vendredi 25 juillet 2025

SEIGNEUR, APPRENDS-NOUS A PRIER


DIX SEPTIÈME DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

Année C


(Lc 11, 1-13)

Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière.Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda :« Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »Il leur répondit :« Quand vous priez, dites :‘Père,que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »

Jésus leur dit encore :« Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :‘Mon ami, prête-moi trois pains,car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.’Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :‘Ne viens pas m’importuner !La porte est déjà fermée ;mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’.Eh bien ! je vous le dis :même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.

Moi, je vous dis :Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ;frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ;qui cherche trouve ;à qui frappe, on ouvrira.Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson,lui donnera un serpent au lieu du poisson ? ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ? donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »


Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière.Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda :

Jésus vient de quitter Béthanie où Il s'est reposé et a rencontré Marthe et Marie . Suite à une intervention plutôt amère de Marthe, Jésus a jugé utile d'apporter un éclairage sur l'accessoire et l'essentiel dans nos vies de croyants . Il s'est alors orienté, sans doute comme Il en a l'habitude, vers un endroit à l'écart, pour s'entretenir, dans le silence , avec Son Père, de qui Il reçoit tout. Les apôtres ne devaient pas être très éloignés, puisque dès qu'Il eut terminé , l'un d'eux, vraisemblablement saisi pas le recueillement du Maître, demanda :

« Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. » Nous comprenons la demande des apôtres, nous qui nous retrouvons bien démunis pour converser avec ce Dieu plein d'amour et de tendresse. Les apôtres , témoins du bonheur de Jésus quand Il est en conversation avec Son Père sont envieux de connaître les clefs de ces rencontres qui Lui apportent joie, réconfort, lumière . C'est souvent qu'ils voient Jésus se retirer, à l'écart, sur la montagne, dans un lieu désert , au bord du lac , Il y passe parfois une nuit entière, à dire quoi, à quoi faire, dans certaines circonstances ils voient Jésus se recueillir, lever les yeux au ciel , ce qui est certain, c'est qu'après de telles rencontres Il pose très souvent des actes qui les bouleversent, ils aimeraient bien comme Jésus Lui-même, recevoir des inspirations ! Ils en reçoivent, mais ils ne savent pas très bien d'où cela vient et encore moins comment, d'où cette demande sincère et pragmatique  !

Jésus leur répondit :« Quand vous priez, dites :‘Père, que ton nom soit sanctifié,0 que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »

Oser s'adresser au Seigneur du Ciel et de la terre au même titre que Jésus, en L'appelant Père, n'est-ce pas un défi ? Une folie même ? Dire, penser, croire que Celui qui régit l'univers est notre Père, notre Papa, c'est vertigineux ! Et pourtant , c'est Jésus qui nous le demande ! Nous « apercevons » ce qu'un père terrestre déploie comme amour, comme imagination, comme don de lui-même pour donner du bonheur à ses enfants alors, pouvoir dire Père à Celui qui régit les mondes c'est difficilement concevable et pourtant ! « C’est toi, Seigneur, qui es notre Père, notre Rédempteur depuis toujours. »  (Is 63,16) lisons-nous déjà dans Isaïe. Et nous pourrions détailler mais nous n'en finirions pas car, au-delà du terme il y a ce contenu insondable.Si Dieu est notre Père nous sommes Ses enfants ! Ce n'est pas rien d'être les enfants de Dieu ! Il en découle une responsabilité gigantesque . Pour Dieu , pour chaque enfant : Dieu se doit et Il le fait, de pourvoir à tous nos besoins, et l'enfant , que nous sommes, s'engage à respecter et honorer ce Père hors du commun !

Jésus commence par cela : Père ! Que Ton NOM soit sanctifié, c'est-à-dire reconnu « sacré », placé au-dessus de tout ! Le NOM exprime la personne, demander que ce NOM soit sanctifié, c'est demander qu'Il soit respecté, reconnu, placé au-dessus de tout et de tous, par tous ! C'est Le vouloir unique, sans pareil, c'est Le reconnaître saint , trois fois « saint » comme le chantent les séraphins dans la vision d’Isaïe  6: Et ils criaient l'un à l'autre et disaient: "Saint, saint, saint est le Seigneur des armées! toute la terre est pleine de sa gloire." C'est ce qu'exprime St Grégoire de Nazianze dans cette superbe hymne :

Ô toi, l'au-delà de tout,
   n'est-ce pas là tout ce qu'on peut chanter de toi ?
Quelle hymne te dira, quel langage ?
   Aucun mot ne t'exprime.
À quoi l'esprit s'attachera-t-il ?
   Tu dépasses toute intelligence.
Seul, tu es indicible,
   car tout ce qui se dit est sorti de toi.
Seul, tu es inconnaissable,
   car tout ce qui se pense est sorti de toi.
Tous les êtres,
   ceux qui parlent et ceux qui sont muets,

   te proclament.
Tous les êtres,
   ceux qui pensent et ceux qui n'ont point la pensée,
   te rendent hommage.

Le désir universel,
   l'universel gémissement tend vers toi.
Tout ce qui est te prie,
   et vers toi tout être qui pense ton univers
   fait monter une hymne de silence.
Tout ce qui demeure demeure par toi ;
   par toi subsiste l'universel mouvement.
De tous les êtres tu es la fin ;
   tu es tout être, et tu n'en es aucun.
Tu n'es pas un seul être,
   tu n'es pas leur ensemble.
Tu as tous les noms, et comment te nommerai-je,
   toi le seul qu'on ne peut nommer?

Quel esprit céleste pourra pénétrer les nuées
   qui couvrent le ciel même ?
Prends pitié,
Ô toi, l'au-delà de tout,
   n'est-ce pas tout ce qu'on peut chanter de toi ?

L'au-delà de tout, Celui qu'aucun mot n'exprime.Seul,indicible, seul, inconnai- ssable, le seul qu'on ne peut nommer, je peux cependant t'appeler PÈRE parce que Jésus Son Verbe, me l'autorise !C'est inimaginable alors, oui de tout mon cœur de « privilégié-croyant(e) » je demande , je désire, je souhaite que Ton Nom de Père soit reconnu, soit sanctifié, soit reconnu sacré, saint il n'y a pas de mot en effet pour exprimer cette demande , cette prise de conscience

La seconde demande est plus accessible parce qu'elle dépend un peu du zèle de Tes enfants, que nous sommes par grâce : que ton règne vienne.Il ne suffit pas de le vouloir, il convient de se dépenser pour que s'étende le Royaume en faisant connaître le Roi de l'univers, Dieu, Lui-même ! C'est le Psaume 96 que nous chantons dans nos Liturgies et notamment celle des Heures : Le Seigneur est roi : que toute la terre chante sa gloire, le Seigneur est Roi Alléluia, Alléluia ! C'est bien de le chanter mais comme nous le dit Jésus, il convient, nous aussi et chacun personnellement, de travailler à Sa vigne : « Vous aussi, venez travailler à ma vigne! Mt 20, 4

Pour travailler à l’œuvre de Dieu, à la vigne de Dieu, Jésus sait pertinemment que nous avons besoin de force, donc de nourriture, aussi, nous apprend -Il à nous tourner encore vers ce Père « donateur de vie » dans tous les sens du terme, vie du corps, vie de l'esprit :

Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »

Le pain chaque jour ! Jésus ne parle pas de réserve, Il nous invite à l'abandon, à chaque jour suffit sa peine et son gain . C'était déjà vrai au désert avec la manne « Moïse leur dit: "Que personne n'en laisse jusqu'au lendemain matin". Ils n'écoutèrent pas Moïse, et des gens en gardèrent jusqu'au matin; mais il s'y mit des vers et tout devint infect. Moïse fut irrité contre eux. Tous les matins, ils ramassaient de la manne, chacun selon sa consommation, Ex 16,1 »

L'humanité étant ce qu'elle est, il est certain qu’aujourd’hui nous devons voir plus loin, mais Jésus nous met en garde face à un cumul exagéré « Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour beaucoup d'années; repose-toi, mange, bois, festoie! " Or Dieu lui dit: " Insensé! cette nuit même on va te redemander ton âme; et ce que tu as préparé, pour qui sera-ce? " Ainsi en est-il de celui qui thésaurise pour lui-même et n'est pas riche en vue de Dieu. Lc 12,20

Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous Comment être pardonné, si nous-mêmes retenons les manques de nos frères à notre égard . Comment recevoir la paix du Père, si nous nourrissons des sentiments de guerre à l'égard d'autrui ? C'est incompatible ! Ce n'est pas sérieux . Jésus ne dit-il pas ailleurs : Si donc tu viens présenter ton offrande à l'autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; et alors viens présenter ton offrande. Mt 5, 23. Être enfant de Dieu c'est vivre en enfant de Dieu, , c'est adhérer avec toutes ses « fibres » à ce que réclame l'amour !

Et ne nous laisse pas entrer en tentation. » c'est-à-dire, ne permets pas que nous nous laissions dominer par l'esprit du Mal, que celui-ci n'ait pas de prise sur nous, que nous ne soyons pas assujettis à ses sollicitations mais, au contraire, que nous sortions , avec Ta grâce, victorieux comme le fut Jésus, au désert, comme Il le fut à Gethsémani. Et pour nous encourager dans la prière de demande, Jésus nous propose une courte Parabole :

:« Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander :‘Mon ami, prête-moi trois pains,car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.’Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond :‘Ne viens pas m’importuner !La porte est déjà fermée ;mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’.Eh bien ! je vous le dis :même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.

L'Ami, c'est Dieu le Père ! Nous ne devons pas craindre de l'importuner, car pour un Père , un vrai Père, l'enfant n'est jamais importun ! De nuit , à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, Jésus nous invite à frapper et frapper encore à Sa porte jusqu'à ce qu'Il ouvre, Ses bras, Son Cœur qui ne sont d'ailleurs jamais fermés mais Dieu attend soit, que nous soyons prêts à accueillir Son amour, soit Il nous fait attendre un peu, pour développer notre persévérance ...peut-être veut-Il nous faire grandir dans l'abandon, la confiance , la foi en Sa Présence ...ou bien encore Dieu ne répond pas parce notre demande est l'expression d'un caprice et nous serait nuisible c'est ce qui est expliqué dans les versets suivants :

Moi, je vous dis :Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ;frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ;qui cherche trouve ;à qui frappe, on ouvrira.Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ? donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »

Jésus réaffirme que Dieu est un Père, qu'Il ne peut donner que du bon, du juste, du vrai, si nos prières sont dangereuses pour nous, il est évident qu'en tant que Père bon, juste, vrai, Il répondra, mais de façon différente , Il nous donnera ce qui est juste et bon non ce qui aurait des conséquences désastreuses dans nos vies ! Dieu Père, qui dépasse toute intelligence ( St Grégoire de Nazianze) agit avec intelligence et pleine connaissance. Nos prières sont toujours exaucées mais la réponse ne correspond pas nécessairement à nos attentes parce nos limites nous empêchent de bien voir, bien juger ou plus simplement, parce que nous nous conduisons en enfants gâtés, capricieux. Notre Père des cieux est le meilleur des éducateurs ! Si nous demandons l'inutile ou le dégradant il est certain qu'Il fermera Son oreille par contre, si nous Lui demandons l'Esprit Saint , le don des dons , Il ne nous Le refusera pas , conclut Jésus , dès lors, ne nous gênons pas !


Viens, Esprit Créateur nous visiter,

Viens éclairer l'âme de tes fils,

Emplis nos cœurs de grâce et de lumière,

Toi qui créas toute chose avec amour,


Toi le don, l'envoyé du Dieu très haut,

Tu t'es fait pour nous le défenseur,

Tu es l'amour, le feu, la source vive,

Force et douceur de la grâce du Seigneur,


Donne-nous les sept dons de ton amour,

Toi le doigt qui œuvres au nom du Père,

Toi dont il nous promit le règne et la venue,

Toi qui inspires nos langues pour chanter,


Mets en nous ta clarté, embrase-nous,

En nos cœurs, répands l'amour du Père,

Viens fortifier nos corps dans leur faiblesse,

Et donne-nous ta vigueur éternelle,


Chasse au loin l'ennemi qui nous menace,

Hâte-toi de nous donner la paix,

Afin que nous marchions sous ta conduite,

Et que nos vies soient lavées de tout péché,


Fais-nous voir le visage du Très-Haut,

Et révèle-nous celui du Fils,

Et toi l'Esprit commun qui les rassemble,

Viens en nos cœurs, qu'à jamais nous croyions en toi,


Gloire à Dieu notre Père dans les cieux,

Gloire au Fils qui monte des enfers,

Gloire à l'Esprit de force et de sagesse,

Dans tous les siècles des siècles,

Amen.”


L'Ermite

samedi 19 juillet 2025

LA MEILLEURE PART ?

 

SEIZIÈME DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

Année C


(Lc 10, 25-37)

Jésus entra dans un village.Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.    Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit:« Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ?Dis-lui donc de m’aider. »Le Seigneur lui répondit:« Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part,elle ne lui sera pas enlevée

Jésus entra dans un village Sans doute Béthanie, mais le texte ne le dit pas, lieu d'implantation de la fratrie..Une femme nommée Marthe le reçut. Le cadre est planté : Jésus poursuit sa route vers Jérusalem, traverse des villages et dans l'un d'eux Il rencontre Marthe qui lui ouvre sa maison. Souvenons-nous de Ses conseils aux 72 disciples envoyés en mission récemment : Demeurez dans cette maison, mangeant et buvant de ce qu'il y aura chez eux, car l'ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Et en quelque ville que vous entriez et qu'on vous reçoive, mangez ce qui vous sera servi; guérissez les malades . Jésus s'applique à Lui-même ce qu'Il conseille à ceux qu'Il choisit! Il ne parlait pas différemment aux Douze au chapitre 9 du même St Luc : En quelque maison que vous entriez, demeurez-y et repartez de là. Voilà donc Jésus chez Marthe, la Maîtresse de maison de la fratrie : Marthe, Marie et Lazare ! Jésus semble, et les évangiles nous l'indiqueront en d'autres épisodes, Jésus semble familier de cette famille puisque, dès qu'Il s’assoit Marie s'installe à Ses pieds !



Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur,

écoutait sa parole.
Marthe, en bonne Maîtresse de maison s'active pour soigner l'accueil du Maître et de Ses disciples. Jésus, nous l'auront remarqué, ne ne se déplace jamais sans les apôtres, Il utilise toutes les circonstances pour compléter leur formation. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service.

Marthe vit plutôt mal, de voir sa sœur Marie assise au pied du Seigneur et elle va le faire savoir Elle intervint et dit : «  Seigneur, ça ne te fait rien que ma sœur m'ait laissé faire seule le service ?Dis-lui donc de m'aider » N'est-elle pas surprenante cette remarque de Marthe ? Marthe semble être le grand manager de la Maisonnée, sa sœur ne paraît pas avoir de responsabilité précise, elle est soumise aux bons vouloirs de la Maîtresse de maison qui semble ignorer les appels de Jésus à l'abandon :

Ne vous inquiétez pas pour votre âme de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. L'âme n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? Regardez les oiseaux du ciel, qui ne sèment ni ne moissonnent et n'amassent rien dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux? Qui de vous, à force de soucis, pourrait ajouter une seule coudée à la longueur de sa vie? Mt 6

Marie, est là, au pied du Maître, or c'est Celui-ci que Marthe interpelle pour qu'Il intervienne auprès de sa sœur ! C'est vexant pour sa sœur, à la limite du mépris, et déplacé pour Jésus qui pourrait lui répondre comme Il le fera plus tard pour les deux frères qui lui demandent de régler le différent qui les oppose à propos de leur héritage : « Homme (femme) qui m'a établi pour être votre juge ? » Lc 12, 14 Marthe semble souligner une difficulté relationnelle avec Marie, sans doute aussi en raison de la Loi mosaïque, jamais éloignée de l'esprit contemporain, où la femme est au service de la famille, de la communauté, et surtout, alors qu'elle assure le service, veut-elle se servir de Jésus, L'utiliser, Le manipuler, et Le mettre en porte-à-faux avec sa sœur qui, pour elle, n'est pas à sa juste place  ! Marie agit en femme libre, l'important, pour elle, c'est de ne rien perdre des enseignements de Jésus.

Jésus, à juste titre, « ne tombe pas dans le panneau » si je peux me permettre, Il va signifier à Marthe, qu'il y a sans doute une façon plus adaptée de recevoir des amis et que Marie a fait son choix en s'intéressant d'abord aux personnes, le matériel pouvant peut-être attendre ! « Marthe ! Marthe, tu te donnes du souci et tu t'agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part , elle ne lui sera pas enlevée » Jésus n'intervient pas dans l'éventuel litige , Il ne se laisse pas enfermer, manipuler , Il invite Marthe à discerner l’essentiel de l'accessoire, comme Il le fera lors de l'onction à Béthanie ?

Marthe sera encore au service et Marie, au grand dam de Judas, répandra du parfum sur les pieds de Jésus : Jésus lui dit donc: "Laisse-la; elle a gardé ce parfum pour le jour de ma sépulture. Car vous aurez toujours des pauvres avec vous; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours!" Jn,12,7, Mt 26,11, Mc 14,7

Oui, il est important de se donner les moyens de bien accueillir, nos amis, nos convives, de savoir leur faire plaisir avec une table accueillante, des mets savoureux , une maison ouverte, mais n'est-il pas tout aussi important de les écouter, d'essayer de les comprendre, d'être attentifs à ce qui est important pour eux , ce qui les réjouit, leur fait souci...A quoi sert d'ouvrir la porte de sa demeure si on ne prend pas le temps de se rencontrer, d'apprendre des uns et des autres! C'est sans doute ce que manifeste Marie en s'asseyant au pied de Jésus pour ne rien perdre de Son passage, de Sa Parole.

Marie écoute, Marthe s'affaire C'est vraisemblablement là cette meilleure part relevée par le Visiteur sacré . St Luc notera plus tard :tout le peuple, dès l'aurore, venait à lui dans le Temple pour l'écouter. Lc 21,38 Or, Jésus est là, il n'est pas nécessaire de se déplacer, pour recevoir Sa Parole de Vérité, Il est là, comme le disait le Saint Curé d'Ars à propos de la Présence réelle au tabernacle et on ne prendrait pas le temps de capter Ses Paroles, Ses gestes, Ses désirs ! Il y a bien des années, en Afrique notamment, il fallait partir très tôt de chez soi pour rejoindre la « Mission » et pouvoir communier ! Mais en ce jour, Marie a compris sa grâce,son bonheur, elle ne veut pas passer à côté , elle ne veut pas manquer ce moment unique. Il est là, dans la maison familiale, tout le monde ne peut pas en dire autant dans le village ! Aux Pharisiens qui reprochent aux disciples de ne pas Jeûner Jésus répondra en Mat 10,14" Pourquoi, tandis que nous et les Pharisiens nous observons [souvent] le jeûne, vos disciples ne l'observent-ils pas? Jésus leur dit: " Les amis de l'époux peuvent-ils être dans la tristesse tant que l'époux est avec eux? Mais viendront des jours où l'époux leur sera enlevé, et alors ils observeront le jeûne. »

Marie, dans sa sensibilité a compris que cette visite est un privilège , elle ne veut rien perdre de ce moment unique , elle a compris l'amour que Jésus leur porte ,elle oublie le matériel , l'accessoire, pour se donner à l'essentiel : ne rien perdre de cette Présence, elle est même avide puisqu'elle ne semble pas tenir compte de la remarque de l'aînée. Jésus seul retient son attention . Il ne s'agit pas d'opposer action et contemplation, mais d'être au bon endroit, au bon moment et d'y demeurer :Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. Jn 6,56. C'est bien ce que fait Marie en ce moment, elle mange de ses yeux l'Hôte exceptionnel, boit les paroles qui sont exprimées, demeure avec, pour, comme l'autre Marie, la Mère de Jésus, «  tout conserver dans son cœur » Alors oui, Marie de Béthanie a choisi la meilleure part « l'être avec ».Merci Marie de nous apprendre à « goûter » Dieu. Quand nous nous recueillons devant le tabernacle savons-nous écouter comme Marie et permettre à Jésus de se reposer dans nos cœurs apaisés, loin de toute agitation ou affairisme ?

Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui l’observent.

Lc 11,28

Psaume de la Liturgie de ce jour

R/ Seigneur, qui séjournera sous ta tente ? (Ps 14, 1a)

Celui qui se conduit parfaitement,
qui agit avec justice
et dit la vérité selon son cœur.
Il met un frein à sa langue.

Il ne fait pas de tort à son frère
et n’outrage pas son prochain.

À ses yeux, le réprouvé est méprisable
mais il honore les fidèles du Seigneur.

Il ne reprend pas sa parole.
Il prête son argent sans intérêt,
n’accepte rien qui nuise à l’innocent.
Qui fait ainsi demeure inébranlable.


Comme au village de Marthe et Marie -

Auteur : Raoul Mutin

Chant d'écoute dans une liturgie de la Parole,

de méditation après la proclamation d'un passage d'Évangile,

ou après une homélie.

Refrain
COMME AU VILLAGE DE MARTHE ET MARIE,
OÙ TU AIMAIS DEMEURER,
TOI, JÉSUS-CHRIST, COMME À BÉTHANIE,
VIENS EN NOS CŒURS TE REPOSER.


1
Tu connais mes pas, tu sais mes sentiers,
Viens me visiter dès aujourd’hui.
Assoiffé de Toi, je te supplierai,
Tu me donneras l’eau de l’Esprit.

2
Tu me parleras, je t’écouterai,
Tu m’enseigneras dans le secret.
Affamé de Toi, je t’accueillerai,
Tu me combleras de toute paix.

3
Touche mon regard, dis-moi ta clarté,
Toi qui viens guérir mes yeux blessés.

Rassasié de Toi, je contemplerai,
Tu me rempliras de ta beauté.


L'Ermite

vendredi 11 juillet 2025

QUI EST MON PROCHAIN ?


QUINZIÈME DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

Année C

(Lc 10, 25-37)



Un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant :« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »Jésus lui demanda :«Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ?Et comment lis-tu ? »L’autre répondit :« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme,de toute ta force et de toute ton intelligence,et ton prochain comme toi-même. »Jésus lui dit :« Tu as répondu correctement.Fais ainsi et tu vivras. »Mais lui, voulant se justifier,dit à Jésus :« Et qui est mon prochain ? »Jésus reprit la parole :« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion.Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant :‘Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.’Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »Le docteur de la Loi répondit :«Celui qui a fait preuve de pitié envers lui.»Jésus lui dit :« Va, et toi aussi, fais de même.»


Un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant :nous arrêter sur ce membre de verset me paraît judicieux pour nous intéresser aux motivations qui animent nos paroles, nos actes, nos recherches de contacts ...Ici, d'entrée de jeu l'intention est faussée. Ce légiste ne cherche pas à grandir dans la foi, il cherche à piéger Jésus ! A Le mettre en difficulté, à trouver une raison de Le dénoncer aux Autorités du moment ? N'est-ce pas un peu prétentieux ?

D'accord direz-vous, mais en quoi cela nous rejoint-il ? Cela rejoint nos motivations, les raisons qui animent nos paroles et nos actes, la pureté de nos intentions ! Qu'est-ce que je cherche dans la vie ? A plaire aux hommes ou à Dieu ? Est-ce que je cherche mon intérêt personnel ou celui de mes interlocuteurs ? Qu'est-ce qui anime ma vie ? La quête d'un bien supérieur ou celle de mes intérêts ? Voilà une entrée en matière qui pourrait nous permettre un toilettage intérieur en cette période de vacances !

C'est justement ce qui se passe aujourd'hui ! Jésus commence Sa montée vers Jérusalem et un légiste s'approche avec une question dont il connaît la réponse en tant que familier de la Loi Mosaïque :

« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »

Partant d'un cœur sincère, la question serait judicieuse et bonne, mais Jésus qui connaît le fond des cœurs, ne se laisse pas enfermer , Il renvoie notre Légiste à ce qu'il est censé connaître sur le bout des doigts. En tant que Légiste, cet homme est un spécialiste de la Loi, appelé aussi Docteur de la loi il était un interprète officiel de la Loi Judaïque de l'Ancien Testament . Jésus, comme Il le fait souvent , renvoie Son interlocuteur à ce qu'il sait, à sa façon de recevoir cette Loi, et, par le fait même, de l'enseigner :


Jésus lui demanda :«Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? »L’autre répondit :« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme,de toute ta force et de toute ton intelligence,et ton prochain comme toi-même. »

Jésus ne peut que confirmer et inviter Son interlocuteur à vivre en conformité avec ce qu'Il professe :

Jésus lui dit :« Tu as répondu correctement.Fais ainsi et tu vivras. »

Adroitement, intelligemment, Jésus a renversé la situation, Il ne peut qu'inviter cet homme à vivre ce qu'il enseigne .

Mais lui, voulant se justifier,dit à Jésus :« Et qui est mon prochain ? »

Le Légiste ne veut pas perdre la face, dans un monde divisé, il espère bien , en posant cette question mettre Jésus dans l'embarras ! Jésus raconte alors la merveilleuse histoire du Bon Samaritain. Belle pirouette intellectuelle de Jésus qui sait fort bien à quel point les Juifs de l'époque, tiennent les Samaritains à l'écart, ils les considèrent comme des hérétiques parce qu'ils adorent Dieu non à Jérusalem mais au mont Garizim. Souvenons-nous de Jn 4,20 « La femme dit: "Seigneur, je vois que vous êtes un prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous, vous dites que c'est à Jérusalem, qu'est le lieu où il faut adorer."

Jésus reprit la parole :« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, La distance, entre les deux villes est d'environ 27 kilomètres et le dénivelé de quatre cents mètres et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. A l'époque, cette route est réputée dangereuse car très accidentée.Il n'est donc pas surprenant qu'un marcheur seul, devienne une proie facile pour les « coupeurs de gorges » Successivement, trois personnes au statut différent , chacun bien connu du monde de l'époque , empruntent le même trajet : Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ;

Le prêtre et le lévite sont tenus d’observer les règles strictes de pureté cultuelle pour éviter de se rendre impurs, ce qui les empêche de toucher le sang ou un mort.
( Livres : des Nombres, Exode, Deutéronome, Lévitique)


Pour les Juifs , les Samaritains sont des hérétiques (voir plus haut) leur sanctuaire a été détruit en 129 avant Jésus .Les trois voient l'homme blessé, les deux premiers , le prêtre et le Lévité, passent outre en raison de contraintes cultuelles, toucher cet homme les rendrait impurs au regard de la Loi mosaïque .

Le Samaritain,
le vit et fut saisi de compassion.Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant :‘Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.

Le Samaritain voit, est touché, il s'approche ( se fait proche) et apporte au blessé, les soins d'urgence, il ne craint pas de le hisser sur sa monture ( comme le Bon Pasteur porte sur Ses épaule la brebis retrouvée) pour le conduire en lieu sûr, et prend en charge les frais d'hébergement et les soins nécessaires à son rétablissement. Il s'engage , le cas échéant , à régler un éventuel supplément sur le chemin du retour ! Nous sommes en présence d'une personne particulièrement responsable, qui va au bout de ses actes : voilà la vraie compassion ! celle de Jésus Lui-même à notre égard ! Ce Bon Samaritain ne serait-il pas Jésus Bon Pasteur, qui prend soin de Ses brebis ?

Il est intéressant de noter qu'il n'est rien dit de l'appartenance ethnique ou religieuse du blessé, il s'agit d'un homme en difficultés , un homme qui a besoin d'être secouru . Peu importe son nom, sa couleur, son origine, l'important pour son sauveteur , c'est de le remettre en état de marche, en état de service : Lève-toi et marche !

Par contre, les trois voyageurs sont bien identifiés et leur attitude respective révèle le risque auquel nous expose une interprétation , rigoriste, rigide de la Parole divine. Jésus n'a pas peur de se compromettre, souvenons-nous du lépreux, du Publicain, de la femme adultère, de Lazare dans son tombeau, de la Samaritaine ...Jésus se fait le prochain de toute personne, quelle que soit sa souffrance physique, psychique, spirituelle.

L'homme de Loi a écouté attentivement ;Jésus , à partir de cette histoire, va lui demander de répondre, lui-même à la question qui le taraudait :


Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »Le docteur de la Loi répondit :«Celui qui a fait preuve de pitié envers lui.»

Honnêtement, que pouvait-il répondre d'autre ? Celui qui cherchait à piéger Jésus est renvoyé en somme, à l'intelligence des Écritures.

Si Dieu s'incarne dans la « condition humaine » c'est bien pour révéler la grandeur, la dignité dont Il l'habille :

Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui,

et le fils de l'homme, pour que tu en prennes soin?

Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu,

tu l'as couronné de gloire et d'honneur.

Tu lui as donné l'empire sur les œuvres de tes mains;

tu as mis toutes choses sous ses pieds:

Brebis et bœufs, tous ensemble, et les animaux des champs;

oiseaux du ciel et poissons de la mer,

et tout ce qui parcourt les sentiers des mers.(Ps 8)

Jésus ne peut qu'inviter notre frère Légiste à poursuivre son chemin en agissant de la même façon ! Jésus lui dit :« Va, et toi aussi, fais de même.»

Ce ne sont ni la Loi, ni les sacrifices , ni les holocaustes qui sauvent le monde mais l'Amour ! L’Évangile est le seul écrit qui appelle à l'amour, à donner sa vie comme Jésus par pur amour :

La compassion du Bon samaritain pour l'homme blessé dans sa chair et dans son esprit n'est-elle pas l'attitude constante du Verbe Incarné ? Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais ait la vie éternelle. Car Dieu n'a pas envoyé le Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui .Jn 3

C'est l'Enseignement de Jésus dans la charte du croyant :Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde! Mt 5

C'est la vocation de tout homme de bonne volonté qui en devenant disciple de Jésus, s'engage à vivre comme Lui-même, Jésus, a vécu C'est à cela que tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. "Jn 13, 35

Nous donc, aimons Dieu, puisque Dieu nous a aimés le premier. Si quelqu'un dit: "J'aime Dieu ", et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; comment celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas? Et nous avons reçu de lui ce commandement: "Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère."

Soyons vrais ! Que notre vie soit en accord avec ce que notre bouche professe !

Mais qui est mon prochain ?

Auteur : Mannick

Compositeur : Jo Akepsimas

Intro
Tu aimeras ton Dieu de tout ton coeur
De tout toi-même,
De toute ta force et ta pensée…
Et ton prochain comme toi-même !

MAIS QUI EST MON PROCHAIN?
DIS-LE MOI, DIS-LE MOI !
MAIS QUI EST MON PROCHAIN?
DIS-LE MOI !


Attends un peu, écoute-moi :
“II était une fois”…

1.
Un homme du pays revient de voyage
Avec ses bagages, ses bagages.
II tombe sur des loubards,
Le voilà dépouillé, déchiré,
II saigne, saigne…

2.
Un prêtre passe et le dépasse,
II part au loin, se casse, se casse.
Un autre vient, à portée de chemin
Et s’éloigne à son tour,
Fait le sourd, le sourd.

3.
Faut dir’ qu’en ce temps-là
II fallait pas toucher le sang,
Sinon t’étais sali, pollué, excommunié,
C’était tabou, c’était la loi,
En ce temps-là, ce temps-là.

4.
Arrive un type de Samarie,
Un qu’était pas de ce pays,
Un ennemi héréditaire.

Faut dir’ qu’en ce temps-là,
Les Juifs et les Samaritains.
C’était comme chats et chiens,
Ils s’bouffaient l’nez,
Ils pouvaient pas s’voir en peinture,
C’est sûr, c’est sûr.


      Attends un peu, j’y r’viens :
      L’étranger, le métèque,
      Celui qu’a pris le même chemin,
      II voit le typ’ de loin.
      II a pitié, il voit qu’ses plaies sont plutôt moches.
      II prend de l’huile et du vin,
      II s’approche, il s’approche.

      Faut dir’ qu’en ce temps-là
      On n’avait que ça pour soigner,
      Faut dir’ qu’en ce temps-là
      Y’avait que ça pour apaiser.

      C’est pas tout, il le porte, l’emporte,
      Et le conduit jusqu’à l’auberge la plus proche.
      6.
      Faut dir’ que pour c’temps-là
      C’était révolutionnaire
      D’avoir osé fair’ ça,
      D’avoir bravé la Loi !
      Pourtant ça s’est passé comm’ ça,
      Tu m’crois, tu m’crois pas.

      7.
      Lequel des trois, à ton avis.
      S’est montré le prochain
      De l’homm’ tombé sur les bandits ?

      Coda
      L’étranger, le métèque,
      Le sauveur, le sauv’teur,
      Le seul qu’a su vraiment
      Laisser parler son cœur !
      Celui qui s’approche, se fait proche,
      C’est bien lui le prochain, le prochain, le prochain !
      C’est bien lui le prochain, le prochain,
      C’est lui, le prochain…


JÉSUS SE FAIT PROCHE

L'Ermite