TROISIEME DIMANCHE DE L'AVENT 2016
(Mt 11, 2-11)
Ce
troisième dimanche de l'Avent est appelé « dimanche de la
joie », cette joie est plus particulièrement présente dans la
proposition d'Isaïe qui proclame : « Le désert
et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent !
Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie ! » Pourtant, il est difficile de se réjouir quand tant de personnes autour de soi sont écrasées par toutes sortes de souffrances : deuils, maladies, chômage, exil, guerres, terrorisme et ses conséquences, détresses de toutes sortes, des populations entières déplacées... Sachons que cette parole d'Isaïe s'adresse à un peuple en souffrance : « Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s’affolent :« Soyez forts, ne craignez pas.Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. » Alors se dessilleront les yeux des aveugles ... »
Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie ! » Pourtant, il est difficile de se réjouir quand tant de personnes autour de soi sont écrasées par toutes sortes de souffrances : deuils, maladies, chômage, exil, guerres, terrorisme et ses conséquences, détresses de toutes sortes, des populations entières déplacées... Sachons que cette parole d'Isaïe s'adresse à un peuple en souffrance : « Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s’affolent :« Soyez forts, ne craignez pas.Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. » Alors se dessilleront les yeux des aveugles ... »
La
joie dont il est question ici, c'est celle d'un peuple qui sait qu'il
n'est pas abandonné, il sait qu'il peut compter sur son Dieu, lequel
intervient quelles que soient les apparences trompeuses. C'est ce
message-là que nous devons retenir et transmettre. La joie ne tarit
pas les larmes mais elle apaise le cœur, elle permet de s'en
remettre à ce Dieu qui sait, Lui, ce qui bon pour chacun de Ses
enfants. Joie et paix du cœur ne sont pas incompatibles avec
l'épreuve, au cœur de l'épreuve nous sommes invités à nous en
remettre totalement à notre Père des cieux, à lui faire confiance.
A un moment, la lumière se lèvera . « C'est la nuit qu'il
est beau de croire à la lumière » E.Rostand. Parce que la
nuit fait espérer la lumière, donc des jours meilleurs ! Joie,
paix, espérance sont intimement liées et permettent de tenir dans
l'épreuve.
« la
Joie comme « état d’être » se passe de toute raison,
elle jaillit d’elle-même, sans lien avec une intention, ni un
objet, comme le parfum de la rose qui
se donne sans qu’il y ait de la part de la rose une
« intention » de se donner. La rose est ce qu’elle est
et son être même rayonne dans sa beauté et son parfum. Et
bien, la Joie, pourrions-nous dire, est le parfum de la
Plénitude de l’Être,
dans l’indifférence complète aux objets et même dans
l’indifférence aux intentions conscientes du sujet pour la
provoquer.
La
Joie pure de l’âme est sans cause et sans condition. Il
existe dans le langage une expression qui la décrit : la joie
sans mélange.
La
joie sans mélange n’appartient pas au temps, la Joie pure
est intemporelle.
Elle est comme un pétillement d’éternité.
Il
nous manque la communion dionysiaque avec la Vie absolue qui se donne
dans la Joie. La Joie, la Vérité et l'Amour sont des signes de
la présence de l'Absolu, l'un renvoie immanquablement aux deux
autres... » j'emprunte ces
propos à un philosophe contemporain qui enseigne à Bayonne. »
Le
doute, le questionnement ne sont pas incompatibles avec la paix et la
joie du cœur. N'est-ce pas cette étape de la vie du Baptiste qui
nous est décrite dans l’Évangile de ce jour ?
En
ce temps-là, Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des
œuvres réalisées par le Christ.Jean
le Baptiste a été jeté en prison parce qu'il dérange ! Parce
qu'il ne craint pas de dénoncer le mal, de remettre en question le
comportement d'Hérode . Jean est confronté à l'épreuve de la
privation de liberté, de la solitude.. Croyons-nous qu'il en perde
la joie ? Il perd sa liberté d'agir, de se déplacer, mais cela
n'entame en rien la joie d'avoir accompli sans sourciller sa mission
de Précurseur. Ses disciples l'informent sur ce qui se passe « hors
les murs » de sa prison , et Jean souhaite s'assurer que Celui
qui rassemble des foules est bien ce cousin pour qui lui, - les faux
prophètes ont toujours foisonné, hier comme aujourd'hui - Jean a
préparé la route.
Avant
de suivre, ou d'entraîner à suivre la nouveauté, il est juste,
sage et prudent, de se renseigner, et de préférence à la source (
pour nous l’Église), pour bien discerner si on est sur la bonne
voie. Jean n'a que des ouïes dire, puisqu'il est incarcéré , il ne
tient pas à induire ses disciples en erreur ! Peut-être même
espérait-il, comme beaucoup d'autres, un Messie triomphant,
justicier, puissant or ce qu'on lui rapporte ne correspond pas
exactement à son attente, d'où son questionnement !
Peut-être
aussi est-ce pour lui, tout en vérifiant l'identité de ce
thaumaturge, une façon de fortifier ses propres disciples devant
qui il disait : « il vient après moi, Celui qui est
plus grand que moi » afin qu'ils comprennent que
désormais, c'est Lui, Jésus, qu'ils devront suivre !
Il
lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda : « Es-tu
celui qui
doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit :« Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez :Les aveugles retrouvent la vue,et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »
doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit :« Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez :Les aveugles retrouvent la vue,et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »
La
réponse de Jésus ne laisse pas planer de doute. Si l'on reconnaît
l'arbre à ses fruits, les fruits présentés par Jésus en retour de
la question de Jean le Baptiste, sont significatifs. Jésus dans un
autre contexte saura préciser : « Tout
bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de
mauvais fruits.
Un bon arbre
ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons
fruits. » Mt 7, 17-18
Les
fruits sont visibles : Les aveugles retrouvent la vue,et
les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds
entendent, les morts
ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.Il n'est pas commun en effet de voir un aveugle recouvrer la vue, un boiteux marcher normalement, un lépreux guérir, un sourd entendre et encore moins un mort qui ressuscite ! Chacun retournant chez soi en dansant de JOIE et en glorifiant Celui qui effectue de si grandes et si belles choses!
ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.Il n'est pas commun en effet de voir un aveugle recouvrer la vue, un boiteux marcher normalement, un lépreux guérir, un sourd entendre et encore moins un mort qui ressuscite ! Chacun retournant chez soi en dansant de JOIE et en glorifiant Celui qui effectue de si grandes et si belles choses!
Jésus
qui sonde le fond des cœurs, nous le constatons plusieurs fois dans
l’Évangile, notamment quand Il dénonce les pensées tordues des
Pharisiens, sait qu'il peut y avoir des erreurs d'appréciations sur
son mode opératoire aussi ajoute-Il cette mise en garde : « Heureux
celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! » Et
nous sommes tous concernés ! D'une part nous pouvons mal interpréter
les actes de Jésus, d'autre part nous risquons de vouloir imiter
maladroitement dans une lecture trop littérale de l’Écriture !
Je pense à certains excès dans des communautés issues du
Renouveau! Nous ne nous tromperons jamais en nous appuyant sur la
doctrine de l’Église où/et en cherchant la lumière auprès de
ministres qualifiés.
Jésus
va profiter de la circonstance pour témoigner à son tour de
l'authenticité de la mission de Jean le Baptiste, des paroles et des
actes qu'il a posés. Jésus ne répond pas directement à la
question, ici aussi Il donne des faits :
Tandis
que les envoyés de Jean s’en allaient, Jésus se mit à dire aux
foules à propos de Jean :« Qu’êtes-vous allés
regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? Alors,
qu’êtes-vous donc allés voir ?
un homme habillé de façon raffinée ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois.Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. »
un homme habillé de façon raffinée ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois.Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. »
Dès
cet instant en campant le portrait de Jean le Baptiste, Jésus révèle
également les valeurs évangéliques qu'Il épouse et qu'Il propose
à ceux qui se mettent à Sa suite, et qui, dans le cas de Jean, Le
précèdent. Jésus note la force du Précurseur qui est loin, très
loin d'être un roseau agité par le vent, lui qui ne craint pas de
dire la « vérité » à ceux qui murmurent, à ceux qui
pèchent gravement, tel Hérode ! Jésus souligne également la
sobriété de son mode de vie, si Jean attire les foules ce n'est pas
en vertu du faste de ses vêtements, peut-on trouver plus simple,
plus pauvrement vêtu ? Durant tout son ministère Jésus
demandera d'aller à l'essentiel : heureux les pauvres,
heureux les affamés et assoiffés de justice, heureux les persécutés
pour la justice : n'est-ce pas le cas de Jean incarcéré
pour avoir dénoncé l'injustice d'Hérode à l'égard de son frère ?
Et
Jésus continue en insistant sur l'esprit d'enfance, de petitesse,
d'humilité. Il considère Jean comme le plus grand des prophètes
mais grand dans son humilité ! Jean n'est grand que parce qu'il
est infiniment petit ! La vraie grandeur, c'est l'humilité, la
simplicité. Ce qui fait la grandeur d'une personne c'est « de
tout recevoir pour tout donner » écrit St François
d'Assise. Et c'est le propre de la Très Sainte Trinité où chacun
donne à l'autre ce qu'Il est et ce don fait « être »
une troisième personne , l'Esprit de Vérité ! Nul ne réclame
quoique ce soit chacun se donne dans une confiance absolue et c'est à
cela que nous sommes appelés. C'est justement cela qui symbolise
toute la prédication de Jean : se laisser renouveler, laver par
le Père, se laisser convertir ! Jean est le plus grand des
prophètes nous précise
Jésus, et Il ajoute « toutefois le plus petit dans le Royaume est plus grand que lui ». Ceci ne signifie pas qu'il y a plus petit que Jean mais que la grandeur d'une personne est de l'ordre de la petitesse donc de l'abandon total entre les mais d'un Autre, cet Autre étant le Père de qui vient tout don. Dans le genre, mais Jésus ne le dit pas, le plus petit sera Jésus qui ne « fait rien de Lui-même » qui jusque dans la déréliction absolue de la croix « remet sa vie entre les mains du Père » ce qui Lui vaudra d'être le « premier ressuscité de ce Père dont Il est venu accomplir la volonté » d'amour faut-il ajouter. Sinon d'aucuns pourraient encore mal interpréter !C'est à cet abandon, cette confiance, cette espérance que nous sommes invités, ce que Jésus a vécu de la crèche à la croix !
Jésus, et Il ajoute « toutefois le plus petit dans le Royaume est plus grand que lui ». Ceci ne signifie pas qu'il y a plus petit que Jean mais que la grandeur d'une personne est de l'ordre de la petitesse donc de l'abandon total entre les mais d'un Autre, cet Autre étant le Père de qui vient tout don. Dans le genre, mais Jésus ne le dit pas, le plus petit sera Jésus qui ne « fait rien de Lui-même » qui jusque dans la déréliction absolue de la croix « remet sa vie entre les mains du Père » ce qui Lui vaudra d'être le « premier ressuscité de ce Père dont Il est venu accomplir la volonté » d'amour faut-il ajouter. Sinon d'aucuns pourraient encore mal interpréter !C'est à cet abandon, cette confiance, cette espérance que nous sommes invités, ce que Jésus a vécu de la crèche à la croix !
Et
si le doute nous accable, si la nuit s'installe un jour dans notre
cœur alors rappelons-nous du conseil de St Jacques en ce dimanche de
la joie :
Prenez
patience. Voyez le cultivateur : il attend les fruits précieux
de la terre avec patience, jusqu’à ce qu’il ait fait la récolte
précoce et la récolte tardive.Prenez patience, vous aussi, et tenez
ferme car la venue du Seigneur est proche.Frères, ne gémissez
pas les uns contre les autres »
et
/ ou de Ste Thérèse d'Avila :
« Que rien ne te trouble.Que rien ne t'effraie.Tout passe. Dieu ne change pas .La patience tout obtient.Qui possède Dieu ne manque de rien. Dieu seul suffit. »
L'Ermite
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