vendredi 15 janvier 2021

QUE CHERCHEZ-VOUS ?

 

DEUXIEME DIMANCHE


DU TEMPS ORDINAIRE


ANNEE B


(Jn 1, 35-42)




Petit rappel à propos du TEMPS ORDINAIRE dans la Liturgie de l’Église

 Catholique

Celui-ci se déploie sur deux périodes distinctes de l'année liturgique :

    - entre le Baptême du Seigneur et le Mercredi des Centres ( 18 février cette année)

    - entre la fête de Pentecôte et l'Avent.

    Ce temps est jalonné d'un certain nombre de fêtes et solennités.

Le terme ordinaire a parfois une consonance péjorative dans nos esprits, en réalité il n'en est rien . Voici ce qu'écrit, Paul de Clerck, curé d'une paroisse bruxelloise , professeur honoraire de l'Institut Catholique de Paris .

Est ordinaire, dans le langage courant, une chose dont on se sert habituellement, quotidiennement, à la différence de réalités extra-ordinaires, comme le sont les fêtes, qui « sortent de l’ordinaire ». Le mot ordinaire qualifie donc les réalités coutumières à l’ordo dont on fait partie, au groupe auquel on appartient. « D’ordinaire » signifie : habituellement, à la différence de ce qui est plus particulier, spécifique, réservé à telle catégorie de personnes ou à telle circonstance plus exceptionnelle.

Normes universelles de l’Année liturgique et du calendrier n° 43

« En dehors des temps possédant leur caractère propre, il reste dans le cycle de l’année 33 ou 34 semaines où l’on ne célèbre aucun aspect particulier du mystère du Christ. On y commémore plutôt le mystère même du Christ dans sa plénitude, particulièrement le dimanche. Cette période est appelée temps ordinaire »


Semaines et dimanches

Dans l’usage liturgique, qui nous intéresse plus particulièrement ici, le Temps ordinaire désigne les 33 ou 34 semaines situées en dehors des temps forts que sont l’Avent et le temps de Noël, le Carême et le Temps pascal. Ces derniers comportent des particularités (pas de Gloria en Carême ; Alléluia au Temps pascal, etc.), alors que durant le Temps ordinaire on célèbre la liturgie « normale », si l’on peut dire, sans particularité. Même si l’on fait bien évidemment la différence entre la semaine et les dimanches !

C’est en ce sens-là que l’on parle aussi de « l’Ordinaire de la messe », c’est-à-dire des parties invariables, à la différence des particularités dues à tel ou tel temps fort.

L’ordinaire quotidien

Le terme « ordinaire » qualifie le quotidien, à la différence du festif. Il ne faudrait pas y voir une disqualification ; quelqu’un n’a-t-il pas écrit un Éloge du quotidien[1] ?


Le Temps ordinaire est donc celui où nous pouvons vivre à l’aise les richesses de la liturgie, les approfondir et les ruminer, pour qu’elles produisent en nous tous leurs fruits. Il nous offre l’occasion de laisser descendre en nos cœurs tout ce dont les temps forts nous ont comblés. Il ne faut donc pas les considérer comme des « temps morts » !

Chaque dimanche nous est servi un plateau à trois lectures bibliques, et durant la semaine on parcourt, au long de deux années, les richesses des livres bibliques que l’on n’a pas toujours l’occasion d’entendre durant les temps forts. La couleur liturgique du Temps ordinaire est d’ailleurs le vert, couleur de la croissance et de la vitalité dans le quotidien. Si les temps forts peuvent être considérés comme ceux des semailles, le Temps ordinaire est celui de la croissance, en nos existences, des richesses semées au printemps pascal. Ce temps ordinaire est aussi appelé : Le temps de l’Église.

Par différence, on mesure alors aussi l’importance des fêtes, qui sont là « pour nous sortir de l’ordinaire » et stimuler notre quotidien.

Prêtres et Lévites viennent d'interroger Jean Baptiste et de lui demander des comptes sur sa pratique du baptême. C'est à cette occasion qu'il déclare :"Moi je baptise dans l'eau; mais au milieu

de vous il y a quelqu'un que vous ne connaissez pas, C'est celui qui vient après moi; je ne suis pas digne de délier la courroie de sa chaussure." Cela se passait à Béthanie, au delà du Jourdain, où Jean baptisait.

Le lendemain, Jean vit Jésus qui venait vers lui, et il dit: "Voici l'agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde.

Et nous y sommes mais Jean nous dit l’Évangile de ce jour, n'est pas seul :

Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit :« Voici l’Agneau de Dieu. » L'agneau est une figure bien connue dans l'Ancien Testament. Souvenons-nous :

- d'Isaac gravissant la montagne avec son père Abraham pour offrir le sacrifice , ne voyant pas d'agneau il interroge son père qui lui répond :« Dieu saura bien trouver l'agneau pour l'holocauste, mon fils », et ils s'en allaient tous les deux ensemble. (Gn 22) Et Dieu, de millénaires plus tard a trouvé l' AGNEAU, l'unique AGNEAU capable de sauver.

- de Moïse qui demande l'immolation d'un agneau sans défaut pour célébrer la Pâque, ce passage libérateur de la mer :Parlez ainsi à toute la communauté d'Israël : « le dix de ce mois, que l'on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l'agneau d'après ce que chacun peut manger. Ce sera un agneau sans défaut, un mâle, âgé d'un an. Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu'au quatorzième jour du mois. Dans toute l'assemblée de la communauté (Ex12)


Moïse convoqua tous les anciens d'Israël et leur dit : « Prenez un agneau par famille et immolez-le pour la Pâque. (Ex 12)

- Mais surtout du chant du IV e poème du Serviteur dans Isaïe « :Maltraité, il s'humilie, il n'ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l'abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n'ouvre pas la bouche. (Is 53) Qui mieux que Jésus a rempli cette mission ?

L'agneau est cité soixante et une fois dans dix documents de L'Ancien Testament sur Quarante six qu'il en contient et c'est presque toujours dans des circonstances de sacrifice, d'oblation d'offrande . Lorsque les deux disciples présents aux côtés de Jean le Baptiste entendent sa déclaration il n'y a pas de surprise mais une curiosité . Ils sont attachés à Jean, ils font partie de son cercle, mais cette affirmation qui identifie Jésus à « l’Agneau de Dieu. » a de quoi éveiller en eux le désir d'en savoir davantage d'autant qu'ils doivent connaître l'épisode du Baptême, la réticence de leur Maître , son obéissance et la théophanie qui a suivi ! Tout cela suscite un certain nombre de questions qui se bousculent et qu'ils ont envie de poser à l'intéressé lui-même. La réaction des disciples de Jean le Baptiste est immédiate, sans mot dire, ils se mettent en route sur les pas de Jésus.

Quand la Parole de Dieu nous surprend avons-nous ce sain et saint désir de comprendre ? Cherchons-nous dans la prière, dans les livres saints, auprès de personnes qui la fréquentent assidûment à mieux comprendre pour mieux vivre ?

Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit :« Que cherchez-vous ? »

Jésus ne tarde pas à se sentir suivi, Il se retourne et veut connaître la raison :« Que cherchez-vous ? » Cette question est une invitation discrète à entrer en relation . Les disciples saisissent la balle au bond et sans se laisser démonter donne la raison de leur démarche.

Qu'aurions-nous répondu?

Certains auraient bredouillé confusément gênés d'avoir été surpris et auraient tourné les talons !

D'autres auraient détourné la question avec agressivité au risque de provoquer une tension !

Quand nous sommes surpris quelle est notre réaction ? Osons-nous comme les


disciples, une parole de simplicité et de vérité ?

Ils lui répondirent :« Rabbi – ce qui veut dire : Maître –,où demeures-tu ? Cette réponse peut surprendre . Soit, on y voit une curiosité malsaine, soit un intérêt réel pour la personne . Jésus ne se dérobe pas, au contraire , Jésus les invite même à voir .Les disciples ne se font pas prier , ils ne minaudent pas , invités ils tentent l'expérience Ils se sentent accueillis et restent auprès de Lui ce jour-là, précise l'évangéliste :Il leur dit :« Venez, et vous verrez. »Ils allèrent donc ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.

Nous connaîtrons le nom de l'un des disciples concernés au verset suivant .Il est très peu question de lui dans les évangiles Jean et Marc le citent quatre fois .Luc une seule fois, Matthieu trois fois L’Évangile ne nous dit rien de cette première rencontre mais nous savons par l’Évangéliste St Jean, dans sa première lettre  que l'amour de Dieu comble, et qu'un jour nous serons semblables à Jésus PARCE QUE NOUS LE VERRONS TEL QU'IL EST :

Voyez comme il est grand, l’amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu, – et nous le sommes –. Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est.1 Jn 3

Eux , les futurs apôtres et tous ceux de l'époque de Jésus L'ont vu, certains dans la Gloire ( Transfiguration) d'autres habillé de notre chair, mais suffisamment transparent de Son « Être-Dieu » qu'ils ne se sont pas trompés.

C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi).André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus.

Ils ont suivi et ont vu ! Qu'ont-ils vu ? A ce moment nous ne savons pas , il n'y a aucun développement à ce propos ! Sans doute n'ont-ils rien vu d'autre que le dénuement choisi par Jésus qui, nous dira plus tard qu'Il n'a même pas une pierre pour reposer sa tête !" Maître, je vous suivrai où que vous alliez. " Jésus lui dit: " Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des abris, mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer la tête. (Mt 8) Et nous le verrons loger chez les uns et chez les autres mais pas chez Lui. Son chez Lui n'est-ce pas la Maison de son Père ? Il y a plusieurs demeures dans la Maison de mon Père sinon je vous l'aurais dit.Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père; s'il en était autrement, je vous l'aurais dit, car je vais vous y préparer une place. (Jn 14) cette rencontre a très certainement bouleversé leurs cœurs puisqu'ils osent une parole un peu folle auprès du premier qu'ils rencontrent. Et ce premier sera Simon, le frère d'André : 

Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit :« Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ.

Pour dire cela il faut avoir fait une étonnante expérience spirituelle . Ils sont allés, ils ont vu et ils ont été saisis et séduits ! C'est l'absence de biens, de faire valoir qui ont parlé et c'est la plénitude de cet ÊTRE exceptionnel qu'est Jésus qui a permis de comprendre qu'il y a, près d'eux, quelqu'un qu'ils ne connaissent pas encore Et moi, jene le connaissais pas, mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser dans l'eau." Et Jean rendit témoignage en disant: "J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il s'est reposé sur lui. Et moi je ne le connaissais pas; mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et se reposer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit-Saint. Et moi j'ai vu et j'ai rendu témoignage que celui-là est le Fils de Dieu." (Jn 1) mais qu'ils ont envie de connaître au point de rester avec lui et d'entraîner dans Ses pas ceux qu'ils aiment.

Annoncer comme cela tout de go, « nous avons trouvé le Messie » d'une part c'est dire à quel point leur esprit était en éveil et L'attendait et c'est avoir approché quelqu'un de tellement différent, tellement habité qu'ils ont la conviction profonde d'avoir rencontré Celui qui est attendu depuis des millénaires ! Dire « nous avons trouvé le Messie » c'est reconnaître dans cette Personne le béni du Père, Le choisi, Celui qui a reçu l'onction ! Celui qui est totalement uni au Père, au point de ne faire qu'Un avec Lui ! « Mon père et moi nous sommes un." (Jn10)

Bien sûr, les deux disciples de Jean, n'ont pas perçu tout cela dans le détail, mais ils en ont compris suffisamment pour se détacher de Jean Baptiste et suivre Jésus et pour devenir missionnaires et se faire appelants auprès de Simon ! Quelle profondeur dans ce verset pour notre vie spirituelle !

Comme Jean le Baptiste sommes - nous de ceux qui orientent, qui respectent la liberté d'autrui, des passeurs, et qui s'effacent simplement pour que nos frères RENCONTRENT à leur tour le Messie ?

Sommes nous à ce point en éveil que nous continuions encore et toujours à mieux cerner QUI EST CE JESUS ?

Avons-nous l'âme missionnaire pour partager ce que nous découvrons de Lui et devenir appelants ?

Comme Jésus Lui-même notre vie est-elle PAROLE sans avoir à exprimer quoique ce soit ? Ma vie dit-elle Dieu ?

J'apprécie énormément ce chant de la Liturgie des heures :


En toute vie le silence dit Dieu,
Tout ce qui est tressaille d'être à lui !
Soyez la voix du silence en travail,
Couvez la vie, c'est elle qui loue Dieu !

Pas un seul mot, et pourtant c'est son Nom
Que tout sécrète et presse de chanter :
N'avez-vous pas un monde immense en vous ?
Soyez son cri, et vous aurez tout dit.

Il suffit d'être, et vous vous entendrez
Rendre la grâce d'être et de bénir ;
Vous serez pris dans l'hymne d'univers,
Vous avez tout en vous pour adorer.

La Tour du Pin — CNPL

André , pas plus que ne l'a fait Jésus, ne se perd pas dans un verbiage inutile, il sait que tout ce qu'il dira sera en dessous de l'expérience personnelle de son frère, il n'hésite pas à l'entraîner pour VOIR, lui aussi , pour se laisser rencontrer, attirer, aimer, car, en fait , Jésus transpire l’Amour puisqu'Il est AMOUR :

André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit :« Tu es Simon,

fils de Jean, tu t'appelleras "Képhas" ce qui veut dire: Pierre

Et c'est l'inattendu ! L'impensable , l’invraisemblable, pas d'explications inutiles , pas un flot de paroles « pour noyer le poisson » un regard une reconnaissance :

Jésus posa son regard sur lui

« Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.

Le Regard de Jésus qui transforme, qui fait jaillir l'homme nouveau, l'apôtre , le rassembleur, LA PIERRE qui édifiera l' Ecclesia , l' Église et cela dès le départ, dès la PREMIERE RENCONTRE et rien ne détruira ce qui se passe là. Il y a le Regard qui appelle et il y aura le Regard qui pardonne , toujours le même, un Regard qui aime à la folie . Un regard qui ne se reprend, pas car Dieu ne reprend jamais ce qu'Il donne ;

Puis vient cette parole , cette Parole qui retourne un être tout en le rejoignant dans ses racines, dans sa réalité, dans son humanité actuelle car Jésus précisera plus tard :Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, dit Pierre, et André son frère, qui jetaient le filet dans la mer; car ils étaient pêcheurs. Et il leur dit: " Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. " Eux aussitôt, laissant leurs filets, le suivirent. (Mt 4)

De la pêche à la pêche … Jésus ne nous demande pas d'être de super héros Jésus nous invite à partir de ce que nous sommes, de qui nous sommes pour devenir, et devenir quoi ? Qui ? D'autres christs, des envoyés, non par le verbiage mais en épousant l' ETRE DE DIEU, en devenant des TEMOINS de l' AMOUR et cela suffit !

Tout en écrivant , je n'arrête pas de penser au Bienheureux Charles de Foucauld le Père Huvelin ne fait aucun discours il lui demande simplement de s'agenouiller dans un confessionnal d'où Charles de Foucauld sortira transformé ! Il a rencontré l'Amour !



Me voici, Seigneur,
je viens faire ta volonté.
 (cf. 39, 8a.9a)

D’un grand espoir, j’espérais le Seigneur :
il s’est penché vers moi.
En ma bouche il a mis un chant nouveau,
une louange à notre Dieu.

Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice,
tu as ouvert mes oreilles ;
tu ne demandais ni holocauste ni victime,
alors j’ai dit : « Voici, je viens.

« Dans le livre, est écrit pour moi
ce que tu veux que je fasse.
Mon Dieu, voilà ce que j’aime :
ta loi me tient aux entrailles. »

Vois, je ne retiens pas mes lèvres,
Seigneur, tu le sais.
J’ai dit ton amour et ta vérité
à la grande assemblée.

« Parle, ton serviteur écoute. »

(1 S, 3)


1 - Si le Père vous appelle à aimer comme il vous aime

dans le feu de son Esprit Bienheureux êtes-vous !

Si le monde vous appelle à lui rendre une espérance

à lui dire son salut Bienheureux êtes-vous !

Si l’Église vous appelle à peiner pour le Royaume

aux travaux de la moisson Bienheureux êtes-vous !

Tressaillez de joie ! Tressaillez de joie !

Car vos noms sont inscrits pour toujours dans les cieux !

Tressaillez de joie ! Tressaillez de joie !

Car vos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu !


2 - Si le Père vous appelle à la tâche des Apôtres,

en témoins du seul Pasteur, Bienheureux êtes-vous !

Si le monde vous appelle à l'accueil et au partage

pour bâtir son unité Bienheureux êtes-vous !

Si l’Église vous appelle à répandre l’Évangile

en tout point de l'univers Bienheureux êtes-vous !


3 - Si le Père vous appelle à quitter toute richesse

pour ne suivre que son Fils Bienheureux êtes-vous !

Si le monde vous appelle à lutter contre la haine

pour la quête de la Paix Bienheureux êtes-vous !

Si l’Église vous appelle à tenir dans la prière

au service des pécheurs Bienheureux êtes-vous !


4 - Si le Père vous appelle à parler de ses merveilles,

à conduire son troupeau Bienheureux êtes-vous !

Si le monde vous appelle à marcher vers la lumière

pour trouver la vérité Bienheureux êtes-vous !

Si l’Église vous appelle à semer avec patience

pour que lève un blé nouveau Bienheureux êtes-vous !


5 - Si le Père vous appelle à montrer qu'il est tendresse,

à donner le pain vivant, Bienheureux êtes-vous !

Si le monde vous appelle au combat pour la justice,

au refus d'être violents Bienheureux êtes-vous !

Si l’Église vous appelle à l'amour de tous les hommes,

au respect du plus petit, Bienheureux êtes-vous !




l'Ermite

vendredi 8 janvier 2021

VOUS PUISEREZ LES EAUX AUX SOURCES DU SALUT !

 

FÊTE DU BAPTÊME


DE JESUS

Année B


(Mc 1, 7-11)



Mais enfin pourquoi Jésus, le Saint de Dieu, Son Envoyé, Son Verbe fait chair, Dieu Lui-même, demande-t-Il le Baptême à Jean-Baptiste qui est une créature humaine, le plus grand des Prophètes certes, mais une créature ? De plus, il prêche un baptême de repentir : « Jean le Baptiste parut dans le désert, prêchant un baptême de repentir pour la rémission des péchés. Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem s'en venaient vers lui et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain. (Mc 1) Nous continuons la série des «  pourquoi » ouverte lors de la célébration de l’Épiphanie. Oui, pourquoi ?

Notons que Jean Baptiste veut l'en empêcher : « Alors Jésus, arrivant de Galilée, paraît sur les bords du Jourdain, et il vient à Jean pour se faire baptiser par lui. Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Pour le moment, laisse-moi faire ; c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. » Alors Jean le laisse faire .Mt 3

L'immersion de Jésus dans le Jourdain a un lien avec le péché. La théologie qui se développe au sein du christianisme voit dans le baptême de Jésus une volonté de Jésus-Christ de prendre en charge le péché du monde. (notes)

Jésus ne fait pas semblant, cette démarche acte l'entrée dans la vie publique de Jésus et son premier geste est de s'identifier au péché que Lui-même ne connaît pas . Que lisons-nous dans la 2e Lettre aux Corinthiens :Car Dieu réconciliait le monde avec lui-même dans le Christ, n'imputant pas aux hommes leurs offenses, et mettant sur nos lèvres la parole de la réconciliation. C'est donc pour le Christ que nous faisons les fonctions d'ambassadeurs, Dieu lui-même exhortant par nous: nous vous en conjurons pour le Christ, réconciliez-vous avec Dieu! Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. (2Cor 5)

C'est ainsi que nous prions aussi avec l'antienne du jour de l’Épiphanie, à la prière du matin

«  Aujourd’hui, l’Église est unie à son Époux : le Christ, au Jourdain, la purifie de ses fautes, »

En se plongeant dans l'eau du Jourdain Jésus purifie aussi cette eau et toutes les eaux qui serviront aux baptêmes chrétiens, et Il purifie Son Église qui prend en Lui naissance. « Ayez en vous les mêmes sentiments dont était animé le Christ Jésus: bien qu'il fût dans la condition de Dieu, il n'a pas retenu avidement son égalité avec Dieu; mais il s'est anéanti lui-même, en prenant la condition d'esclave, en se rendant semblable aux hommes, et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui; il s'est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix. (Ph 2)

Nous y reviendrons, entrons maintenant dans l’Évangile proposé par la Liturgie de ce jour :

Jean le Baptiste proclamait :

Marc commence Son Évangile avec la Prophétie d'Isaïe qui annonce précisément l'envoie de Jean-Baptiste à qui il donne immédiatement la parole. L'ayant décrit comme un ascète qui vit dans le désert il reprend son annonce qu'on pourrait dire fracassante :« Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ;je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales.

Celui qui vient nous dit-il , est plus fort que moi et je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales .

Plus fort que moi : il ne s'agit pas évidemment de la force musculaire mais de l'Esprit de Force qui, dit l’Église catholique de France est une  : Vertu cardinale et l’un des sept dons du Saint Esprit qui permet d’agir sous l’emprise de la raison et de la prudence. Elle rend ferme et courageux dans l’adversité. Elle requiert que l’on surmonte la peur, la faiblesse humaine et dispose à aller jusqu’au sacrifice de notre vie « Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous. » (1Co16)

La vertu de force doit être éclairée par la vertu de prudence. Comme toutes les vertus morales elle peut être naturelle ou surnaturelle.

Or, en tant que Dieu fait Homme, Jésus est pleinement habité par l'Esprit. Dire « Il est plus fort » c'est reconnaître la supériorité de Jésus , supériorité qui n'est pas domination mais capacité incomparable au service et à l'abaissement. Qui en effet, hormis Dieu, a cette étonnante capacité, de rester grand ( demeurer ce qu'Il est: Dieu) en devenant le plus petit, en se livrant totalement à l'action du Père et de l'Esprit, sans faille, sans garder quoique ce soit pour soi-même ? Seul Dieu fait homme est susceptible d'une telle grandeur dans le plus absolu des abaissements ! C'est en cela que Jésus est plus fort que, plus grand que ; il s'est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue confesse, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus-Christ est Seigneur. (Ph 2)

« je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales . »N'avons-nous jamais rencontré des personnes fières , ô combien , d'avoir été choisies pour rendre d'humbles services à tel ou tel dignitaire ?

« Lors de telle mission, je veillais sur les bagages du Général » , dira l'un avec fierté, un autre évoquera cette célébration où il tenait ouvert le parapluie de l'évêque, l'enfant n'est-il pas fier de tenir dans ses mains le livre du maître ? Etc

...Autant de menus services qui donnent le sentiment d'être choisi, pris en considération, eh, bien, Jean Baptiste, lui, dans son immense humilité se reconnaît

indigne de rendre le très humble service de nouer ou / et dénouer la sandale de Celui qui vient. Ce qui fera dire à Jésus un jour  « Qu’êtes-vous allés voir au désert? Un roseau agité par le vent? Mais, qu’êtes-vous allés voir? Un homme vêtu d’habits précieux? Voici, ceux qui portent des habits précieux sont dans les maisons des rois. Qu’êtes-vous donc allés voir? Un prophète? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète. Car c’est celui dont il est écrit: Voici, j’envoie mon messager devant ta face, pour préparer ton chemin devant toi. Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’en a point paru de plus grand que Jean-Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. » Mt 11

quant à Jean Baptiste en s'exprimant ainsi, il manifeste la très haute perception qu'il a de Celui qui vient. Il continue :

« Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »Les gens de cette époque attendent impatiemment le Messie, ils L'espèrent de toutes leurs forces car ils pensent qu'Il viendra rétablir l' ordre auquel ils aspirent. Ils attendent un chef militaire bien plus que spirituel , quelqu'un qui saura donner une place à chacun et rendra la liberté aux opprimés mais la parole inspirée des prophètes est plus ou moins bien comprise. Ils connaissent parfaitement l’Écriture Sainte, aussi, lorsque Jean-Baptiste évoque l'Esprit Saint, ils ne s'y trompent pas et se rappellent immédiatement la Parole des Prophètes .Esprit Saint Esprit de Dieu, égale arrivée du Messie annoncé :

Et il arrivera après cela ( sous entendu quand viendra le Libérateur, le Messie espéré ) que je répandrai mon Esprit sur toute chair; Vos fils et vos filles prophétiseront; Vos vieillards auront des songes, Vos jeunes gens auront des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes Je répandrai mon Esprit en ces jours-là. (Jl 2)

Ils connaissent aussi ce très beau passage du Prophète Isaïe que Jésus reprendra, le moment venu, à la synagogue de Nazareth : L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce

qu'il m'a oint pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; il m'a envoyé publier aux captifs la délivrance, aux aveugles le retour à la vue, renvoyer libres les opprimés, publier l'année favorable du Seigneur .Ayant roulé le livre, il le rendit à l'employé et s'assit; et tous, dans la synagogue, avaient les yeux attachés sur lui. Il se mit à dire à leur adresse: " Aujourd'hui cette Écriture est accomplie devant vous. " Et tous lui rendaient témoignage et admiraient les paroles toutes de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils disaient: " N'est-ce pas là le fils de Joseph? " Et il leur (Lc4)

C'était trop beau, trop grand, certains n'y croyaient pas ! De Nazareth que peut-il sortir de bon ? Ne sommes-nous pas souvent de cette veine-là? N'avons-nous pas des difficultés à reconnaître la Présence de Dieu dans nos frères?

Matthieu dans la même étape de la vie de Jésus note la réticence de Jean Baptiste : « Alors parut Jésus, venant de Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. Jean s'en défendait en disant: " C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par vous, et vous venez à moi! " Jésus lui répondit: " Laisse faire maintenant, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. " Alors Jean le laissa faire. » (Mt 3)

Il ne s'agit pas chez Jean d'un manque de foi, bien au contraire, il s'agit de la conscience et de son indignité, de l'incomplétude de sa démarche (baptême d'eau) aussi grande soit -elle, puisqu'elle appelle à la conversion, il a compris , lui, que Jésus n'a pas besoin de conversion, Lui, le SAINT DE DIEU ! La Parole de Jésus le convainc d'obéir à la demande : Jésus lui répondit: " Laisse faire maintenant, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. " Alors Jean le laissa faire. »

En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.

Jean ne comprend pas nécessairement la portée de la décision de Jésus, il se soumet en toute simplicité parce qu'il a compris que Jésus « est plus fort » que lui , ne le clame-t-il pas plus haut ?

Et vient alors le grand, l'immense miracle qui confirme ce que ressent le Précurseur :
Et aussitôt, en remontant de l’eau ,il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux :« Tu es mon Fils bien-aimé ;en toi, je trouve ma joie. »

Les cieux se déchirent, ailleurs c'est la nuée qui enveloppe, Il parlait encore, lorsqu'une nuée lumineuse les couvrit, et voilà que du sein de la nuée une voix dit: (Mt 17) à la mort de Jésus ce sera le voile du Temple qui se déchirera Jésus poussa de nouveau un grand cri et rendit l'esprit. Et voilà que le voile du Temple se déchira en deux depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla , les rochers se fendirent Mat 27,50

Lors des grandes Théophanies ( manifestations du Père ) nous avons toujours cette PRESENCE qui se manifeste à travers l'inattendu, car Lui nul ne peut Le voir sans mourir "Tu ne pourras voir ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre." (Ex 33) dit Dieu à Moïse !

Saint Paul écrit : C'est pourquoi j'accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort. (2Cor 12)

C'est en se révélant dépendant (de Son Père), humainement petit et faible que Jésus révèle à l'humanité tout entière son incomparable grandeur ! Pour être Grand, il convient d'être petit, minuscule, afin de tout recevoir pour tout donner, c'est de l'ordre de l'obéissance, de la remise de soi, de l'abandon absolu et seul Jésus le plus petit a été capable d'un tel abaissement .Les saints s'en approchent :

Voici deux prières qui peuvent nous aider sur ce chemin de l'abandon :

« Seigneur, je t'en prie, que la force brûlante et douce de ton amour prenne possession de mon âme et l'arrache à tout ce qui est sous le ciel, afin que je meure par amour de ton amour, comme Tu as daigné mourir par amour de mon amour. Amen » (« Offrande totale » de Saint François d’Assise).

Tout puissant, très saint, très haut et souverain Dieu; souverain bien, bien universel, bien

total; toi qui seul est bon; puissions nous te rendre toute louange, toute gloire, toute reconnaissance, tout honneur, toute bénédiction; puissions nous rapporter toujours à toi tous les biens. Amen. François d'Assise

Il y a aussi, la prière si belle et si profonde de Petit Frère Charles de Foucauld«

Mon Père, je m'abandonne à Toi, fais de moi ce qu'il Te plaira. Quoi que Tu fasses de moi, je Te remercie, je suis prêt à tout, j'accepte tout. Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en
toutes tes créatures, je ne désire rien d'autre mon Dieu. Je remets mon âme entre tes mains.

Écoutons ce qu'écrivait Saint Maxime, évêque de Turin au Ve siècle :

Aujourd’hui, sur les rives du Jourdain « dans le Baptême du Christ le monde est sanctifié, les péchés sont pardonnés ; dans l’eau et dans l’Esprit nous devenons des créatures nouvelles ».

Aujourd’hui, Jésus se révèle à Jean-Baptiste et au peuple d’Israël et, en se soumettant au baptême, Il nous révèle deux aspects de son mystère : l’humilité et la charité : l’humble Dieu de miséricorde et le Fils, l’Aimé, l’Oint du Seigneur. 

Humblement, Il se présente parmi les pécheurs, comme eux Il reçoit le baptême en signe de pénitence tandis que le Père déclare solennellement qu’Il est son Fils.

Jean est déconcerté quand il voit Jésus se mettre dans la file des pécheurs pour se faire baptiser. Ayant reconnu en Lui le Messie, le Saint de Dieu, Celui qui est l’Agneau Immaculé, il déclare son étonnement. Lui-même, le baptiste (= baptiseur), aurait voulu se faire baptiser par Jésus, mais Jésus l’invite fermement à ne pas opposer de résistance: « Pour le moment, laisse-moi faire ; c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste» (Mt 3,15). En répondant cela à Jean, Jésus montre qu’il est venu dans le monde pour faire la volonté de Celui

qui l’a envoyé, pour accomplir tout ce que le Père lui demande. « Jésus est pure transparence de la volonté du Père, un écho pur et spontané de la volonté du Père » (H. U. von Balthasar).

La brève et ferme réponse de Jésus révèle la miséricorde de Dieu, qui accomplit toute justice. La justice divine ne se heurte pas à la justice humaine mais la dépasse, la complète et la transforme avec l’amour. Nous pourrions dire que la justice et l’amour, ensemble, forment la miséricorde.

Bien que déconcerté par ce geste inattendu de Jésus, Jean Baptiste croit aux paroles de Jésus et se plie à la volonté de Dieu, comme doit faire chaque homme : abandonner sa propre façon de penser pour accepter celle de Dieu: « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins, déclare le Seigneur » (Is 55, 8). Il juge selon la vérité et rachète selon sa miséricorde.

C’est pour obéir à la volonté d’amour du Père qu’Il a accepté de se faire homme, qu’Il « s’est abaissé » pour devenir « un de nous », qu’Il s’est humilié jusqu’à mourir sur une croix . Donc le premier aspect du Mystère que nous célébrons aujourd’hui est celui de l’humble miséricorde et de l’amour solidaire : c’est le geste de Celui qui veut se faire « un de nous » en toute chose et se mettre réellement dans la file des pécheurs; Lui, un homme sans péché qui se laisse traiter comme un pécheur ( 2Cor 5,21), pour porter sur ses épaules le poids de la faute de toute l’humanité, la nôtre aussi. Il est le « serviteur de Dieu » dont nous a parlé le prophète Isaïe dans la première lecture. Son humilité est dictée par sa volonté d’établir une pleine communion avec l’humanité, par le désir de réaliser une vraie solidarité avec l’homme et avec sa condition.

Le second aspect est celui de « l’onction », comme Jésus nous l’enseigne lui-même quand il explique ce qui Lui était arrivé en recevant le Baptême de Jean Baptiste. Il a quitté le Jourdain, se trouve dans la synagogue de Nazareth et s’applique à lui-même les paroles d’Isaïe: « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce qu’Il m’a consacré par l’onction ». Le mot « onction » est utilisé également par Saint Pierre quand il parle du baptême de Jésus: « Jésus de Nazareth, Dieu l’a consacré par l’Esprit Saint et rempli de sa force ».

Il y a un lien profond entre le Baptême du Christ et notre Baptême. Au Jourdain s’ouvrirent les cieux ( Lc 3,21) pour indiquer que le Sauveur nous a dévoilé le chemin du salut et que nous pouvons le parcourir grâce à cette nouvelle naissance « d’eau et d’Esprit » (Jn 3,5) qui se réalise dans le Baptême. Nous voici insérés dans le Corps mystique du Christ, qui est l’Église, nous mourons et renaissons avec Lui, « Il nous a ressuscités dans Son Amour, se donne à chacun de nous pour nous assimiler à Lui, car nous sommes Sa fidèle copie, car nous disparaissons en Lui et devenons un autre Lui-même »  nous nous revêtons de Lui, comme écrit saint Paul dans ses lettres à plusieurs reprises (voir par exemple 1 Cor 12,13; Rm 6,3–5; Gal 3,27).

En se plongeant dans le Jourdain , le Sauveur a consacré tous les gouffres, les cours de toutes les sources, dans le sacrement du baptême ; désormais tous ceux qui veulent être baptisés au nom du Christ sont lavés par l'eau de la terre, purifiés par les flots du Christ. Le Sauveur a voulu être baptisé , mais pour purifier les eaux à notre profit.

St Maxime de Turin évêque de Turin au Ve siècle


R/ Exultant de joie, vous puiserez les eaux
aux sources du salut !
 

(Is 12, 3)

Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.

Rendez grâce au Seigneur,
proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits !
Redites-le : « Sublime est son nom ! »

Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence,
et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël !

L'Ermite

Avec ce dimanche se termine le temps de Noël et nous entrons dans le temps ordinaire .