vendredi 11 juillet 2025

QUI EST MON PROCHAIN ?


QUINZIÈME DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

Année C

(Lc 10, 25-37)



Un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant :« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »Jésus lui demanda :«Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ?Et comment lis-tu ? »L’autre répondit :« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme,de toute ta force et de toute ton intelligence,et ton prochain comme toi-même. »Jésus lui dit :« Tu as répondu correctement.Fais ainsi et tu vivras. »Mais lui, voulant se justifier,dit à Jésus :« Et qui est mon prochain ? »Jésus reprit la parole :« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion.Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant :‘Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.’Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »Le docteur de la Loi répondit :«Celui qui a fait preuve de pitié envers lui.»Jésus lui dit :« Va, et toi aussi, fais de même.»


Un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant :nous arrêter sur ce membre de verset me paraît judicieux pour nous intéresser aux motivations qui animent nos paroles, nos actes, nos recherches de contacts ...Ici, d'entrée de jeu l'intention est faussée. Ce légiste ne cherche pas à grandir dans la foi, il cherche à piéger Jésus ! A Le mettre en difficulté, à trouver une raison de Le dénoncer aux Autorités du moment ? N'est-ce pas un peu prétentieux ?

D'accord direz-vous, mais en quoi cela nous rejoint-il ? Cela rejoint nos motivations, les raisons qui animent nos paroles et nos actes, la pureté de nos intentions ! Qu'est-ce que je cherche dans la vie ? A plaire aux hommes ou à Dieu ? Est-ce que je cherche mon intérêt personnel ou celui de mes interlocuteurs ? Qu'est-ce qui anime ma vie ? La quête d'un bien supérieur ou celle de mes intérêts ? Voilà une entrée en matière qui pourrait nous permettre un toilettage intérieur en cette période de vacances !

C'est justement ce qui se passe aujourd'hui ! Jésus commence Sa montée vers Jérusalem et un légiste s'approche avec une question dont il connaît la réponse en tant que familier de la Loi Mosaïque :

« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »

Partant d'un cœur sincère, la question serait judicieuse et bonne, mais Jésus qui connaît le fond des cœurs, ne se laisse pas enfermer , Il renvoie notre Légiste à ce qu'il est censé connaître sur le bout des doigts. En tant que Légiste, cet homme est un spécialiste de la Loi, appelé aussi Docteur de la loi il était un interprète officiel de la Loi Judaïque de l'Ancien Testament . Jésus, comme Il le fait souvent , renvoie Son interlocuteur à ce qu'il sait, à sa façon de recevoir cette Loi, et, par le fait même, de l'enseigner :


Jésus lui demanda :«Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? »L’autre répondit :« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme,de toute ta force et de toute ton intelligence,et ton prochain comme toi-même. »

Jésus ne peut que confirmer et inviter Son interlocuteur à vivre en conformité avec ce qu'Il professe :

Jésus lui dit :« Tu as répondu correctement.Fais ainsi et tu vivras. »

Adroitement, intelligemment, Jésus a renversé la situation, Il ne peut qu'inviter cet homme à vivre ce qu'il enseigne .

Mais lui, voulant se justifier,dit à Jésus :« Et qui est mon prochain ? »

Le Légiste ne veut pas perdre la face, dans un monde divisé, il espère bien , en posant cette question mettre Jésus dans l'embarras ! Jésus raconte alors la merveilleuse histoire du Bon Samaritain. Belle pirouette intellectuelle de Jésus qui sait fort bien à quel point les Juifs de l'époque, tiennent les Samaritains à l'écart, ils les considèrent comme des hérétiques parce qu'ils adorent Dieu non à Jérusalem mais au mont Garizim. Souvenons-nous de Jn 4,20 « La femme dit: "Seigneur, je vois que vous êtes un prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous, vous dites que c'est à Jérusalem, qu'est le lieu où il faut adorer."

Jésus reprit la parole :« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, La distance, entre les deux villes est d'environ 27 kilomètres et le dénivelé de quatre cents mètres et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. A l'époque, cette route est réputée dangereuse car très accidentée.Il n'est donc pas surprenant qu'un marcheur seul, devienne une proie facile pour les « coupeurs de gorges » Successivement, trois personnes au statut différent , chacun bien connu du monde de l'époque , empruntent le même trajet : Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ;

Le prêtre et le lévite sont tenus d’observer les règles strictes de pureté cultuelle pour éviter de se rendre impurs, ce qui les empêche de toucher le sang ou un mort.
( Livres : des Nombres, Exode, Deutéronome, Lévitique)


Pour les Juifs , les Samaritains sont des hérétiques (voir plus haut) leur sanctuaire a été détruit en 129 avant Jésus .Les trois voient l'homme blessé, les deux premiers , le prêtre et le Lévité, passent outre en raison de contraintes cultuelles, toucher cet homme les rendrait impurs au regard de la Loi mosaïque .

Le Samaritain,
le vit et fut saisi de compassion.Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant :‘Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.

Le Samaritain voit, est touché, il s'approche ( se fait proche) et apporte au blessé, les soins d'urgence, il ne craint pas de le hisser sur sa monture ( comme le Bon Pasteur porte sur Ses épaule la brebis retrouvée) pour le conduire en lieu sûr, et prend en charge les frais d'hébergement et les soins nécessaires à son rétablissement. Il s'engage , le cas échéant , à régler un éventuel supplément sur le chemin du retour ! Nous sommes en présence d'une personne particulièrement responsable, qui va au bout de ses actes : voilà la vraie compassion ! celle de Jésus Lui-même à notre égard ! Ce Bon Samaritain ne serait-il pas Jésus Bon Pasteur, qui prend soin de Ses brebis ?

Il est intéressant de noter qu'il n'est rien dit de l'appartenance ethnique ou religieuse du blessé, il s'agit d'un homme en difficultés , un homme qui a besoin d'être secouru . Peu importe son nom, sa couleur, son origine, l'important pour son sauveteur , c'est de le remettre en état de marche, en état de service : Lève-toi et marche !

Par contre, les trois voyageurs sont bien identifiés et leur attitude respective révèle le risque auquel nous expose une interprétation , rigoriste, rigide de la Parole divine. Jésus n'a pas peur de se compromettre, souvenons-nous du lépreux, du Publicain, de la femme adultère, de Lazare dans son tombeau, de la Samaritaine ...Jésus se fait le prochain de toute personne, quelle que soit sa souffrance physique, psychique, spirituelle.

L'homme de Loi a écouté attentivement ;Jésus , à partir de cette histoire, va lui demander de répondre, lui-même à la question qui le taraudait :


Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »Le docteur de la Loi répondit :«Celui qui a fait preuve de pitié envers lui.»

Honnêtement, que pouvait-il répondre d'autre ? Celui qui cherchait à piéger Jésus est renvoyé en somme, à l'intelligence des Écritures.

Si Dieu s'incarne dans la « condition humaine » c'est bien pour révéler la grandeur, la dignité dont Il l'habille :

Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui,

et le fils de l'homme, pour que tu en prennes soin?

Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu,

tu l'as couronné de gloire et d'honneur.

Tu lui as donné l'empire sur les œuvres de tes mains;

tu as mis toutes choses sous ses pieds:

Brebis et bœufs, tous ensemble, et les animaux des champs;

oiseaux du ciel et poissons de la mer,

et tout ce qui parcourt les sentiers des mers.(Ps 8)

Jésus ne peut qu'inviter notre frère Légiste à poursuivre son chemin en agissant de la même façon ! Jésus lui dit :« Va, et toi aussi, fais de même.»

Ce ne sont ni la Loi, ni les sacrifices , ni les holocaustes qui sauvent le monde mais l'Amour ! L’Évangile est le seul écrit qui appelle à l'amour, à donner sa vie comme Jésus par pur amour :

La compassion du Bon samaritain pour l'homme blessé dans sa chair et dans son esprit n'est-elle pas l'attitude constante du Verbe Incarné ? Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais ait la vie éternelle. Car Dieu n'a pas envoyé le Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui .Jn 3

C'est l'Enseignement de Jésus dans la charte du croyant :Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde! Mt 5

C'est la vocation de tout homme de bonne volonté qui en devenant disciple de Jésus, s'engage à vivre comme Lui-même, Jésus, a vécu C'est à cela que tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. "Jn 13, 35

Nous donc, aimons Dieu, puisque Dieu nous a aimés le premier. Si quelqu'un dit: "J'aime Dieu ", et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; comment celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas? Et nous avons reçu de lui ce commandement: "Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère."

Soyons vrais ! Que notre vie soit en accord avec ce que notre bouche professe !

Mais qui est mon prochain ?

Auteur : Mannick

Compositeur : Jo Akepsimas

Intro
Tu aimeras ton Dieu de tout ton coeur
De tout toi-même,
De toute ta force et ta pensée…
Et ton prochain comme toi-même !

MAIS QUI EST MON PROCHAIN?
DIS-LE MOI, DIS-LE MOI !
MAIS QUI EST MON PROCHAIN?
DIS-LE MOI !


Attends un peu, écoute-moi :
“II était une fois”…

1.
Un homme du pays revient de voyage
Avec ses bagages, ses bagages.
II tombe sur des loubards,
Le voilà dépouillé, déchiré,
II saigne, saigne…

2.
Un prêtre passe et le dépasse,
II part au loin, se casse, se casse.
Un autre vient, à portée de chemin
Et s’éloigne à son tour,
Fait le sourd, le sourd.

3.
Faut dir’ qu’en ce temps-là
II fallait pas toucher le sang,
Sinon t’étais sali, pollué, excommunié,
C’était tabou, c’était la loi,
En ce temps-là, ce temps-là.

4.
Arrive un type de Samarie,
Un qu’était pas de ce pays,
Un ennemi héréditaire.

Faut dir’ qu’en ce temps-là,
Les Juifs et les Samaritains.
C’était comme chats et chiens,
Ils s’bouffaient l’nez,
Ils pouvaient pas s’voir en peinture,
C’est sûr, c’est sûr.


      Attends un peu, j’y r’viens :
      L’étranger, le métèque,
      Celui qu’a pris le même chemin,
      II voit le typ’ de loin.
      II a pitié, il voit qu’ses plaies sont plutôt moches.
      II prend de l’huile et du vin,
      II s’approche, il s’approche.

      Faut dir’ qu’en ce temps-là
      On n’avait que ça pour soigner,
      Faut dir’ qu’en ce temps-là
      Y’avait que ça pour apaiser.

      C’est pas tout, il le porte, l’emporte,
      Et le conduit jusqu’à l’auberge la plus proche.
      6.
      Faut dir’ que pour c’temps-là
      C’était révolutionnaire
      D’avoir osé fair’ ça,
      D’avoir bravé la Loi !
      Pourtant ça s’est passé comm’ ça,
      Tu m’crois, tu m’crois pas.

      7.
      Lequel des trois, à ton avis.
      S’est montré le prochain
      De l’homm’ tombé sur les bandits ?

      Coda
      L’étranger, le métèque,
      Le sauveur, le sauv’teur,
      Le seul qu’a su vraiment
      Laisser parler son cœur !
      Celui qui s’approche, se fait proche,
      C’est bien lui le prochain, le prochain, le prochain !
      C’est bien lui le prochain, le prochain,
      C’est lui, le prochain…


JÉSUS SE FAIT PROCHE

L'Ermite

vendredi 4 juillet 2025

ENVOYES POUR AIMER

 

QUATORZIÈME DIMANCHE

DU TEMPS ORDINAIRE

Année C

 (Lc 10, 1-12.17-20)


Parmi les disciples,le Seigneur en désigna encore 72, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre.
Il leur dit :« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux.Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin.Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord :‘Paix à cette maison.’S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ;sinon, elle reviendra sur vous.Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ;car l’ouvrier mérite son salaire.Ne passez pas de maison en maison.Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté.Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur :‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ » Mais dans toute ville où vous entrerez et où vous ne serez pas accueillis, allez sur les places et dites :‘Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous l’enlevons pour vous la laisser.Toutefois, sachez-le : le règne de Dieu s’est approché.’    Je vous le déclare :au dernier jour, Sodome sera mieux traitée que cette ville. »

Les 72 disciples revinrent tout joyeux,en disant :« Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. »Jésus leur dit :« Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair.Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi :absolument rien ne pourra vous nuire.Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ;mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »

Nous retrouvons le temps ordinaire en ce jour, désormais les ornements seront de couleur verte

Nous concevons parfois le Temps ordinaire en négatif, à partir de ce qu’il n’est pas, à savoir, un temps spécifique de préparation ou de fête. « Ordinare» devient alors synonyme de « quelconque ». Le Temps ordinaire constitue un défi d’envergure, dans une culture ambiante qui valorise l’événementiel et ignore la vertu de répétition.

Cette page, sur le Temps ordinaire ,invite à reconsidérer la nouveauté pascale de toute célébration et à affirmer de manière heureuse la fécondité de l’ordinaire et du quotidien chrétien.

Au sein même de ce temps dit « ordinaire » qui célèbre la nouveauté permanente de l’irruption de Dieu dans l’histoire, l’expression « Dimanche du Temps ordinaire » déploie alors toute sa puissance.(Conférence des évêques de France)


La Liturgie de ce jour, s'ouvre sur une parole engageante du Prophète Isaïe :

Réjouissez-vous avec Jérusalem !
Exultez en elle, vous tous qui l’aimez !
Avec elle, soyez pleins d’allégresse,
vous tous qui la pleuriez !

Alors, vous serez nourris de son lait,
rassasiés de ses consolations ;
alors, vous goûterez avec délices
à l’abondance de sa gloire.

    Car le Seigneur le déclare :
« Voici que je dirige vers elle
la paix comme un fleuve

et, comme un torrent qui déborde,
la gloire des nations. »

Le Prophète nous invite à nous réjouir , à exulter même ,( avec les exilés de l'époque) à nous laisser remplir d’allégresse car, si nous l 'acceptons , nous serons nourris, rassasiés et nous goûterons avec délices à la gloire de Jérusalem qui n'est autre que celle du Seigneur Lui-même qui dirige vers nous sa paix comme un fleuve. A nous d'entrer de plus en plus dans cette belle Espérance alimentée par la Parole de Vie de l’Évangile !

Quelles que soient les morosités du monde d'hier et d'aujourd'hui, le Seigneur est toujours à l’œuvre et ne cesse d'appeler des hommes et des femmes pour participer à la Moisson !

Parmi les disciples, le Seigneur en désigna encore 72, et il les envoya deux par deux, en avant de lui
, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre.Jésus n'appelle pas seulement des permanents ( le collège apostolique, les évêques et les prêtres , religieux et religieuses ) mais il invite des hommes et des femmes de bonne volonté à participer à l'évangélisation de leurs frères. A ceux-ci, donc, à nous tous, Jésus donne des consignes précises pour rendre le message crédible et permettre à d'autres, de s'engager à leur suite , eux qui ont choisi de dire oui au Christ !

PREMIER POINT D'ENGAGEMENT : et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. A l'image de Jean le Baptiste, nous sommes des Précurseurs, au sens où notre mission est de préparer la route ( les cœurs), des révélateurs du Seigneur qui habite ces cœurs, mais les hommes ne comprennent pas nécessairement ce qui se passe en eux et autour d'eux. Notre mission est d'aider à prendre conscience de cette Présence qui nous devance. « Je te dis que je t'ai vu sous le figuier, et c'est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. » Jn 1,47

DEUXIÈME POINT : la prière ! La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Il ne peut y avoir d'évangélisation sans prière, tout vient de Dieu ! La moisson est abondante, elle est prête, nous n'avons qu'à récolter ce qui est déjà là, à l'état de friche ! Nous devons demander au Père d'ouvrir nos yeux et nos cœurs pour permettre d'aider la pâte à lever, pour que des frères qui ont effectué ce voyage intérieur aient envie de se lever et de s'engager !

TROISIÈME POINT :je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Cette mission n'est pas de tout repos, il s'agit de défricher , les difficultés ne manqueront pas, nous devons être prêts à faire face , c'est Jésus qui fait face en nous . Jésus qui dit ailleurs, en Jn 16, 33 Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous avez des tribulations dans le monde, mais prenez confiance, j'ai vaincu le monde. Qu'avons-nous à craindre si Jésus a gagné la bataille ? Soyons dans la confiance même quand des tempêtes se lèvent, des ouragans comme c'est le cas actuellement : Jésus redit ce qu'Il a déjà dit aux flots en furie  : Silence ! Tais-toi, et le calme se fera, et la tempête tentera sous d'autres formes d'ébranler le monde et Jésus reprendra Son injonction : Silence tais-toi Il en sera ainsi jusqu'à ce que le CHRIST SOIT TOUT EN TOUS


QUATRIÈME POINT Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. L'envoyé doit avancer léger, détacher de tout bien, abandonné à la divine Providence qui a le souci des oiseaux du ciel et des lys des champs, vous pouvez le constater, Il s'en sort fort bien !Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne font pas de réserves dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ? Mt 6,26

Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'était pas habillé comme l'un d'eux. Si Dieu habille ainsi l'herbe des champs, qui est là aujourd'hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi Mt 6


CINQUIÈME POINT : dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord :‘Paix à cette maison.’S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ;sinon, elle reviendra sur vous : l'envoyé doit être, un homme, une femme de paix , même en désaccord, il a le devoir de trouver les chemins de la paix, dans la vérité , L’Évangile, les écrits apostoliques, annoncent la paix Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix; je ne la donne pas comme la donne le monde. Que votre cœur ne se trouble point et ne s'effraye point. Jn 14,27

c'est pour vivre dans la paix que Dieu vous a appelés. 1 Co 7,15

Cherche à vivre dans la justice, la foi, l'amour et la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur. 2 Tm 2

Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix. Col 1,20

Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, la paix pour vous qui étiez loin, la paix pour ceux qui étaient proches. Eph 2,17

voici ce que produit l'Esprit : amour, joie, paix, Ga 5, 22

La Paix fleurit partout dans l’Écriture Sainte et chez les saints nos aînés dans la foi. Pour n'en citer qu'un, faisons nôtre la prière de St François d'Assise

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

Que puis-je ajouter ?

SIXIÈME POINT :Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté.Le Seigneur, sauf vocation bien spécifique , n'a que faire de personnes qui se déplacent sans cesse et n'arrivent pas à se fixer tels des gyrovagues qui ne seraient bien nulle part. Pour l'efficacité de la mission le Seigneur demande une certaine stabilité

SEPTIÈME POINT : dites-leur :‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ » Voilà la merveille des merveilles :‘Le règne de Dieu s’est approché de vous. ! Autrement dit, Dieu est au milieu de vous, de nous ! Le Messie tant attendu est Présent parmi nous, Il a dressé sa tente chez les Hommes.( Isaïe) Il ( le Verbe) était dans le monde, et le monde par lui a été fait, et le monde ne l'a pas connu.Il vint chez lui, et les siens ne l'ont pas reçu. Mais quant à tous ceux qui l'ont reçu, Il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom,Jn 1,10

Élargis l'espace de ta tente, déploie sans hésiter la toile de ta demeure, allonge tes cordages, renforce tes piquets ! Car ta descendance va éclater dans toutes les directions. Elle recueillera l'héritage des nations, elle peuplera des villes abandonnées. Ne crains pas, tu ne seras pas confondue ; n’aie pas honte, tu n'auras plus à rougir, car tu oublieras la honte de ta jeunesse, tu ne penseras plus au déshonneur d'avoir été abandonnée. Ton époux, c'est ton Créateur, « Seigneur de l'univers » est son nom. Ton Rédempteur, c'est le Dieu Saint d'Israël, il se nomme « Dieu de toute la terre ». Is 54, 2

HUITIÈME POINT et ce n'est pas le moindre : la tentation de la gloriole ! Se croire super évangélisateur, se croire maître des démons.

Les 72 disciples revinrent tout joyeux, en disant :« Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. »Jésus leur dit :« Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair.Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi : absolument rien ne pourra vous nuire.Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ;mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »

Un autre verset évangélique me vient à l'esprit : quand vous aurez fait ce qui vous a été ordonné, dites: " Nous sommes des serviteurs inutiles; nous avons fait ce que nous devions faire. Lc 17, 10

Et il serait bon de chercher dans les évangiles toutes les situations où Jésus nous révèle : je ne fais rien de moi-même'« Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien par moi-même, mais tout ce que je dis, c'est le Père qui me l'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît. » Jn 8, 28

Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres. Jn 14, 10

Le Père et moi, nous sommes UN. » Jn 10,29


Jésus ne nie pas les merveilles réalisées par Ses envoyés,TOUTEFOIS Il les invite seulement à être bien conscients qu'ils ne sont pas la source. La source, c'est le Père, ils restent des « ouvriers », nous sommes des « ouvriers », au service de la moisson déjà prête ! L'important, n'est pas ce qu'ils font , ce que nous faisons, mais ce qu'ils sont , ce que nous sommes et qui nous prépare à vivre éternellement de la Vie même de Dieu, à contempler Dieu, Père et Fils et St Esprit, ÉTERNELLEMENT !

Nous pourrons alors, d'un cœur pur, nous réjouir avec Jérusalem :

Réjouissez-vous avec Jérusalem !
Exultez en elle, vous tous qui l’aimez !
Avec elle, soyez pleins d’allégresse,
vous tous qui la pleuriez !

Alors, vous serez nourris de son lait,
rassasiés de ses consolations ;
alors, vous goûterez avec délices
à l’abondance de sa gloire.

Dans toute ville où vous entrerez

: Michel Wackenheim

« Dans toute ville où vous entrerez
Et où vous serez accueillis,
Mangez ce qui vous est présenté.
Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur :
« Le règne de Dieu s’est approché de vous. »


L'Ermite

vendredi 27 juin 2025

POUR VOUS QUI SUIS-JE

 

SOLENNITÉ DE SAINTS


PIERRE ET PAUL APÔTRES


(Mt 16, 13-19)


Deux hommes avec leurs parcours

Mais pourquoi l’Église solennise-t-elle la fête de saint Pierre et saint Paul ? Parce que ces deux hommes ont joué un rôle primordial dans la diffusion de la Bonne Nouvelle, chacun à sa façon, chacun selon son charisme ! Le Seigneur Jésus a voulu S’appuyer sur les hommes pour répandre l’Évangile après son retour auprès de son Père : les apôtres, les disciples puis, à leur suite, ceux qui seront touchés par le message. Parmi eux,Saint Pierre tient une place particulière : il est le chef de la petite Église naissante, autorité qu’il a reçu directement de Jésus. La phrase orne toujours la face intérieure de la coupole de la basilique Saint-Pierre à Rome : "Tu es Pierre et sur cette Pierre, je bâtirai mon Église et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle."

Et puis, il y a Saint Paul qui a ce statut particulier d’avoir été choisi directement par le Seigneur à travers une vision, ce qui lui vaudra d’être considéré comme membre à part entière du collège des apôtres même s’il n’a jamais marché au côté de Jésus pendant sa vie sur terre. Deux hommes avec leur parcours, leur histoire, leurs qualités et leurs défauts. Nous y reviendrons dans un instant.

Les colonnes de l’Église

Un autre aspect à souligner : tous les deux sont morts pour le Christ : ils sont martyrs, c’est-à-dire qu’ils ont offert leur vie, comme Jésus, saint Pierre crucifié la tête en bas dans le cirque du Vatican, et saint Paul, décapité d’un coup d’épée, en raison de sa citoyenneté romaine qui lui évite la mort infamante par crucifixion. Voilà pourquoi l’Église donne une place d’honneur à ces deux hommes dans le calendrier liturgique et nous invite à les fêter solennellement et à recourir à leur prière : leur courage, leur fidélité sont un exemple pour nous, un modèle à suivre !

Demandons à ces deux saints, qui sont finalement si humains, de nous aider à choisir nous aussi le Christ et de Le choisir pour toujours.

Saint Pierre et saint Paul sont surnommés "les deux colonnes de l’Église". Historiquement, théologiquement, ils ont chacun accompli leur mission, tenu leur rôle. Ils ont obéi à l’ordre du Seigneur : "Allez, enseignez toutes les nations ; baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit."Mt 28,19. C’est pour cela que sur la place Saint-Pierre, mais aussi dans la cour intérieure de la Basilique Saint Paul Hors-les-murs les pèlerins et touristes peuvent admirer les statues de ces deux grands apôtres qui semblent se répondre. Et si vous êtes bien attentifs, vous noterez que c’est aussi le cas dans beaucoup de nos églises : saint Pierre, d’un côté, avec sa barbe ronde et les clefs à la main et, de l’autre côté, en vis-à-vis, saint Paul avec son crâne dégarni, sa longue barbe pointue de pharisien et sa grande épée acérée.

Avec leurs qualités et leurs défauts

Et pourtant… oui, ils sont beaux, imposants, dignes de respect mais nous savons bien qu’ils n’ont pas toujours été les modèles qu’ils sont devenus. Simon-Pierre, le patron-pêcheur tellement sûr de lui, grande gueule invétérée, qui se permet de rabrouer Jésus lui-même… mais qui se sauvera piteusement après avoir blessé un des serviteurs du grand-prêtre dans le jardin des oliviers et qui reviendra tout penaud lors de l’apparition du seigneur sur le bord du lac de Galilée. Et Saul de Tarse, le pharisien fanatique, obnubilé, qui s’accusera d’avoir jeté en prison et persécuté jusqu’au sang les disciples de la Voie. Et avec ça un caractère impossible, au point que tous ses compagnons de voyage finiront par le quitter. Bref, des hommes… avec leurs qualités et leurs défauts. Pas mieux mais pas pire que les autres… même s’ils sont quand même bien "gratinés" tous les deux, chacun dans son domaine. Eh bien ! le premier a été désigné explicitement comme chef de l’Église et est considéré comme le premier pape, et l’autre est l’apôtre des païens, des gentils, des non-juifs, sans doute un des évangélisateurs les plus efficaces et en même temps celui qui aurait mis en place, institutionnalisé l’Église naissante. Pas mal pour des bras cassés, non ? En fait, tous deux se sont convertis, dans le sens où ils ont choisi le Christ et ils n’ont plus dévié… jusqu’au don de tout eux-mêmes dans le martyre.

Le choix du Christ

Aujourd’hui, demandons à ces deux saints, qui sont finalement si humains, de nous aider à choisir nous aussi le Christ et de Le choisir pour toujours, de L’aimer, de Le servir et d’annoncer Son nom très saint. Il n’est pas certain que les catholiques du siècle prochain nous représentent en vitrail, en statues et donnent notre nom à des églises, mais si choisir le Christ, c’est viser la sainteté, alors allons-y gaiement, de tout notre cœur !

Le père Gaëtan de Bodard, aumônier de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris,


Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples :« Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent :« Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. »Jésus leur demanda :« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je? »Alors Simon-Pierre prit la parole et dit :« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit :« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas :ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare :Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

La péricope de ce jour nous est plutôt familière et nous serions tentés de renoncer à en extraire de la nouveauté pour notre vie actuelle . Essayons de la réentendre avec un cœur neuf, une oreille attentive, un regard réajusté.

Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples :« Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent :« Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. »Jésus leur demanda :« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je? »Dans un premier temps, les apôtres n'engagent rien de personnel et ne font aucun commentaire de ce qui se dit dans la région. Les gens ne cherchent pas à connaître vraiment le Fils de l'homme pour et en Lui-même, ils se contentent de le comparer, d'essayer de discerner en Lui les caractéristiques de personnage qui ont marqué leur histoire, nous percevons comme une réticence, voire un refus à essayer de comprendre qui Il est en vérité ! Un peu comme lorsque nous disons de quelqu'un «  c'est le fils de », la personne est comme niée, elle n'existe qu'en lien avec ses origines, ce qui peut être parfois un énorme fardeau et terriblement enfermant .

Peut-être serait-il souhaitable et bon de reconnaître tout autre comme une personne unique n'est-ce pas ce que dit dans l’Écriture sainte et ce que nous constatons si nous consentons à accueillir nos frères pour ceux qu'ils sont vraiment et non pour ce que nous voyons et entendons :moi, le Seigneur, je suis ton Dieu; le Saint d'Israël est ton sauveur. J'ai donné l’Égypte pour ta rançon; l’Éthiopie et Saba en échange de toi. Parce que tu es précieux à mes yeux, honorable, et que, moi, je t'aime, je donnerai des hommes en échange de toi; et des peuples en échange de ta vie. Ne crains point, car je suis avec toi.

Chaque être en effet est unique et existe en un seul « exemplaire », nous pouvons avoir telle ou telle ressemblance, mais chacun est important pour Dieu , unique, personnel , chacun reçoit une mission spécifique que nul autre n'est appelé à réaliser ? Si je n'accomplis pas ma mission nul ne la réalisera comme le Seigneur l'attend parce que l'autre n'est pas moi et inversement.C'est le magnifique chapitre 21 du Livre du Petit Prince . Ceux qui ont ce livre pourront relire ce chapitre  j'en donne un extrait!

Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu
, et je te ferai cadeau d'un secret.

Le petit prince s'en fut revoir les roses:

- Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisé et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.

Et les roses étaient bien gênées.

- Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai mise sous globe. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c'est ma rose.

Et il revint vers le renard:

- Adieu, dit-il...

- Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.

- L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.

- C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.

- C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... fit le petit prince, afin de se souvenir.

- Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...

  • Je suis responsable de ma rose... répéta le petit prince, afin de se souvenir.

Élie, Jean Baptiste, l'Histoire le révèle, sont uniques , il n'y a pas deux Prophètes Élie, il n'y a pas deux Précurseurs Jean-Baptiste, chacun a sa mission propre qu'il exprime à partir de sa personnalité ( cela devrait nous aider à ne jamais comparer les personnes et notamment dans nos paroisses :Mr le Curé X avec Mr Le Curé Y etc Jésus est venu accomplir la loi et les Prophètes, Il est forcément Autre d'où sa question pour aller plus loin ::

« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je?

Prendrons-nous un moment de réflexion pour tenter de donner une réponse personnelle à cette question ? Qui est Jésus dans ma vie ? Est-Il SOS secours quand rien ne va plus ? Ou SOS médecin quand la maladie m'arrête et me retient dans mon lit ? Ou SOS « porte-à-porte » pour dénicher un emploi inédit quand j'ai perdu le mien ? Ou encore SOS banquier quand je dilapide mon avoir à des jeux d'argent de toutes sortes ? SOS Magicien ? SOS Alarme ? SOS Boussole? SOS Prince charmant ?Qui – est - Jésus- pour -moi? Quelle place je Lui accorde ? Est-ce que je sais m’asseoir, faire silence, me tenir en Sa présence, Lui dire mon amour ?

Pierre rebondit sans détour à cette question, d'un trait il livre ce que lui inspire l'Esprit :
Alors Simon-Pierre prit la parole et dit :« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »

Cette réponse est loin d'être anodine, les Onze doivent être stupéfaits, ils doivent reprendre leur respiration . Jésus Lui-même souligne l'extraordinaire profondeur de cette étonnante déclaration !

Tu es le Christ, autrement dit : Tu es l'Oint, celui qui a reçu l'onction et qui fait de Toi le Messie attendu ! Christ est la traduction du mot hébreu "Mashiah" ou "Messie" Cette reconnaissance par l'Apôtre est malgré tout ambiguë pour les gens de l'époque, certains voient en Jésus le Libérateur du pouvoir étranger or, Jésus ne vient pas pour supplanter qui que ce soit mais révéler l'Amour de Dieu Père et sauver l'humanité esclave du péché ! La seconde partie de ce verset est encore bien plus surprenante :

le Fils du Dieu vivant ! Si Pierre reconnaît Jésus comme Fils de Dieu, il annonce qu'Il est Dieu Lui-même porteur de vie, Celui qui donne la vie, et qu'Il a une relation filiale avec Dieu, sous-entendu Il révèle que Dieu est le Père de Jésus. Qui dit Fils dit Père, celui qui est fils l'est de quelqu'un qui est Père, Pierre annonce que Jésus a une relation intime, une relation privilégiée avec ce Dieu Père !

Cette étonnante et profonde déclaration induit la réponse de Jésus qui révèle à son tour :

Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit :« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas :ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.En effet Jésus intrigue, Jésus étonne,Tous lui rendaient témoignage ; et ils s'étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche. Ils se demandaient : « N'est-ce pas là le fils de Joseph ? » d'où lui vient cette Sagesse Jésus est remis en question et pose question, mais nul jusque-là ne peut L'identifier comme Fils de Dieu, seule une grâce bien particulière peut le permettre , c'est ce que souligne Jésus :. :ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.Jésus confirme que la déclaration de Pierre dépasse ses capacités humaines , elles sont de l'ordre de la révélation laquelle ne peut venir que de Celui qui la détient : le Père ! Ce qui permet à Jésus de reconnaître comme une déduction logique la vocation de Pierre, sa place dans l’Église naissante

Et moi, je te le déclare :Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. » et de l'instituer pierre de fondation . Pour le signifier, Jésus change son nom, de Simon il devient Pierre, un homme nouveau. Jésus est la pierre angulaire, la pierre maîtresse qui soutient l'ensemble, Pierre et les apôtres, dans sont sillage, deviennent les pierres de fondation sur laquelle va s'édifier l’Église « Approchez-vous de Christ, la pierre vivante rejetée par les hommes mais choisie et précieuse devant Dieu,  et vous-mêmes, en tant que pierres vivantes, laissez-vous édifier pour former une maison spirituelle, un groupe de prêtres saints, afin d'offrir des sacrifices spirituels que Dieu peut accepter par Jésus-Christ. En effet, il est dit dans l’Écriture (Psaume): Je mets dans Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse. Celui qui croit en elle n'en aura jamais honte. Elle est donc précieuse pour vous qui croyez. Quant à ceux qui désobéissentla pierre rejetée par ceux qui construisaient est devenue la pierre angulaire. Elle est aussi une pierre qui fait obstacle et un rocher propre à faire trébucher. Ils s'y heurtent parce qu'ils désobéissent à la parole, et c'est à cela qu'ils ont été destinés.Vous, au contraire, vous êtes un peuple choisi, des prêtres royaux, une nation sainte, un peuple racheté afin de proclamer les louanges de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. Vous qui autrefois n'étiez pas un peuplevous êtes maintenant le peuple de Dieu; vous qui n'aviez pas obtenu compassionvous avez maintenant obtenu compassion.1 P 2

Institué Premier apôtre du collège apostolique, Pierre reçoit la confiance de Jésus qui l'appelle à Lui succéder  c'est ce que nous appelons le « pouvoir des clefs »

Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

Après cet épisode de grande intensité Jésus commencera à parler de Sa Passion /Résurrection , nous connaissons la réaction spontanée et énergique de Pierre « A Dieu ne plaise, Seigneur! cela ne vous arrivera pas. » Pierre reste un être humain, avec ses fragilités, il le montrera lors de la Passion ! «  Je ne connais pas cet homme » Dieu n'appelle pas des saints, on ne naît pas saint, on peut le devenir, jour après jour, avec la grâce du Seigneur, en restant à l'écoute de la Parole. Jésus continue d'appeler des gens ordinaires, capables du meilleur et du pire . Notre époque en porte particulièrement les stigmates, mais nous pouvons compter sur « la pierre angulaire » qui maintiendra l'édifice jusqu'à Son retour en Gloire  quand Il viendra pour le Jugement !

Quand « la-barque-Eglise » est ballottée par des vents contraires, nous pouvons nous appuyer sur cette pierre angulaire, sur les pierres de fondation et reprendre les mots de cette autre colonne de l’Église qu'est l’apôtre Paul, dans la deuxième lecture de ce jour 

:je suis déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu. J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice : le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour sa Manifestation glorieuse »

ANTIENNE
Nous sommes les pierres vivantes
Assemblées sur la pierre angulaire;
Louange au nom du Seigneur,
Il nous a montré son amour

Nous sommes le Corps du Christ -

Auteur : Noël Colombier

Compositeur : Noël Colombier

REFRAIN
Nous sommes le corps du Christ (bis)
Son visage, son cœur et ses mains.
Nous sommes le corps du Christ.
1
Quand Dieu a voulu nous parler,
Quand il voulut se révéler,
Dans notre vie, dans notre mort,
En Jésus-Christ, il a pris corps
Et nous avons vu son visage.
Quand nous avons, à notre tour,
Le regard tout rempli d’amour

Que le Seigneur Jésus posait
Sur tous les gens qu’il rencontrait.
Nous sommes son visage.
2
Quand Dieu a voulu nous montrer,
Que le bonheur, c’est de donner,

Il a remis entre nos mains
Toute sa vie comme un bon pain.

Nous avions gardé sa présence.
Lorsque nous savons nous aussi,
Donner et partager nos vies

En les offrant, comme du pain,
Pour répondre à toutes les faims.
Nous sommes sa présence.
3
Quand Dieu voulu manifester,
De quel amour Il nous aimait,
On vit Jésus ouvrir son cœur

Aux malheureux et aux pécheurs.
Nous avons connu sa tendresse.
Quand nous voulons ouvrir nos cœurs,
À la souffrance et au malheur,
Lorsque nous savons pardonner,

Guérir, accueillir ou aider.
Nous sommes sa tendresse.
4
Je suis la voix qui fait chanter,
Tu es la main qui sait donner.
Ils ont le cœur plein de bonté,
Ou le regard de l’amitié.

Que nous soyons les uns les autres,
Les mains, le regard du Seigneur,
Ou la tendresse de son cœur,
Son visage qui nous sourit.
Soyons sa Parole de Vie
Les uns envers les autres

L'Ermite