéchuménat, avec Julia, actuellement à Paris. Alex, 25 ans ,étudiant à Paris, participe à des groupes de jeunes chrétiens , parmi eux, certains ne le sont pas, mais , discrètement , observent et posent les bonnes questions, à la bonne personne. Julia, environ 25 ans est de ceux-là , elle a remarqué que Alex trace sur lui, un vrai Signe de croix quand il passe devant une église, une croix … Intriguée elle s'est intéressée à la démarche de son camarade et lui en a demandé le sens ! Sans hésitation, Alex lui a expliqué le sens du geste ,le lien entre ce geste-prière-acte-de-foi, et le lieu ( église, croix) salué de cette façon . Julia a découvert ainsi le lien entre foi, gestes, lieux de culte , elle s'est trouvée intéressée, a voulu en savoir plus sur le cheminement du chrétien est entrée au Catéchuménat, et, après deux années de formation, a reçu , la nuit de Pâques, le Sacrement du baptême , Alex est son accompagnateur principal. Rendons grâce au Seigneur ! Un acte , même, caricatural comme un acte respectueux et rempli de foi, peuvent devenir chemin de Salut pour un cœur sincère et droit ! Dieu se sert de tout, et de tous ! Gloire à Lui !

Le manteau protecteur du croyant engagé en milieu hostile Il s'agit maintenant d'un tout autre témoignage . Pendant plusieurs années, j'ai servi le Seigneur, dans les rues de Paris auprès des personnes qui s'enfoncent dans la nuit , se cachent et vivent de prostitution, d'expédients varies et dangereux... L'association catholique qui encadrait notre démarche, nous envoyait vers nos frères en souffrance, « les mains nues, deux par deux) et pour armes, celles décrites par Saint Paul dans sa Lettre aux Éphésiens :ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de l'ardeur à annoncer l'Évangile de la paix, et ne quittant jamais le bouclier de la foi, qui vous permettra d'arrêter toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez le casque du salut et l'épée de l'Esprit, c'est-à-dire la Parole de Dieu. En toute circonstance, que l'Esprit vous donne de prier et de supplier. Restez éveillés afin de persévérer dans la prière pour tous les fidèles. » Chaque jour, parfois, plusieurs par jour, avant de partir à la rencontre des frères et sœurs de la rue, le binôme prenait un temps de prière et traçait sur soi, un grand et beau Signe de Croix, pour s'envelopper dans « ce manteau protecteur » lors des différentes rencontres, où s'affichaient parfois, des vices répugnants, chargés d'esprits maléfiques..

Ces petits témoignages, n'ont d'autre ambition que de nous aider à prendre conscience de l'extraordinaire cadeau que Jésus fait aujourd'hui à Ses apôtres, et, par grâce, à chacun de nous ! Ils veulent être également, un appel à faire de ce don ( le Signe de croix) une prière, et, de cette prière, une invitation discrète à se tourner vers Son Auteur !

Deux remarques auparavant :

les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre

C'est sur une montagne que Jésus donne rendez-vous à Ses apôtres, nous savons , de Moïse à ce jour, la place donnée à la montagne lors des grandes manifestations divines, dont les plus récentes : la montagne de la Tentation, celle des Béatitudes, de la Transfiguration, de la mort sur la Croix du Verbe Incarné ! Les apôtres ne peuvent pas ne pas être en éveil et « s'attendre à l'inattendu » !

Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : Les Apôtres sont là, interrogatifs, certains dubitatifs, et c'est Jésus qui s’approcha ! Oui, Jésus se fait proche, Jésus ne tient pas compte des doutes, des questions, les Apôtres ont obéit à Son ordre, alors Jésus peut manifester Sa confiance.

Il nous suffit de montrer « un tout petit peu » de bonne volonté, et Jésus se fait et se fera proche . Le but, ici, est grandiose  et devrait nous éblouir, Jésus n'a-t-il pas dit : je vous ai appelés amis, parce que tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l'ai fait connaître. Avant de remonter auprès du Père, Jésus transmet à Ses Amis, les Pouvoirs reçus de Son Père et notre Père, Il les ENVOIE et nous ENVOIE, Jésus ne garde RIEN pour Lui, JÉSUS DONNE TOUT, ET SE DONNE TOUT ENTIER :

« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez - les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez - leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
Jésus nous envoie baptiser, pour les Apôtres , et préparer la route, pour les croyants que nous sommes. Jésus demande d'agir au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Selon P. Michel Wackenheim : Les premières indications du Signe de Croix, semblent être celles de Tertullien, Père de l’Église, mort vers 220, qui indique que les chrétiens ont l’habitude de tracer un signe de croix sur eux « en toutes circonstances ». Au début, ce signe sert à conjurer les attaques du malin, à éloigner les maladies — c’est un signe apotropaïque, du grec « détourner ». C’est un geste bouclier qui place le croyant sous la protection de la croix du Christ, qui l’assiste quand l’esprit du mal se manifeste. Puis, vers le IVe siècle, le signe de croix s’insère dans la liturgie du baptême.

Un baptisé peut faire le signe de croix sur lui-même ou sur quelqu’un d’autre. Les parents, par exemple, peuvent signer leur enfant. Dans le rituel des bénédictions (pour des occasions spéciales, sur des personnes ou des objets, etc.), le signe de croix est donné par le prêtre ou le diacre. Toute bénédiction tire son essence du mystère pascal (Jésus, mort et ressuscité) tandis que les paroles qui l’accompagnent (« au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ») nous renvoient au mystère de la sainte Trinité. Ces deux mystères forment le socle du signe de croix.

Il n’est pas anodin que ce signe soit marqué sur notre corps…

Oui, porter la main sur notre corps signifie que le mystère de la mort et de la résurrection de Jésus, et le mystère du Dieu trois fois saint, imprègnent notre être tout entier. Le corps du croyant devient le lieu privilégié de la présence de Dieu et de l’expression du salut. Autrement dit, ce signe est une épiphanie de la présence de Dieu au cœur d’un mouvement du corps. Le signe de croix est fondamentalement un signe qui nous rappelle à notre baptême, à ce passage par la mort pour s’ouvrir à la vie éternelle. Passer par la mort signifie concrètement « mourir à » ce qui, en moi, est ténèbres : l’égoïsme, l’orgueil... Bref, tout ce qui m’empêche d’être vraiment vivant.( Journal La Croix)


Je ne vois pas ce que je pourrais ajouter d'autre, sinon, attirer notre attention sur notre manière de tracer sur soi, ce si beau, si grand, si profond geste qui nous rappelle que nous sommes baptisés, devenus fils et fille de Dieu au NOM de ce Dieu UN, en TROIS PERSONNES : LE PÈRE, ET LE FILS, ET LE St ESPRIT !

Quelle est la symbolique du signe de croix ?

Pour résumer, la dimension verticale exprime la descente de Dieu parmi les hommes en Jésus, le Christ : il s’agit de l’incarnation. La dimension horizontale nous rappelle que Jésus, devenu homme parmi les hommes, meurt sur la croix.(suite de l'article du journal La Croix)

Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit
Seigneur mon âme t'adore
Par les clartés de l'aurore
Béni soit Dieu créateur du soleil qui luit.


Béni soit Dieu par les plaines, les bois et les monts
Et par les douces rosées
Par la chaleur des journées
Et la fraîcheur qui le soir emplit nos vallons.

Béni soit Dieu par la houle, la mer et le vent
Et par les eaux souterraines
Qui vont jaillir aux fontaines
Béni soit Dieu pour la source au filet d'argent.

Béni soit Dieu pour l'aiglon qui s'envole aux cieux
L'oiseau caché sous la feuille
Et dont la voix se recueille
Avant de dire au Seigneur un merci joyeux.

Béni soit Dieu par le cœur de tous les humains
Les cœurs des hommes qui peinent
Les cœurs meurtris ceux qui traînent
Béni soit Dieu par l'effort et le cœur des Saints.



l'Ermite