vendredi 7 octobre 2022

UN SEUL !


VINGT-HUITIEME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


Année C

(Lc 17, 11-19)


Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.    Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre.
Ils s’arrêtèrent à distance 

Pourquoi ces lépreux s'arrêtent-ils à distance ? A l'époque de Jésus , le lépreux est totalement rejeté par la société. Il doit se tenir à l'écart de la population , y compris de sa famille, il est privé de toute activité sociale , on craint, en effet, qu'il ne contamine ses compatriotes. C'est pour cela que les malades de la lèpre étaient, habituellement, compagnons des morts et des possédés dans les tombes des flancs des montagnes

La lèpre, qui est une maladie, est également considérée comme une impureté spirituelle. La personne porteuse de ce mal doit se présenter à un prêtre qui la déclarera  « impure ».Si cette personne guérit, elle reviendra auprès d'un prêtre qui, la déclarera « pure » et lui permettra de reprendre sa place dans la société .

Dans le cas présent, les lépreux,n'osant pas s'approcher de Jésus et de ceux qui l'accompagnent, ne peuvent faire autrement que de crier leur supplique :

et lui crièrent :« Jésus, maître, prends pitié de nous. » À cette vue, Jésus leur dit :« Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés.

Identifier Jésus comme Maître, c'est Lui reconnaître non seulement une autorité, mais une notoriété également . Le Maître est un professionnel de l'Enseignement, un homme d'expérience. « Et moi, je vous dis de ne faire aucune sorte de serments: ni par le ciel, parce qu'il est le trône de Dieu; ni par la terre, parce qu'elle est l'escabeau de ses pieds; ni par Jérusalem, parce que c'est la ville du grand Roi. Ne jure pas non plus par ta tête, parce que tu ne peux rendre blanc ou noir un seul de tes cheveux. Mais que votre parole soit: Oui, oui; non, non. Ce qui est en plus de cela vient du Malin ». (Mt 5) Jésus est bien reconnu comme un inspirateur et un instructeur des foules . Pourquoi les foules Le suivent-elles, pourquoi quand Jésus leur échappe Le cherchent-elles ? Les disciples de Jean Baptiste utilisent aussi cette expression à son égard, ils ont compris que ce dernier leur apportait un enseignement nouveau, les Publicains eux-mêmes quand ils viennent vers lui le désignent comme tel  :Des publicains (collecteurs d'impôts) vinrent aussi se faire baptiser et lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » (Lc 3)

C'est, dès le départ le terme retenu par les apôtres quand ils s'adressent à Jésus :

Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. » (Lc 5)

Sur la barque où Jésus se repose tandis que la tempête effraie ses compagnons :

Ses compagnons s'approchèrent et le réveillèrent en disant : « Maître, maître ! Nous sommes perdus ! » Et lui, réveillé, interpella avec vivacité le vent et le déferlement des flots. Ils s'apaisèrent et le calme se fit. (Lc 8)

Dans la foule Jésus est interpellé par un homme angoissé par la santé de son fils

Et voilà qu'un homme, dans la foule, se mit à crier : « Maître, je t'en supplie, regarde mon enfant, c'est mon fils unique (Lc 9)

Les Pharisiens qui pourtant Le combattent ne savant pas Le désigner autrement :

Voyant cela, les pharisiens disaient aux disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » (Mt 9)

Et que demandent ces dix lépreux ? prends pitié de nous. Ce qui revient à dire : guéris-nous ! Les lépreux ne craignent pas d'exprimer publiquement la force de guérison qu'ils reconnaissent en Jésus .Ils expriment leur confiance, leur foi en la toute Puissance d'Amour de Jésus . Ils s'adressent au Maître-Jésus, qui a déjà, bien souvent, manifesté Son amour pour l'humanité qui se presse contre Lui, au point de Lui « voler » Ses grâces :  « Et Jésus dit: " Qui m'a touché? " Tous s'en défendant, Pierre dit: " Maître, la foule vous entoure et vous presse! " Mais Jésus dit: " Quelqu'un m'a touché, car j'ai senti qu'une vertu était sortie de moi ». (Lc 8)

Reconnaissant leur indigence et leur impuissance, les lépreux implorent le Maître d'intervenir dans leur vie pour la changer .

À cette vue, Jésus leur dit :« Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés.

Jésus voit leur détresse, leur souffrance , Il entend leur supplique ; la foule s'attend, comme Naaman dans la première lecture, que nous évoquions déjà dimanche dernier , à un geste de la part du Maître, comme Naaman s'attendait à un geste de la part du Prophète Élisée, or il n'en est rien ! Jésus leur demande un acte de foi pure. Le seul fait de leur enjoindre d'aller se montrer aux prêtres, sous-entend que leur prière a été exaucée ! Et, comme nous le notions au tout début de notre méditation, les prêtres sont les seuls habilités à déclarer pur ou impur ! Les lépreux ne revendiquent rien, ils obéissent et se mettent en route se découvrant guéris en marchant ! Nous pouvons aisément imaginer leur joie, leur bonheur ,leur libération, leur action de grâce ! Justement, l'un d'eux, se découvrant guéri, interrompt sa marche et suit l'élan de son cœur . Plus que la reconnaissance, par une autorité, de sa guérison qui saute aux yeux, et peut être reportée , l'urgent est de dire MERCI ! Immédiatement il rebrousse chemin sans état d'âme

L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.     Telles, Élisabeth et Marie qui laissent éclater leur joie, ce lépreux reconnaissant, en revenant vers Jésus , sans souci de qui le regarde et l'entend, glorifie Dieu à pleine voix et se jette aux pieds de Jésus en Lui rendant grâce !

Revenir vers, se retourner c'est justement le sens de « se convertir », connu comme hérétique en tant que Samaritain, en revenant vers Jésus , ce lépreux reconnaît Sa divinité et il le prouve en se jetant face contre terre :

 Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce.Or, c’était un Samaritain. . Se prosterner, face contre terre, est un geste d'adoration réservé à Dieu ! Il semble également comprendre, par ce geste, que Jésus est l'unique prêtre ! Or c'était un Samaritain nous dit Luc . Nous avons plusieurs fois eu l'occasion de parler des relations entre Samaritains et Juifs. Nous savons que les Samaritains n'avaient pas bonne réputation, notamment en raison de leurs positions politique et religieuse. On peut penser que celui-ci est bien informé sur l'attitude d'accueil universel de Jésus qui ne fait pas de différences entre les hommes ! L'information circule vite , il a sans doute entendu parler de la rencontre avec la Samaritaine, il doit connaître aussi la Parabole du Bon Samaritain où Jésus, astucieusement , met en scène un prêtre, un Lévite et un Samaritain, le seul à exercer un ministère de compassion auprès de l'homme blessé. De plus, malade ou guéri, en tant que Samaritain, il ne peut pénétrer dans le Temple de Jérusalem : il en est exclu ! Qui pouvait dès lors le déclarer pur ? La situation aidant, ce Lépreux Samaritain est le seul à reconnaître en Jésus, Celui qui instaure ce nouveau règne de Dieu qui unit dans la foi les Juifs et les étrangers, n'oublions pas que Jésus est Juif.

C'est ce que Jésus souligne en prenant la parole :

:« Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! »

Oui, où sont les neuf autres ? Ils ont fait le choix de se mettre en règle avec la loi, et, ils n'ont pas su, pu, reconnaître le Messie attendu depuis tant de siècles , ils sont aveuglés . Souvent, Jésus leur reprochera et nous reproche cet aveuglement :

Vous entendrez de vos oreilles et vous ne comprendrez point; vous verrez de vos yeux, et vous ne verrez point. (Mt 13)

ils n'avaient pas compris la signification du miracle des pains : leur cœur était aveuglé. (Mc 6)

Vous avez le cœur aveuglé ? Vous avez des yeux et vous ne regardez pas, vous avez des oreilles et vous n'écoutez pas ? Vous ne vous rappelez pas ? (Mc 8)

Pharisien aveugle, purifie d'abord l'intérieur de la coupe afin que l'extérieur aussi devienne pur. (Mt 23)

Saint Jean, dès le Prologue de son Évangile ne nous dit-il pas :

Le Verbe était dans le monde, et le monde par lui a été fait, et le monde ne l'a pas connu. Il vint chez lui, et les siens ne l'ont pas reçu. (Jn 1)


Reconnaître la Présence de Dieu dans nos vies, savoir Le remercier pour cette présence qui préside à nos destinées, quand le faisons-nous ? Nous savons demander, nous astreindre à des neuvaines, mais savons-nous dire merci ? C'est par grâce que nous tenons debout ! :C'est bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. (Eph 2)

C'est exactement ce que Jésus souligne en invitant cet étranger à se relever :

 

Jésus   lui dit :« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

N'est-il pas dit d'Abraham : Abram eut foi dans le Seigneur, et le Seigneur le lui imputa à justice. (Gen 15)

« C'est bien ce qui est écrit : J’ai fait de toi le père d'un grand nombre de peuples. Il est notre père devant Dieu en qui il a cru, Dieu qui donne la vie aux morts et qui appelle à l'existence ce qui n'existait pas.

Espérant contre toute espérance, il a cru, et ainsi il est devenu le père d'un grand nombre de peuples, selon la parole du Seigneur : Vois quelle descendance tu auras ! (Ro 4)

Cette parole «  Relève-toi, ta foi t'a sauvé » a dû en choquer plus d'un ! Pour eux, Juifs

fidèles et pratiquants , la foi des Samaritains est hérétique , comment, ce lépreux peut-il être sauvé par sa foi ? Jésus s'en réfère au « retournement » de cet homme revenu sur ses pas pour rendre gloire à Dieu et le manifester en se prosternant face contre terre au pied de Celui qu'il reconnaît comme Maître ! Quant à Jésus, en relevant cet étranger Il montre publiquement, qu'Il est venu pour le salut de tous les hommes

Dans ce renouvellement il n'y a plus ni Grec ou Juif, ni circoncis ou incirconcis, ni barbare ou Scythe, ni esclave ou homme libre; mais le Christ est tout en tous. (Col 3)

Jésus ne fait pas de différences entre les hommes un malade est avant tout une personne quelle que soit son origine , sa race, sa couleur ,sa religion, plus tard, dans la Lettre aux Galates St Paul affirmera :

Il n'y a plus ni Juif ni Grec; il n'y a plus ni esclave ni homme libre; il n'y a plus ni homme ni femme: car vous n'êtes tous qu'une personne dans le Christ Jésus. 29 Et si vous êtes au Christ, vous êtes donc " descendance " d'Abraham, héritiers selon la promesse. (Ga 3)

Demandons au Seigneur Dieu, de garder notre cœur ouvert, pour Le reconnaître dans nos vies et pour L'accueillir à l’œuvre dans les pauvres, les pécheurs, dont nous sommes, sans faire de différences entre nos frères humains ! Demandons-lui de faire de nous des âmes de louange qui rendent grâce en toutes circonstances !

 (Ps 97, 2)

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s’est assuré la victoire.

Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s’est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d’Israël.

La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière,
sonnez, chantez, jouez !

L'Ermite

vendredi 30 septembre 2022

UN GRAIN DE SENEVE SUFFIRAIT !

VINGT-SEPTIEME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


Année C



(Lc 17, 5-10)

Il dit à ses disciples: " On ne peut supposer qu'il n'arrivera pas de scandales; mais malheur à celui par qui ils arrivent! Il serait plus utile pour lui qu'on lui suspende autour du cou une pierre de meule et qu'on le lance dans la mer, plutôt qu'il ne scandalise un de ces petits.

Prenez garde pour vous-mêmes. Si ton frère vient à pécher, réprimande-le, et s'il se repent, pardonne-lui. Et quand il pécherait contre toi sept fois le jour, et que sept fois il revienne à toi, disant: " Je me repens, " tu lui pardonneras. (Luc 17)Jésus, tout en avançant sur la route de Jérusalem poursuit Son enseignement et Il ne minore pas les exigences du Royaume. Ces derniers versets, que la Liturgie de ce jour ne retient pas, traduisent bien la radicalité évangélique . C'est eux qui induisent la demande des Apôtres, sans doute un peu déstabilisés. Cet enseignement est tellement nouveau pour eux qui, jusqu'à cette rencontre avec Jésus , vivaient sous la loi. Ils sont attachés à Jésus, ils ont bien conscience qu'Il est dans le vrai, qu'Il leur permet d'être au large en eux-mêmes , en avançant ils commencent à comprendre le «séparés de moi, vous ne pouvez rien faire. (Jn 15) aussi c'est le cri du cœur  :

« Augmente en nous la foi ! » cette foi qui donne du goût, du sens à la vie et surtout la force de se dépasser ! La force d'aller au-delà de l'humain ! Cette foi qui brille comme une étoile , à laquelle on reste fixé , comme hypnotisé « les yeux fixés sur Jésus » He 12 indique la lettre aux Hébreux ! Jésus connaît Ses apôtres et leurs fragilités , Il reste ferme dans son enseignement , loin de distiller un baume rassurant, apaisant , Jésus insiste, sans doute pour les maintenir en éveil, pour les booster, les raffermir, les inviter à aller toujours plus loin :

Le Seigneur répondit :« Si vous aviez de la foi,gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici :‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’,et il vous aurait obéi.

La disproportion est énorme, impensable, Jésus, par cette image insolite, tente de faire comprendre à Ses apôtres que l'important ce n'est pas la densité qui compte ( un tout petit peu de foi Lui permet de faire de grandes choses avec la personne qui s'ouvre ) ce qui compte, c'est cette ouverture, cet élan, ce désir, cette volonté d'un cœur qui se veut entièrement tourné vers Lui, abandonné. Un cœur qui fait confiance ! Nous restons et resterons notre vie durant comme des enfants qui apprennent à lire b a ba en matière d'abandon, de confiance ! Mais ce n'est pas cela l'important, pour le Père c'est notre orientation «  les yeux fixés sur » et notamment sur Jésus. Pierre, en marchant sur les eaux coule parce qu'il regarde l'eau, parce qu'il regarde ses pieds, s'il avait continué d'être rivé sur Jésus, à Lui faire confiance, il aurait tenu debout !" « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? " (Mt 14) Dieu ne nous demande pas plus qu'un grain de moutarde de foi, Il attend de nous un zeste de confiance , une tension vers ! Croire en effet permet d'ouvrir une relation, quand il y a relation, il peut y avoir dialogue, à ce moment Dieu devient Quelqu'un avec qui je peux parler, sur qui je m'appuie : « mon rocher, ma forteresse, mon libérateur, mon Dieu, mon roc où je trouve un asile, mon bouclier, la corne de mon salut, ma citadelle c'est Toi mon Dieu! (Ps 18).

«  La foi n’est pas quelque chose que l’on « a » ou que l’on « n’a pas ». Elle est une manière d’être, de vivre et d’aimer. La foi ne tombe pas sur la tête de l’extérieur mais se déploie progressivement dans le cœur, l’intelligence et l’être tout entier. Elle dépend autant de ce qui nous est transmis que de notre liberté de recevoir et d’interpréter. Elle est, pour le chrétien, une relation personnelle et concrète au Dieu vivant, manifesté dans la personne de Jésus-Christ. Et cette relation ne fige rien, n’enferme pas mais, au contraire suscite la vie, rend vivant, redresse, stimule, envoie…

La foi est indissociable d’un déplacement, d’un mouvement, d’une dynamique, et cela quel qu’en soit le contenu. On n’évalue pas la foi sur un plateau de balance car elle déjoue tous les calculs et toutes les logiques. Et cela parce qu’elle est un acte d’amour et que cet amour peut être infini sous les apparences les plus modestes ou les plus démunies.

La foi donne à penser et peut interroger les esprits les plus subtils, mais surtout elle donne à espérer et à partager. Elle donne à lutter et à résister, à accueillir et à comprendre. Si nous voulons savoir en quoi consiste croire, ouvrons simplement la Bible. Nous nous reconnaîtrons à travers ces hommes et femmes qui ont cherché, avancé, hésité, qui ont erré autant qu’ils ont trouvé – la foi est souvent une errance traversée par un éternel désir – ces hommes et femmes qui ont vécu avec leur Dieu et leurs semblables une histoire d’amour longue et tourmentée.

« Croire » est un verbe, un acte, autant qu’une passion. Croire nous met en chemin, nous ouvre une voie. La foi fait de nous des êtres responsables. Croire c’est vivre ! »

Mgr André Dupleix,

Veillez, tenez bon dans la foi, soyez des hommes, soyez forts. (1Cor 16)

Soyez enracinés en lui, construisez votre vie sur lui ; restez fermes dans la foi telle qu'on vous l'a enseignée, soyez débordants d'action de grâce. (Co 2)

Voyant leur foi, il dit : « Tes péchés te sont pardonnés. » (Lc 5)

Alors il leur toucha les yeux, en disant : « Que tout se fasse pour vous selon votre foi ! » (Mt 8)

: « Confiance, ma fille ! Ta foi t'a sauvée. » Et la femme fut sauvée à l'heure même. (Mt 9)

Le Frère Éloi Leclerc , dans son livre Sagesse d'un pauvre,( n'hésitez pas à lire ce petit livre) fait dire à St François d'Assise : «Si nous savions adorer ( celui qui adore a la foi) véritablement rien ne pourrait nous troubler nous traverserions le monde avec la tranquillité des grands fleuves !

Oh oui, Seigneur augmente en nous la foi !

Oui, Seigneur nous croyons, fais grandir en nous la Foi !

Le Seigneur Jésus embraye ensuite,sur une courte Parabole dont il est difficile, lors d' une première lecture, de percevoir le lien avec les versets qui précèdent :

    Lequel d’entre vous,quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs :‘Viens vite prendre place à table’ ? Ne lui dira-t-il pas plutôt :‘Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour’ ?    Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ?    De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites :‘Nous sommes de simples serviteurs :nous n’avons fait que notre devoir’ »

Peut-être qu'un verset du Livre des Rois peut nous aider à découvrir le lien entre foi et obéissance. Naaman était un chef d’armée très respecté . Le roi le tenait en si haute estime qu’il a envoyé une lettre de présentation au roi d’Israël pour lui demander d’envoyer le prophète Élisée guérir Naaman de sa lèpre. Il n’existait aucun remède pour guérir cette maladie à cette époque-là, alors Naaman s’attendait à payer le prix fort et à sacrifier beaucoup, afin d’obtenir sa guérison. Mais Dieu en avait décidé autrement et le lui a appris par Élisée. Le prophète a simplement dit à Naaman de se plonger « sept fois dans le Jourdain » Aucun cadeau, aucun exploit n’était nécessaire ! « Naaman fut irrité » lorsqu’on lui a ordonné de faire quelque chose d’aussi simple que de plonger dans le fleuve.

2 Rois 5.1-14 Mais ses serviteurs [...] dirent : Mon père, si le prophète t’avait demandé quelque chose de difficile, ne l’aurais-tu pas fait ? Combien plus dois-tu faire ce qu’il t’a dit : Lave-toi, et tu seras pur ! ( confiance en la parole du Prophète) Et nous connaissons la suite. C'est sur la foi de ses serviteurs que Naaman a posé l'acte d'obéissance et il est revenu guéri !

La foi et l’obéissance sont liées . Jésus a dit à la femme qui lui a lavé les pieds de ses larmes  : « Ta foi t’a sauvée, va en paix » 

Les premiers versets de la petite Parabole mettent en action un maître et son serviteur . Ce dernier rentre du champ où il a travaillé rudement et, dès son retour le Maître le sollicite pour la préparation de son dîner sans même lui laisser le temps de s'asseoir pour quelques instants de repos, reportant son propre repas à plus tard. Le serviteur s'exécute puisque Jésus pose la question : Va-t-il être reconnaissant envers ce

serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? Cette remarque sous-entend qu'il n'en est rien ! Le serviteur, fidèle à son contrat de travail, n'a fait que son devoir, rien de plus, c'est d'une logique implacable ! Avec ce petit exemple Jésus éclaire notre propre situation c'est ce qu'Il explicite en conclusion :De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites :‘Nous sommes de simples serviteurs :nous n’avons fait que notre devoir’ » En acceptant de suivre Jésus, en acceptant de Lui faire confiance, (foi) les apôtres s'engagent ! Quant à nous, notre « contrat » de chrétien : les différents engagements consentis lors de notre baptême, pris en compte lors de la Profession de Foi, renouvelés en demandant le sacrement de confirmation et en renouvelant notre foi chaque année la nuit de Pâques, tout cela fait de nous des engagés au service du Seigneur. Apôtres et disciples nous avons dit oui ! En accomplissant fidèlement,pour autant que nous accueillons la grâce du Seigneur, nous n'accomplissons que notre devoir rien de plus  ! D'autant, ne l'oublions pas , que TOUT nous est donné ! « Car qui est-ce qui te distingue? Qu'as-tu que tu ne l'aies reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu comme si tu ne l'avais pas reçu? (1Co 4)

et : «  Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous. 1 Co 12,6

Tout est grâce, don du Père alors de quoi pourrions nous nous enorgueillir ? Au lieu de cela nous devrions remercier le Seigneur de nous garder à Son service car c'est un honneur incommensurable de servir le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs ! « il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois - avec ses compagnons appelés, élus et fidèles. » (Ap17) Vous en connaissez beaucoup de maîtres, de chefs d'entreprise, qui pardonnent à l'infini et jusqu'à donner Sa vie pour sauver des serviteurs qui promettent, se reprennent, promettent encore...vous en connaissez ? Un seul Jésus-Christ aime jusqu'à l'extrême, nous aime jusque-là!Saint Paul , dans la lettre aux Romains nous dit :

Car je n'ai point honte de l’Évangile; c'est une force divine pour le salut de tout homme qui croit, premièrement du Juif, puis du Grec. En effet, en lui est révélée une justice de Dieu qui vient de la foi et est destinée à la foi, selon qu'il est écrit: " Le juste vivra par la foi. (Ro 1)

St Paul n'a pas honte d'obéir à l’Évangile il y reconnaît une force divine ! Et toi mon frère, ma sœur ? Et moi et nous peuple de Dieu, cet Évangile figure t-il dans ma bibliothèque, mieux encore sur ma table de chevet et encore mieux dans ma sacoche, mon sac à main , il existe de tout petits formats qui peuvent nous suivre partout , car Le juste vivra par la foi. (Ro 1)

Bien-aimé,
    je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu
ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains.
    Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné,
mais un esprit de force, d’amour et de pondération.

    N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur,
et n’aie pas honte de moi, qui suis son prisonnier ;
mais, avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances
liées à l’annonce de l’Évangile.

    Tiens-toi au modèle donné par les paroles solides
que tu m’as entendu prononcer
dans la foi et dans l’amour qui est dans le Christ Jésus.
    Garde le dépôt de la foi dans toute sa beauté,
avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous.

Voyons-nous maintenant le lien entre les deux parties de l'Evangile de ce dimanche ? Il suffit d'un tout petit petit peu de foi pour que Dieu le Père fasse de grandes choses en nous et par nous, mais encore devons-nous accepter de nous mettre à Son service :

Au cours du repas, alors que le démon a déjà inspiré à Judas Iscariote,

fils de Simon, l'intention de le livrer,

Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains,

qu'il est venu de Dieu et qu'il retourne à Dieu,

se lève de table, quitte son vêtement,

et prend un linge

qu'il se noue à la ceinture ;


puis il verse de l'eau dans un bassin,

il se met à laver les pieds des disciples

et à les essuyer avec le linge

qu'il avait à la ceinture. Jn 13

L'Ermite

Les peintures sont la propriété de Berna LOPEZ

vendredi 23 septembre 2022

ECOUTE !

 

VINGT-SIXIEME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


Année C



(Lc 16, 19-31)

Vous ne pouvez servir Dieu et la Richesse. (Luc 16) Ainsi se terminait notre méditation de dimanche dernier .Les trois versets suivants qui n'ont pas été retenus pour la Liturgie de ce dimanche, dénoncent l'attitude hypocrite des Pharisiens  « Les Pharisiens, qui étaient amis de l'argent, écoutaient tout cela, et ils se moquaient de lui . Et il leur dit: " Vous, vous êtes ceux qui se font justes aux yeux des hommes; mais Dieu connaît vos cœurs; car ce qui est élevé parmi les hommes est abomination aux yeux de Dieu. Puis Jésus adresse à tous ceux qui L'écoutent un avertissement sévère qui devrait faire réfléchir « Jusqu'à Jean, (c'était) la Loi et les prophètes; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé et chacun le force pour y entrer. Mais il est plus facile que le ciel et la terre passent, que ne tombe un seul trait de la Loi. Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet l'adultère. »

L'Enseignement du Rabbi Jésus, semble de plus en plus exigeant au fur et à mesure qu'Il avance vers Sa Passion ou, tout du moins, plus ciblé. Il sent que certains Pharisiens n’adhèrent pas à Son message d'amour universel, Il cherche, dirait-on, à les convaincre par bien des moyens, à se remettre en question !

Souvent aussi, par Ses propos, Jésus nous montre qu'Il est venu, non pas , abolir La Loi et Les Prophètes, mais accomplir, c'est encore le cas aujourd’hui où la Parabole du Pauvre Lazare se présente comme un développement de notre Première lecture, attribuée au Prophète Amos, environ 750 ans avant Jésus :

Ainsi parle le Seigneur de l’univers :   Malheur à ceux qui vivent bien tranquilles dans Sion, et à ceux qui se croient en sécurité sur la montagne de Samarie.    Couchés sur des lits d’ivoire, vautrés sur leurs divans, ils mangent les agneaux du troupeau, les veaux les plus tendres de l’étable ;    ils improvisent au son de la harpe, ils inventent, comme David, des instruments de musique ;    ils boivent le vin à même les amphores, ils se frottent avec des parfums de luxe, mais ils ne se tourmentent guère du désastre d’Israël !    C’est pourquoi maintenant ils vont être déportés, ils seront les premiers des déportés ; et la bande des vautrés n’existera plus.

Nous aurions bien envie de placer, sur le chemin des contemporains d'Amos le panneau routier « VOIE SANS ISSUE »  ce qui est explicité par le Prophète en conclusion de cette séquence C’est pourquoi maintenant ils vont être déportés, ils seront les premiers des déportés ; et la bande des vautrés n’existera plus . Hélas, la bande des vautrés existait encore au temps de Jésus ,et nous n'en sommes pas exempts ! La Parabole qui suit, en est l'illustration, et nous savons qu'elle perdure encore à notre époque sous des formes et des formats variés :

  • le patron qui exploite ses ouvriers

  • les repas somptueux au plus haut sommet, alors que des frères errent et meurent dans nos rues

  • les Pays riches qui exploitent les Pays pauvres,

  • la personne richissime qui détourne son regard en croisant un « gueux »

  • la multiplication des jets privés, des Yachts, tandis que des enfants ne quittent pas l'appartement familial …

    je vous laisse continuer la liste des injustices de notre temps . Mais permettra -t-elle, cette liste, à nos contemporains, d'ouvrir les yeux et le cœur sur ceux qui manquent de tout ? Nous sommes capables ( je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire quand domine l'injustice, la puissance, l'autoritarisme, la soif de pouvoir...) de fournir des deniers et des armes hautement sophistiquées pour qu'un Pays ami se défende, mais que faisons-nous pour nos frères et sœurs accablés par la pauvreté ?

    Je me souviens de ce petit enfant, en terre africaine qui errait un matin de 15 août, dans le parc de notre établissement, en quête de fruits pour sa survie , avec son petit camarade décédé un mois plus tard... Le temps de l'apprivoisement réciproque abouti, il tenait à me conduire , en pleine brousse ,jusqu' à la case de ses grands-parents qui voulaient faire ma connaissance. A l'approche de l'habitation Kangnite 12/13 ans , me dit : « tu ne t'étonneras pas, peut-être seront ils encore couchés ( il était environ 11H) ils restent tard sur la paillasse pour moins ressentir la faim ! Ce qui ne les a pas empêchés, dans leur dénuement, de m’offrir une poulette et je ne sais plus quelle autre chose ! Le pauvre garde son cœur ouvert !

    C'est ce que nous allons voir avec le pauvre Lazare ! C'est au Pharisien qui sommeille en chacun de nous que Jésus s'adresse aujourd'hui :

Jésus disait aux pharisiens :    « Il y avait un homme riche,vêtu de pourpre et de lin fin,qui faisait chaque jour des festins somptueux.    Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères.    Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères. 

La situation est bien campée :

Un homme , riche, son vestiaire évoque les signes de richesse, le luxe de l'époque :

La couleur pourpre symbolise la royauté et le pouvoir, peut-être un Grand Prêtre : Nous lisons dans le livre d'Esther « Mardochée sortit de chez le roi avec un vêtement royal bleu et blanc, une grande couronne d'or, et un manteau de lin et de pourpre; et la ville de Suse témoignait sa joie par des cris d'allégresse. Est 8.

Au moment de Son procès, Jésus ne sera-t-il pas revêtu d'un manteau écarlate (pourpre) Le but étant de railler Sa possible Royauté ? L'ayant dévêtu, ils jetèrent sur lui un manteau écarlate.Ils tressèrent une couronne avec des épines, qu'ils posèrent sur sa tête, avec un roseau dans sa main droite; et, fléchissant le genou devant lui, ils lui disaient par dérision: " Salut, roi des Juifs! " Mt 27

Quant au lin c'est une fibre noble associée au sacré, à la sainteté des lieux de culte et des personnes au service de Dieu

Cette fibre est aussi signe de pouvoir, de richesse, de position prestigieuse dans la cité  :

Après l’interprétation des rêves du pharaon (7 vaches grasses et 7 vaches maigres), Joseph se voit octroyer la deuxième place du royaume. Il reçoit le commandement de toute l’Égypte . Pour symboliser son pouvoir, le pharaon donne à Joseph son anneau, un collier et des vêtements en fin lin.

« Le pharaon retira l'anneau de son doigt et le passa au doigt de Joseph. Il lui donna des habits en fin lin et lui mit un collier d'or au cou ». Gen 41,42

 La Bible parle de la richesse de Tyr et du fin lin qu’elle faisait venir d’Égypte.
« Du fin lin d’Égypte avec des broderies te servait de voiles et de pavillon, des étoffes teintes en bleu et en pourpre des îles d'Elisha formaient tes tentures. »Ez 27,7
Chaque jour, cet homme qu'on peut imaginer grand prêtre, en raison de sa tenue vestimentaire, trouve le temps et l'argent, pour de somptueux repas , où, on peut le penser, il rassemble ses connaissances et amis tandis qu'un pauvre homme nommé Lazare, se serait bien satisfait des miettes et déchets qui tombaient de la table des convives comme la Cananéenne de l’Évangile :
qui vint se prosterner devant Jésus : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. - C'est vrai, Seigneur, reprit-elle ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » (Mt 15)

Tandis que le Pauvre Lazare sans doute évincé , parce qu'impur selon la loi, reste à sa porte, n'ayant d'autres soins que ceux des chiens qui nettoient les plaies de ce pauvre homme abandonné. Remarquons que l'homme riche n'est pas identifié par Jésus, serait-ce un notable Pharisien, serait-ce le Pharisien qui sommeille en moi, en chacun de nous ? La réponse reste ouverte ! Le pauvre est présenté par son prénom qui signifie : « Dieu a secouru ». Faut-il y reconnaître une prophétie de la suite de la Parabole ?

Le Pauvre est, en effet, le seul dont nous connaissons le nom. Le riche est et restera anonyme. En lui donnant un nom Jésus introduit le pauvre Lazare dans une bénédiction : il est familier de Dieu. Le riche anonyme , peut quant à lui porter tous les noms : celui des Pharisiens mais aussi le nôtre !

Or le pauvre mourut,et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham.Le riche mourut aussi,et on l’enterra. Les deux personnes ont ceci de commun : elles connaissent la mort, mais tandis que Lazare est emporté par les anges, auprès d' Abraham qui représente le juste par excellence , le riche, lui, est enterré et abandonné au schéol, l'endroit où vivent, d'une vie vague ou presque éteinte, les morts immobiles . « L'Invisible » le mort vivant , l'ignoré aux yeux des hommes est élevé, l'homme sans nom, qui brillait aux yeux des hommes est abaissé et ce qui les sépare désormais est un abîme infranchissable ! Car quiconque s'élève sera abaissé, et quiconque s'abaisse sera élevé. (Lc 14)

   Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.    Alors il cria :‘ Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue,car je souffre terriblement dans cette fournaise.  – Mon enfant, répondit Abraham,rappelle-toi :tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation,et toi, la souffrance.    Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas,et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.’ 

Désormais conscient de cet abîme qui sera sa souffrance éternelle , le riche à qui il reste un zeste d'humanité veut éviter le pire aux membres de sa famille et il demande à Abraham, le Père des croyants : 

Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père.    En effet, j’ai cinq frères : qu’il leur porte son témoignage,de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture !’    Abraham lui dit :‘Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent !    –

Jésus, par le biais de cette Parabole ,renvoie les Pharisiens et chacun de nous à l'essentiel, l'urgent, et l'indispensable : ECOUTER ! Il s'agit de s'écouter les uns les autres bien sûr, mais encore plus d'ECOUTER ce que nous enseigne la Parole de Dieu, Ancien et Nouveau Testaments. Souvenons-nous du Deutéronome :

Maintenant, Israël, écoute les commandements et les décrets que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique. Ainsi vous vivrez, et vous entrerez en possession du pays que vous donne le Seigneur, le Dieu de vos pères. Vous n'ajouterez rien à ce que je vous ordonne, et vous n'y enlèverez rien, mais vous garderez les ordres du Seigneur votre Dieu tels que je vous les prescris. (Dt 4)

Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces commandements que je te donne aujourd'hui resteront dans ton cœur. Tu les rediras à tes fils, tu les répéteras sans cesse, à la maison ou en voyage, que tu sois couché ou que tu sois levé ; tu les attacheras à ton poignet comme un signe, tu les fixeras comme une marque sur ton front, tu les inscriras à l'entrée de ta maison et aux portes de tes villes. (Dt 6)

Jésus, je prends le risque de me répéter, reprend ces versets et les accomplit en complétant par l'amour incontournable du frère. Il nous demande aussi d'entendre ce que Lui-même vient nous dire de la part du Père et montre à quel point L'ECOUTER c'est accueillir le Père qui L'envoie et ECOUTER Ses apôtres l'EGLISE, c'est L'Accueillir Lui, et donc le Père.

Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » (Mc 12)

Amen, amen, je vous le dis : celui qui écoute ma parole et croit au Père qui m'a envoyé, celui-là obtient la vie éternelle et il échappe au Jugement, car il est déjà passé de la mort à la vie. (Jn5)

Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. » (Jn18)

Celui qui vous écoute m'écoute ; celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m'a envoyé. » (Lc10)

Faut-il encore comprendre ce que signifie ECOUTER ! « L'idéal du Sage, dit Ben Sira le Sage, c'est une oreille qui écoute » « A celui qui sait écouter est donné de ne plus vivre à la surface : il communie à la vibration intérieure du Vivant. » Non seulement nous ne savons guère ECOUTER mais nous sommes aveuglés et ne savons pas voir, regarder ! L'homme riche n'a peut-être jamais VU Lazare devant chez lui parce que trop centré sur lui-même, trop envahi par le souci de sa propre personne …Il connaît la Lettre de l’Écriture mais il ignore L'Esprit : « la lettre tue, mais l'esprit vivifie ». (2Co3)

Quand il se réveille au Schéol il comprend bien tardivement et répond à Abraham :

Non, père Abraham, dit-il, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.’Quelle illusion ! Elle est redoutable cette petite conjonction de deux lettres seulement, et nous savons en user et abuser pour nous dédouaner : SI mes parents avaient été différents …SI il n'y avait pas eu cet obstacle … SI ...nous tentons de nous justifier , en toute circonstance rejetant la faute sur le  « manque des autres »( je sais qu'il peut y avoir des exceptions, de grandes souffrances , mais, bien des fois nous nous nous voilons la face!) nous oublions que chacun de nous est créé à L'IMAGE ET RESSEMBLANCE DE DIEU ! Nous oublions que nous sommes responsables de nos actes quels qu'ils soient, car, nous avons notre libre arbitre, et Dieu dès l'origine nous crée LIBRES ! Abraham est loin d'être dupe, il sait ECOUTER et ENTENDRE :

    Abraham répondit :‘S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.’ »N'est-elle pas terrible cette remarque ? « La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : 'Déracine-toi et va te planter dans la mer', et il vous obéirait. (Lc 17 ) ( Je vous souhaite d' avoir la saine curiosité de découvrir ce qui suit ce verset dans l’Évangile!)

Un passage de la Lettre de St Jacques illustre bien, à mon avis, cette parabole :

 Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? Sa foi peut-elle le sauver ?Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : « Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim ! » sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. En revanche, on va dire : « Toi, tu as la foi ; moi, j’ai les œuvres. Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. Toi, tu crois qu’il y a un seul Dieu. Fort bien ! Mais les démons, eux aussi, le croient et ils tremblent. Homme superficiel, veux-tu reconnaître que la foi sans les œuvres ne sert à rien ? N’est-ce pas par ses œuvres qu’Abraham notre père est devenu juste, lorsqu’il a présenté son fils Isaac sur l’autel du sacrifice ? Tu vois bien que la foi agissait avec ses œuvres et, par les œuvres, la foi devint parfaite.Ainsi fut accomplie la parole de l’Écriture : Abraham eut foi en Dieu ; aussi, il lui fut accordé d’être juste, et il reçut le nom d’ami de Dieu. » Vous voyez bien : l’homme devient juste par les œuvres, et non seulement par la foi.

Demandons, les uns pour les autres la grâce de savoir REGARDER , et de VOIR en REGARDANT les appels du Seigneur, la grâce de bien ECOUTER pour ENTENDRE le Seigneur qui nous parle , celle de garder notre cœur et nos mains OUVERTS à celui, celle , qui espère du réconfort, la grâce de RECONNAÎTRE les signes qu'Il nous adresse par les personnes et les événements . TOUT a du sens dans nos vies encore faut-il SAVOIR LIRE !


DIEU ME PARLE AUJOURD'HUI MAIS EST-CE QUE JE LE RECONNAIS ?

Quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts :

ils ne seront pas convaincus.’




(Ps 145 (146), 6c.7, 8.9a, 9bc-10)

R/ Chante, ô mon âme,
la louange du Seigneur !

Le Seigneur garde à jamais sa fidélité,
il fait justice aux opprimés ;
aux affamés, il donne le pain ;
le Seigneur délie les enchaînés.

Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes,
le Seigneur protège l’étranger.

Il soutient la veuve et l’orphelin,
il égare les pas du méchant.
D’âge en âge, le Seigneur régnera :
ton Dieu, ô Sion, pour toujours !


L'Ermite

Les peintures sont la propriété de Bernadette LOPEZ "Peinture et Evangile".