TROISIEME DIMANCHE
DE CARÊME
Année C
(Lc 13, 1-9)
Le chemin du Carême commençait avec le combat de Jésus provoqué par le Satan qu'Il remet à sa juste place en brandissant devant lui la Seule PAROLE DE DIEU !
Nous avons contemplé, maladroitement certes, mais avec les yeux du cœur, ce même Jésus TRANSFIGURE, en présence des trois apôtres qui pourront affermir la foi de leurs frères le moment venu : « Et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères" (Luc 22,31-32)
Aujourd'hui, en ce troisième dimanche, l'appel de Jésus est pressant , incisif. Jésus avance vers Jérusalem et, chemin faisant, Il enseigne Ses disciples et les foules qui ne Le quittent pas, et se bousculent pour être au plus près de Sa Parole,Lui qui incarne la Parole du Père, et,ne rien perdre de ce qu'Il dit.
Un
jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que
Pilate avait fait massacrer,mêlant leur sang à celui des sacrifices
qu’ils offraient. Jésus leur
répondit :« Pensez-vous que ces Galiléens étaient de
plus grands pécheurs
que tous les autres Galiléens, pour avoir
subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis :pas
du tout !...Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la
tour de Siloé,pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que
tous les autres habitants de Jérusalem ?
J'avoue avoir toujours évité ces premiers versets, qui semblaient ne rien apporter au Message de Jésus ! C'est donc pour tous les amis abonnés à ce blog que je me suis arrêtée, persuadée , enfin, que Jésus qui ne parle jamais dans le vide, veut nous dire quelque chose.
A l'époque de Jésus, et cela a longtemps perduré ,puisque nous en trouvons des relents parfois de nos jours, on croyait que le mal, la maladie étaient la conséquence du péché, Jésus ne dira-t-Il pas ailleurs à Ses disciples "Maître, lui demandèrent ses disciples, est-ce que cet homme a péché, ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle?" Jésus répondit: "Ni lui, ni ses parents n'ont péché, mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. (Jn 9)
Penser ainsi serait entrer dans un fatalisme inacceptable pour un croyant. Aucun d'entre nous n'est à l'abri d'une mort subite, violente, imprévue. Pensons à cette famille, papa, maman, deux jeunes enfants, tombés ensemble sous les tirs ennemis, en Ukraine, ne cherchaient-ils pas la vie en courant vers un abri ?
Je pense que Jésus nous invite , comme Il le fera souvent au cours des Évangiles
1 ) à rester vigilant, en état de service « Que vos reins restent ceints et vos lampes allumées! (Lc12)
à être et rester toujours prêts dans le cas où le Maître nous ferait signe « Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment. (Mc13)
peut-être nous explique-t-il là que nous ne sommes pas maîtres des événements, que le Père seul connaît, pour chacun de nous le meilleur moment, la meilleure heure pour rentrer à la Maison d’Éternité. « Quant au jour et à l'heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. (Mc 13)
La fine pointe de cet évangile réside dans ces quelques mots qu'il conviendrait d'écrire en lettres d'or, surtout en temps de Carême, d'autant qu'ils nous sont rappelés chaque année lors de l’imposition des cendres : CONVERTISSEZ-VOUS, LAISSONS-NOUS
CONVERTIR PAR LA PAROLE DE DIEU.Ce que jésus exprime ici en négatif avec un avertissement de taille Eh bien, je vous dis :pas du tout !Mais si vous ne vous convertissez pas,vous périrez tous de même.Pour ne pas être surpris, pour ne pas être pris au dépourvu, il est souhaitable de rester en état de veille . Je crois avoir déjà rappelé, l'état d'esprit du jeune Louis de Gonzague à ce propos :
Louis jouait dans la cour avec quelques garçons à ce jeu qu’on appelle « la balle au chasseur ». Monseigneur l’aumônier, qui était chargé de surveiller son éducation religieuse, s’approcha de lui et lui dit :
— Louis, écoutez-moi ! Supposez qu’à ce moment même on vienne vous dire que la fin du monde va avoir lieu dans un instant, que vous allez paraître devant Dieu, que vous serez jugé par le Juge suprême et que, de son arrêt, se décidera votre éternité. Que feriez-vous ?
C’était, il faut l’avouer, une question bien grave à poser à un garçon qui était en train de renvoyer alertement une balle à ses compagnons de jeu ! Mais Louis de Gonzague ne se montra nullement démonté. Simple et calme comme à son ordinaire, il répondit :
— Eh bien, je continuerais à jouer à la balle au chasseur !
Merveilleuse réponse… Qu’aurait-il pu faire de mieux ? Il savait que, depuis sa naissance, il avait toujours aimé Dieu, l’avait toujours servi dans la mesure de ses forces. Dans le Père Tout-Puissant il avait placé son espérance. Pourquoi eût-il eu peur de paraître devant Sa Face ? Et l’aumônier s’écarta, admirant la leçon de surnaturelle confiance qu’une fois de plus l’enfant lui avait donnée.
A chacun de se poser cette question et d'y répondre !
Peut-être est-il utile de se rappeler le sens de cet appel du Seigneur : CONVERTISSEZ-VOUS !
« On désigne par ce terme, dit le petit dictionnaire de théologie catholique, tout changement d'attitude dans le domaine religieux ou moral, et surtout une adhésion radicale à Dieu et à Ses desseins de grâce par un acte foncièrement et fondamentalement religieux, qui est toujours une affaire d'expérience religieuse vécue et de certitude subjective liée à cette expérience ; mais la question de savoir si, dans un cas concret, Dieu est intervenu d'une manière perceptible pour opérer une conversion reste souvent insoluble. Une telle conversion, peut et doit encore se produire souvent à l’intérieur d'une foi et d'une Église déjà acceptées »
Paul Claudel est le témoin d'un retournement, du rien au Tout :
Arrive enfin le fameux épisode de Noël 1886 à Notre-Dame, qui se déroule lors des vêpres. Il entend le Magnificat. « En un instant, mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher ». (Ma conversion, publié le 13 octobre 1913 dans la Revue de la jeunesse).
Nous avons aussi François d'Assise, Charles de Foucauld , il s'agit là de grands bouleversements de vies qui se laissent toucher par le Dieu trois fois Saint , c'est important car ces personnes deviennent des témoins pour ceux qui marchent dans la nuit. D'autres, comme la plupart des chrétiens que nous sommes, vivent dans un clair/obscur, dans une tiédeur qui font dire à St Jean dans l'Apocalypse
«Je connais tes œuvres: je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche.» Ap 3:15-16
Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche; repentez-vous et croyez à l'évangile. (Mc 1) (Paroles reprises lors de la Liturgie des Cendres, chaque année)
Jésus ne cache pas son projet :
Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs au repentir. (Lc 5)
mais Il se heurte à nos suffisances et insuffisances :
Et Jésus, jetant ses regards tout autour, dit à ses disciples : " Combien difficilement ceux qui ont les richesses entreront dans le royaume de Dieu ! " Comme les disciples étaient étonnés de ses paroles, Jésus reprit : " Mes enfants, qu'il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus aisé pour un chameau de passer par le trou d'une aiguille, que pour un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. " Et ils étaient encore plus étonnés, et ils se disaient les uns aux autres : " Et qui peut être sauvé? " Jésus, les yeux fixés sur eux, dit : " Aux hommes impossible ! mais non à Dieu, car tout est possible à Dieu. (Mc 10)
Il nous appelle à un franc dépouillement, ce qui compte c'est le retournement du cœur qui nous fait retrouver le petit enfant qui nous habite toujours :
Celui donc qui se fera humble comme ce petit enfant est le plus grand dans le royaume des cieux. (Mt18)
La conversion reste une grâce qui vient tout droit du Seigneur Lui-même, tel le berger qui n'est autre que Jésus, se met à la recherche de la brebis égarée se réjouissant pour cette brebis retrouvée plus que pour celles qui sont restées fidèles : « Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue. " Ainsi, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent,( se convertit) que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance. (Lc15)
La Parabole qui suit, comme celle du Père miséricordieux, que nous méditerons dimanche prochain , met en évidence l'immense miséricorde du Père à l'égard de Ses enfants.
Patience de Dieu ! Patience de l'Amour ! Qui nous espère toujours ! Nous sommes ce figuier,l'humanité est ce figuier, souvent stérile, dont le Père attend les fruits . Et comme il est dit dans la Première lecture, Dieu constate notre misère et nous envoie le Nouveau Moïse, pour nous délivrer de nos servitudes :« J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte,...Oui, je connais ses souffrance, Je suis descendu pour le délivrer » Celui qui est descendu, c'est bien le Fils unique :
« Tu ne désires ni sacrifice ni oblation, tu m'as percé les oreilles; tu ne demandes ni holocauste ni victime expiatoire. Alors j'ai dit: " Voici que je viens, avec le rouleau du livre écrit pour moi. Je veux faire ta volonté, ô mon Dieu, et ta loi est au fond de mon cœur. » (Ps 40)
Et la volonté du Père c'est que tous les hommes soient sauvés, le Salut est offert, donné, mais pour être effectif il doit être accueilli , reconnu, voulu . Comme il faut avoir faim pour se nourrir, soif pour se désaltérer, pour recevoir le Salut de Dieu il convient d'ouvrir son cœur, d'être en attente et espérance, d'une Vie qui donne du sens à notre quotidien ! Nous ne pouvons pas nous sauver nous-mêmes, mais nous sommes sauvés par la foi en Jésus-Christ.Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi; et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu; ce n'est point par les œuvres, afin que nul ne se glorifie. (Eph 2)Nous sommes sauvés par la grâce de Dieu. La grâce, par définition, ne peut être gagnée. Nous ne méritons pas d’être sauvés : nous recevons tout simplement le salut par la foi en Jésus, l'Envoyé du Père. Croire en Jésus- Christ, c'est adhérer, au message de la Bonne Nouvelle détaillée dans l’Évangile et le faire nôtre, pour cela, comme le vigneron bêche et apporte du fumier au figuier desséché, nous devons « bêcher » notre vie spirituelle et lui fournir tous les nutritifs (le fumier) dont elle a besoin pour se développer harmonieusement et efficacement .C'est aussi cela se convertir ! Efficacement, c'est à dire en portant du fruit : « Le fruit de l'Esprit,, c'est la charité, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance. Contre de pareils fruits, il n'y a pas de
Cessez
de récriminer
comme l’ont fait certains d’entre eux :
(Paul
parle des Hébreux qui regrettent les oignons d’Égypte)
ils
ont été exterminés.
Ce qui leur est arrivé
devait servir d’exemple,
et l’Écriture l’a raconté pour
nous avertir,
nous qui nous trouvons à la fin des temps.
Ainsi donc, celui qui se croit solide,
qu’il fasse
attention à ne pas tomber.
1 Co 10
CONVERTISSONS-NOUS ET CROYONS A LA BONNE NOUVELLE !
Le
Carême (l'Avent) est le cadeau de l’Église pour prendre au
sérieux cette parole de Jésus : Convertissez-vous,
car
le royaume des Cieux est tout proche.
Vivons en enfants de lumière
L´heure est venue de l´exode nouveau !
Voici le temps de renaître d´en haut !
Quarante jours avant la Pâque
Vous commencez l´ultime étape !
Vivons en enfants de lumière
Sur les chemins où l´Esprit nous conduit :
Que vive en nous le nom du Père !
L´heure est venue de sortir du sommeil !
Voici le temps de l´appel au désert !
Allez où va le Fils de l´homme.
La joie de Dieu sur lui repose.
L´heure est venue de lutter dans la nuit !
Voici le temps d´affronter l´Ennemi !
N´ayez pas peur face aux ténèbres.
A l´horizon la croix se dresse.
L´heure est venue de grandir dans la foi !
Voici le temps de la faim, de la soif !
Gardez confiance, ouvrez le Livre.
Voici le pain, voici l´eau vive !
L´heure est venue de courir vers la vie !
Voici le temps de trouver Jésus Christ !
Il est présent parmi les pauvres.
Il vous précède en son Royaume.
L'Ermite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire