VINGT CINQUIÈME DIMANCHE
DU TEMPS ORDINAIRE
(Mc 9, 30-37)
« ILS SE TAISAIENT ! »
Ne vous impressionne-t-il pas ce
passage d’Évangile ? Personnellement il me bouleverse et engage une
profonde remise en question. Jésus tente de préparer ses disciples aux événements qui suivront, ceux-ci ne
comprennent pas ! Ils sont décontenancés, sans doute perçoivent-ils la
gravité des propos puisque le texte dit « ils avaient peur de
l’interroger ». Ils semblent avoir peur de
savoir, ils préfèrent ignorer et dévier la conversation, parler de choses plus
légères, se laisser aller à leurs jalousies et rivalités. C’est de cela dont
parle St Jacques dans la seconde lecture :
« Bien-aimés,
la jalousie et les rivalités mènent au désordre
et à toutes sortes d’actions malfaisantes »
Quelle solitude pour Jésus !
Quelle souffrance ! Il essaie de lever le voile sur la tragédie de Sa vie
terrestre et ceux qu’Il a choisis, appelés, qu’Il s’applique à former, Ses tout
proches, qui partagent son quotidien, qui viennent d’engager une parole de
poids « Tu es le Christ » ceux-là, se chamaillent pour des futilités. Jésus
parle d’offrande de soi, de tuerie, de mort, rien n’ébranle leurs
préoccupations terre à terre !
Et, encore une fois, ne nous
laissons pas aller à juger trop facilement, essayons plutôt de rentrer en
nous-mêmes et de sentir la facilité avec laquelle nous détournons la
conversation quand la souffrance d’autrui nous affole, quand nous ne savons que
dire ou que faire, quand le Mal nous effraye. Ne nous arrive-t-il jamais, de
minimiser, de moraliser, de proposer, sans réfléchir, des solutions qu’on ne
nous demande pas, et qui tombent forcément à côté …Cherchons-nous au contraire
à permettre à cette sœur, ce frère de pouvoir exprimer tout son mal, car le
dire c’est entrer en guérison ?
En ce temps-là,
Jésus traversait la Galilée avec ses disciples,
et il ne voulait pas qu’on le sache,
car il enseignait ses disciples en leur disant :
« Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ;
ils le tueront
et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles
et ils avaient peur de l’interroger.
Ils arrivèrent à Capharnaüm,
et, une fois à la maison, Jésus leur demanda :
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Jésus a bien perçu
leur gêne et la facilité avec laquelle ils se sont distraient de cet essentiel.
Maintenant qu’ils sont « en pause » pourrions-nous dire, qu’ils sont
rassemblés, qu’ils ne peuvent pas échapper à une conversation commune, Jésus
leur demande d’exprimer leurs préoccupations du moment : « de quoi discutiez-vous en
chemin ? » Ils ne sont pas
fiers, mais pas du tout ! Ils choisissent de se taire. C’est
sagesse ! « Ils se
taisaient ». Et pourquoi ?
Parce qu’ils sont penauds, parce qu’ils ont honte ! Oui, honte de se
soucier de savoir qui est le plus grand parmi eux ! Ils ont vu Jésus à
l’œuvre, ils marchent avec Lui depuis un certain temps, certains même étaient
présents lors de la Transfiguration, et leur centre d’intérêt immédiat est de
savoir « qui est le plus
grand ». Il est évident
qu’ils se sentent pris à leur propre piège
aussi ne se risquent-ils pas de
répondre. Qu’à cela ne tienne, Jésus n’insiste pas, Jésus ne va pas « leur rentrer dedans » comme
nous disons familièrement, Il ne va pas tenter tout un développement pour
expliquer, par « a » plus
« b » la bassesse de leur
discussion. Rien de cela chez Jésus, par contre, Il s’assied et les appelle
tous à se réunir autour de Lui, signe que le moment est solennel et qu’Il
souhaite prendre du temps pour faire passer un message de poids.
Ils se taisaient,
car, en chemin, ils avaient discuté entre eux
pour savoir qui était le plus grand.
S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit :
« Si quelqu’un veut être le premier,
qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
« Si quelqu’un
veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de
tous. » Jésus ne fait pas la
morale, il prend la problématique autrement ! Son échelle des valeurs est
bien loin de celle des apôtres et encore plus loin de la notre ! Celui qui
veut être grand, celui qui veut être le premier, qu’il soit le dernier et le serviteur
de tous ! Et
Lui-même montrera l’exemple en s’agenouillant aux pieds de
ses disciples pour leur laver les pieds ! Dieu, en Jésus, à genoux pour le
plus humble des services, celui du lavement des pieds ! Essayons de nous
mettre en situation, de voir, avec les yeux du cœur, Jésus, à genoux, à nos
pieds. Celui qui régit l’univers, là, à nos pieds ! Y-a-i-il plus grande
humilité, « plus grande petitesse »que celle d’un Dieu qui s’efface à
ce point pour nous permettre d’approcher, tant soit peu, son insondable amour
pour chacune de Ses créatures ?
Jésus comprend nos
limites, notre incapacité aussi ne s’arrête-t-Il pas à la parole, cette parole,
Jésus va l’imager, c’est l’audiovisuel avant l’heure !
Prenant alors un enfant,
il le plaça au milieu d’eux,
l’embrassa, et leur dit :
« Quiconque accueille en mon nom
un enfant comme celui-ci,
c’est moi qu’il accueille.
Et celui qui m’accueille,
ce n’est pas moi qu’il accueille,
mais Celui qui m’a envoyé. »
Un enfant en exemple :
en effet qu’y –a-t-il de plus fragile, de plus vulnérable, de plus dépendant qu’un
enfant ? Et n’oublions pas l’incise « en
mon Nom » ! Faut-il
encore reconnaître Jésus dans cet enfant ! Et faut-il voir, dans cet
enfant, le plus petit, l’ignoré, le sans intérêt, celui devant qui nous
détournons la tête. Jésus s’identifie totalement à celui-là, et, chez Lui il ne
s’agit pas de mots, c’est une réalité profonde ! Eh bien, celui qui
accueille à son tour, un enfant, un réfugié totalement démuni, sans distinction
de race de culture, de religion, qu’il le sache ou non, C’EST JESUS QU’il
ACCUEILLE. Mais attention, cela ne dispense pas d’agir avec discernement, avec
prudence, c’est en communauté de frères et sœurs que je réfléchis à la
meilleure façon d’agir, la naïveté, l’isolement, sont aussi des erreurs !
PRIÈRE POUR RISQUER SA VIE.
Seigneur, je voudrais
être de ceux qui risquent leur vie,
Qui donnent leur vie.
A quoi bon la vie, si ce n’est pour la donner ?
Qui donnent leur vie.
A quoi bon la vie, si ce n’est pour la donner ?
Seigneur, Vous qui
êtes né au hasard d’un voyage
Et êtes mort comme un malfaiteur
Et êtes mort comme un malfaiteur
après avoir couru
sans argent sur toutes les routes,
Tirez-moi de mon égoïsme et de mon confort,
Tirez-moi de mon égoïsme et de mon confort,
Que, marqué par Votre
croix,
je n’ai pas peur de
la vie rude
Rendez-moi disponible pour la belle aventure où Vous m'appelez .
J’ai à engager ma vie, Jésus, sur Votre parole.
J’ai à jouer ma vie, Jésus, sur Votre amour.
J’ai à jouer ma vie, Jésus, sur Votre amour.
Les autres peuvent
bien être sages,
Vous m’avez dit qu’il faut être fou.
Vous m’avez dit qu’il faut être fou.
D’autres croient à
l’ordre,
Vous m’avez dit de croire à l’amour.
Vous m’avez dit de croire à l’amour.
D’autres pensent
qu’il faut conserver.
Vous m’avez dit qu’il faut donner
Vous m’avez dit qu’il faut donner
D’autres
s’installent,
Vous m’avez dit de marcher
Et d’être prêt à la joie et à la souffrance,
Aux échecs et aux réussites,
De ne pas mettre ma confiance en moi mais en Vous.
De jouer le jeu chrétien sans me soucier des conséquences,
Et finalement de risquer ma vie en comptant sur Votre amour .
Vous m’avez dit de marcher
Et d’être prêt à la joie et à la souffrance,
Aux échecs et aux réussites,
De ne pas mettre ma confiance en moi mais en Vous.
De jouer le jeu chrétien sans me soucier des conséquences,
Et finalement de risquer ma vie en comptant sur Votre amour .
Seigneur,
délivrez-moi de moi-même,
donnez-moi Seigneur,
une âme accueillante,
Un cœur ouvert, une main toujours prête à l’amitié,
Une main prête à recevoir Vos mains,
Souffrances et joies,
Une âme qu’aucun bouleversement n’effraie
Qu’aucun appel ne surprend,
Et qui soit prête à s’envoler vers Vous
Au jour où Vous voudrez bien m’appeler en votre béatitude .
Un cœur ouvert, une main toujours prête à l’amitié,
Une main prête à recevoir Vos mains,
Souffrances et joies,
Une âme qu’aucun bouleversement n’effraie
Qu’aucun appel ne surprend,
Et qui soit prête à s’envoler vers Vous
Au jour où Vous voudrez bien m’appeler en votre béatitude .
L'Ermite
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