vendredi 11 septembre 2020

AIME D'UN AMOUR INFINI


 

XX I V e DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

ANNÉE A



(Mt 18, 21-35)

La semaine dernière Jésus expliquait l'importance de la correction fraternelle, et cette capacité qui nous est donnée de lier et délier nos sœurs et frères de leurs manquements à notre adresse. Pierre a sans doute La semaine dernière Jésus expliquait l'importance de la correction fraternelle, et cette capacité qui nous est donnée de lier et délier nos sœurs et frères de leurs manquements à notre adresse. Pierre a sans doute été touché par cet enseignement qui lui a permis de réfléchir au pardon d'où la question qui retient notre attention en ce dimanche : 


Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander :« Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi,combien de fois dois-je lui pardonner ?Jusqu’à sept fois ? »  
Jésus disait   " Si ton frère vient à pécher, va le trouver et fais-lui tes reproches seul à seul. (Mt 18) Pierre a bien écouté et entendu : délier ? Oui ? Mais jusqu'à quel point ? Combien de fois se demande-il ? Ce genre de questionnement est loin de nous être étranger ! Que de fois n'entendons-nous pas : J'ai pardonné plusieurs fois, maintenant c'est terminé, je ne veux plus en entendre parler ! 

Je me souviens de Bernard , la soixantaine, en rupture avec sa famille et qui errait gare du Nord à Paris ! Un jour, il vint vers moi le visage éclairé par un large sourire : « ne sois pas étonnée, tu ne me verras plus, je vais reprendre contact avec ma famille » Avec lui je me réjouis Quarante huit heures après , lors d'une tournée-rue, c'était notre mode de fonctionnement, je revois Bernard le visage défait, ses yeux remplis de larmes exprimant sa douleur désespérée : « quand j'ai sonné chez ma sœur, elle a entrouvert la porte, en m'apercevant, elle l'a refermée aussi sec en criant, je ne veux plus te voir, retourne là où tu étais » Et Bernard est revenu à la rue. Je ne sais pas quel différent les séparait , Bernard ne l'a jamais dit, mais je ne peux oublier et je prie , pour sa sœur et pour lui ! Des histoires du genre j'en porte un grand nombre devant le Seigneur , pardonner est particulièrement difficile , Jésus le sait Lui qui s'est livré pour nous sauver de toutes nos bassesses et désespérances « Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Calvaire, ils l'y crucifièrent, ainsi que les malfaiteurs, l'un à droite, l'autre à gauche. Et Jésus disait: " Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. " Et se partageant ses vêtements, ils les tirèrent au sort. (Lc 23) .

Ici que répond Jésus à Pierre ?:« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,mais jusqu’à 70 fois sept fois. La Tradition veut que cette expression signifie « à l'infini » L'Amour ne se perd pas dans des comptes d'apothicaires l'Amour aime !

« L'Amour ne fait rien de malhonnête ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s'emporte pas ; il n'entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans


ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout,
il endure tout.L'amour ne passera jamais. ( 1Cor 13)

Quand l'évangéliste rappelle la demande de Pierre de pardonner, il prend le contre-pied de la vengeance à propos de Lamek, rapporté dans la genèse: Lamek sera vengé soixante-dix fois sept fois. »  « Caïn sera vengé sept fois, et Lamek, soixante-dix fois sept fois ! » (Gn 4)On connaissait la loi du talion, c'est-à-dire rendre un pour un, soit œil pour œil, dent pour dent.  Pardonner 7 fois prend le contre-pied de venger 7 fois. Ce devait être un exploit. En effet, le chiffre 7 est lui-même un chiffre parfait qui ne désigne pas une ensemble de 7, mais la plénitude, la totalité : la totalité des jours d’une semaine, c’est 7 Ce chiffre renvoie au Lévitique ch. 25, ou chacun est amené, tout comme Dieu, à remettre la dette totalement la cinquantième année. Cela s'appelle le jubilé. Cette année-là, Dieu et chacun remettent les compteurs à zéro. En l’an 2.000, cela avait été proposé partiellement entre pays riches et pays très pauvres. Il y avait le pardon à accorder au septième jour, Jour du Seigneur (si tu as pris un vêtement en gage, le jour du Seigneur, tu le rendras…). Désormais, dans la bouche de Jésus cela devient pardon tout le temps, autant qu’il le faut. L’idée de jubilé pour le pardon est demeurée jusqu’à aujourd’hui puisque l’Eglise maintient l’année jubilaire : 1900, 1950, 2.000.Emile Hennart prêtre du diocèse d'Arras. Bibliste

Pour illustrer sa réponse, Jésus va une nouvelle fois utiliser le mode « Parabole » :Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs.    Il commençait,quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent).    Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser,le maître ordonna de le vendre,avec sa femme, ses enfants et tous ses biens,en remboursement de sa dette.    Alors, tombant à ses pieds,le serviteur demeurait prosterné et disait :‘Prends patience envers moi,et je te rembourserai tout.’    Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette.   


Dieu le Père est ce Roi compatissant et miséricordieux Il n'attend même pas que nous nous tournions vers Lui … En effet, conscient de notre misère, , de notre péché, Il envoie Son Fils Jésus pour nous révéler la profondeur de Son Amour et tenter de nous attirer à Lui . Jésus donne tout et jusqu'à Sa vie pour manifester l'amour incomparable du Père à notre égard. Durant trois ans Il arpente la Palestine, fait le Bien , rien que le bien, guérit les malades, soigne les blessés, rend la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, la marche aux paralysés, la réintégration aux lépreux, enseigne l'unique voie susceptible de conduire à la paix du cœur ! Il va jusqu'à se donner en nourriture car Il sait que la route sera longue et semée d'embûches ! Prévoyant, Il prépare «  l' après » en formant douze hommes capables de prendre sa succession en mains pour évangéliser en Son Nom jusqu'aux extrémités de la terre, lier et délier leurs frères aux prises avec les forces du mal …Initie les sacrements pour nous permettre de reprendre force, courage, joie pour servir nos frères comme Il nous l'a montré Et que faisons-nous en réponse à cette insondable générosité ?

Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent.Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant :‘Rembourse ta dette !’    Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait :‘Prends patience envers moi,et je te rembourserai.’    Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait.    Ses compagnons, voyant cela,furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé.    Alors celui-ci le fit appeler et lui dit :‘Serviteur mauvais !je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié.Ne devais-tu pas, à ton tour,avoir pitié de ton compagnon,comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?’    Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait.  

 Ne nous arrive-t-il pas de nous comporter comme le serviteur de la Parabole ! Oh c'est souvent plus subtil, mais il n'en reste pas moins vrai que nous sommes parfois impitoyables à l'égard de notre prochain, quel qu'il soit ! Très souvent, comme le serviteur de la Parabole, que ce soit en quittant l'église après avoir reçu en nous , dans le Temple de notre cœur, le Christ Jésus Lui-même, ou en quittant le ministre du Sacrement de la Réconciliation , arrivant à la maison nous retrouvons nos vieux démons. Il suffit d'une bricole qui éveille en nous un souvenir et notre langue se délie , nous tenons des propos remplis de colère quand ce n'est pas de haine à l'égard de tel ou tel ! Nous gardons, parfois nous cultivons de vieilles rancunes , nourrissons d'éventuelles vengeances blessé par celui ou celle à qui nous avons fait du bien .Nous occultons totalement la miséricorde du Seigneur à notre adresse, ce Seigneur que nous portons en nous et nous écrasons l'autre comme on écraserait un moucheron ! Il n'est pas inutile de réfléchir à la cohérence de notre agir avec la foi que nous proclamons, l’Évangile que nous méditons, les sacrements que nous recevons ! Relisons très sérieusement la première lecture de ce jour écrite cent quatre vingts ans avant le Christ :


 Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ;alors, à ta prière, tes péchés seront remis. Si un homme nourrit de la colère contre un autre homme,comment peut-il demander à Dieu la guérison ?    S’il n’a pas de pitié pour un homme, son semblable,comment peut-il supplier pour ses péchés à lui ?    Lui qui est un pauvre mortel, il garde rancune ;qui donc lui pardonnera ses péchés ?    Pense à ton sort final et renonce à toute haine,pense à ton déclin et à ta mort,et demeure fidèle aux commandements.    Pense aux commandements et ne garde pas de rancune envers le prochain,pense à l’Alliance du Très-Haut et sois indulgent pour qui ne sait pas.

Dans l’Évangile de ce jour nous constatons une nouvelle fois, que Jésus est venu « ACCOMPLIR » la loi et les Prophètes ! Jésus qui connaît le cœur de l'homme, quand Il nous apprend à prier que dit-Il : « Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour; Pardonne-nous nos offenses, COMME nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du malin »Mt 6 Comment pouvons-nous reprendre cette prière, si nous refusons le pardon à nos frères ? Comment pouvons-nous nous présenter à la communion si nous refusons d'accueillir notre frère : « Si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi laisse ton offrande devant l'autel et va d'abord te réconcilier avec ton frère,Mt 5 Le pardon est une démarche difficile,mais Pardonner, c'est déposer une rose dans le jardin de l'amour car c'est dans notre coeur que ses pétales s'ouvriront,pour venir embellir ces précieux moments de bonheur où tu connais la joie de redonner à quelqu'un une seconde chance de bonheur. " Je te pardonne " est un mot qui guérit et enrichit notre vie...(auteur inconnu)

Ceux qui pardonnent écrivait Michel HUBAUT franciscain sont les guérisseurs de l'humanité Plutôt que de ressasser l'offense ou le dommage, plutôt que de rêver de revanche ou de vengeance, ils arrêtent le mal à eux-mêmes... Pardonner, c'est l'acte le plus puissant qu'il soit donné aux hommes d'accomplir.

Suite aux atrocités de la guerre au Liban il poursuit :Je prenais soudain conscience que le pardon peut devenir une des plus belles manifestations de l'Esprit dans le cœur d'un homme. Car le geste de cet homme n'était pas à mesure humaine! ( un homme qui demandait une messe pour les bourreaux de son fils!) J’ai compris, ce soir-là, que « pardonner » c'était vraiment «  avoir part-au-don » de Dieu,


participé à la gratuité de son amour infini
. Notre logique humaine, celle de la spirale mortelle de la haine, de la rancune qui engendre la vengeance du mal qui engendre le mal est, par le « pardon » ,brutalement  déraisonnablement rompue.Ce qui pourrait apparaître comme une faiblesse, une capitulation, devient soudain une marche à contre-courant, un passage inattendu de l'Esprit. Quel saut incroyable! Passer de notre logique humaine à celle de Dieu, à la logique de l'amour qui, un jour, sur le Calvaire, est mort en criant : «  Pardonne-leur ! »

Pardonner n'est pas oublier et oublier  ce n'est pas pardonner. À l'entrée de la crypte du Mémorial de la Déportation à Paris figure l'inscription : « Pardonne. N'oublie pas ! »

 Pardonner ne signifie pas nier les fait. Cela conduirait à des impasses. Il est vrai que lorsqu'on subit un coup dur, une des réactions de défense les plus fréquentes est de se blinder, de se cuirasser contre la souffrance. Mais cette manière d'annuler l'événement rend toute guérison impossible, tant que l'on refusera de reconnaître l'offense avec la souffrance profonde qui l'accompagne.Toutes nos facultés sont mobilisées dans le pardon : la sensibilité, le cœur, l’intelligence, le jugement, l’imagination.certain vous diront que « le pardon n’appartient qu’a Dieu » Ce qui est encore une manière de se décharger sur Dieu de notre propre responsabilité. Or, comme toujours Dieu ne fait pas à notre place ce qu’il désire faire avec nous. Le pardon relève à la fois de l’humain et du divin.Il est vrai que le pardon n’est pas à mesure humaine et que l’homme, sans la force de l’Esprit, est incapable de pardonner, mais c’est bien l’homme, qui éclairé, animé par l’Esprit, qui doit prendre l’initiative de pardonner.

Prendre la décision de ne pas se venger le processus du pardon ne peut commencer aussi longtemps que je nourris le désir de me venger, tant que je continue  à me complaire et à m'épuiser dans la situation de victime. Ce désir de vengeance empêche toute cicatrisation - ma blessure, concentre toute mon énergie sur le passé, étouffe le présent et bouche mon avenir.

Ce désir de vengeance m'entraînera dans cette ronde infernale que nous avons évoquée, nourrira en moi le ressentiment,

Je dois reconnaître lucidement et assumer la souffrance que cette offense m’a causée. Cette étape des émotions repérées et maîtrisées est importante, car nous avons parfois tendance à les enfouir. Il importe donc de bien identifier nos blessures, en sachant que les plus difficiles à reconnaître sont celles qui rejoignent parfois d’anciennes blessures que la moindre offense réveille. C’est assez fréquent que l’incapacité à pardonner trouve son origine dans de vieilles blessures ou frustrations de l’enfance. Il ne s’agit ni de grossir ni de nier nos blessures, mais de les reconnaître pour les  assumer et les dépasser.

Il n'est jamais facile d'assumer notre finitude d’accepter de ne pas être parfait (cela s'appelle l'humilité dans la tradition chrétienne). Tous les psychologues vous le diront la  première démarche nécessaire pour trouver un équilibre intérieur est l'acceptation de soi. Celui qui ne s'aime pas  et ne  se pardonne pas ne pourra pas non plus aimer et pardonner à autrui Nous avons tous à nous pardonner à nous même de n'être pas l'homme ou la femme que nous rêvions, d’être limités en tel ou tel domaine, et d’avoir échoué sur le plan professionnel ou sentimental … bref d’être simplement des hommes et non des dieux.

Je peux aussi tenter de trouver un sens positif à cette blessure ou offense vécue. Comment vais-je me servir de cette épreuve ou de cet échec  pour grandir ? Car au sein de toute épreuve ou de tout échec, est cachée une fécondité secrète, des éléments de progrès. Combien de personnes ont vu leur vie prendre une nouvelle direction à la suite d’une grande épreuve, ont grandi intérieurement et donné un nouveau sens à leur vie.

 Le pardon est une expression extrême  de l’amour puisqu’il s’agit  d’aimer malgré l’offense subie, ce qui effectivement  demande des forces spirituelles  qui dépassent les forces humaines.

. Le pardon est vraiment au carrefour de l'humain et du divin. Car c'est bien l'homme qui doit pardonner, mais il ne le peut que soutenu par la grâce. Le pardon évangélique suppose que l'homme entre dans une nouvelle dimension des relations humaines : celle la gratuité de Dieu, de l'amour désintéressé du Christ.

L'acte de pardonner n'entraîne pas automatiquement l'acte de se réconcilier, contrairement à ce que certains « spirituels » écrivent parfois. Pardonner ne consiste pas à revenir à la case départ comme si rien ne s'était passé! Sans doute la suite souhaitable du pardon est la réconciliation, surtout pour des conjoints, des parents, des enfants, des amis, des collègues de travail. Mais, même si la réconciliation est possible, il ne faut pas s'imaginer qu'elle implique de se retrouver comme avant la faute. On ne peut pas reprendre la relation, comme si rien ne s'était passé, mais il  faut l'approfondir, lui donner de nouvelles bases, une autre forme.

Même si je ne peux ne pas aller jusqu'à la réconciliation, le pardon reste bénéfique pour moi-même : il me réconcilie avec moi-même, je ne suis plus dominé par le ressentiment et l’esprit de vengeance, je ne juge plus mon offenseur  et je peux lui souhaiter dans mon cœur le plus grand bonheur possible.


C’est la chaleur de l’amour qui fait l’essentiel de la croissance de tout être humain. L’homme ne grandit ne progresse que devant ceux qui croient en lui, lui font confiance. C’est vrai de l’enfant et de l’école.


C’est aussi vrai de l’adulte dans son travail ou sa vie relationnelle. C’est vrai pour celui qui est en prison pour expier ses méfaits.

Pardonner, c'est donner à chacun le temps de grandir, de chanceler, de se relever, et de tomber encore; c'est accepter que sa croissance, comme la nôtre, est une très longue histoire et même une sacrée bataille contre de multiples forces contraires, mauvaises, intérieures et extérieures. « Je suis bien pire que vous ne croyez et bien meilleur que vous ne pensez », disait Léon Bloy.

 Pardonner, c'est être convaincu que notre frère, notre conjoint, nos enfants, celui qui nous a offensés, ont besoin d'être aimés pour devenir eux-mêmes, croire que la qualité de notre amour est le facteur essentiel, déterminant de leur croissance. Nos frères attendent souvent qu'on les aime pour devenir meilleurs. Et nous, nous attendons qu'ils soient meilleurs pour les aimer!

 Le regard de confiance est celui qui ne réduit jamais l'autre à ses défauts dominants, à son passé, à son handicap ou à son blocage psychologique. Faire confiance en l'autre pour l'aider à grandir, c'est prendre la décision de mettre davantage en lumière ses efforts, ses progrès que ses déficiences. Savoir s'émerveiller de ce que les autres font de bien et savoir le leur dire.

 Si la flatterie est méprisable, par contre les compliments et les félicitations mérités sont des facteurs de transformations parfois étonnantes, tandis que la critique engendre souvent chez l’autre le découragement et la régression.


Mais, ne rêvons pas! Il est vrai que, parfois, des êtres sont tellement blessés dans leur corps, dans leur cœur, que même notre amour ou notre pardon semblent incapables de guérir les blessures profondes de leur être cassé. Douloureux constat d'impuissance mais qui ne doit pas engendrer une mauvaise culpabilité. Quand on a fait tout ce qui était en notre pouvoir d'homme, pardonner consiste alors à le confier, par la prière, à la miséricorde de Dieu.

 

Mais il y a beaucoup plus d'hommes malheureux, blessés, mal dans leur peau, que d'hommes foncièrement méchants, tant  d'hommes et de femmes ont une image si négative d'eux-mêmes - celle que leur renvoient souvent les autres! Qu’animés inconsciemment par un instinct de mort, ils finissent par se détruire eux-mêmes.

 La tradition chrétienne n’oppose pas justice et charité, car le pardon vise la personne et non l’acte mauvais qui reste mauvais et en tant que tel mérite une sanction.

 L’homme est sans cesse tenté de se faire  le centre absolu et de se substituer à Dieu. Il n’a pas compris que l’amour du Père est sa source, son identité, sa vie, sa croissance, sa raison d’être, son bonheur. Il n’a pas saisi que l’amour de Dieu n’aliène pas sa liberté mais la construit, structure tout son être.

 Faire l’aveu de son péché à quelqu’un qui vous aime n’est jamais honteux mais libérateur. L’amour de Dieu est vulnérable comme celui d’une mère, il est ému jusqu’aux entrailles, quand un de ses enfants vient vers lui, déchiré et lui fais l’aveu de sa misère. Dieu ne veut jamais l’humiliation de sa créature. Il est plus préoccupé de notre avenir, de notre devenir que de notre passé. Il regarde toujours devant et jamais en arrière. J’arriverais  probablement au ciel avec des sparadraps un peu partout et des cicatrices plein le cœur. Qu’importe ! L’essentiel est d’y arriver !Non

Oui faire l’aveu de sa faute devant l’amour de Dieu n’aliène pas l’homme mais le grandit et le libère.(notes)




Et Jésus de conclure la Parabole :t

Jésus de conclure laC’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera,si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »

Ainsi c'est-à-dire :Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait.et comme nous sommes insolvables si nous considérons l'insondable MISÉRICORDE du Père à notre égard ,( n'a-t-Il pas mis Son Fils unique dans l'autre plateau de la balance pour rétablir l'équilibre perdu par notre humanité?) hâtons-nous d'aimer et d'aimer toujours plus,car quoiqu'il en soit, nous serons éternellement en retard, sur l'AMOUR INFINI ! AIMONS ! PARDONNONS ! DÉLIONS CE QUE NOUS AVONS PU LIER !


Ta nuit sera lumière de midi

Si tu dénoues les liens de servitude,
Si tu libères ton frère enchaîné,
La nuit de ton chemin sera lumière de midi,
La nuit de ton chemin sera lumière de midi.
Alors, de tes mains, pourra naître une source,
La source qui fait vivre la terre de demain,
La source qui fait vivre la terre de Dieu.

Si tu détruis ce qui opprime l'homme,
Si tu relèves ton frère humilié,
La nuit de ton combat sera lumière de midi,

La nuit de ton combat sera lumière de midi.
Alors, de ton pas, pourra naître une danse,
La danse qui invente la terre de demain,
La danse qui invente la terre de Dieu.

Si tu dénonces le mal qui brise l'homme,
Si tu soutiens ton frère abandonné,
La nuit de ton appel sera lumière de midi,

La nuit de ton appel sera lumière de midi.
Alors, de tes yeux, pourra luire une étoile,
L'étoile qui annonce la terre de demain,
L'étoile qui annonce la terre de Dieu.

Si tu abats les murs entre les hommes,
Si tu pardonnes à ton frère ennemi,
La nuit de ton appel sera lumière de midi,
La nuit de ton appel sera lumière de midi.
Alors, de ton pain, pourra vivre une Église,
L'Église qui rassemble la terre de demain,
L'Église qui rassemble la terre de Dieu.



L'Ermite

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