vendredi 28 juin 2024

CROIS SEULEMENT !

 

TREIZIÈME DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE


Année B



(Mc 5, 21-43)



Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui.
Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre.


Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment :« Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait
était si nombreuse qu’elle l’écrasait.

Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans…– elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses bien sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré –… cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet :« Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. »


À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal .Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait :« Qui a touché mes vêtements ? »Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” »Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela.


Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors :
« Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »

Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir .À quoi bon déranger encore le Maître ? » Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue :


« Ne crains pas, crois seulement. » Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit :« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ?


L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit :« Talitha koum », ce qui signifie :« Jeune fille, je te le dis, lève-toi! »
Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher
– elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.

La semaine dernière Jésus ayant quitté la foule qui l'entourait nous invitait à" Passons (er) à l'autre rive. " Sans doute avait-Il une idée en tête, puisque dès Son arrivée Il libère un homme aux prises avec une légion de démons .Cet homme aurait bien voulu suivre Jésus pour bénéficier d'un confort spirituel, mais Jésus le charge d'une mission : Va dans ta maison, auprès des tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi, et comment il a eu pitié de toi. " Il s'en alla et se mit à publier dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui, et tous étaient dans l'admiration.

Jésus l'envoie en missionnaire auprès de sa famille et dans la Décapole c'est-à-dire : la Région hellénisée qui s'étendait au Sud et à l'Est du lac de Génézareth. Elle devait son origine à une ligue défensive formée vers l'époque de Pompée (environ 63 av. J. -C.) par dix villes grecques pour maintenir leur constitution et leur culture contre les influences sémitiques des peuples autochtones qui les environnaient.

C'est un peu, le « tu as reçu, à toi de donner maintenant » et cela s'adresse à chacun de nous, ce que nous recevons nous sommes envoyés pour le partager, c'est tout le sens du Sacrement de Confirmation d'où son importance ! Si nous ne l'avons pas reçu, n'hésitons pas à le demander il n'y a pas d'âge pour bien faire .Cet homme, libéré et converti, est ENVOYÉ par Jésus . Les dons de Dieu ne sont pas réservés, ils sont offerts à toute l'humanité , à tous ceux qui ouvrent leur cœur à la BONNE NOUVELLE DU SALUT ! Portons-nous ce souci de l’Évangélisation de nos frères, non avec du blablabla, mais annonçant ce que le Seigneur fait dans nos vies personnelles, en partageant les bienfaits dont le Seigneur nous comble !

Ayant atteint le but recherché, Jésus ne s'attarde pas, Il repart en barque de l'autre côté et , comme toujours, Il est attendu par une foule affamée et assoiffée de Sa Parole, de Ses bienfaits aussi .

Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui.
Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre.
Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment :« Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Jésus partit avec lui ,et la foule qui le suivait
était si nombreuse qu’elle l’écrasait.

SYNAGOGUE vient du grec "synagogué" qui signifie "assemblée". Elles sont
apparues au temps de l'Exil, moment d'épreuves et de grand retour à la foi. Le latin "ecclesia" d'où vient le mot "église" a la même signification Les fidèles s'y regroupaient pour le sabbat (qui commençait le vendredi à 18H.00) et pour chaque fête sous la présidence d'un chef de synagogue. Une tribune lui était réservée, ainsi qu'au lecteur. On y faisait en effet lecture d'un passage de la Loi puis d'un prophète. Les rouleaux sacrés, manipulés par un servant, étaient regroupés dans "le saint", isolé par un voile pour rappeler le "saint des saints" du Temple. Le lecteur pouvait être un fidèle. Après une exhortation ou commentaires, comme le rapporte de nombreux passages de l'Évangile, l'office se terminait par la formule rituelle de bénédiction (bénédiction mosaïque)

Ces chefs de Synagogue jugeaient les différends qui surgissaient entre les membres, administraient les finances, décidaient de l'admission des prosélytes

Jaïre est l'un d'entre eux ! « Jaïre est chef de synagogue, un poste important : il est président du conseil des anciens. Lui et sa fille appartiennent à l’élite du peuple juif, à une famille tout à fait convenable, pieuse et bien pensante. Ils sont au sommet de la

société civile et religieuse. Et pourtant, à peine arrivé, Jaïre voit Jésus, il tombe à ses pieds. Ce n’est pas une attitude digne de son rang. Mais ici, elle était nécessaire, et elle exprime beaucoup de choses : par ce geste, il reconnaît tout d’abord que Jésus est le Maître de la vie et de la mort. Par ailleurs, ce geste est l’expression de sa douleur : ce qui le fait tomber ainsi, c’est sa souffrance. Sa fille va mourir. C’est l’une des pires choses qui puissent arriver dans la vie. Et cette souffrance est trop lourde, alors il tombe. Cette attitude exprime enfin sa supplication. Être à genoux au pied de quelqu’un est une attitude d’imploration : il tombe, il prie, et avec insistance »(la Croix)

L'attention de Jésus est alors détournée par une autre personne en souffrance, bien plus timorée que Jaïre. Sans doute se sent-elle indigne d'approcher le Maître, de plus, il lui est difficile d'exposer sa situation devant la foule qui presse Jésus de tous côtés, elle se contente de toucher son vêtement, certaine que ce geste suffira pour la guérir de son infirmité. De plus, et c'est sans doute ce qui pèse le plus dans sa situation, sa maladie la rend impure aux yeux de la loi mosaïque, en s'approchant du Maître elle risque des représailles . Elle, l'impure, bannie de la société, ose cependant toucher le pan du manteau du pur par excellence. C'est dire l'immense foi qu'elle nourrit en la personne de Jésus. Je trouve cette scène extraordinaire et combien touchante , très féminine aussi !

Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans…– elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses bien sans avoir la moindre amélioration ;au contraire, son état avait plutôt empiré –… cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet :« Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. »

Sa foi, son intuition ne la trompent pas : À l’instant, l’hémorragie s’arrêta ,et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal.

Jésus n'est-Il pas venu pour les pauvres, les malades, les exclus , les pécheurs ! Il ne va pas manquer l'occasion de le manifester pour réintroduire cette femme dans la société, comme Il le fera pour les lépreux, comme Il le fait pour toute personne de bonne volonté qui vient à Lui avec confiance.

Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait :« Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent :« Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” »Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela.

Jésus veut savoir qui l'a touché non pas pour prendre cette femme en flagrant délit d'infraction, Jésus n'est pas venu pour enfoncer les personnes, Jésus vient pour les relever, pour leur révéler qu'elles ont du prix, qu'elles sont précieuses, mais cela, la femme ne le sait pas. Aussi la crainte la saisit, c'est toute tremblante qu'elle se jette au pied de Jésus : :

Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors :
Et, merveille de l'amour infini, cette femme entend la parole qui sauve, la parole qui lui rend la paix , la parole qui soigne et guérit, aux yeux de tous elle peut se relever, retrouver sa dignité, réintégrer la communauté humaine sans être montrer du doigt :

« Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » Nous pouvons nous réjouir et rendre grâce avec cette femme et avec tous ceux qui s'approchent de Jésus, qui implorent Jésus et dont la prière confiante est exaucée, aujourd'hui comme hier ! Le croyons-nous ? Jésus ne peut s'attarder car :

Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci :« Ta fille vient de mourir .À quoi bon déranger encore le Maître ? » Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue .« Ne crains pas, crois seulement. » Nous percevons ici la profondeur de la compassion du Christ qui est venu pour que les hommes soient heureux, pensons aux Béatitudes ,Mt 5, Jésus qui est venu pour que les hommes « aient la vie et qu'ils l'aient en abondance ! » Jn 10,10 Jésus veut nous voir et savoir établis dans la confiance, l'abandon, c'est seulement ainsi qu'Il peut agir en nous et pour nous !Jésus rassure Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. nous disait la première lecture. Jésus ne s'en tient pas à cette parole de réconfort , Jésus ne se laisse pas arrêter par l'information , Jésus reprend la route . Il choisit ses accompagnateurs , les Premiers appelés que nous retrouverons lors de la Transfiguration et aux Jardin des Oliviers :

Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit :« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant.

Jésus ne se formalise pas en entendant les railleries Il continue Son chemin, Il poursuit Son idée ! A nous d'agir comme Jésus, de ne pas nous laisser intimider par les railleurs , avançons fermement en nous appuyant sur la seule force de Dieu !

Jésus prend soin de ne pas s'embarrasser d'une foule bruyante et probablement critique, Il prend avec Lui les tout proches : les parents de l'enfant et ceux qui seront, le moment venu, les colonnes de l’Église. S'Il met tout le monde dehors c'est qu'Il ferme la porte par discrétion, Jésus ne fait pas d'esbroufe, Il ne recherche pas la notoriété, une quelconque gloire ( la Gloire Il la reçoit du Père) Jésus voit l'homme et uniquement cela. Il s'est déplacé pour consoler une famille non pour attirer l'attention sur Sa personne !

Cultivons-nous cette discrétion dans nos agissements ? Pour qui agissons-nous , Pour plaire à Dieu ou pour attirer sur nous le regard de nos frères et leur en « mettre plein la vue » ? Puis :

Il saisit la main de l’enfant, et lui dit :« Talitha koum », ce qui signifie :« Jeune fille, je te le dis, lève-toi! »

Nous avons ici, ce que nous trouvons dans tout sacrement : parole et geste, et le but de tout sacrement c'est de donner, de réconforter, de réparer , d'établir dans la vie et la vie en abondance, de remettre en état de service, souvenons-nous de la Belle-mère de Pierre : ! et s'étant levée aussitôt, elle se mit à les servir. Lc 4,34 C'est ce qui se passe ici :

Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans Ils furent frappés d’une grande stupeur.

Sans attendre, sans trouble, la jeune fille se lève et marche Nous n'en saurons pas plus, mais nous comprenons que la vie est faite pour être donnée , partagée pour la mettre au service les uns des autres, pour marcher à la rencontre du tout Autre et des autres !

Jésus donne ensuite un ordre qui peut nous surprendre :Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne .

Ce n'est pas la première fois,  ni la dernière d'ailleurs ! Neuf fois au cours de l’évangile de Marc, Jésus impose le silence à ceux qui proclament son identité ou s’émerveillent devant ses miracles. Jésus ne cherche pas à être applaudi Jésus est venu faire connaître Son Père, son amour, sa puissance de vie !

Il se donne aussi le temps d'éduquer Ses apôtres , à eux, surtout à ceux que nous reconnaissons comme les colonnes de Église Il permet d'entrevoir la vérité de Son être, mais chaque fois Jésus précise «  n'en parlez à personne jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts » A ce moment-là ils pourront parler !

Alors il défendit sévèrement aux disciples de dire à personne qu'il était le Christ.Mt 13,20

Comme ils descendaient de la montagne, il leur fit commandement de ne raconter à personne ce qu'ils avaient vu, sinon quand le Fils de l'homme serait ressuscité des morts. Mc 9,9

Jésus est Dieu dans et par Ses actes, mais Jésus est profondément humain , Il sait se mettre à la place de la personne, ici de la jeune adolescente, malade depuis plusieurs jours , elle doit avoir faim , Jésus ne fait pas abstraction de cette dimension humaine de nos vies, réaliste Il prend en compte toute la personne  :

puis il leur dit de la faire manger.

Ne craignons pas d'exposer à Jésus nos soucis les plus terre à terre , s'ils sont justifiés, Jésus les accueillera !



Auteur :

Soeur M. Suzanne Toolan, P. Arsenault,

Je suis venu pour la vie
Je suis venu pour la vie
Je suis venu pour la vie éternelle.


1 - Je suis le pain vivant,
Qui me suit n'aura plus jamais faim,
Qui croit en moi n'a plus soif,
Celui qui me suit vient de la lumière.


2 - Je suis venu du ciel,
Non pas pour faire ma volonté,
Quiconque croit dans le Fils,
Ressuscitera un jour dans la gloire.


3 - Venez manger ce pain,
Venez boire la coupe du vin,
Qui mangera de ce pain,
Et boira ce vin, recevra la vie.

4 - O Père sois béni,
De cacher ce mystère aux puissants,
De révéler aux petits,
L'incroyable amour de ton cœur de Père.

L'Ermite

vendredi 21 juin 2024

POURQUOI ÊTES-VOUS SI CRAINTIFS ?


DOUZIÈME DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE


Année B


(Mc 4, 35-41)

Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule. Le soir venu, Jésus dit à ses disciples :« Passons sur l’autre rive. » Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent :« Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer :« Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit :« Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? »Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux :« Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule. Le soir venu, Jésus dit à ses disciples :«Passons sur l’autre rive. » Il n'est pas surprenant que Jésus cherche à s'éloigner pour reprendre Son souffle. Parler durant une journée entière est épuisant, de plus, quand Jésus parle, ce n'est pas du vide comme ce l'est bien souvent dans notre cas ! Quand Jésus parle, Il se donne, et donne également : des gestes de compassion accompagnent habituellement Sa parole de Vérité ! La Parole de Jésus - Jésus EST la Parole du Père – est en soi féconde. «  Je le veux, sois guéri ! » Jésus cherche-t-Il un peu de tranquillité pour Lui-même, parce qu'Il est vraiment homme et que toute personne éprouve à un moment, un réel besoin de repos ou bien , ou en même temps ,comme souvent, a-t-Il une visée plus large, plus longue ?

Et que se passe-t-il sur l'autre rive ? Ils arrivèrent à l'autre rive de la mer, au pays des Géraséniens. Et comme il venait de sortir de la barque, vint à sa rencontre, (sortant) des tombeaux, un homme possédé d'un esprit impur, qui avait sa demeure dans les tombeaux; et nul ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne, car on l'avait souvent lié avec des entraves et des chaînes, et il avait brisé les chaînes et broyé les entraves, et personne n'était capable de le dompter. Mc 5,1

Jésus effectivement fait passer ses apôtres du monde Juif qui adore le Dieu unique, au monde païen qui entretient de multiples croyances avec des rituels parfois obscurs. Sans doute, veut-il aussi, permettre à Ses apôtres, de prendre conscience de l'immensité de la mission, de son universalisme. C'est peut-être l'un des sens de la délivrance de cette personne prisonnière du Maléfique.

Je vois là un autre appel, censé rejoindre chacun d'entre nous : Jésus nous demande de ne pas rester les deux pieds dans nos pantoufles , de quitter nos certitudes, nos a priori , nos aises aussi, pour nous ouvrir à la différence , à l'écoute de l'autre , déjà par amour et aussi pour témoigner de ce qui donne du sens, du goût, du pétillant ( je pensais pep s) à notre vie de croyant ! Aller vers l'autre implique un déplacement, c'est précisément la suite de ce verset et souvent, changer ses habitudes, changer de terrain, réserve des surprises , c'est ce que nous allons voir ici !

Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent :« Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »

Se rendre « en terre inconnue » n'est pas sans risques ce qui est fort bien développé par l'Apôtre Paul dans la deuxième lettre aux Corinthiens

Sont-ils Hébreux? Mois aussi, je le suis. Sont-ils Israélites? Moi aussi. Sont-ils de la postérité d'Abraham? Moi aussi. Sont-ils ministres du Christ? - Ah! je vais parler en homme hors de sens: - je le suis plus qu'eux: bien plus qu'eux par les travaux, bien plus par les coups, infiniment plus par les emprisonnements; souvent j'ai vu de près la mort; cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups de fouet moins un; trois fois, j'ai été battu de verges; une fois j'ai été lapidé; trois fois j'ai fait naufrage; j'ai passé un jour et une nuit dans l'abîme. Et mes voyages sans nombre, les périls sur les fleuves, les périls de la part des brigands, les périls de la part de ceux de ma nation, les périls de la part des Gentils, les périls dans les villes, les périls dans les déserts, les périls sur la mer, les périls de la part des faux frères, les labeurs et les peines, les nombreuses veilles, la faim, la soif, les jeûnes multipliés, le froid, la nudité! Et sans parler de tant d'autres choses, rappellerai-je mes soucis de chaque jour, la sollicitude de toutes les Églises? Qui est faible que je ne sois faible aussi? Qui vient à tomber sans qu'un feu me dévore? S'il faut se glorifier, c'est de ma faiblesse que je me glorifierai.

Jésus fatigué s'endort, la houle en furie, ne Le réveille pas , les apôtres s'affolent, Jésus dort ! Et de surcroît sur un coussin, Lui qui n'a pas d'endroit où reposer Sa tête ! Jésus lui dit: " Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des abris, mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer la tête. " Lc 8, 58 Pour une fois où Jésus est tranquille loin de la foule qui Le dévore , Lui qui EST Paix, ABANDON , s'abandonne dans un profond sommeil dans les mains de Son Père , que craindrait-Il ? Les éléments ? c'est Lui qui les a créés, quel mal pourraient-ils lui faire ? Quoiqu'il arrive, Jésus est dans la confiance , Son âme est en paix « Je tiens mon âme dans le calme et le silence Comme un enfant sevré sur le sein de sa mère, comme l'enfant sevré mon âme est en moi. »Ps 131, 2 Et ce n'est pas le cas des apôtres, loin s'en faut ! Pourtant, Jésus est là , tranquille, ballotté avec la barque par de violents vents , il dort, c'est insupportable, comme hélas cela peut arriver dans les tempêtes, parfois violentes, de et dans nos vies ! Les disciples n'y tiennent plus, alors, sans hésiter, ils se tournent vers Jésus « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Seigneur sauve-nous, nous périssons Mt 8,23 Maître, Maître, nous périssons Lc 22 Les trois évangélistes rapportent la même scène .

C'est étrange ! Ils sont dans la confiance puisqu'ils réveillent Jésus, ils attendent Son secours , puisqu'ils exposent la situation, mais il y a au fond d'eux-mêmes, un petit quelque chose qui doute et, qui les fait céder à la peur ! Nous sommes perdus, nous périssons ! Sous entendu « fais quelque chose » Ils sont tout simplement pathétiques ! Jésus se réveille et parle ! Et Sa Parole comme dans tout sacrement , est efficace: « le vent tomba et il se fit un grand calme »

Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer :« Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se
fit un grand calme.

Vient alors l'étonnement feint ( car Jésus sait ce qu'il y a dans l'homme) du Maître :

Jésus leur dit :« Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ?

Oui, pourquoi craindre ? Pourquoi avoir peur quand Jésus est là ? C'est vrai pour les tempêtes qui se lèvent dans nos vies, c'est vrai pour celles qui se lèvent dans le monde ! Notre Dieu est le Dieu des victoires non? Ps 67,21 Le Dieu qui est le nôtre est le Dieu des victoires, et les portes de la mort sont à Dieu, le Seigneur.

Quelles que soient les tempêtes qui agitent la barque de nos vies, celle de l’Église, celle du monde , Dieu reste le Maître du navire !  Notre secours, c'est Dieu, le Maître du monde !  Ps 120 Nous devons faire tout ce qui en notre pouvoir pour que ça aille mieux dans nos vies, dans celles de nos frères, dans l’Église, dans le monde, puis tout remettre au Père avec confiance .

Catherine de Sienne, lourdement tourmentée, après la tempête, interroge Jésus qui lui répond :

Où étiez-vous, mon Seigneur, quand mon cœur était tourmenté par tant de turpitudes? – J’étais dans ton cœur. Seigneur, je ne doute nullement de Votre vérité, mais comment puis-je croire que Vous habitez dans mon cœur alors qu’il n’était rempli que de pensées détestables et honteuses? – Ces pensées et tentations apportaient-elles à ton cœur joie ou tristesse, plaisir ou chagrin? Une tristesse et un chagrin sans bornes. – Et qui donc causait en toi cette tristesse, si ce n’est Moi, qui me tenais caché au milieu de ton cœur: sans Ma présence, ces pensées auraient pénétré dans ta volonté, tu y aurais pris plaisir. Mais parce que J’étais là, elles déplaisaient à ton âme. Tu voulais alors chasser loin de toi ces imaginations, et comme tu ne le pouvais pas, c’est Moi qui faisais tout cela et qui défendais contre les ennemis ton cœur tout entier. 

Ou, Ste Th de l'Enfant Jésus :

J’aurais dû, ma Mère chérie, vous parler de la retraite qui précéda ma profession. Elle fut loin de m’apporter des consolations ; l’aridité la plus absolue et presque l’abandon furent mon partage. Jésus dormait comme toujours dans ma petite nacelle ; ah, je vois bien que rarement les âmes le laissent dormir tranquillement en elles. Jésus est si fatigué de toujours faire des frais et des avances qu’il s’empresse de profiter du repos que je lui offre. Il ne se réveillera pas sans doute avant ma grande retraite de l’éternité, mais au lieu de me faire de la peine cela me fait un extrême plaisir.

Comment la barque de nos vies, celle de l’Église, pourrait-elle couler quand Jésus est dedans ? A nous d'entretenir la flamme de la Présence vivante du Christ en nous nourrissant du Pain de vie , en vivant selon l'Esprit de Jésus ! Quand nous permettons à Jésus d'être à la barre nous ne craignons rien !

N’avez-vous pas encore la foi ? » autrement dit : n'avez-vous pas encore confiance ? En effet, les apôtres ont vu Jésus à l’œuvre, ils ont vu des guérisons, entendu de nombreux enseignements ...ils marchent avec Lui depuis le début, mais il y a un quelque chose, ou quelqu’un , et vous devinez qui, qui les titille d'autant qu'ils entendent toutes les accusations des pharisiens des scribes, des docteurs de la loi,  tout cela peut les troubler ! Comme nous pouvons être troublés par tout ce que nous entendons et voyons , parfois, dans l’Église Elle-même , mais le Malin n'a peur de rien, et l’Église est dérangeante, alors pourquoi ne chercherait-il pas à la persécuter puisqu'il a osé s'attaquer au Maître de la vie Lui-même, je parle du Seigneur Jésus qui dit en St Matthieu au chapitre 26 « Alors Jésus leur dit : « Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. mais Il termine sur une note d'Espérance : « Mais, une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée. » N'oublions jamais la petite fleur Espérance !

La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’espérance CH Peguy

Mon Dieu, j’espère, avec une ferme espérance, que vous me donnerez, par les mérites de Jésus-Christ, votre grâce en ce monde, et si j’observe vos commandements, votre gloire dans l’autre, parce que vous me l’avez promis, et que vous êtes souverainement fidèle dans vos promesses. Il est bon de le proclamer parfois cet acte d'Espérance !

Devant ce qu'ils viennent de voir et d'entendre , les apôtres sont stupéfaits et ils le disent : Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux :« Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Il ne s'agit plus de la "crainte-peur" , de la crainte du timoré, de l'angoissé, mais de cette crainte qui  désigne le profond respect du croyant devant l'infinie grandeur de Dieu. En ce sens, le mot "crainte" serait plutôt synonyme d'adoration, et n' a rien à voir avec la frayeur. Les apôtres sont dans l'émerveillement

Oui notre Dieu est le Dieu des victoires, soyons dans la confiance quelles que soient les tempêtes

Si la mer se déchaîne

Musique et Paroles : Lydia Lelong Interprétation : Grzybowski Laurent

1 - Si la mer se déchaîne, Si le vent souffle fort,

Si la barque t'entraîne

N'aie pas peur de la mort. (bis)


Refrain : Il n'a pas dit que tu coulerais

Il n'a pas dit que tu sombrerais

Il a dit : "Allons de l'autre bord", Allons de l'autre bord.


2 - Si ton cœur est en peine, Si ton corps est souffrant

Crois en Jésus il t'aime,

Il te donne sa paix. (bis)


3 - Si un jour sur ta route, Tu rencontres le mal,

Ne sois pas dans le doute,

Dieu aime ses enfants. (bis)


Refrain 2 :

Il n'a pas dit que tu coulerais,
Il n'a pas dit que tu sombrerais,
Il a dit :"Je te délivrerai." (bis)



L'Ermite

vendredi 14 juin 2024

LA SEMENCE, C'EST LA PAROLE DE DIEU

 

ONZIÈME DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE


Année B




(Mc 4, 26-34)

Parlant à la foule, Jésus disait :« Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit ,il ne sait comment D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »

Il disait encore :« À quoi allons - nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons - nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde :quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences.
Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »

Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole,
dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.

Parlant à la foule, Jésus disait :« Il en est du règne de Dieu » Il me semble intéressant et utile de nous arrêter quelques instants sur cette notion de « règne, royaume », souvent évoquée par Jésus dans les Évangiles. Tout d'abord Jésus utilise indifféremment l'une ou l'autre expression pour exprimer une seule et même réalité, à savoir: Dieu Est, et que nous en ayons conscience ou non, que nous l'acceptions ou non, Dieu est le Maître de l'Univers,  ! « Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce et que tes fidèles te bénissent ! Ils diront la gloire de ton règne, ils parleront de tes exploits, annonçant aux hommes tes exploits, la gloire et l’éclat de ton règne : ton règne, un règne éternel, ton empire, pour les âges des âges. » Psaume 144

Le Seigneur est roi ! Exulte la terre ! Joie pour les îles sans nombre ! Ps 96,1

La Royauté de Dieu en dérange certains, parce qu'ils la calquent sur l'imagerie de nos rois humains qui peuvent, parfois donner un piètre reflet de ce que nous sommes en droit d'attendre de celui qui gouverne une nation ! C'est là une grossière erreur qui établit un abîme entre la Seigneurie divine et nos royautés humaines !

Pour moi, l'image la plus éclairante est ce qu'en dit Saint Paul au chapitre 3 de sa Lettre aux Colossiens : « revêtez l'homme nouveau, celui que le Créateur refait toujours neuf à son image pour le conduire à la vraie connaissance. Alors, il n'y a plus de Grec et de Juif, d'Israélite et de païen, il n'y a pas de barbare, de sauvage, d'esclave, d'homme libre, il n'y a que le Christ : en tous, il est tout. »Et il n'y a pas de plus beau descriptif du Royaume que celui des béatitudes, " Heureux les pauvres Heureux ceux qui sont affligés, Heureux ceux qui sont doux, Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, Heureux les miséricordieux, Heureux ceux qui ont le cœur pur, Heureux les pacifiques, Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, Heureux serez - vous, lorsqu'on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez - vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense est grande dans les cieux; car c'est ainsi qu'ils ont persécuté les prophètes qui ont été avant vous. A condition, bien sûr, de ne pas nous méprendre sur le message du Christ ! Car dit encore Jésus :« Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair n'est que chair ; ce qui est né de l'Esprit est esprit. » Jn 5

N'oublions surtout pas que notre Dieu est un Roi - Père que nous pouvons appeler Papa :

Et voici la preuve que vous êtes des fils : envoyé par Dieu, l'Esprit de son Fils est dans nos cœurs, et il crie vers le Père en l'appelant « Abba ! Ga 4,6

Il disait : « Abba... Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! » Mc 14,36

L'Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c'est un Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l'appelant : « Abba ! » Rom 8,

Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, Mt 6,9

Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit ,il ne sait comment D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »

Quelle belle façon de parler de la venue du Royaume qui sous-entend l'immense , l'infinie patience du Père ! La graine semée en terre , c'est la Parole de Dieu semée dans nos cœurs, par la grâce du baptême, par nos parents, nos éducateurs de la foi, ...Cette « graine-Parole-de-Dieu » , sans en avoir l'air, si le cœur de l'homme est accueillant, sans bruit, sans ostentation, jour et nuit est à l’œuvre. Si la terre du cœur humain est bonne, si elle n'est pas encombrée de futilités, des ronces du péchés, des herbes folles du plaisir qui l'étouffent, ( Parabole du semeur) discrètement , cette petite, graine, poursuit sa croissance et prend racines , racines dont les ramifications envahissent toute la personne et éclairent ses pensées et ses actes ! Ceux qui observent ont envie d'épouser la pensée et l'agir du vrai croyant et cela fait «  tâche d'huile » et le Règne , le Royaume s'étend peu à peu ! Mais, c'est certain, cette croissance est lente parce que l'humanité reste fragile et se laisse distraire par le clinquant du monde ambiant.

En nous invitant à contempler la croissance d'une minuscule graine, Jésus nous encourage à considérer la patience et la confiance du Père qui ne brusque pas l'humanité . Dieu - Roi, en Son Fils, sème la Parole et attend sa croissance sans brusquerie et Il nous incite à entrer dans cette mouvance en devenant semeur de la Bonne Nouvelle à notre tour en gardant Paix et Sérénité  ! Je ne sais plus ni qui,( peut-être Saint Ignace de Loyola) ni les termes exacts, de ce qui suit, et qui peut illustrer ce que le Père attend de chacun : «  tout faire comme si cela dépendait de soi, mais en laisser l'aboutissement au Maître de la vie » Ce qui revient à dire, qu'il nous faut tout mettre en œuvre pour que grandisse le Royaume, tout en sachant que le croissance revient au Père !

La Parabole suivante apporte un complément subtil qui peut nous échapper lors d'une lecture hâtive :

« À quoi allons - nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons -nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde :quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »

Ce complément, c'est cet arbre qui déploie ses branches pour abriter , protéger les oiseaux du ciel qui établiront leur nid dans ses branches ! N'y - a - t - il pas là, la dimension du Salut offert à tous ? N'est-ce pas le projet de Dieu «  il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation; Et non seulement pour la nation, mais aussi afin de réunir en un seul corps les enfants de Dieu qui sont dispersés. » Jn, 11,52

ou encore :

Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés! Que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n'avez pas voulu! Voici que votre maison va vous être laissée (déserte). Car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais que vous n'ayez dit: Béni celui qui vient au nom du Seigneur! Mt 23,37 

Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés! Que de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule sa couvée sous ses ailes, et vous n'avez pas voulu! Voici que votre maison va vous être laissée (déserte).Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vienne le jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Lc 13,34

Ce que St Paul exprimera ainsi :

C'est en lui que nous avons la rédemption acquise par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce, que Dieu a répandue abondamment sur nous en toute sagesse et intelligence, en nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le libre dessein que s'était proposé sa bonté, pour le réaliser lorsque la plénitude des temps serait accomplie, à savoir, de réunir toutes choses en Jésus-Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. Eph 1, 10

Demandons sincèrement, les uns pour les autres un peu de la PATIENCE de Dieu qui ne brusque rien, qui sait attendre, qui sait marcher au pas de la croissance de chacun. « Le temps de Dieu, n'est pas le temps des hommes » fait dire Éloi LECLERC à St François Et ailleurs : Par Ses souffrances Jésus a montré ce qu'est la patience de Dieu. Non pas une impuissance à sévir, mais une volonté d'aimer qui ne se reprend pas !

Demandons la CONFIANCE, la Foi , Dieu sème et Il fait confiance à la minuscule graine , Il lui laisse le temps nécessaire pour qu'elle porte du fruit et un fruit qui demeure, Dieu ne la dérange pas, Il est là, Il L'accompagne !

Et ne l'oublions pas :

 Le Dieu qui est le nôtre est le Dieu des victoires, et les portes de la mort sont à Dieu, le Seigneur. Ps 67,21

Dieu nous laisse le temps de la conversion !

COMME UN SOUFFLE FRAGILE


Comme un souffle fragile, ta parole se donne.
Comme un vase d'argile, ton amour nous façonne.

1 - Ta parole est murmure, comme un secret d'amour
Ta parole est blessure qui nous ouvre le jour.

2 - Ta parole est naissance, comme on sort de prison
Ta parole est semence, qui promet la moisson.


3 - Ta parole est partage, comme on coupe du pain
Ta parole est passage, qui nous dit un chemin.

Auteur : Pierre Jacob, Gaëtan Courrèges (de) / F. Rauber,

L'Ermite