vendredi 7 novembre 2025

LE SANCTUAIRE DE SON CORPS

 

TRENTE DEUXIÈME DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

DÉDICACE DE LA BASILIQUE DU LATRAN

Année C




(Jn 2, 13-22)

La basilique du Latran est la cathédrale du Pape. Érigée vers 320 par l’empereur Constantin, elle est la première en date et en dignité de toutes les églises d’Occident. La fête de sa dédicace nous rappelle que le ministère du Pape, successeur de Pierre, est de constituer pour le peuple de Dieu le principe et le fondement visible de son unité (extrait du Missel romain).

 La «  dédicace » de la grande basilique romaine de Saint-Jean de Latran reste une valeur, un symbole, un modèle pour toute l’Église.


La basilique est à l’origine un lieu profane où s’exerce toutes les activités de la vie quotidienne (commerce, politique, échange d’idées). Mais l’expression sera utilisée aussi pour désigner certains lieux de prière à Rome, lorsque l’empereur Constantin aura accordé aux diverses religions un statut de liberté dans l’empire. Constantin fit ainsi don d’un terrain au pape Melchiade pour construire une « domus ecclesia ». En cohérence avec l’emploi profane du mot – un lieu où s’exerce toutes les activités de la vie quotidienne -, le pape fit également construire un baptistère et un palais, qui devient la résidence des évêques de Rome jusqu’à la période avignonnaise.

Chaque 9 novembre, l’Église célèbre la dédicace de ce lieu à la suite du geste posé en 324 par le Pape Sylvestre Ier qui l’a dédiée au Très Saint Sauveur. Au IXe siècle, Sergius III l’a, à son tour, dédiée à saint Jean-Baptiste. Au XIIe siècle, Lucius II y a ajouté saint Jean l’Évangéliste. Son titre exact est donc basilique du Très-Saint-Sauveur et des saints Jean Baptiste et Jean l’Évangéliste.

Premier édifice monumental chrétien construit en Occident, elle est l’église cathédrale de l’évêque de Rome, le pape. À ce titre, elle est considérée comme la « mère » en ancienneté et dignité de toutes les églises de Rome et du monde.

On retrouve d’ailleurs sur le fronton central de sa façade la devise Mater et Caput omnium ecclesiarum urbis et orbis, « Mère et chef de toutes les églises de Rome et du monde ».( Église catholique de France)


Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes,et les changeurs  Il fit un fouet avec des cordes,et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs  ;il jeta par terre la monnaie des changeurs,

renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes :« Enlevez cela d’ici.Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. »Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment.Des Juifs l’interpellèrent :« Quel signe peux-tu nous donnerpour agir ainsi ? »Jésus leur répondit :« Détruisez ce sanctuaire,et en trois jours je le relèverai. »Les Juifs lui répliquèrent :« Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire,et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts,ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ;ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

Célébrer la Dédicace ( Dédicace égale Consécration ) de « l'église Mère » des Catholiques, c'est célébrer la consécration de toutes les églises du monde, ces lieux mis à part, par leur consécration, pour être dédiés au culte Divin.

Sachant cela, nous pouvons comprendre la saine et sainte colère de Jésus qui voit le Temple de Jérusalem dédié au Culte rendu à Son Père et à l'Enseignement de l’Écriture Sainte, transformé en foirail !

Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes,et les changeurs  Il fit un fouet avec des cordes,et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs  ;il jeta par terre la monnaie des changeurs,renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes :« Enlevez cela d’ici.Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. »

C'est insupportable pour Jésus ! Et aujourd'hui, aurions-nous à ce point perdu le sens du sacré qu'il nous arrive de traiter affaires dans nos églises, d'y bavarder de tout et de rien , d'y médire parfois, oubliant la Présence réelle . Jésus est là et nous agissons comme dans une salle de fête ou de cinéma  ! Si nous voulons communiquer, ayons la délicatesse de sortir pour ne pas déranger les « priants » Dieu est là, présent dans Son Eucharistie, Il nous attend pour un cœur à cœur non pour des bavardages !

Nos églises ne sont pas des foirails ce sont des lieux dédiés à la Rencontre avec Dieu ! C'est en rentrant dans une église, et pas la moindre, la Cathédrale de Paris,à midi, , un jour de Noël, que Paul Claudel a rencontré son Seigneur .

Et quand St Paul nous écrit :Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu,et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?Si quelqu’un détruit le sanctuaire de Dieu,cet homme, Dieu le détruira,car le sanctuaire de Dieu est saint,et ce sanctuaire, c’est vous.( 2 e lecture ) Nous pouvons percevoir combien immense est la souffrance du Christ quand Il constate le peu de considération que, baptisés, donc consacrés ,nous accordons à notre corps et à ceux de nos semblables ! Corps vendus et achetés,( prostitution, proxénétisme, transformisme...) corps exposés ne couvrant que le minimum, du minimum, corps maltraités de mille et une façons en les soumettant à toutes sortes d'expédients, corps martyrisés en appelant les lieux de ces pratiques : espaces de bien-être, et, bien sûr, j'en passe !

L'Esprit de Dieu habite en nous et nous n'avons plus conscience de Le bafouer , de Le mépriser, de Le maltraiter, de Le dégrader ! Nombreux sont ceux et surtout celles qui osent proclamer la Parole divine en exposant leur corps ! Les responsables liturgiques ont une part de responsabilité en acceptant cela ! Il m'est arrivé et c'est difficile, en l'expliquant évidemment, de refuser comme lectrice telle ou telle personne trop dénudée ! C'est devenu tellement normal qu'on ne voit plus ou, on fait semblant de ne pas voir ! Pour les purs tout est pur !, jusqu'à un certain point, et si nous ne sortons pas cette assertion de Tite de son contexte. Il convient de lire la suite  !

Tout est pur pour ceux qui sont purs; mais pour ceux qui sont souillés et incrédules rien n'est pur; au contraire, leur esprit est souillé, ainsi que leur conscience. Ils font profession de connaître Dieu,et ils le renient par leurs actes, abominables qu'ils sont, rebelles et incapables de toute bonne œuvre .Pour toi, tiens un langage conforme à la saine doctrine. Dis aux vieillards d'être sobres, graves, circonspects, sains dans la foi, dans la charité, dans la patience; Pareillement aux femmes âgées de faire paraître une sainte modestie dans leur tenue; de n'être ni médisantes, ni sujettes aux excès du vin; mais sages conseillère, capables d'apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants; à être retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises chacune à son mari, afin que la parole de Dieu ne soit exposée à aucun blâme. Exhorte de même les jeunes gens à être sages, te montrant toi même à tous égards un modèle de bonnes œuvres, mettant dans ton enseignement de la pureté, de la gravité, une parole saine et irréprochable, afin de confondre nos adversaires qui n'auront aucun mal à dire de nous. ..Car elle s'est manifestée la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes; elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent avec tempérance, justice et piété, en attendant la bienheureuse espérance et l'apparition glorieuse de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de se faire, en nous purifiant, un peuple qui lui appartienne, et qui soit zélé pour les bonnes œuvres. Voilà ce que tu dois prêcher, recommander et revendiquer avec une pleine autorité. Tite 1, 2

En célébrant la dédicace de la Basilique de Saint Jean - de - Latran, l' Église rappelle à tous l'importance de vivre en Christ, de devenir de nouveaux Christs, n'est-ce pas notre vocation ! de bâtir une communauté unie dans la foi et de demeurer dans l'amour et la vérité. Nous avons bien raison de nous occuper avec soin de nos lieux de culte, c’est un signe de vie… Mais n’oublions pas l’essentiel, qui est le cœur de l’homme, car chacun a pour vocation de devenir la «Demeure de Dieu parmi les hommes» « Puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité ».(Offertoire)

La célébration de la dédicace d’un bâtiment doit devenir le moyen de voir, comme dans un miroir, la vocation profonde et l’éminente dignité de l’homme … L’homme a pour vocation de devenir un «Temple de Dieu»! Ainsi son histoire est grande et c’est elle qui est sacrée. ( Tout homme est une histoire sacrée, l'homme est à l'image de Dieu)

Le geste de Jésus est loin de passer inaperçu et Ses apôtres, témoins de la scène, habitués de l’Écriture Sainte se souviennent du Psaume 69, 9 où le croyant peut lire et chanter :Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment. Ils comprennent que ce geste de Jésus est un geste d'amour pour Son Père et notre Père. Le Temple est un lieu de prière , de rencontre avec le Père, un lieu qui appelle un grand respect . C'est aussi pour eux, à n'en pas douter un exemple pour respecter et faire respecter les lieux « mis à part » , pour se recueillir et y enseigner la divine Parole .

Voient-ils un geste prophétique, comme le pensent certains ? En relisant le psaume qui poursuit ainsi :


et les outrages de ceux qui t'insultent retombent sur moi.

Je verse des larmes et je jeûne:

on m'en fait un sujet d'opprobre.

Je prends un sac pour vêtement,

et je suis l'objet de leurs sarcasmes.

Ceux qui sont assis à la porte parlent de moi,

et les buveurs de liqueurs fortes font sur moi des chansons.

Et moi, je t'adresse ma prière, ;

dans le temps favorable, ô Dieu,

selon ta grande bonté, exauce-moi selon la vérité de ton salut.

Retire-moi de la boue

et que je n'y reste plus enfoncé;

que je sois délivré de mes ennemis et des eaux profondes!

Que les flots ne me submergent plus,

que l'abîme ne m'engloutisse pas,

que la fosse ne se ferme pas sur moi!

Exauce-moi, car ta bonté est compatissante;

dans ta grande miséricorde tourne-toi vers moi,

sur le moment, je ne sais pas, mais nous pouvons tout du moins, penser qu'aux heures de la Passion, ce sera le cas, et ces versets fortifieront leur foi !

St Jean rapporte ensuite, la réaction de ses coreligionnaires qui demandent toujours plus de signes pour justifier les agissements du Maître :Des Juifs l’interpellèrent :« Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » ce à quoi Jésus répond

« Détruisez ce sanctuaire,( allusion à la Passion et à Sa mort )et en trois jours je le relèverai. »( terme qui explicite la Résurrection) Les Juifs lui répliquèrent :« Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire,( eux parlent du Temple de pierres) et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ;ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

La réponse immédiate de Jésus ne peut , en aucun cas, les satisfaire, ils ne sont pas du tout sur le même registre et les apôtres doivent se poser bien des questions sans comprendre et sans oser demander davantage d'éclaircissements. La différence, là encore, viendra après , quand les apôtres Le verront ressuscité ! Tout s'éclairera peu à peu et deviendra le Roc de leur prédication et de la Mission reçue.C'est ce que nous appelons le Kérygme, le cœur de la foi chrétienne :

Le kérygme signifie proclamation. Il s’agit de proclamer le contenu essentiel de la foi en Jésus-Christ, qui repose notamment sur le fait que :

  • Dieu est Amour

  • Jésus-Christ est le Messie, le Fils de Dieu

  • Jésus-Christ est mort pour nos péchésil nous appelle à la conversionà accueillir son Salut par sa mort et sa résurrection, et à le suivre

  • Tout homme est appelé à rendre témoignage au Christ par sa mort et sa résurrection



Jésus Christ, pierre angulaire

CFC — CNPL

Jésus Christ, pierre angulaire
Méprisée des bâtisseurs,
Mais unique aux yeux du Père,
Nous chantons notre bonheur
D'être, en toi, pierres vivantes
Edifiées dans ta maison :
Mystérieuse communion,
Que l'amour fonde et cimente.

De ces vies que la souffrance
A taillées et martelées,
De ces pierres où l'espérance
A gravé sa nouveauté,
Tu construis le sanctuaire,
Où réside l'Esprit Saint,
Et l'Église est le témoin
Du salut pour notre terre.

Jésus Christ, pierre de faîte,
Où convergent à l'infini
Et s'embrassent tous les êtres,
Que déjà l'amour unit,
L'Esprit Saint à ta louange
De ces pierres tire un chant
Qui jaillit secrètement
Et s'accorde aux voix des anges.




Il est midi, je vois l'église ouverte.

Il faut entrer. Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.

Je n'ai rien à offrir et rien à demander.

Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.

Vous regarder, pleurer de bonheur,

savoir cela, que je suis votre fils et que vous êtes là.

Rien que pour un moment pendant que tout s'arrête. Midi !

Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.

Ne rien dire,

mais seulement chanter parce qu'on a le cœur trop plein,

comme le merle qui suit son idée en ces espèces de couplets soudains.

Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée,

la femme dans la Grâce enfin restituée,

la créature dans son honneur premier et dans son épanouissement final,

telle qu'elle est sortie de Dieu au matin de sa splendeur originale.

Intacte ineffablement parce que vous êtes La Mère de Jésus-Christ,

Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance Et le seul fruit.

Parce que vous êtes la femme, L'Eden de l'ancienne tendresse oubliée,

Dont le regard trouve le cœur tout à coup et fait jaillir Les larmes accumulées,

Parce qu'il est midi,

Parce que nous sommes en ce jour d'aujourd'hui,

Parce que vous êtes là pour toujours, Simplement parce que vous êtes Marie,

Simplement parce que vous existez, Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !

Paul Claudel


L'Ermite

vendredi 31 octobre 2025

JE NE VAIS PAS LE JETER DEHORS

 

TRENTIÈME ET UNIÈME DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

Commémoration de tous les fidèles défunts



Année C

(Jean 6, 37-40)


Jésus disait aux foules :« Tous ceux que me donne le Père viendront jusqu’à moi ;et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. Car je suis descendu du cielpour faire non pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Or, telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés,mais que je les ressuscite au dernier jour.Telle est la volonté de mon Père :que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »


Célébrer les défunts un dimanche, Jour où nous célébrons la Résurrection du Christ vivant et vrai a de quoi nous surprendre et pourtant !

Lorsque le 2 novembre tombe un dimanche, la Commémoration des fidèles défunts s’intègre à la célébration du dimanche, jour du Seigneur.

Lamesseest celle de la Commémoration desfidèles défunts. On choisit dans les trois formulaires de messes donnés par le Missel Romain pour ce jour.

Pour les lectures on choisit dans le lectionnaire des défunts, une lecture de l’A.T, le Psaume responsorial, une lecture du N.T, le verset d’Alléluia, l'Evangile.

Comme chaque dimanche au temps ordinaire, on récite ou chante le Gloria (PGMR n°53) et le credo (PGMR n° 68). PGMR = Présentation Générale Du Missel Romain !

Pour la liturgie des Heures : on prend l’office du dimanche et non pas celui des défunts. Toutefois, si l’office des laudes ou des vêpres est célébré avec la participation du peuple, il est possible de prendre l’office des défunts.

Il ne semble pas convenir de célébrer la messe de commémoration des fidèles défunts le samedi soir, comme messe anticipée du dimanche, mais la messe de la solennité de Toussaint.

Service national de la Pastorale liturgique


La commémoration des défunts est inséparable de la solennité de Tous les saints que nous avons célébrée hier. Cette commémoration est le prolongement de la Toussaint. Le 1er novembre, nous fêtons tous les saints qui sont dans la gloire du Ciel. Le 2 novembre, comme les premiers chrétiens, nous prions et nous célébrons l’Eucharistie pour nos défunts. Nous demandons au Seigneur de les accueillir dans la « communion » des saints.Le « souvenir » de nos défunts doit donc être vécu sous le signe de l’espérance. C’est l’occasion pour nous d’affirmer notre espérance en la Vie éternelle grâce à la mort et à la Résurrection du Christ(.P. Emard )

Qu'y aurait-il de choquant quand tous les textes de la Liturgie parlent de paix, ( ils sont dans la paix) d'espérance,l’espérance de l’immortalité les comblait.,d'accueil,comme une offrande parfaite, il les accueille. de splendeur,Au temps de sa visite, ils resplendiront : de foi,Qui met en lui sa foi comprendra la vérité ; de demeurer dans l'amour,ceux qui sont fidèles resteront, dans l’amour, de la visite du Seigneur ,ceux qui sont fidèles resteront, dans l’amour, de terre des vivants, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants.  de confiance Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;de qui aurais-je crainte ?Le Seigneur est le rempart de ma vie ;devant qui tremblerais-je ?,de transformation, tous nous serons transformés, de résurrection les morts ressusciteront, d'immortalité,impérissables, de victoire de la vie sur la mort :La mort a été engloutie dans la victoire. n'hésitons pas à lire, relire, méditer tous les textes de ce jour qui sont tous porteurs et annonciateurs de VIE ÉTERNELLE ! Convaincus de cela nous pouvons aborder avec foi et dans l'allégresse, l’Évangile qui nous est proposé !


Jésus disait aux foules :« Tous ceux que me donne le Père viendront jusqu’à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. Quelle belle promesse Jésus nous fait-il là ! celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors ! Qui que nous soyons, pauvre, riche, tordu, cabossé par la vie, si je vais vers Jésus, si, comme le bon larron je lève vers Lui mon regard au tout dernier millième d'instant d'une vie d'errance, je ne serai pas jeté(e) dehors ! Je serai accueilli(e) serré(e) sur Son cœur, installé(e) pour toujours dans Sa demeure car :Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père; s'il en était autrement, je vous l'aurais dit, car je vais vous y préparer une place.et cette place est prête ! C'est vertigineux ! Le croyons-nous vraiment ? Savons-nous, nous en réjouir quand nous avons un minuscule instant de lucidité ? Savons-nous, nous agripper dans un élan d'espérance à ce monde où Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. (Ap 21,4) Dieu Lui-même essuiera nos larmes ! Sommes-nous capables d'envisager cela ? Avec Sa grâce , OUI, car Dieu ne désire rien d'autre que de nous voir et savoir heureux !

J'y reviens car il n'y a rien de plus vrai : heureux les pauvres, heureux les affligés, heureux les doux , heureux ceux qui ont faim et soif de justice, heureux les miséricordieux, heureux les cœurs purs,heureux les pacifiques, heureux ceux qui souffrent persécution, heureux ceux qui pleurent! Heureux , heureux, il serait bien étonnant que nous n'ayons jamais rencontré l'une ou l'autre de ces situations ! Alors heureux sommes-nous, le Seigneur a prévu pour nous un petit recoin pour l'éternité : Car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé.

Et nous rebondissons avec presque de la véhémence : quelle est donc cette volonté ? Que demande le Père à Son Fils bien-aimé , qu'attend-Il de Lui ? Ce n'est pas une bagatelle que de d'accepter de quitter ( sans vraiment le quitter puisque dans la prière, les Trois sont sans cesse en communication ) mais quitter malgré tout en enfilant l'habit étriqué de l'humain, à l'exception du péché ,pour accomplir cette dite volonté qui est : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour !

Faut-il encore que ceux-là acceptent d'accueillir la Promesse . De quelle Promesse parle-t-on ? de vivre toujours avec le Christ pour « ceux qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, et qui sont parfaitement purifiés » Promesse comme nous le chantons dans le Magnificat :Il a pris soin d'Israël son serviteur, se ressouvenant de sa miséricorde, ( la Promesse comme le disent certaines

traductions) - ainsi qu'il l'avait promis à nos pères, - en faveur d'Abraham et de sa race, pour toujours. Lc 1,55 ; Gn 22 , 8 Lui, Jésus , a tout donné dans ce but , Il a versé son sang pour que nous ayons la vie en abondance , il nous reste le tout petit pas de l'acceptation à effectuer en adaptant nos vies au message évangélique de Jésus .Rien de plus, rien de moins ! Car :

Telle est la volonté de mon Père :que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » Il nous suffit de Lui faire confiance, de nous fier à Sa Parole de Vérité mise à notre disposition dans LE LIVRE par excellence, LA SAINTE BIBLE et plus particulièrement, le Saint Évangile et les écrits des apôtres ! Et plus proches de nous il y a tous ceux qui, comme les apôtres qui eux, L'ont vu, touché , ont mangé avec Lui :Ce qui était dès le commencement ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et ce que nos mains ont touché, du Verbe de vie, - car la Vie a été manifestée, et nous l'avons vue, et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la Vie éternelle, qui était dans la sein du Père et qui nous a été manifestée - ce que nous avons vu et entendu, nous nous l'annonçons, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous, et que notre communion soit avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit complète.1 Jn 1 tous ces martyrs qui depuis 2000 ans donnent leur vie, leur sang parce qu'ils ont mis, dans la foi, leurs pas dans les Siens !

Et l’Église , dans Sa grande sollicitude , nous invite, au moins une fois l' an, à nous recueillir et c'est aujourd'hui, pour prier pour ceux de nos frères qui sont en attente de leur totale libération, ceux qui n'ont pas vraiment dit NON mais qui n'ont pas compris, qui ont avancé tête baissée sans se soucier de cette Éternité annoncée !

Par l'intercession de la Vierge Marie, de ceux qui nous ont précédés sur le chemin de la foi demandons demandons la grâce de rester fidèles aux engagements de notre baptême et prions pour nos frères et sœurs qui attendent leur libération: Saints et saintes de Dieu dont la vie et la mort ont crié Jésus-Christ sur les routes du monde, Saints et saintes de Dieu, priez pour nous


Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle

Auteur : AELF

Compositeur : Barbara Delattre


SEIGNEUR, TU AS LES PAROLES
DE LA VIE ÉTERNELLE.

1
La loi du Seigneur est parfaite,
qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.

2
Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur ;
le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard.

3
La crainte qu’il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables :

4
plus désirables que l’or,
qu’une masse d’or fin,
plus savoureuses que le miel
qui coule des rayons.



Et, prions Marie :

A l'heure de ma mort,
O Marie que j'ai tant de fois invoquée,
soyez près de ma couche.
Soyez-y comme y serait ma mère
si elle vivait encore.
Peut-être que ma langue paralysée
ne pourra plus prononcer votre nom
mais mon cœur le redira toujours...
Je vous appelle maintenant
pour ce moment redoutable.
Serai-je seul, expirant loin de tout secours ?
...seul sans une main amie
pour me fermer les yeux ?
Je mourrai souriant, parce que vous serez là.
Je l'espère. Je le crois.
J'en suis sûr !...

Mgr Villot


L'Ermite



vendredi 24 octobre 2025

DEUX HOMMES !

 

TRENTIÈME DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE


Année C




(Lc 18, 9-14)

A l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres,Jésus dit la parabole que voici :

« Deux hommes montèrent au Temple pour prier.L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts).Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même :‘Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes– ils sont voleurs, injustes, adultères –,ou encore comme ce publicain.Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.’Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ;mais il se frappait la poitrine, en disant :‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’Je vous le déclare :quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre.Qui s’élève sera abaissé ;qui s’abaisse sera élevé. »

A l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici :Les Pharisiens sont de ceux-là ! Mais ils ne sont pas que cela ! Pas plus que  « .nous ne sommes pas, que notre péché » Attention à cette fâcheuse tendance que nous avons , parfois, d'enfermer nos frères et sœurs dans leurs dérapages. En donnant cet exemple, Jésus ne cherche pas à enfermer le pharisien, non identifié, dans son péché ,sans doute pour nous permettre de reconnaître ce qu'il y a de pharisien dans nos comportements de croyants ! Aucun d'entre nous n'est soit « tout blanc » soit « tout noir » ! N'oublions pas «  sept fois le juste tombe, et il se relève, mais les méchants sont précipités dans le malheur. »Pv 24, 16

Oui, deux hommes, et tellement différents ! Tout ou presque tout, les différencie ! L'un Pharisien , l'autre Publicain !

Qui sont les Pharisiens ? Les pharisiens sont d’abord des hommes profondément religieux qui étudient la Loi et veulent s’y conformer à tout prix. Ils croient sincèrement que le fait de bien pratiquer les exigences de la Loi de Moïse leur vaudra le salut. Dieu ne va-t-il pas reconnaître tous leurs efforts? « Celui-ci (le publicain) descendit chez lui justifié, l’autre (pharisien) non. » (Lc 18, 14a) Mais alors que se passe-t-il pour que ces justes ne soient pas justifiés par Dieu?

Qu'est-ce qu'un Juste ? Dans l'Ancien Testament, est qualifiée de « juste » la personne qui observe la volonté de Dieu (son enseignement ou sa Loi) et qui se met à son écoute.

 Quand nous lisons le Psaume 112, nous comprenons que la personne juste est celle qui se préoccupe de son prochain : elle gère ses affaires avec équité (v. 5), elle partage et se soucie des pauvres (v. 9). En d’autres termes, vivre selon la justice consiste à écouter l’appel des prophètes et à briser le cycle des injustices : partager son pain avec les affamés, héberger les sans-abri, vêtir convenablement ceux et celles qui n’en ont pas les moyens Is 58, 6; voir aussi 58,10 , Ez , 18,5-9, 15,17

Le jeûne que je choisis ne consiste-t-il pas en ceci: détacher les chaînes injustes, délier les nœuds du joug, renvoyer libres les opprimés, briser toute espèce de joug? Is 58 , 6

Si tu donnes la nourriture à l'affamé, et si tu rassasies l'âme affligée; Ta lumière se lèvera au sein de l'obscurité, et tes ténèbres brilleront comme le midi. Is 58, 10

Si un homme est juste et pratique le droit et la justice; s'il ne mange pas sur les montagnes et n'élève pas les yeux vers les idoles infâmes de la maison d'Israël; s'il ne déshonore pas la femme de son prochain et ne s'approche pas d'une femme pendant sa souillure; s'il n'opprime personne, s'il rend au débiteur son gage, s'il ne commet pas de rapines, s'il donne son pain à celui qui a faim et couvre d'un vêtement celui qui est nu; s'il ne prête pas à usure et ne prend pas d'intérêt; s'il détourne sa main de l'iniquité; s'il juge selon la vérité entre un homme et un autre; s'il suit mes préceptes et observe mes lois, en agissant avec fidélité, celui-là est juste; il vivra --oracle du Seigneur .Ez 18, 5-9

Mt 1 : Joseph était un homme JUSTE : « Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. »

Syméon était un homme JUSTE :Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C'était un homme juste et religieux, Lc 2, 25


Et les Publicains qui sont-ils ?

Le publicain a une réputation qui le précède : voleur, collaborateur de l’occupant romain.

 « Le peuple juif méprise profondément ces collecteurs d'impôts.( les publicains) Cette haine des gens à leur égard repose sur le fait qu'ils imposent souvent des montants excessifs. Les publicains apparaissent alors comme des fraudeurs qui s'enrichissent aux dépens des contribuables. De plus, leur collaboration avec l'occupant romain n'aide pas à leur attirer la sympathie de la population. Pour ces raisons, les publicains se voient fréquemment assimilés aux pécheurs publics. Ainsi, des pharisiens critiquent Jésus qui se tient en compagnie de publicains. Les pharisiens disaient aux disciples de Jésus : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les collecteurs d'impôts et les pécheurs? » (Mt 9,11)   ( Daniel Montpetit )

Ces deux hommes de la Parabole fréquentent le Temple, pour prier bien sûr :

« Deux hommes montèrent au Temple pour prier.L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts)

Ces deux hommes se tiennent debout.Le pharisien se tenait debout

L'attitude debout dans la prière exprime la disponibilité pour écouter le Seigneur, pour obéir à la mission à laquelle il nous destine. Elle n'est pas un garde-à-vous militaire, mais une attitude d'attention et de disponibilité à Dieu. Dans l'Ancien Testament, le prêtre se tient debout et offre le sacrifice. J. GAUTHIER

Pour un chrétien, la position debout évoque la résurrection. Le mot « ressusciter » signifie « s’éveiller, se lever, se mettre debout ». Prier debout, c’est vivre dans l’attente de la résurrection.

« La station debout est la position liturgique la plus ancienne. Les premiers chrétiens célébraient le dimanche debout, parce qu’ils fêtaient la résurrection du Christ » J. GAUTHIER

Le Publicain se tient également debout mais à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ;mais il se frappait la poitrine, son attitude est empreinte d'humilité, de repentir, il se frappe la poitrine, reconnaissant son indignité son péché ! Comme autrefois Moïse, l'homme le plus humble que la terre ait porté. Pour approcher le Saint des Saints, sur la Montagne , il retirait ses sandales et se couvrait le visage
d'un voile !

Dès cet instant de lourdes différences apparaissent : le premier est debout : point Le second, est debout, mais les yeux baissés et il se frappe la poitrine Dans l'Ancien Testament, lorsque Jonas annonce à Ninive qu'elle sera détruite, le roi proclame un deuil, il jeûne, se frappe la poitrine, se couvre d'un sac et s'assied dans la cendre. C'est une manière d'exprimer le repentir, le regret de ses fautes, de montrer extérieurement son désir de changer de conduite.

Quant à leurs prières respectives, elles reflètent nettement le sens de leur attitude intérieure,

Notre ami et frère et... clone, est centré sur lui-même , il ne voit que « son nombril » l’embonpoint démesuré de son « ego » qui gonfle, gonfle au fur-et-à-mesure qu'il s'exprime :

il priait en lui-même :‘Mon Dieu, je te rends grâce, jusque là, c'est honnête et justifié, toutefois, le voilà qu'il glisse grossièrement en esprit , en se frottant lamentablement le ventre parce qu'il se trouve tellement bien ! Tellement beau , tellement ajusté, tellement différent aussi de ce pauvre publicain qu'il aperçoit par un coup d’œil jeté en biais dans sa direction de petit dernier. Notre clone ne rend pas grâce à Dieu AUTEUR DE TOUT BIEN comme le faisait St François d'Assise :

Tu es Saint, Seigneur Dieu,
Toi seul qui fais des merveilles
Tu es fort.
Tu es grand.
Tu es très haut.
Tu es roi tout-puissant, ô Père saint,

roi du ciel et de la terre.
Tu es trine et un, Seigneur Dieu.
Tu es le bien, tout le bien, le souverain bien,

le Seigneur Dieu vivant et vrai.
Tu es charité, amour.
Tu es sagesse.
Tu es humilité.
Tu es patience.


Tu es assurance.
Tu es quiétude.
Tu es joie et liesse.
Tu es justice et tempérance.
Tu es toute richesse et notre suffisance.

Non ! Pas du tout ! Mais parce que lui, notre clone, n'est pas comme les autres hommes qui sont , qui sont... et il ose énumérer : ils sont voleurs ( pan ! en plein dans le publicain dont c'est la réputation! ) injustes, nouveau boulet tiré à l'adresse du publicain , adultères , et il ose nommer ce frère qui prie humblement derrière lui ce publicain ! Et cerise sur le gâteau, il vante sa participation à la dîme , il ne dit pas qu'il en rajoute un peu, non, il donne juste ce qui est demandé pour être en règle , c'est ce qui pourrait résumer qui il est : « Monsieur-je-suis-en règle » il n'y a pas de place pour la générosité , je suis en règle, je suis en adéquation exacte avec la règle , la loi , à un iota près! l'amour ? « connais pas » pourrait-on conclure ! Pauvre petit  «  péteux » !

c'est parce que je ne suis pas comme les autres hommes– ils sont voleurs, injustes, adultères –,ou encore comme ce publicain.Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.

Il est à mille milles de l'esprit des béatitudes, de l'esprit de St Augustin qui écrira un jour

 « Aime et fais ce que tu veux » :
« Ce court précepte t'est donné une fois pour toutes : Aime et fais ce que tu veux. Si tu te tais, tais-toi par Amour, si tu parles, parle par Amour, si tu corriges, corrige par Amour, si tu pardonnes, pardonne par Amour. Aie au fond du cœur la racine de l'Amour : de cette racine, rien ne peut sortir de mauvais. Voici ce qu’est l’Amour ! Voici comment s’est manifesté l’Amour de Dieu pour nous : il a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par Lui. Voici ce qu’est l’Amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Lui qui nous a aimés le premier » (1 Jn 4, 9-10). Ce n’est pas nous qui L’avons aimé les premiers, mais Il nous a aimés, afin que nous L’aimions. Ainsi soit-il. »Saint Augustin d’Hippone (354-430)

Celui qu'il regarde par-dessus son épaule avec dédain, ce publicain stigmatisé par l'opinion publique, celui que l'on montre du doigt en ricanant, celui qui cependant est tourné vers ce Dieu qu'il est venu prier, supplier, le regard timide , à demi caché derrière le pilier le plus éloigné, au fond du Temple, celui qui a l'attitude et l'ambition du psaume 131 :



Seigneur, je n’ai pas le cœur fier
ni le regard ambitieux ;
je ne poursuis ni grands desseins,
ni merveilles qui me dépassent.
Non, mais je tiens mon âme
tranquille et silencieuse ;

mon âme est en moi comme un enfant,
comme un petit enfant contre sa mère.
Attends le Seigneur, Israël,
maintenant et à jamais.

Celui-là ne décline pas ses « exploits » il est là, en mendiant d'amour , de bienfaisance , de compassion, il dépose son fardeau de péchés, de limites, sa pauvreté , son dénuement. Lui, a tout à recevoir et espère tout car il a compris avec ses entrailles ce verset du psaume 142 : Aucun vivant n'est juste devant to! Il sait par cœur, jusque dans sa chair , ce verset de l’Ecclésiastique au chapitre 6  : Aucun homme n'est assez juste sur terre pour faire le bien sans pécher ! C'est avec toute la vérité qui habite son cœur qu'il murmure sans se lasser :‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’ que je suis ! que je suis ! je suis

Et Dieu qui entend quand le pauvre crie (Ps 33) , le pauvre de cœur bien sûr, celui des béatitudes, celui qui ne gonfle, ni sa poitrine , pour en remontrer et faire peur, ni son ventre repus de bonne chaire, celui dont le regard est devenu doux,qui recherche la paix et la répand, celui qui est miséricordieux parce qu'il a fait la douloureuse expérience de ses limites, c'est celui-là qui est déclaré JUSTE, pas celui qui croit savoir mais celui qui a le cœur brisé, (Ps 33, 50) l'autre devra attendre de dégonfler sa baudruche de contentement de soi,’Je vous le déclare :quand ce dernier ( ce dernier, à savoir, le publicain) redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre.Qui s’élève sera abaissé ;qui s’abaisse sera élevé. »

Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles.”

Jc 4: 6


R/ Un pauvre crie ;
le Seigneur entend.

 (Ps 33, 7a)

Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !

Le Seigneur regarde les justes,
il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur entend ceux qui l’appellent :
de toutes leurs angoisses, il les délivre.

Il est proche du cœur brisé,
il sauve l’esprit abattu.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs :
pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge.

L'Ermite