VINGT QUATRIÈME DIMANCHE
DU TEMPS ORDINAIRE
(Mc 8, 27-35)
TU ES LE CHRIST !
Certes j’aime l’Écriture Sainte,
mais ce passage de l’évangile m’agrée tout particulièrement !
En
ce temps-là,
Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples,
vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe.
Chemin faisant, il interrogeait ses
disciples :
« Au dire des gens, qui suis-je ? »

Depuis notre baptême, depuis toujours pouvons-nous dire, car, quel
que soit l’âge où nous avons été baptisés, Jésus
marche à nos côtés de toute éternité ; c’est notre conscience qui
s’est éveillée à Sa Présence au moment précis où nous Lui avons ouvert la porte
de notre cœur, il y a un moment qu’Il frappait, mais nous étions
encombrés ! « Je me tiens à la porte et je frappe: si quelqu'un entend
ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui
avec moi. (Apocalypse 3) ». En effet, Jésus marche à
nos côtés, comme Il le faisait autrefois, sur les routes, avec Ses disciples,
et c’est à chacun de nous qu’Il pose cette question de confiance aujourd’hui.
Essayons de l’entendre, de l’accueillir, de la mûrir et d’y répondre avec toute
la sincérité et l’amour dont nous sommes capables !
Jésus
s’enquit, d’abord, de la pensée de Monsieur et Madame tout-le-monde à son
sujet, c’est une façon de préparer les disciples à une question plus
personnelle.
Ils lui répondirent :
« Jean le Baptiste ;
pour d’autres, Élie ;
pour d’autres, un des prophètes. »
Si nous parlons au nom de notre
environnement, les réponses seront multiples et variées en nos temps plutôt
compliqués.
Pour les gens qui es-tu ?
Tu es
l’Existant, mais quel Existant ? Tu es « quelque chose »plus
grand que nous mais qui exactement ?
Tu es Celui
dont on tire la sonnette d’alarme quand ne sait absolument plus quoi faire
au cas ou !
Ce qui est sûr,
c’est que, si tu étais aussi puissant que certains le disent et le croient, tu
ne permettrais pas la maladie, le handicap, les guerres, la souffrance sous une
quelconque forme…
Sans doute
n’ont-ils jamais entendu ce passage du Livre d’Isaïe :
Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille,
et moi, je ne me suis pas révolté,
je ne me suis pas dérobé.
J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient,
et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe.
Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats.
Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours
Et s’ils le connaissent,
il leur est difficile, sinon impossible, de voir Dieu dans Celui qui se laisse
frapper, outrager, cracher dessus, sans mot dire !
Ne sommes-nous pas à
l’ère de la force, de la puissance, du toujours plus, toujours mieux, toujours
plus performant ? Un Jésus humble, qui se tait quand on l’insulte, est-Il
vraiment Dieu ? Est-ce possible ?
Pour beaucoup, qui dit
« Dieu », dit « PUISSANCE, POSSESSION, FORCE DISSUASIVE … »
Ils sont immensément loin du Dieu révélé, humble, né dans la faiblesse, dans
une mangeoire, obligé de fuir le puissant Hérode
pour se protéger… Dieu, en
Jésus Christ véhicule des valeurs de fragilité, de faiblesse, d’abandon, de
dépendance, d’obéissance, de service, de silence, de solitude, d’amour du plus
petit, de l’indigent, et, surtout du pécheur !
Alors, pour toi, pour moi, qui est Jésus ? Je laisse volontairement un espace afin que chacune,
chacun, s’arrête, quelques instants et puisse répondre à cette question qui
engage nos vies.
Et
lui les interrogeait :
« Et vous, que dites-vous ?
Pour vous, qui suis-je ? »
Pierre, prenant la parole, lui dit :
« Tu es le Christ. »
Alors, il leur défendit vivement
de parler de lui à personne.
Pierre, le fougueux, l’impétueux, avec élan, affirme : »Tu es le Christ » traduisons, le
Messie de Dieu, l’oint de Dieu !
Les Philistins apprirent que David avait été oint pour roi sur
tout Israël; ( 1 Chroniques 14)
C’est moi que la maison de Juda a oint pour être son roi. ( 1 Samuel 2)
Et il y demeurera jusqu'à la mort du grand prêtre qui a été
oint de l'huile sainte. (Nombres 35)
L'esprit du Seigneur
est sur moi, parce que le Seigneur m'a oint; (Isaïe 61)
Samuel prit une fiole d'huile, et la versa sur la tête de
Saül; puis il le baisa et dit: «le Seigneur ne t'a-t-il pas oint pour chef sur
son héritage? (1Samuel 10)
Ton trône, ô Dieu, est éternel; le sceptre de ta royauté est
un sceptre de droiture. Tu as aimé la
justice et haï l'iniquité; c'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint d'une
huile d'allégresse au-dessus de tous tes compagnons. (Hébreux 1)
Samuel fut aimé du Seigneur son Dieu; prophète du
Seigneur, il a établi la royauté, et il a oint des princes pour commander à son
peuple. (Sirac 46)
Vous savez, vous, la chose qui s'est passée dans toute la
Judée, commençant par la Galilée après le baptême que Jean a prêché, comment Dieu a oint de l'Esprit-Saint et de
puissance Jésus de Nazareth, qui alla de lieu en lieu, faisant du bien et
guérissant tous ceux qui étaient sous l'empire du diable, car Dieu était avec
lui. (Actes 10)
Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que
Dieu l'a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié. (Actes 2)
Quand
Pierre dit : « tu es le Christ » il exprime tout cela, il
reconnaît en Jésus l’oint du Seigneur Dieu et Père, et, tous les attributs qui
découlent de cette onction : Roi, Prophète, Grand Prêtre, Seigneur et
Christ ! Pierre place Jésus au-dessus de tous et de tout, dévoilant ainsi,
sans bien le savoir, sa divinité. Mais quel Dieu perçoit-il ?
Quant
à Jésus Il ne se laisse pas bercer par de belles paroles ni par un élan du cœur,
s’il est Roi, Prêtre, prophète, ce n’est pas à la manière du monde qu’Il faut
l’entendre : « mon royaume n’est pas de ce monde » mais
bien à la manière de Dieu et sa manière c’est : « que le plus
grand
soit le plus petit » « qu’il soit comme celui qui sert »
« qu’il s’abaisse et il sera élevé » voilà l’empreinte de
Dieu.
Il commença à leur enseigner
qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup,
qu’il soit rejeté par les anciens,
les grands prêtres et les scribes,
qu’il soit tué,
et que, trois jours après, il ressuscite.
Jésus disait cette parole ouvertement.
Jésus dresse le tableau réel du « serviteur »
et cela est insupportable. Pierre, en l’appelant Christ, ne va pas jusque
là ! C’est trop fort ! Il ne peut imaginer un Dieu qui souffre, qui
est rejeté, tué, sans doute, pour lui, Pierre, ce n’est pas digne d’un
Dieu !
Pierre, le prenant à part,
se mit à lui faire de vifs reproches.
Mais Jésus se retourna
et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre :
« Passe derrière moi, Satan !
Tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes. »
Voilà, Pierre parle à la manière des
hommes ! Quand Jésus l’appelle « Satan » Il dénonce cette façon
bien trop humaine de penser et de parler, Et, Jésus va lui montrer que devenir
disciple ce n’est pas marcher
sur un tapis douillet mais cela suppose que le
disciple prenne « sa croix », sa part de souffrance, pour participer
à l’œuvre salvifique du Père.
Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit :
« Si quelqu’un veut marcher à ma suite,
qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix
et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie
la perdra ;
mais celui qui perdra sa vie
à cause de moi et de l’Évangile
la sauvera. »
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